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La fin du sionisme et du mythe 'd'Eretz Yisrael'


La fin de l’empire et le nouvel ordre mondial : les USA après la défaite


par Mike Whitney
Mondialisation.ca, Le 13 mars 2007


Les Etats-Unis ont été défaits en Irak. Cela ne signifie pas qu’il y aura un retrait des soldats de si tôt, mais cela signifie qu’il n’y a aucune chance d’atteindre les objectifs politiques de la mission. L’Irak ne sera pas une démocratie, la reconstruction sera minimale, et la situation sécuritaire continuera à se détériorer à l’avenir.



Les buts véritables de l’invasion sont tout autant inatteignables. Alors que les USA ont établi un de nombreuses bases militaires au coeur de la région clé de l’énergie mondiale, la production pétrolière a diminué à 1.6 million de barils par jour, presque la moitié de la production d’après-guerre. Plus important encore, l’administration n’a aucune stratégie claire pour la protection des oléoducs, des navires pétroliers et des équipements essentiels. La production de pétrole restera irrégulière pendant les années à venir même si la sécurité s’améliore. Ceci aura des effets graves sur l’avenir du pétrole, en déclenchant des hausses erratiques sur les prix et sèmera le trouble sur le marché mondial de l’énergie. Si la contagion s’étend aux autres états du Golfe, comme le prévoient maintenant de nombreux analystes politiques, plusieurs pays dépendants par rapport au pétrole traverseront des cycles délétère de récession/dépression.



L’échec de l’Amérique en Irak n’est pas simplement une défaite pour l’administration Bush. C’est également une défaite pour le « modèle unipolaire » de l’ordre mondial. La situation en Irak apporte la preuve que le modèle de la superpuissance ne peut garantir ni la stabilité, ni la sécurité ni le respect des droits de l’homme, choses essentielles pour recueillir le soutien des 6 milliards d’habitants qui occupent maintenant la planète. L’essaimage de groupes armés en Irak, en Afghanistan et, maintenant, en Somalie annonce une confrontation plus étendue et plus violente entre les légions américaines déployées au maximum de leurs possibilités numériques et leurs ennemis qui sont de plus en plus adaptables et meurtriers. La résistance à l’ordre impérial s’accroît partout.


Les Etats-Unis n’ont pas les ressources ou le soutien du public pour sortir en vainqueurs dans un tel conflit. Ni l’autorité morale pour persuader le monde des mérites de leur cause. Les actions illégales de l’administration Bush ont enflammé la majorité des peuples contre les Etats-Unis. L’Amérique est devenue une menace pour les droits de l’homme et les libertés civiques avec lesquels elle était habituellement identifiée. De fait, il y a bien peu de soutien populaire pour l’emprisonnement des ennemis sans accusations, pour la torture des suspects en toute impunité, pour les enlèvements dans les rues des capitales, ou pour les invasions de nations souveraines désarmées sans approbation des Nations Unies.


Ce sont des violations fondamentales du droit international, tout autant que des principes généralement acceptés par tous. L’administration Bush défend ses activités illégales comme étant une part essentielle du nouvel ordre mondial ; un modèle de gouvernance globale qui permet à Washington de maintenir l’ordre du monde selon sa vision des choses. La grande majorité des peuples ont rejeté ce modèle et les sondages indiquent clairement la baisse du soutien à la politique des USA presque partout. En tant qu’ancien conseiller de sécurité nationale de Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski a noté : « La puissance américaine peut être plus grande en 2006 qu’en 1991, (mais) la capacité du pays de mobiliser, de guider, d’aller dans une direction commune et de donner forme ainsi à des réalités globales, a sensiblement diminué. Quinze ans après son couronnement en tant que leader global, l’Amérique devient une démocratie craintive et isolée dans un monde politiquement antagoniste. »
Les Etats-Unis sont une nation dans un état de déclin irréversible ; ses principes fondamentaux ont été abandonnés et ses centres de pouvoir politique sont dans un état de délabrement. Moralement,.la présidence Bush touche le fond pour l’histoire américaine.
Les États-Unis sont maintenant face à une lutte pouvant durer plusieurs décennies qui submergera le Moyen-Orient et l’Asie centrale et entraînera l’érosion régulière et inéluctable de la puissance militaire, politique et économique de l’Amérique.



Ce n’est certes pas le « nouveau siècle » que Bush et ses amis avaient envisagé.
Il reste des jusqu’au-boutistes au sein de l’administration Bush qui croient que nous gagnons la guerre. Le Vice-président Dick Cheney a célébré l’ « énorme succès » de l’occupation irakienne, mais il se retrouve de plus en plus isolé. Les gens raisonnables conviennent que la guerre a été une catastrophe sur le plan stratégique et moral. Les USA ont payé un prix très lourd pour leur imprudence, en perdant plus de 3.000 soldats tout en compromettant sérieusement leur position dans le monde. Un petit groupe de guérillas irakiennes a démontré qu’il peut tenir en échec les efforts de l’armée la mieux équipée, la plus qualifiée, à la pointe de la technologie militaire dans le monde. Ils ont fait de l’Irak un bourbier ingouvernable, ce qui, selon les normes de la guerre asymétrique, est la définition même du succès.



Mais que se serait-il passé si les plans de Bush avaient réussi ? Que se serait-il passé si sa sombre vision de la « victoire » avait été réalisée et que les USA pouvaient subjuguer les irakiens, contrôler leurs ressources, et créer un pouvoir « à l’apparence arabe » a travers laquelle l’administration pourrait effectuer ses politiques ?



Existe t-il le moindre doute que Bush aurait alors marché rapidement sur Téhéran et Damas ? Y a-t-il un doute que Guantanamo et les autres « prisons secrètes » de la CIA autour du monde auraient augmentés en nombre et en taille ? Y a-t-il un doute que le réchauffement global, l’utilisation maximale de pétrole, la non-prolifération nucléaire, la pauvreté, la faim et le SIDA auraient continué à être ignorés par les élites financières et des entreprises de Washington ? Y a-t-il un doute qu’un succès en Irak renforcerait plus avant un système tyrannique qui laisse les prises de décision sur toutes les questions d’importance globale, y compris la survie même de la planète, entre les mains d’une petite société fraternelle de ploutocrates et de gangsters ?



Le « nouvel ordre mondial » promet le despotisme et non pas la démocratie
Beaucoup de gens croient que l’Amérique a subi un coup d’état silencieux et a été accaparée par une cabale de politiques et de va t-en guerre. Mais c’est seulement partiellement vrai. Les USA ont une longue histoire d’activités secrètes, et d’autres violations sans équivoques du droit international. Peut-être, sommes nous peu disposés à accepter la vérité parce qu’il est plus facile d’enfoncer nos têtes sous le sable et de laisser les mauvais coups se poursuivre. La vérité c’est qu’il existe une ligne droite qui va de la fondation de ce pays jusqu’aux massacres de Bagdad. Cette ligne peut être interrompue par des périodes d’éclaircie et de paix, mais elle trace un chemin ininterrompu du Congrès Continental à Abu Ghraib, de Bunker Hill à Fallouja, de Valley Forge à la baie de Guantanamo. Tout ceci se développe à partir de la même racine.



Les Etats-Unis font face maintenant à une résistance accrue aux quatre coins du monde. La Russie, la Chine, et les pays d’Asie centrale se sont associés ensemble au sein de l’organisation de coopération de Shanghai (OCS) pour se défendre de l’influence de l’Otan et des américains dans la région. Et en Amérique latine, une alliance de gouvernements de gauche (Mercosur) s’est formée sous la conduite de Hugo Chavez. L’Afrique reste politiquement divisée et reste ouverte à l’exploitation occidentale, bien que les interventions maladroites en Somalie, au Nigeria et au Soudan suggèrent que l’empire devra faire face à une escalade de résistance là aussi. Ces nouvelles coalitions sont une indication des changements géopolitiques massifs qui sont déjà en cours. Le monde se réaligne en réaction aux agressions de Washington. Nous pouvons nous attendre à voir ces groupes continuer à se renforcer parallèlement à guerre pour les matières premières poursuivie par l’administration à la force des armes. Cela signifie que le « vieil ordre »—les Nations Unies, l’OTAN et l’alliance transatlantique - subira de plus en plus de tensions jusqu’à un point où les relations seront finalement coupées.



L’ONU est déjà devenue inappropriée à cause de son soutien aveugle de la politique des USA au Moyen-Orient. Son silence pendant l’agression destructrice d’Israël contre le Liban, comme son manque a reconnaître les « droits inaliénables » de l’Iran en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) a révélé que l’ONU est un organe qui ne sert qu’à avaliser aveuglément la politique belliciste de l’alliance Américano-Israélienne. Une attaque sur l’Iran représenterait la fin de l’ONU, une institution sur laquelle reposait de grands espoirs pour le monde, mais qui ne sert plus aujourd’hui que de couverture a l’agenda de l’élite occidentale. Tout bien pesé, l’ONU facilite plus les guerres qu’il ne les arrête. Et l’ONU ne sera pas regrettée.
L’Afghanistan constitue le facteur clef pour comprendre ce qui attend l’UE, l’OTAN et l’alliance transatlantique. Il n’y a aucune possibilité de succès en Afghanistan. Si les hommes qui ont projeté l’invasion avaient eu la moindre compréhension de l’histoire du pays ils auraient su comment la guerre évoluerait. Ils se seraient rendus compte que les Afghans prennent traditionnellement leur temps avant de répliquer ; (Eric Margolis avait prévu que la vraie guerre ne débuterait que 4 a 5 ans après l’invasion initiale) mesurant d’abord la force de leur ennemi et renforçant leur soutien dans la population. Ensuite ils procèdent par étapes délibérées pour débarrasser leur pays des envahisseurs. C’est un peuple férocement nationaliste et indépendant qui a déjà eu à combattre l’occupation auparavant et sait ce qu’il faut faire pour gagner.



Nous nous trompons quand nous pensons que la guerre en Afghanistan est simplement une insurrection « terroriste » des Talibans. Le conflit actuel représente un soulèvement général des ressortissants Pachtounes qui cherchent à mettre fin à l’occupation étrangère. Ils savent pertinemment que la politique US-OTAN a renforcé les seigneurs de guerre, augmenté le commerce de la drogue, réduit la sécurité, et accru le terrorisme. Selon le rapport du Conseil Senlis, l’occupation a déclenché « une crise humanitaire de famine et de pauvreté... Les politiques des USA en Afghanistan ont recréé un asile pour le terrorisme que l’invasion de 2001 visait à détruire. »



La résistance armée afghane est inventive et intraitable et a un nombre de plus en plus important de recrues qui viennent gonfler ses rangs. Au bout du compte, ils l’emporteront. C’est leur pays et ils y seront bien longtemps après que nous soyons partis.



Une défaite de l’Amérique en Afghanistan pourrait être la faille qui brisera l’OTAN. Le schéma global de l’administration US dépend fortement de l’appui de l’Europe, et du fait de persuader les nations principalement blanches et occidentales de se joindre à la bataille et de sécuriser les oléoducs et les approvisionnements en énergie dans l’ensemble de l’Asie centrale. UN échec en Afghanistan créerait des secousses dans le paysage politique de l’Europe et provoquerait l’apparition d’une génération d’hommes politiques anti-Américains qui chercheront à défaire les relations entre les deux alliés traditionnels. Mais une rupture semble inévitable. Après tout, l’Europe n’a aucune aspiration à jouer un rôle impérial et ses économies sont prospères. Ses nations n’ont pas besoin d’envahir et d’occuper de pays pour obtenir l’accès aux ressources essentielles. Ils peuvent simplement les acheter sur le marché libre.



Du fait que les Européens commencent à voir que leurs intérêts nationaux sont mieux servis par le dialogue et l’amitié, (avec les fournisseurs des ressources d’Asie centrale et de Russie) les liens qui lient l’Europe à l’Amérique se desserreront et les deux continents s’éloigneront encore plus l’un de l’autre. La fin de l’OTAN est la fin de l’Amérique en tant que puissance globale. L’aventurisme actuel n’est pas soutenable « unilatéralement » et sans la feuille de vigne servant de couverture de l’ONU. L’Amérique a besoin de l’Europe, mais l’abîme entre les deux se développe progressivement.



Il est impossible de prévoir l’avenir avec certitude, mais l’état de ces coalitions suggère fortement qu’un nouvel ordre mondial émerge. Il n’est cependant pas celui que Bush et les néoconservateurs ont prévu. L’intervention de l’Amérique en Irak et en Afghanistan continuera à l’empêcher de s’occuper des poussées de fièvre qui pourraient gagner l’Amérique Latine et la Russie, renforçant encore plus les rivaux des USA et précipitant des changements macro-économiques qui pourraient broyer la classe moyenne américaine. La probabilité d’une récession économique importante n’a jamais été plus grande qu’en ce moment où les dépenses irresponsables consacrées a la défense, les réductions d’impôts somptueuses, et le déficit commercial, ont tracé la voie pour que le dollar américain soit détrôné comme « monnaie de réserve » du monde. Les trois piliers de la puissance impériale américaine—politique, économique et militaire— reposent sur la fondation bancale du billet de banque américain. Si le dollar tombe, comme nombre d’agents de change le prévoient maintenant, alors la valeur des devises étrangères montera, et l’Amérique glissera dans une phase de récession/dépression profonde.



La déconfiture militaire et économique de l’Amérique prendra probablement une décennie ou plus, selon la situation en Irak. Si l’administration Bush peut exercer son contrôle sur le pétrole du Moyen-Orient, alors la valeur du dollar continuera à être liée aux ressources vitales et la suprématie américaine persistera.



Si, cependant, les conditions sur le terrain se détériorent, alors les banques centrales du monde diminueront leurs possessions en dollar, les Américains feront face à une hyper-inflation chez eux, et les USA perdront leur maîtrise du système économique global. L’administration Bush doit, donc, s’assurer que le commerce du pétrole continue à se faire en Dollars et que l’économie mondiale demeure entre les mains des élites occidentales, des banques géantes et des corporations.



Les chances de succès en Irak diminuent graduellement. Les USA ont prouvé qu’ils sont incapables d’établir la sécurité, de fournir les services sociaux de base, ou de maintenir la paix. La guérilla continue à s’intensifier tandis que les militaires déployés à leur maximum ont été poussés au point de rupture. Nous nous attendons à ce que l’occupation de l’Irak devienne insoutenable dans un délai de 5 ans si les tendances actuelles se poursuivent.



Le recul militaire et économique de l’Amérique sera assurément douloureux, mais il peut produire une plus grande égalité parmi les nations, ce qui serait un développement positif. Le modèle de la superpuissance a été un échec abyssal. Il a limité les libertés civiles chez nous et a propagé la guerre et l’instabilité à travers le monde. Le système actuel a besoin d’un sérieux coup de balai de sorte que le pouvoir puisse être distribué de manière plus égale selon les normes démocratiques traditionnelles. Le déclin de l’Amérique présente une occasion unique de reconstituer la République, restructurer le paradigme global existant, et commencer à établir un consensus sur le défi de la menace des espèces qui nous concerne tous.




Traduction Karim Loubnani pour Contre Info.

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