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La France-yisrael panique, le sheykh Ali Benhadj aux portes du pouvoir


A bâtons rompus avec le Sheykh Ali Benhadj


Ni les interpellations ni les conduites aux commissariats de police et ni les interdictions de ses droits civiques, politiques et sociales n’ont eu raison d’un homme qui a fini par imposer le respect à ses plus ardents adversaires, par son courage et son attachement à des principes pour lesquels il a payé 18 années de sa vie dans les geôles du pouvoir.



Ali Benhadj est toujours égal à lui-même. Il n’a pas changé et il ne changera, certainement, pas tant il a une foi inébranlable en sa cause. Tout homme honnête, de quelque bord politique qu’il soit, ne peut que s’incliner devant tant de courage. Même ses geôliers lui reconnaissent cette qualité qui les fait trembler en sa présence.



Lorsque je l’ai sollicité pour un entretien à bâtons rompus où il n’y a guère de place à la langue de bois et à la complaisance, le cheikh Ali Benhadj n’a pas hésité un seul instant pour donner son accord. Rares, les hommes politiques qui acceptent ce genre d’entretien. Il n’y a ni de questionnaire à envoyer pour étude ni de réserve sur telle ou telle autre question. Au journaliste de poser ses questions sans gêne aucune et à l’acteur politique de répondre sans ambages ni détour.



Aux lecteurs de juger après lecture. Tout comme je laisse la porte ouverte aux lecteurs pour poser leurs questions que je ne manquerai pas de transmettre à l’invité de Racines d’Outre-Med’ pour les prochaines parties. Commençons par lire la première partie.



Entretien réalisé par Hichem ABOUD






1/ Ces derniers temps, vous avez occupé les devants de la scène politique à la faveur des manifestations de soutien aux populations de Ghaza. Cela n’a pas été du goût du pouvoir qui n’a pas hésité à vous interpeller à chaque fois que vous vous joignez aux manifestants. Comment expliquez-vous ce que certains qualifient de harcèlement policier ?

Louange à Dieu et Prière et salut sur son prophète et sur ceux qui se sont alliés à lui. Je vous remercie pour cette invitation et je jure devant Dieu que je répondrai à vos questions avec toute la franchise qui m’a toujours caractérisé.

Pour ce qui est de ces interpellations dont j’ai fait l’objet ces derniers temps, je les qualifie d’arrestations arbitraires car injustifiées et contraires aux lois et aux accords internationaux du respect des droits de l’homme dont l’Algérie est signataire. Ces arrestations sont arbitraires en ce qu’elles sont une violation de la constitution qui garantit au citoyen le droit à l’expression et à la manifestation pacifique.



Ces arrestations ont pour but de restreindre la liberté d’action d’un homme opposant au régime et à se orientations. Ce régime déficitaire en matière de légitimité, comme tout autre régime illégal, n’a pas d’autres voies et moyens pour s’imposer que de recourir à ces pratiques policières.



2/ Bien que manquant de légitimité, comme vous le dites, le régime a réussi à s’arracher la sympathie des médias au point où toutes vos interpellations sont passées sous silence du fait de l’embargo médiatique qui vous a été imposé. Comment expliquez-vous cet embargo médiatique si ce n’est un soutien au régime ?
Cet embargo médiatique est une forme de répression que le régime impose à tout opposant qu’il soit islamiste, démocrate, laïc ou nationaliste. C’est la même conduite qu’adopte le pouvoir à l’encontre de tous ses opposants. Les exceptions sont rares.



3/ Mais même la presse privée qui n’est pas gouvernementale ignore les violations de vos droits en tant que citoyen.

La presse privée souffre de problèmes de dettes énormes et de problèmes administratifs. Si elle ouvrait son espace à un opposant politique elle fera l’objet de persécution et elle risque de disparaître sous prétexte de faillite commerciale.



Il y a un lien étroit entre la presse et la politique. Il ne vous échappe pas que le premier ministre Ahmed Ouyahia a déclaré au parlement qu’il n’y aura pas de tribunes médiatiques pour l’opposition. Il l’a dit avant l’arrivée de Belkhadem et l’a répété quand il lui a succédé.

Dans notre pays, il y a une multiplicité de journaux mais le contenu est le même. C’est une diversification formelle. Pourtant, dans un pays qui se réclame du multipartisme la presse doit couvrir les activités du pouvoir et de l’opposition.

4/ Prétendez-vous que vous faites peur à tout un pouvoir avec sa police, son armées et ses moyens répressifs ?

Je ne prétends pas faire peur au régime. Mais, la réalité est là. Tous mes mouvements sont surveillés. Toutes mes activités sont interdites. Il n’y a pas un seul opposant qui subit le dixième de ce que je subis.



5/ Et comment expliquez-vous ce traitement particulier qui vous est réservé ?

D’abord, il y a une explication tirée de la réalité. Nous étions un parti politique agréé et qui a remporté les élections municipales, wilayales et parlementaires. Ces victoires nous les devons à la mobilisation d’un très large pan de la société. Cette base populaire, Dieu soit loué, existe toujours. Donc, le pouvoir n’a pas peur d’un homme, mais du projet que porte l’homme. Un projet qui bénéficie de l’adhésion populaire.



6/ Pensez-vous que le FIS existe encore ?
On m’a souvent posé cette question. « Le Front a-t-il toujours une assise populaire ? » Je ne saurai répondre ni par l’affirmative ni par la négative. Car, si je réponds par l’affirmative c’est comme si on a cautionné politiquement le Front. Et si je réponds par la négative, c’est comme si je niais une réalité indéniable sur la scène politique et sociale.



Mais, si on veut vraiment connaître la vérité et si le pouvoir, qui dit que le FIS est fini, veut connaître le poids le poids de ce parti sur la scène politique, il n’a qu’à nous laisser participer aux élections communales, parlementaires et à la présidentielle. Ainsi, nous serons tous fixé sur l’influence du FIS sur la scène politique. Les urnes nous donneraient, alors, une réponse objective loin de toute considération partisane.



7/ Vous mettez le pouvoir au défi, n’est-ce pas ?
Oui, nous défions le pouvoir. Qu’il nous rende nous droits civiques et politiques et il verra ce dont nous sommes capables. Sans doute, si le pouvoir, grâce à ses moyens connus et ses services secrets, savait que le FIS a perdu toute influence populaire, il n’aurait pas hésité à nous donner l’agrément et nous inviter à activer politiquement en nous disons « venez, activez et mesurez votre poids politique réel. »



8/ Vous signez vos communiqués en votre qualité de vice-président du FIS. Mais nous ne voyons pas son président, le cheikh Abbassi Madani.

Le cheikh Abbassi Madani active et œuvre dans la limite de ses possibilités. Il y a à peine quelques jours il a fait une déclaration. Il n’y a pas longtemps, il a proposé une initiative pour la sortie de crise. Mais, le pouvoir l’a ignoré. Si cette proposition avait été acceptée on aurait trouvé une solution. Donc, le cheikh Abbassi Madani, active dans la limite de ses possibilités et que Dieu soit loué.



9/ Où est la direction du FIS ? On ne la voit plus.
Il y a ceux qui sont morts en martyrs comme Abdelkader Hachani et ceux assassinés dans des conditions obscures tels Mohammedi Saïd, Abderrezak Redjam et d’autres frères (que Dieu leur accorde sa miséricorde) Il y a ceux qui sont encore en vie, Dieu merci, nous nous rencontrons, nous discutons et nous débattons des différentes questions qui portent sur les intérêts du pays et du peuple. D’autres frères, ont choisi d’activer dans un autre cadre et ils sont libres de le faire.



10/ Comment expliquez-vous le silence de la direction du FIS sur la persécution dont vous faites l’objet de la part du régime ?
Il y a un travail médiatique et il y a un travail de terrain. Chacun œuvre dans son domaine. Et chaque action a son importance. Vous n’ignorez pas que le FIS est interdit officiellement. Et il n’est pas aisé pour une direction d’un parti politique d’œuvrer quand elle est l’objet de persécution et de poursuites policières.



A suivre

19/01/2008


Pour vos réactions et si vous souhaitez poser des questions au cheikh Ali Benhadj
Ecrire à contact@racinesdoutremed.com

http://www.racinesdoutremed.com/ali-benhadj-entretien.html


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