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Dans un discours décisif, Haniya dénonce "la faction traître" à l’intérieur du Fatah


Par Khaled Amayreh


"Ne vous bercez pas d’illusion, et ne courez pas après un mirage. L’Amérique et Israël ne vous donneront rien. Ne courez pas après le mirage, croyant que c’est de l’eau. Les Américains ne vous donneront rien, les Israéliens ne vous donneront rien. Nous ne récupérerons notre patrie usurpée que par la fermeté et la résistance."


Ismail Haniya, Premier Ministre du gouvernement palestinien élu démocratiquement, a déclaré qu’une faction traître à l’intérieur du Fatah, claire allusion au groupe de Mohammad Dahlan, avait tramé un complot et amassé des armes pour faire échec à l’Accord de La Mecque et renverser le gouvernement d’unité nationale.


Dans un discours d’ensemble qui a duré près de deux heures, Haniya a dit avoir prévenu le Président de l’Autorité Palestinienne (AP) Mahmoud Abbas qu’un coup d’Etat soutenu et armé par les USA était préparé par "une faction traîtresse".


Il a précisé que la réelle dichotomie n’était pas entre le Fatah et le Hamas, mais plutôt entre le peuple palestinien d’un côté, et l’occupation israélienne de la Palestine, l’oppression et la persécution continue du peuple palestinien de l’autre.


Ci-dessous quelques extraits de son discours :


"Je veux dire ceci aux fils et aux filles de notre grand peuple : nous ne laisserons pas les problèmes internes et les différences éclipser le problème central, qui est l’occupation sioniste de notre terre.


"Le régime israélien essaie maintenant de manipuler les derniers événements pour accomplir certains buts. Les israéliens versent de l’argent au régime Abbas et rendent les revenus des taxes de douane.

POIGNÉE DE MAIN ALARMANTE


Ils essaient de soudoyer le peuple palestinien pour qu’il se soumette. En même temps, ils resserrent le blocus de Gaza et organisent des conférences au sommet, et, par-dessus tout, ils continuent d’emprisonner notre peuple, comme Sheikh Saleh al Aruri, qui a déjà passé 15 ans dans les prisons israéliennes (Saleh Arura a été kidnappé par l’armée israélienne samedi dernier 23 juin, chez lui, près de Ramallah, ndt.).


"Il n’est pas besoin de dire que tout ce ceci n’est fait que pour permettre à Israël d’être l’ultime acteur des événements, le maître de la situation.


"Toutefois, je veux souligner que je ne suis pas contre la remise de l’argent gelé, c’est un droit naturel, et cela ne me gêne pas. Mais je souhaite que ce transfert d’argent ne soit pas l’objet d’un chantage politique et qu’il soit versé à tous les Palestiniens sans discrimination."


L’Amérique et Israël ne vous donneront rien


Haniya s’est adressé aux dirigeants arabes, y compris Mahmoud Abbas, Président de l’AP, qui vont se réunir avec le Premier Ministre israélien Ehud Olmert à Sharm al Sheikh aujourd’hui lundi.


"Ne vous bercez pas d’illusion, et ne courez pas après un mirage. L’Amérique et Israël ne vous donneront rien. Ne courez pas après le mirage, croyant que c’est de l’eau. Les Américains ne vous donneront rien, les Israéliens ne vous donneront rien. Nous ne récupèrerons notre patrie usurpée que par la fermeté et la résistance."


"Ils ont conspiré contre nous depuis le premier jour"


Haniya a fait un compte rendu détaillé de la conspiration américano-israélienne contre le gouvernement palestinien immédiatement après que l’Hamas ait gagné les élections législatives de janvier 2006.

COMPLICITÉ INQUIÉTANTE...


Il a cité plusieurs éléments du plan soutenu par les USA pour renverser le Hamas et faire échec aux résultats des élections, dont :


1. étranglement économique imposé par les USA, l’Europe et renforcé par Israël et quelques Etats arabes.


2. paralyser le Conseil Législatif Palestinien nouvellement élu en enlevant et emprisonnant 45 députés, dont 40 du Hamas. Les mesures israéliennes, a dit Haniya, ont coïncidé avec les efforts "de l’intérieur" pour paralyser le Conseil.


3. La rébellion interne s’est exprimée de plusieurs façons, en particulier en privant de pouvoir le gouvernement et en le dépouillant de ses principales prérogatives, en lui mettant "des bâtons dans les roues" et en générant l’anarchie, l’insécurité et les troubles. Ce fut une rébellion systématique et bien planifiée.


4. En fournissant à la faction traître du Fatah des armes et de l’argent par l’intermédiaire du Général Keith Dayton. Nous savons que ces armes ont été envoyées à Gaza, quelquefois ouvertement, quelquefois secrètement. Ces armes nous ont fait comprendre que quelque chose se tramait contre le peuple palestinien.


Haniya a révélé qu’un fonctionnaire proche affilié au Fatah lui avait laissé entendre que les Américains ne voulaient pas que le Hamas reste au pouvoir. "Ils voulaient nous virer, par tout moyen nécessaire."


"Nous avons résisté"


Haniya a déclaré que le gouvernement avait résisté parce que "nous ne sommes pas en charge d’un siège, ou d’une autorité, ou d’un conseil législatif. Nous sommes chargés de la cause palestinienne. C’est pourquoi nous avons résisté et que nous avons soutenu toutes les pressions, nous n’avons pas bougé, parce que nous sommes les serviteurs du peuple palestinien."
Haniya a dit qu’il y avait, à l’intérieur du Fatah, une faction qui voyait l’Accord de La Mecque comme un épisode passager, et non comme un agrément durable qui devait être respecté et appliqué.


"Les Américains et les Britanniques n’ont pas accepté l’Accord de La Mecque, et dès le tout début, ils ont cherché à le contrecarrer en armant et finançant la faction traître".
"Dès que nous sommes revenus de La Mecque, les problèmes ont réapparu. Les armes sont entrées dans Gaza, les incitations contre nous venaient de partout, et toutes sortes de provocations ont été faites contre nous. Des frictions ici et là, des rues bloquées et des checkpoints dans les rues. Alors nous avons demandé : est-ce que c’est sur ça que nous nous sommes mis d’accord à La Mecque ?"


"On sentait venir le point d’explosion."


"J’ai envoyé une lettre confidentielle au Président Abbas, lui détaillant ce qui était en train de se passer. Je l’ai informé que des choses très sérieuses étaient en train d’être préparées et que cela aurait des graves conséquences sur l’unité nationale palestinienne et sur les intérêts de notre peuple.


"Ensuite tout est devenu chaotique. Des grèves générales ont réapparu. Qui était derrière ces grèves ? Ceux qui voulaient renverser le gouvernement.


"Les grèves ont continué et aucun dialogue sur une réforme et une restructuration de l’OLP n’a pu avoir lieu. Dans les faits, l’Accord de La Mecque a été désactivé par les mains de la faction traître... et ensuite ils ont attaqué ma maison à la grenade anti-char."


Le Plan Dayton


Haniya a ensuite expliqué le plan Dayton, disant que 80 millions de dollars ont été alloués pour renverser d’abord le gouvernement dirigé par le Hamas, et ensuite le gouvernement d’unité nationale.


Il a déclaré que le plan Dayton avait pour but de ruiner nos efforts de réforme des services de sécurité.


"Lorsque nous avons essayé de réformer les services de sécurité, la situation nous a explosé à la figure. En bref, ils voulaient exclure et supprimer le Hamas, à n’importe quel prix, mais à celui d’une guerre civile sanglante."


"Le problème n’est pas avec le Fatah"


Haniya a répété que le problème n’était pas entre le Hamas et le Fatah.
"Le problème est avec une certaine faction au sein du Fatah, qui est arrivée à contrôler le Fatah et l’Autorité Palestinienne, une faction qui se sert de l’argent, des armes et du soutien américains pour intimider et détruire le gouvernement palestinien légitime pour servir les intérêts israéliens.


"Nous avons découvert de nombreuses preuves révélant l’ampleur des dégâts que ces gens auraient provoqué à la cause palestinienne et au peuple palestinien.
"Je suis sûr que lorsque nous montrerons ces documents, nombreux sont ceux qui seront choqués par l’audace de ces éléments."


Le Conseil Central de l’OLP


Haniya a critiqué les conseils central et national de l’Organisation de Libération de la Palestine, accusant la direction de l’Autorité Palestinienne de s’en servir pour entériner, sans discussion, une politique et des décisions qui vont au détriment des intérêts du peuple palestinien.
"Je ne comprends pas pourquoi ils invoquent le Conseil Central quand ils en ont besoin, et l’oublient quand cela les arrange.


"Le Conseil Central est-il sollicité seulement lorsque l’Autorité Palestinienne veut faire des concessions à Israël au dépens de notre peuple ?


"Pourquoi le Conseil n’intervient-il pas lorsque notre peuple assiégé souffre ?


"Pourquoi ne s’est-il pas réuni pour discuter de l’enlèvement par Israël de nos députés et ministres ?


"Pourquoi n’est-il pas intervenu lorsque Yasser Arafat a été assassiné ?


"Pourquoi n’est-il pas intervenu pour discuter de la tragédie de notre peuple dans le camp de réfugiés de Nahr al Bared ?


"Pourquoi n’est-il pas intervenu lorsque Sheikh Yasin et al-Rantissi ont été assassiné par Israël ?


"Pourquoi se réunit-il seulement pour révoquer la Charte Nationale Palestinienne et dissoudre le gouvernement légitime démocratiquement élu ?"


Haniya s’est moqué de ceux qui accusent le Hamas d’avoir fait un coup d’Etat contre la légitimité.


"Comment pouvons-vous nous faire un coup contre nous-mêmes ? Nous faisons partie de la légitimité palestinienne. Nous avons gagné la confiance de notre peuple par les urnes. Comment peut-on se retourner contre soi-même ?"


Haniya a souligné que le "gouvernement d’urgence" basé à Ramallah et dirigé par Salam Fayyad était illégal et abusif et que le gouvernement basé à Gaza était le gouvernement légitime. Il a dit la Législation Fondamentale Palestinienne ne prévoyait rien qui ressemble à un "gouvernement d’urgence."


Haniya a démenti les déclarations de désinformation d’Israël et du Fatah selon lesquelles le Hamas voulait établir un émirat islamique, ou un Etat de style taliban, à Gaza.


"Gaza est partie intégrante de la Palestine, et les Gazans sont une partie intégrante du peuple palestinien."


Il a accusé Abbas et ses factieux de prendre des décisions et d’émettre des ordres exécutoires qui consolideront la "séparation de Gaza".


Enfin, Haniya s’en est violemment pris à l’Autorité Palestinienne pour avoir permis "cette indécente rupture de la loi et de l’ordre en Cisjordanie."


Il faisait référence aux déchaînements sanglant et violents des gangsters du Fatah contre les militants du Hamas, leurs maisons et leurs commerces.



Source : Palestine Info Traduction : MR pour ISM
http://www.ism-france.org/news/article.php ?id=7009&type=analyse

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