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 Comment Paris joue l'autonomie du Nord Mali



La France pratique le billard à trois bandes dans la crise malienne : maintien de l'intégrité territoriale du pays, reconnaissance d'une autonomie renforcée de l'Azawad et défense de ses intérêts dans la région. Analyse.


Dans l'imbroglio politico-militaire qui se trame au Mali, Paris demeure une carte d'autant plus importante pour le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) que cette rébellion dispose d'une oreille attentive des plus hautes autorités françaises depuis sa création, le 16 octobre 2011. Ce mouvement issu de la fusion du Mouvement national de l'Azawad (MNA) et du Mouvement touareg du Nord Mali (MTNM) attend aujourd'hui beaucoup de l'Hexagone, où il a dépêché son porte-parole, Mossa Ag Attaher.

En décembre, une délégation avait déjà été reçue par Stéphane Gompertz, ex-monsieur Afrique du Quai d'Orsay. Le MNLA a même récemment demandé à Paris l'aide d'un constitutionnaliste.

La France s'efforce toutefois de ne jamais apparaître en première ligne. "Depuis l'indépendance du Mali et les velléités françaises de créer une Organisation commune des régions sahariennes, les Français sont accusés de soutenir les rébellions touarègues", expliquaient encore, le 29 février, les sénateurs Didier Boulaud (PS) et Alain Gournac (UMP) en commission des affaires étrangères. Pour les deux parlementaires en contact avec la rébellion, la position française consiste à réaffirmer l'unité du Mali, tout en militant pour la reprise du calendrier électoral et l'ouverture d'un "dialogue immédiat" entre Bamako et le MNLA. Position reprise ces derniers jours par Alain Juppé.

Sur ce dernier point, si l'objectif affiché est l'indépendance, les rebelles ciblent, en réalité, une autonomie renforcée dans les frontières de l'actuel Mali, en prenant modèle sur l'Espagne avec la Catalogne. Paris voit un double intérêt dans ce scénario : éloigner le spectre d'une intervention militaire à l'issue incertaine, tout en disposant d'un interlocuteur susceptible de contenir la montée islamiste dans la région. Un pari risqué, le rapport des forces sur le terrain jouant pour l'instant en faveur d'organisations salafistes.


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