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Sarkosy, fermes la ! Va vendre ta femme ailleurs ! Et si t'es pas content, un article bien detaille peut prendre forme, tu piges ?


France – Algérie : Le traquenard nucléaire de M. Sarkozy


Vers le milieu du siècle écoulé, Joseph Staline le maître de la toute puissante URSS d'alors, avait coutume, pour impressionner ses hôtes de marque, de faire mousser en leur présence, son Ministre du Commerce Extérieur, le fameux arménien Anastase Mikoyan en leur assurant : "Anastase est capable de vendre de la glace à des esquimaux !"


Eh bien, il semblerait qu'aujourd'hui, Monsieur Sarkozy veuille faire encore plus fort, vis-à-vis des manchots qu'il croit que nous sommes. puisqu'il s'acharne à vouloir vendre à une Algérie riche en gaz naturel, une technologie électronucléaire lourde, coûteuse et d'un médiocre niveau de sécurité. Ceci, en contrepartie d'une prise d'option avantageuse pour la France, sur le gaz algérien. Un vrai pari de hussard. Car, pour le cas où les nouveaux stratèges bonimenteurs parisiens ne l'auraient pas pris en compte, le point de vue du citoyen algérien ordinaire sur cette question est fort simple, en tant qu'il est frappé au coin du bon sens.



Ce point de vue se résume ainsi : Notre pays est riche en gisements gaziers, avec 11.000 Milliards de m3 de réserves prouvées. Il a présentement devant lui, plus de 60 ans de réserves en gaz naturel, au rythme actuel de production - 80 Milliards de mètres cubes par an - dont 3/4 sont aujourd'hui exportés. Et l'on fait abstraction bien entendu ici, de futures découvertes éventuelles, mettant à jour de nouveaux gisements. Pour satisfaire ses besoins de croissance qui induisent une forte demande d'énergie électrique, le bon sens commande à notre pays de continuer à opter pour la technologie des turbines à gaz, une technologie accessible sur le marché mondial, maîtrisable, propre, sûre et nettement moins coûteuse que la technologie électronucléaire avec un ratio de 1/5, puisqu'une centrale électronucléaire de 1.000 Mégawatts électriques coûte 3 Milliards d'Euros, tandis qu'une centrale de turbines à gaz de même capacité coûte 600 Millions d'Euros.



Mais au-delà même de considérations purement économiques, au demeurant essentielles, il y a le fait patent qu'aujourd'hui, dans le monde entier, le nucléaire civil se trouve à la croisée des chemins :


1) les centrales actuelles dites de 2ème génération - généralement de type PWR et BWR - sont en fin de vie ;



2) les centrales de la 3ème génération qui représentent en fait, plus une évolution qu'une révolution par rapport aux précédentes, n'entreront en service que d'ici 5 – 10 ans. A ce jour, 2 commandes seulement sont en cours d'exécution: 1 pour la Finlande et 1 pour la France ; les Allemands pourtant associés à la construction de ce type de centrale, par le truchement du consortium franco-allemand "AREVA" n'en veulent pas chez eux. Et pas seulement à cause des pressions du puissant lobby écologique outre-Rhin.



3) les centrales de la 4ème génération qui sont regardées par les spécialistes, comme la technologie nucléaire du 21ème siècle, ne sont pas encore sorties des cartons des bureaux d'études à travers le monde. Leur déploiement n'est prévu qu'à l'horizon de 2030, pour les prévisions les plus optimistes….



Ces centrales du futur sont fondées sur des concepts révolutionnaires offrant en particulier tout un registre de verrous de sécurité empêchant la reproduction d'accidents dits "sévères", pouvant entraîner la fusion du combustible nucléaire, comme ce fut le cas par exemple, avec la tragédie humaine et écologique que l'on sait, survenue en 1986 à Tchernobyl en Ukraine. Si les futurs essais devaient s'avérer concluants, alors, - et alors seulement -, le nucléaire pourra faire un retour gagnant dans le domaine de la production de l'énergie.



Mais pour l'heure, nous en sommes encore bien loin et il est urgent pour l'Algérie d'attendre que les options technologiques du nucléaire futur soient définitivement arrêtées et concrètement éprouvées. En refusant catégoriquement par conséquent, de se précipiter dans un véritable traquenard qui l'amènerait à devenir totalement dépendante du bon vouloir de la France, quand il s'agira du rechargement périodique - tous les 3 – 4 ans – de sa ou ses centrales, en combustible nucléaire, c'est-à-dire en Uranium enrichi. Avec en prime, une main sur la télécommande de désactivation installée à Paris, ainsi que s'en est publiquement vanté dans une conférence de presse, un M. Sarkozy qui se voyait déjà sans doute, en position de pouvoir un jour, plonger à distance l'Algérie dans l'obscurité, ce qui serait le comble des combles, avouez-le ! Notre pays serait donc bien inspiré de suivre le sage exemple de l'Allemagne et d'autre pays européens comme l'Italie ou l'Espagne, qui ont résolument écarté – au moins pour le moyen terme -, les technologies électronucléaires actuelles en optant pour les turbines à gaz. Ils sont d'ailleurs parmi les plus gros clients de l'Algérie.



C'est assez dire que notre pays n'a vraiment aucun problème de débouchés pour son gaz comme le laisserait suggérer l'offre de partenariat faussement généreuse de M. Sarkozy; offre qui constitue un véritable marché de dupes et un piège mortel pour notre indépendance en matière de production d'énergie électrique. Qui plus est, le gaz algérien demeurera attractif sur le marché mondial tant que ne prendra pas fin cette instabilité chronique au Proche et Moyen Orient, (Irak, Iran, Liban…etc) créée et entretenue par les Etats-Unis et certains de leurs alliés "va-t-en-guerre" européens – la France de M. Sarkozy l'ami affiché d'Israël, prenant apparemment la relève du Royaume-Uni de M. Blair.



Une instabilité chronique faut-il le rappeler, dont l'objectif majeur est de maintenir par le fer et par le feu, la prédominance stratégique de l'Etat sioniste dans la région. A toutes ces considérations, il y aurait lieu d'ajouter par ailleurs, le facteur de complexité que représente aujourd'hui, la région de l'Europe de l'Est et de l'Eurasie, en particulier l'imprévisibilité de la Russie gros fournisseur de gaz d'une Union Européenne qui s'élargit de plus en plus à l'Est, pour englober les anciens pays satellites.



Tout cela pour souligner avec force que l'Algérie n'a que l'embarras du choix pour pratiquer, comme qui dirait, une politique d' "émigration choisie" pour son gaz. "Charbonnier est maître chez lui", dit le vieux proverbe. Libre à M. Sarkozy d'appliquer en ce qui concerne son pays, son fameux concept "d'immigration choisie" qu'il ne cesse de proclamer. Bien entendu l'Algérie aura l'impératif devoir, de mettre à profit cette longue période de gestation des orientations de la technologie électronucléaire pour former des scientifiques et des ingénieurs de haut standing, capables de prendre en charge notre développement futur dans le domaine de la maîtrise des sciences et des technologies nucléaires qui constituent la voie royale de la connaissance et du savoir faire.



Alors au nom de quelle aberration de l'esprit, au nom de quels "copinages douteux" voudrait-on pousser l'Algérie à se passer elle-même une corde autour du cou en acceptant un véritable contrat léonin, autant au plan juridique que moral ? Encore qu'il soit mal venu de parler de "morale" en politique… C'est pourquoi on aimerait vivement conseiller aux nouveaux stratèges et autres "sherpas" d'importation, souvent des binationaux – franco-israéliens – qui battent aujourd'hui le haut du pavé dans les allées du pouvoir à Paris, de tirer les leçons de l'Histoire en cherchant à mieux connaître l'Algérie authentique. Or, cette Algérie-là on ne la découvre pas dans le tohu-bohu des conversations éméchées dans les cafés du commerce, les bistrots des gares ou les boîtes parisiennes "branchées" - y compris sur les R.G.



On ne la découvre pas non plus, en puisant dans les fichiers de la Place Beauvau ou dans les Valises diplomatiques. Pas plus qu'on ne la découvre, en allant fouiller dans les poubelles du Figaro et autres feuilles de chou, traditionnellement racistes et colonialistes, montant régulièrement en épingle les moindres faits divers, comme récemment à propos des frasques parisiennes de tel chanteur de Raï passé de mode ou de tel autre guignol franco-algérien déraciné et accessoirement délinquant, pour conforter cette image stéréotypée et négative de l'algérien, répandue par la culture colonialiste des "pieds noirs" et autres nostalgiques de "l'Algérie de papa". L'Algérie authentique elle, on va à sa rencontre en visitant le pays profond, ou à tout le moins, en lisant son histoire vraie, dans la sérénité des bibliothèques et dans le silence des caves des Archives d'Etat.



Cette Algérie-là – et au-delà d'une conjoncture socio politique aujourd'hui difficile -, demeurera éternelle, parce qu'elle a pour référents historiques et moraux, d'illustres héros et martyrs ayant nom d'Emir Abdelkader, d'El Mokrani, de Larbi Ben M'hidi, et de bien d'autres encore. Des noms prestigieux, universellement connus et reconnus, symbolisant la résistance à l'impérialisme, le rejet de la domination et le combat pour la dignité et la liberté. Serait-ce fortuit d'ailleurs, que l'Histoire a de tout temps désigné les habitants de nos régions de l'Atlas par le terme de "Amazighs", c'est-à-dire les hommes libres?



Aussi, le président français est courtoisement sommé, en arrivant à Alger, de se départir de cet air de condescendance, de cette morgue à peine voilée, qu'il affectionne tant, car cela n'impressionne pas grand monde. Et en tout cas pas les citoyens Algériens authentiques – et ils sont la majorité, Dieu merci – qui ont parfaitement conscience que leur pays n'est ni une sous-préfecture de Papouasie ni une collectivité des Dom-Tom, mais une Algérie libre et souveraine et qui entend fermement le demeurer, pour avoir mené la Guerre d'Indépendance la plus longue et la plus marquante de l'Histoire de la décolonisation – avec un tribut de plus d'un million de morts. Sans compter un autre million de morts au minimum, que représentent les victimes des crimes de la colonisation. Des crimes de la colonisation que l'Etat français - faut-il le rappeler - , persiste à refuser de reconnaître.



C'est pourquoi l'on se prend à se demander en fin de compte, de quoi parle-t-on quand on évoque ici ou là, la signature d'un Traité d'Amitié et de Coopération entre nos deux pays ou encore tel projet fumeux d'union méditerranéenne, quand la mémoire de tout un peuple reste encore suspendue à un tel acte de reconnaissance de la part de l'Etat français.

Abdelkader Dehbi
7 juillet 2007

http://institut.hoggar.org/modules.php?name=News&file=article&sid=266

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