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Manifestation de solidarité avec les populations de Ghaza


Les manifestants bastonnés et Ali Benhadj enlevé par des policiers en civil




L'Algérie qui se proclamait "avec la Palestine qu'elle soit dans le tort ou dans le vrai" interdit les manifestations de soutien aux populations de Ghaza sous prétexte d'état d'urgence. Mais lorsque les marches de soutien sont au profit du pouvoir ce prétexte n'est guère invoqué.

Plusieurs milliers d'Algériens ont bravé l'interdiction à Alger et dans de nombreuses villes du pays pour exprimer leur solidarité agissante avec Ghaza. Ils ont été nombreux à faire face au gourdin et à la matraque des policiers. D'autres ont été arrêtés et conduits aux postyes de police.

A Kouba à l’issue de la prière du vendredi, un groupe de manifestants, dont le nombre ne cessait de croître au fil des premiers kilomètres parcourus, a été vite stoppé par une quarantaine de camions de police postés pas loin de l’hôpital. Selon l’un des manifestants joint par téléphone, les policiers n’ont lésiné sur aucun moyen pour arrêter la marche qui se dirigeait vers l’ambassade d’Egypte à Alger.

De nombreux blessés ont été dénombrés parmi les marcheurs et le cheikh Ali Benhadj qui était parmi la foule des manifestants a été enlevé par des policiers en civils qui l’ont placé dans une Golfe de couleur blanche.

Ses lunettes brisées, son qamis déchiré, blessé au bras et aux pieds, il a été transporté au commissariat de police de Benomar avant d’être transféré au commissariat central d’Alger.
Dans une communication téléphonique, à l’issue de sa sortie du service des urgences de l’hôpital Mutapha Pacha où il a été transféré après sa garde à vue au commissariat de Police, Ali Benhadj nous a déclaré qu’aux policiers qui lui ont indiqué que les manifestations publiques sont interdites pour cause d’état d’urgence, il leur a répondu que l’Egypte aussi est sous état d’Urgence, mais le peuple a manifesté dans les rues sa solidarité avec Ghaza. Il n’a pas manqué de rappeler que l’Algérie de Djamila Bouhired et des martyrs de la révolution de novembre a pour devoir d’apporter son soutien à la résistance palestinienne au moment où ce peuple frère subit les affres d’un véritable génocide » Il a ajouté « dans tous les pays du monde y compris Les Iles Comores et le Vatican les gens sont sortis dans les rues manifester contre l’agression israélienne et se solidariser avec la Palestine. »

Aux policiers qui lui ont déclaré faire leur devoir en l’interpellant, le numéro 2 du FIS a répliqué par un cinglant « moi, aussi, je fais mon devoir en manifestant en faveur des frères palestiniens. » A l’issue de sa garde à vue, Ali Benhadj a refusé de signer le PV d’audition. Il a été transféré, ensuite, au service des urgences de l’hôpital Mustapha pacha pour soigner ses blessures avant qu’il n’appelle ses proches pour aller le chercher à une heure tardive de la nuit.

En apprenant qu’en France des appels ont été lancés dans les mosquées pour appeler les citoyens à manifester dans les grandes villes du pays, Ali Benhadj a éclaté en sanglots en disant « en Algérie, pays musulman, il est interdit de lancer pareils appels dans les mosquées alors que cela est permis en Occident »

C’est la deuxième fois en une semaine que le cheikh Ali Benhadj se trouve entre les mains de la police pour avoir tout simplement participé, comme n’importe quel citoyen, à une manifestation de soutien aux populations palestiniennes de Ghaza.

Il est navrant de constater que le gouvernement algérien qui n’entretient pas de relations diplomatiques avec l’Etat d’Israël contrairement à d’autres pays arabes, interdit au peuple algérien de manifester sa solidarité avec leurs frères palestiniens.

Or, dans toutes les capitales et grandes villes occidentales qui ne cachent pourtant pas leur amitié avec Israël, les manifestations de soutiens aux populations de Ghaza se sont tenues et se tiennent encore sans que les organisateurs ou les participants ne rencontrent le moindre problème.

Le pouvoir algérien craindrait-il que les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien ne se transforment en manifestations hostiles au régime ? Ou est-ce que l’influence de l’administration américaine serait-elle pour quelque chose ? Dans un pays où la communication du président de la république est entre les mains de la CIA, comme nous le démontrerons dans un prochain article, il est permis de faire dans le verbiage officiel. Mais il n’est guère permis de laisser la rue s’exprimer en toute spontanéité. Les marches spontanées (el-massirate el-afwiya) relèvent du domaine réservé de l’état.

Hichem ABOUD
3 janvier 2009


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