Wall Street, Irak, Et le Dollar en Déclin
Selon le Banquier d'Investissement Ken Miller, Une guerre mal gérée, la crise du pétrole et un flot de monnaie US, tout ceci prépare la scène pour une catastrophe économique.
On continue de mesurer l'impact désastreux sur l'économie de la réponse de G.W Bush aux attaques de 2001. Vendredi de la semaine dernière, L'Administration Bush a annoncé qu'elle ne renommerait pas le Général Peter Pace à la tête des chefs d'état major conjoints. La décision de l'Administration de jeter par-dessus bord un supporter loyal évite l'audition d'une confirmation du chaos ce qui aurait encore plus focalisé l'attention d'une nation fatiguée de la guerre sur le passé. Mais, parfois, regarder en arrière peut nous aider à anticiper le futur.
En février de cette année, le républicain Henri Waxman du Comité qui supervise et propose des reformes gouvernementales, a révélé de nouveaux détails sur comment l'Autorité Provisoire de la Coalition avait gaspillé 12 milliards en argent liquide - - sous forme de billets de 100 dollars - - en Irak en 2004. De nombreux vols de gros avions de transport C-120 ont été nécessaire pour délivrer 363 tonnes de billets verts - - une part modeste des 510 milliards de dollars que nous avons dépensés jusqu'à présent en Irak et en Afghanistan. D'une certaine façon, cela n'est peut être pas la guerre américaine la plus chère, mais les pires effets économiques sont à venir.
Peu importe la façon dont la guerre d'Irak va se terminer, c'est clair que les Etats-Unis sont incapables de sécuriser le territoire militairement contre les souhaits d'une population hostile. Et la guerre d'Irak est au coeur de deux courants alarmants qui risquent d'avoir un impact négatif sur la position de l'Amérique dans le monde : la demande en pétrole augmente tandis que l'approvisionnement est en déclin, et la demande pour le dollar US est en déclin tandis que les réserves de dollars augmentent.
Les 4 dernières années depuis le renversement de Saddam Hussein, les champs de pétrole irakiens et les infrastructures associées ont subi 400 attaques. Et à cause de la situation sur le terrain, la production irakienne de pétrole, à 1,95 millions de barils/j au cours du premier quart 2007, est loin de ce qui était prévu par le gouvernement, soit 2,5 millions de barils/j, et loin derrière le précédent pic de 3,7 millions de baril/j sous Saddam. Dans cette guerre asymétrique, nos ennemis dépensent une fraction de nos coûts pour des explosifs improvisés, du gaz chlorine et des bombes humaines, tandis que nous investissons dans des systèmes d'armes non efficaces et des structures militaires.
La production de pétrole et de gaz US a atteint son pic dans les années 70, et nous sommes actuellement de loin le plus gros importateur d'énergie du monde. Les plus grands champs pétroliers en Arabie Saoudite, au Koweït, en Iran, en Syrie, au Yémen, et à Oman sont en déclin, comme le sont la plupart des champs pétroliers de l'ex Union Soviétique, du Canada, de l'Amérique Centrale et du Sud, et d'Afrique. De nouveaux champs pétroliers seront découverts et de nouvelles technologies seront exploitées, mais les coûts de production seront plus élevés que par le passé et nécessiteront des investissements élevés en équipement et en technologie.
Alors que les anciens champs vieillissent, les nouvelles économies de l'Inde et de la Chine nécessitent de plus en plus de pétrole pour alimenter leur croissance impressionnante. Bien qu'une dépression mondiale pourrait résulter dans la chute temporaire du prix du pétrole et d'autres matières premières, le déséquilibre de la balance à long terme entre la demande croissante et l'approvisionnement en déclin se réajustera et créera une augmentation du prix à la longue.
En même temps, avec le déséquilibre de la balance offre/demande en pétrole et autres matières premières, la réponse de l'Administration Bush aux attaques du 11 septembre a affaibli la position du dollar dans le monde. La demande du président que les américains continuent de dépenser a trouvé un écho favorable auprès du peuple américain. Les déficits de la balance commerciale causés par ces dépenses ont crée un déficit comptable actuel égal à 6,2 % du GDP, envoyant des trillions de dollars dans les mains d'étrangers.
Tandis que nous continuons à importer des biens de plus grande valeur que ceux que nous exportons, inondant ainsi le monde de dollars, Bush a poursuivi une politique que certains ont appelée « Keynésianisme militaire » - - c'est-à-dire, combiner des impôts bas et des dépenses militaires élevées. Cette dynamique oblige la Réserve Fédérale à imprimer de l'argent et favoriser des politiques de crédits faciles, ce qui résultera probablement en taux d'intérêts plus élevés, en inflation ou les deux.
Ainsi les presses à imprimer crachent encore plus de dollars, qui sont rassemblées par la Chine, le Japon et d'autres. Et ces pays montrent des signes de préoccupation du fait qu'ils ont trop de réserves d'échanges avec l'étranger liés à notre monnaie. Ainsi certaines autres nations font le constat d'un intérêt déclinant dans l'acceptation du dollar comme monnaie d'échange. En octobre 2000 Saddam avait insisté pour que le pétrole irakien soit payé e euro. Mais maintenant la Russie veut que l'énergie qu'elle exporte soit payée en rouble. Le Venezuela et l'Iran insistent pour des euros. Le Koweït a récemment détaché son dinar du dollar en faveur d'une variété de monnaies.
Le dollar a effectivement montré des signes de déclin en popularité pendant les années Bush. Le dollar s'est affaibli face à l'euro, l'or et cuivre et d'autres valeurs et monnaies. Quand Bush a pris ses fonctions, on pouvait, par exemple obtenir 0,987 euros pour 1 dollar. Maintenant on peut seulement obtenir 0,75 euros pour 1 dollar. On peur dire qu'à 65 dollars le baril, la valeur du pétrole augmente… ou on peut dire que la valeur du dollar a décliné, comparée à celle du pétrole.
Les principaux économistes semblent d'accord pour dire qu'au mieux le dollar continuera son imposant déclin, mais dans un monde où les Etats-Unis ont perdu beaucoup du respect qu'on leur conférait, où nous continuons à inonder le monde avec des dollars et d'emprunter pour financer nos habitudes de consommateurs, nous pourrions nous trouver confrontés à l'une de ces discontinuités aigue productrice de dépression - - comme, disons, fuir le dollar.
Nous continuons d'importer 50 % des 20,6 milliards de barils de pétrole que nous utilisons quotidiennement. Et bien que la taille et la stabilité de notre économie puissent probablement assurer une demande en dollar à un certain niveau, le pétrole que n'importe qui peut acheter pour une monnaie forte peut devenir plus rare. Des gouvernements ont commencé à faire des arrangements ayant pour but de retirer le pétrole du marché pour leur propre compte - - de tels arrangements ont été fait par la Chine avec l'Angola, le Brésil, l'Iran, le Nigeria, le Venezuela et le Soudan. La Corée du Sud vient juste d'annoncer qu'elle allait faire de même.
Si notre armée ne peut sécuriser le pétrole par la force, et si le pétrole est destiné à nous coûter de plus en plus cher en monnaie qui décline pour acheter ce qui est disponible, alors la « marque USA » a des problèmes. Quand Bush quittera ses fonctions, le pays devra commencer la tâche difficile d'inverser des tendances très mauvaises dans les domaines du militaire, de la monnaie et de l'énergie. La pollution de son héritage transcende la simple politique.
Ken Miller 18/06/07 Copyright The Nation – Article repris par http://www.aljazeera.com/
Ken Miller est président et directeur d'administration de Ken Miller Capital LLC à New York.
Traduction Mireille Delamarre pour http://www.planetenonviolence.org/
On continue de mesurer l'impact désastreux sur l'économie de la réponse de G.W Bush aux attaques de 2001. Vendredi de la semaine dernière, L'Administration Bush a annoncé qu'elle ne renommerait pas le Général Peter Pace à la tête des chefs d'état major conjoints. La décision de l'Administration de jeter par-dessus bord un supporter loyal évite l'audition d'une confirmation du chaos ce qui aurait encore plus focalisé l'attention d'une nation fatiguée de la guerre sur le passé. Mais, parfois, regarder en arrière peut nous aider à anticiper le futur.
En février de cette année, le républicain Henri Waxman du Comité qui supervise et propose des reformes gouvernementales, a révélé de nouveaux détails sur comment l'Autorité Provisoire de la Coalition avait gaspillé 12 milliards en argent liquide - - sous forme de billets de 100 dollars - - en Irak en 2004. De nombreux vols de gros avions de transport C-120 ont été nécessaire pour délivrer 363 tonnes de billets verts - - une part modeste des 510 milliards de dollars que nous avons dépensés jusqu'à présent en Irak et en Afghanistan. D'une certaine façon, cela n'est peut être pas la guerre américaine la plus chère, mais les pires effets économiques sont à venir.
Peu importe la façon dont la guerre d'Irak va se terminer, c'est clair que les Etats-Unis sont incapables de sécuriser le territoire militairement contre les souhaits d'une population hostile. Et la guerre d'Irak est au coeur de deux courants alarmants qui risquent d'avoir un impact négatif sur la position de l'Amérique dans le monde : la demande en pétrole augmente tandis que l'approvisionnement est en déclin, et la demande pour le dollar US est en déclin tandis que les réserves de dollars augmentent.
Les 4 dernières années depuis le renversement de Saddam Hussein, les champs de pétrole irakiens et les infrastructures associées ont subi 400 attaques. Et à cause de la situation sur le terrain, la production irakienne de pétrole, à 1,95 millions de barils/j au cours du premier quart 2007, est loin de ce qui était prévu par le gouvernement, soit 2,5 millions de barils/j, et loin derrière le précédent pic de 3,7 millions de baril/j sous Saddam. Dans cette guerre asymétrique, nos ennemis dépensent une fraction de nos coûts pour des explosifs improvisés, du gaz chlorine et des bombes humaines, tandis que nous investissons dans des systèmes d'armes non efficaces et des structures militaires.
La production de pétrole et de gaz US a atteint son pic dans les années 70, et nous sommes actuellement de loin le plus gros importateur d'énergie du monde. Les plus grands champs pétroliers en Arabie Saoudite, au Koweït, en Iran, en Syrie, au Yémen, et à Oman sont en déclin, comme le sont la plupart des champs pétroliers de l'ex Union Soviétique, du Canada, de l'Amérique Centrale et du Sud, et d'Afrique. De nouveaux champs pétroliers seront découverts et de nouvelles technologies seront exploitées, mais les coûts de production seront plus élevés que par le passé et nécessiteront des investissements élevés en équipement et en technologie.
Alors que les anciens champs vieillissent, les nouvelles économies de l'Inde et de la Chine nécessitent de plus en plus de pétrole pour alimenter leur croissance impressionnante. Bien qu'une dépression mondiale pourrait résulter dans la chute temporaire du prix du pétrole et d'autres matières premières, le déséquilibre de la balance à long terme entre la demande croissante et l'approvisionnement en déclin se réajustera et créera une augmentation du prix à la longue.
En même temps, avec le déséquilibre de la balance offre/demande en pétrole et autres matières premières, la réponse de l'Administration Bush aux attaques du 11 septembre a affaibli la position du dollar dans le monde. La demande du président que les américains continuent de dépenser a trouvé un écho favorable auprès du peuple américain. Les déficits de la balance commerciale causés par ces dépenses ont crée un déficit comptable actuel égal à 6,2 % du GDP, envoyant des trillions de dollars dans les mains d'étrangers.
Tandis que nous continuons à importer des biens de plus grande valeur que ceux que nous exportons, inondant ainsi le monde de dollars, Bush a poursuivi une politique que certains ont appelée « Keynésianisme militaire » - - c'est-à-dire, combiner des impôts bas et des dépenses militaires élevées. Cette dynamique oblige la Réserve Fédérale à imprimer de l'argent et favoriser des politiques de crédits faciles, ce qui résultera probablement en taux d'intérêts plus élevés, en inflation ou les deux.
Ainsi les presses à imprimer crachent encore plus de dollars, qui sont rassemblées par la Chine, le Japon et d'autres. Et ces pays montrent des signes de préoccupation du fait qu'ils ont trop de réserves d'échanges avec l'étranger liés à notre monnaie. Ainsi certaines autres nations font le constat d'un intérêt déclinant dans l'acceptation du dollar comme monnaie d'échange. En octobre 2000 Saddam avait insisté pour que le pétrole irakien soit payé e euro. Mais maintenant la Russie veut que l'énergie qu'elle exporte soit payée en rouble. Le Venezuela et l'Iran insistent pour des euros. Le Koweït a récemment détaché son dinar du dollar en faveur d'une variété de monnaies.
Le dollar a effectivement montré des signes de déclin en popularité pendant les années Bush. Le dollar s'est affaibli face à l'euro, l'or et cuivre et d'autres valeurs et monnaies. Quand Bush a pris ses fonctions, on pouvait, par exemple obtenir 0,987 euros pour 1 dollar. Maintenant on peut seulement obtenir 0,75 euros pour 1 dollar. On peur dire qu'à 65 dollars le baril, la valeur du pétrole augmente… ou on peut dire que la valeur du dollar a décliné, comparée à celle du pétrole.
Les principaux économistes semblent d'accord pour dire qu'au mieux le dollar continuera son imposant déclin, mais dans un monde où les Etats-Unis ont perdu beaucoup du respect qu'on leur conférait, où nous continuons à inonder le monde avec des dollars et d'emprunter pour financer nos habitudes de consommateurs, nous pourrions nous trouver confrontés à l'une de ces discontinuités aigue productrice de dépression - - comme, disons, fuir le dollar.
Nous continuons d'importer 50 % des 20,6 milliards de barils de pétrole que nous utilisons quotidiennement. Et bien que la taille et la stabilité de notre économie puissent probablement assurer une demande en dollar à un certain niveau, le pétrole que n'importe qui peut acheter pour une monnaie forte peut devenir plus rare. Des gouvernements ont commencé à faire des arrangements ayant pour but de retirer le pétrole du marché pour leur propre compte - - de tels arrangements ont été fait par la Chine avec l'Angola, le Brésil, l'Iran, le Nigeria, le Venezuela et le Soudan. La Corée du Sud vient juste d'annoncer qu'elle allait faire de même.
Si notre armée ne peut sécuriser le pétrole par la force, et si le pétrole est destiné à nous coûter de plus en plus cher en monnaie qui décline pour acheter ce qui est disponible, alors la « marque USA » a des problèmes. Quand Bush quittera ses fonctions, le pays devra commencer la tâche difficile d'inverser des tendances très mauvaises dans les domaines du militaire, de la monnaie et de l'énergie. La pollution de son héritage transcende la simple politique.
Ken Miller 18/06/07 Copyright The Nation – Article repris par http://www.aljazeera.com/
Ken Miller est président et directeur d'administration de Ken Miller Capital LLC à New York.
Traduction Mireille Delamarre pour http://www.planetenonviolence.org/
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