شبكة الإستخبارات الإسلامية

TE Lawrence avait vu juste à propos de l'Irak


Par Robert Fisk


The Independent,


le 14 juillet 2007



"Pour mener une rébellion, 2% agissants et 98% sympathisants passifs suffisent", Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d'Arabie...


En 1929, Lawrence d'Arabie écrivait la définition de "guérilla" pour la 14ème édition de l'Encyclopaedia Britannica. C'est une lecture effrayante - et j'en profite pour remercier l'un de mes lecteurs préférés, Peter Metcalfe de Stevenage, de m'avoir envoyé ce morceau choisi de TE - parce qu'il contient un message vraiment épouvantable pour les troupes américaines en Irak.
Ecrivant sur la résistance arabe à l'occupation turque dans la guerre de 14-18, [Lawrence d'Arabie] pose une question sur les insurgés (en Irak et ailleurs) : "… supposez qu'ils soient une influence, une chose invulnérable, intangible, sans avant et sans arrière, se répandant comme du gaz ? Les armées étaient comme des plantes, immobiles dans leur ensemble, bien enracinées, nourries à travers de longues tiges jusqu'à la tête.


Les Arabes pourraient être un fluide…"Comme il est typique de Lawrence d'utiliser l'horreur de la guerre chimique comme métaphore de l'insurrection ! Pour contrôler la terre qu'ils occupaient, poursuivait-il, les Turques "auraient eu besoin d'un poste fortifié tous les trois km² ; et, un poste ne pouvait pas compter moins de 20 hommes.


Les Turques auraient eu besoin de 600.000 hommes pour répondre aux rancunes combinées de tous les Arabes locaux. Ils disposaient de 100.000 hommes."A présent, à qui cela vous fait-il penser ? Le "poste fortifié tous les trois km²" est l'écho fantomatique de la "déferlante" [surge] absurde de George W. Bush. Les Américains ont besoin de 600.000 hommes pour répondre aux rancunes combinées des Irakiens et ils n'en disposent que de 150.000. Donald Rumsfeld, l'architecte de la "guerre allégée" est responsable de cela. Pourtant, ces chacals s'en tirent encore !Haut les mains à ces lecteurs qui savent que le Ministre canadien de la Défense, Gordon O'Connor, a vraiment envoyé une lettre à Rumsfeld deux jours avant son départ en disgrâce du Pentagone, louant le leadership de cet homme peu recommandable ! Oui, O'Connor voulait "saisir cette occasion pour vous féliciter de vos nombreux succès (sic) en tant que Secrétaire à la Défense et pour reconnaître la contribution importante que vous avez apportée à la lutte contre le terrorisme."


Le monde, s'est extasié O'Connor-le-ridicule, avait bénéficié du "leadership" de Rumsfeld "pour aborder les questions complexes en jeu."O'Connor a tenté d'ignorer cette note obséquieuse, acquise par l'intermédiaire de la Loi Canadienne d'Accès à l'Information, en prétendant qu'il voulait seulement remercier Rumsfeld pour l'usage des installations médicales en Allemagne dans le rapatriement d'Afghanistan des soldats canadiens blessés. Mais il n'en a fait aucune mention dans sa lettre grotesque. O'Connor, semble-t-il, n'est qu'un autre des illusionnistes de ce monde qui croient qu'ils peuvent ignorer les faits - et louer les imbéciles - en déclarant l'opposé de la vérité. Bush, bien sûr, fait partie des pires de ces créatures factices. Ainsi que l'ex, Tony Blair.Ah !


Que Lawrence nous manque ! "La presse écrite est la meilleure arme dans l'armurerie du commandant moderne (de guérilla)," écrivait-il 78 ans plus tôt, prédisant avec exactitude l'utilisation d'internet par al-Qaïda à l'ère moderne. Pour les insurgés, "les batailles étaient des erreurs … Napoléon parlait en réaction de colère contre la finesse excessive du 18ème siècle, lorsque les hommes avaient presque oublié que la guerre donnait le permis d'assassiner".Vrai ! La révolte arabe de la Première Guerre Mondiale n'était pas identique à l'insurrection irakienne d'aujourd'hui. En 1917, les Turques avaient les forces mais pas assez d'armes. Aujourd'hui, les Américains ont les armes mais pas assez d'hommes. Mais écoutez encore Lawrence !"La rébellion doit avoir une base imprenable …"


Dans l'esprit des hommes convertis à cette croyance. Elle doit avoir un ennemi étranger sophistiqué, sous la forme d'une armée d'occupation disciplinée, trop petite pour satisfaire la doctrine de superficie : trop peu nombreuse pour ajuster les effectifs à l'espace, afin de dominer toute la zone avec efficacité à partir de postes fortifiés."Elle doit avoir une population sympathisante, pas sympathisante active, mais sympathisante au point de ne pas trahir à l'ennemi les mouvements rebelles. Les rebellions peuvent être menée par 2% agissants dans une force d'attaque, et 98% sympathisants passifs … Accédant à la mobilité, la sécurité … le temps et la doctrine …la victoire appartiendra aux insurgés, parce qu'à la fin, les facteurs algébriques sont décisifs, et contre eux, les perfections de moyens et de l'esprit luttent plutôt en vain."Le Général étasunien David Petraeus a-t-il lu ceci ? Et Bush ? Est-ce qu'aucun chroniqueur américain, dont le biais anti-Arabe oscille vers le racisme, n'a pris la peine d'étudier cette sagesse ?


Je me souviens comment Daniel Pipes - l'un des grands illusionnistes du journalisme américain moderne - a annoncé en été 2003 que ce dont les Irakiens avaient besoin (ne rigolez pas, SVP !) était d'un "homme fort à l'esprit démocratique".Evidemment, ils en avaient déjà un : notre vieux pote Saddam Hussein, dont nous disions vraiment qu'il était un "homme fort" lorsqu'il était notre ami et qu'il s'activait à utiliser nos gaz contre l'Iran. Et je me demande vraiment si Bush - vaincu comme il l'est en Irak - pourrait ne pas bientôt autoriser un coup d'état militaire pour renverser le gouvernement ridicule de la "Zone Verte" de Maliki, à Bagdad. Bon ! Ainsi que je le dis souvent : nous verrons !Mais attendez ! Pipes recommence !


Le Directeur du "Middle East Forum" a écrit sur la "Palestine" dans le National Post du Canada. Son papier est plein de son fiel habituel. L'anarchie palestinienne a "vomi" des seigneurs de guerre. Arafat était un personnage "diabolique". Le retrait israélien de Gaza a privé les Palestiniens du seul "élément stabilisateur" de la région. Pff ! Le "Palestinianism" (quelle que soit sa signification) est "superficiel". La "victimisation" palestinienne est un "mythe suprême de la politique moderne". Gaza est à présent une "tête de pont [islamiste] au cœur du Proche-Orient à partir de laquelle infiltrer l'Egypte, Israël et la Cisjordanie". Un jour ou l'autre, Pipes conclut : "peut-être que le savant idiot aux 'unités centrales de paix' remarquera la traînée de désastre que son ouvrage a laissé derrière lui". Pipes fait remarquer - et approuve - que "Ehoud Barak, le tout nouveau ministre de la défense d'Israël, prévoirait d'attaquer le Hamas dans les semaines à venir" et il condamne le Premier ministre, Ehoud Olmert, pour stimuler Le Fatah corrompu et séparatiste de Mahmoud Abbas".


Donc, nous allons encore avoir une autre guerre au Proche-Orient, cette fois-ci contre le Hamas - démocratiquement élu, bien sûr, mais seulement comme conséquence de ce que Pipes appelle "la précipitation irréfléchie de l'administration Bush pour des élections palestiniennes" ? Il est bon de voir que l'ex, Tony Blair, est déjà affublé du titre de "savant". Mais Pipes ne devrait-il pas lui aussi lire Lawrence ? Parce que l'insurrection est un "fluide" plus puissant que celui qui sort de la bouche des illusionnistes. Traduit de l'anglais par [JFG/QuestionsCritiques]


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