11 septembre 2007 (Nouvelle Solidarité) - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a échappé de peu à un attentat suicide, le 6 septembre dernier, alors qu’il se rendait en visite à Batna, dans l’est de l’Algérie. Cet attentat a fait 22 morts et 107 blessés. Un nouvel attentat suicide commis le samedi 8 septembre à Dellys, faisant 30 morts et 47 blessés, a été revendiqué par l’organisation d’Al-Qaida au Maghreb.
Derrière cet attentat, le président Bouteflika a dénoncé « des capitales étrangères et des dirigeants étrangers », pendant que son ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, précisait que c’est « le retour de l’Algérie sur la scène internationale qui, visiblement, gêne certains intérêts étrangers ». Bien que l’attentat n’ait pas encore été revendiqué, il a eu lieu dans le contexte d’une offensive globale menée par « l’Organisation Al-Qaida au Maghreb islamique », connue sous le nom du GSPC (Groupe salafiste de prédication et du combat) avant sa fusion avec Al-Qaida, le 11 septembre 2006. Le 11 avril 2007, deux attentats suicides avaient visé le Palais du gouvernement à Alger et le quartier général oriental de la Police à Bab Ezzouar, faisant 30 morts et plus de 200 blessés.
Une analyse de ce que M. Zerhouni appelle le retour de l’Algérie sur la scène internationale, révèle, depuis 2006, un fort rapprochement entre le groupe au pouvoir en Algérie, autour de M. Bouteflika, et la Russie et l’Iran, autour de l’idée de créer une nouvelle OPEP du gaz. Les relations entre la Russie et l’Algérie se sont considérablement réchauffées depuis janvier 2007, avec la signature d’un important contrat d’armes entre les deux pays (15 milliards d’euros) et d’un traité de coopération ambitieux au niveau des hydrocarbures. A noter également le fait que, suite à une visite d’Etat du président vénézuélien Hugo Chavez en Algérie, en mai 2006, Bouteflika a décidé d’annuler une loi offrant aux compagnies pétrolières internationales un retour au système des concessions en vigueur avant l’Indépendance.
L’augmentation des attentats coïncide étrangement avec cette réorientation de la politique étrangère algérienne, et des médias telles qu’Al Watan n’hésitent pas à établir un lien entre ces actes de « terrorisme » et les pressions faites par l’administration Bush/Cheney pour obliger les pays du Maghreb à accueillir des bases militaires américaines, sous l’égide de l’Africom (Africa Command), ce que le gouvernement Bouteflika a refusé.
Notons que dans la même période, Bouteflika a lancé une attaque contre Dick Cheney, en démantelant Brown, Root and Condor, une « joint venture » créée en 1994 par un gouvernement précédant, entre la compagnie pétrolière d’Etat Sonatrach et une filiale de Halliburton, Kellog, Brown, Root, pour gérer des contrats pétroliers et d’armement. Ancien PDG de Halliburton, Cheney continue encore à percevoir des revenus importants de cette compagnie.
Des commentateurs pourraient conclure hâtivement à une bataille sur les matières premières algériennes opposant les Etats-Unis à la Russie. Cependant, l’anglophile Cheney, dont la femme Lynne est contrôlée par des intérêts financiers britanniques, ne représente pas les intérêts bien compris des Etats-Unis, mais ceux de l’Empire britannique, qui pousse aujourd’hui à une nouvelle guerre froide entre ces deux pays. Seule une collaboration russo-américaine pourrait rétablir la paix dans cette région, a déclaré Lyndon LaRouche le 7 septembre.
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