NDLR: Dans ces bureaux se sont prepares, la vague d'attentats de 1995 sur Paris, les massacres de civils et la decapitation des moines cisterciens de Tibhirines. Qui viendrait me contredire sur un plateau de television a Paris en direct, Djamel Schifouna, Sarkosy, Squarcini, qui... ?
Voici un temoignage tres interessant qui jette une autre lumiere sur le personnage. Bien que contraire a nos donnees et resultats d'enquetes, nous diffusons ce temoignage venant d'une personne connue pour son integrite et son honnetete.
Notre blog confirme que S. Lamari avait une antenne et Tewfik a des bureaux personels a la DST. Toutes les informations diffusees sur ce blog et d'autres sites, le sont dans le seul et unique but de juger les criminels de guerre de France, dont l'ambassadeur d'Yisrael a Paris, Sarkosy, pour les genocides commis contre les peuples d'Afrique et notament le genocide du peuple Algerien, sacrifie sur l'autel des besoins energetiques d'une elite 'francaise' foncierement raciste, aux aboies....
Oiriginal de l'article de Hichem Aboud sur lee site : http://www.racinesdoutremed.com/
Le général Smaïn était-il un agent de la DST?
En avril 1990, le général Mohamed Betchine, alors patron des services secrets algériens, congédiait le colonel Smaïn Lamari. Il le soumet à un contrôle et une surveillance des plus strictes. L’accusation portée contre celui qui était, alors, son assistant était ignoble : intelligence avec les services français de la DST.
Le général Betchine avait chargé un des ses hommes de confiance, le commandant Abderrahmane dit « le tigre », de son vrai nom Haddad, nouvellement désigné chef de la division de sécurité intérieure, de monter un dossier prouvant la culpabilité du colonel Smaïn Lamari.
Que pouvait-on mettre dans ce dossier ? Que le général Smaïn était en contact avec la DST française? Ce n’était un secret pour personne puisqu’il était l’interlocuteur officiel des services français dans le cadre de la coopération depuis le temps où le général Lakehal Ayat était à la tête des services algériens. Il est vrai que le général Mohamed Betchine, ancien maquisard de l’ALN n’arrivait pas à digérer la coopération algéro-française d’autant que les échanges étaient inégaux et la partie algérienne jouait tout simplement le rôle d’agent exécutant des ordres de son homologue d’outre-mer. Mais, quel était le tort du colonel Smaïn si les Algériens ne faisaient que répondre aux doléances des français sans une grande partie sur le plan du renseignement ? Les grandes lignes de cette coopération algéro-française étaient tracées en haut lieu et les services secrets algériens n’avaient qu’à exécuter les ordres de la présidence.
A l’époque de Chadli, faut-il le rappeler, les généraux Lakehal Ayat et Mohamed Betchine qui se sont succédés à la tête des services secrets algériens n’avaient pas le dixième de la puissance que possède aujourd’hui le général Tewfik.
Comme les contacts officiels qu’avait le colonel Smaïn avec la DST ne suffisaient pas pour l’accabler, il fallait trouver autre chose.
A l’époque, le colonel Smaïn pilotait une opération sous le nom de code « affaire yafa ». Cette opération consistait à soutirer des renseignements de quelques cadres du groupe palestinien d’Abou Nidal sur les otages français et belges arrêtés en novembre 1987 à bord d’un bateau de plaisance que le groupe Abou Nidal disait avoir arraisoné au large de la ville palestinienne Gaza. C’est ce qu’on appelait « l’affaire Silco » du nom du bateau intercepté.
Menacé par son compagnon d’arme, Abderrahmane Aïssa dit Abou Samer, le cerveau des opérations qui ont fait parler du groupe Abou Nidal dans le monde, s’est réfugié en Algérie pour échapper à une mort certaine que lui promettait Abou Nidal. Avant lui, Abou Farah, le porte parole de ce groupe, avait fait de même. C’était une époque où Abou Nidal menait une opération de liquidation des cadres de la résistance palestinienne. Une de ses victimes les plus illustres était son adjoint, Abou Nizar. D’autres chefs palestiniens feront les frais de cette folie meurtrière qui s’était emparée de Abou Nidal, dont Abou El Hawl, le patron des services secrets palestiniens et Abou Iyad, le numéro 3 de l’OLP.
En trouvant refuge en Algérie, Abou Samer et Abou Farah informent les Algériens que le bateau Silco contrairement à ce qu’on croyait avait été arraisonné aux larges des côtes libyennes par les gardes du colonel Kadhafi et que les otages ont été certes transféré dans le camp du groupe Abou Nidal, mais que leur libération dépendait du bon vouloir des autorités libyennes.
Pour le général Smaïn c’était là une aubaine pour les services algériens qui jouaient les intermédiaires depuis trois ans dans cette affaire pour tirer les choses au clair. La libération des otages qui passerait par Alger rehaussera l’image des services algériens et de l’Algérie. Les Algériens se gardaient d’informer les français. Ils préparaient leur coup avec minutie pour éviter toute confrontation directe avec la partie libyenne. Une confrontation qui risquait de déboucher sur une crise diplomatique.
A l’époque, lorsque le général Betchine avait présenté le dossier au président de la république pour lui demander son feu vert pour monter l’opération contre les services libyens, Chadli Bendjedid eut pour seule réponse « Vous ne m’avez rien dit. Je n’ai rien entendu. Faites ce que vous voulez, mais vous n’avez pas droit à l’erreur ». De retour au siège de la DGDS, le général Mohamed Betchine convoqua Smaïn et l’officier en charge du dossier palestinien pour leur répéter ce que lui avait dit le président de la république. Il conclut « C’est aussi ma réponse à vous ».
Une fois sorti du bureau du général, le colonel Smaïn dans un élan patriotique, il faut le lui reconnaître, prit sur lui la responsabilité de mener cette opération qui avait pour finalité de rehausser du prestige des services secrets algériens. Et ainsi, l’opération « yafa » est lancé. C’était au mois d’octobre 1989.
Au mois de novembre, Abou Farah l’ex porte-parole du groupe Abou Nidal quitte Alger pour se rendre à Tunis où l’attendait Abou Iyad. Ce dernier était le patron d’un des services secrets palestiniens « El-Amn El-Mowahed » (La sécurité unifiée). Il était en contact direct avec la DST française. Amine El-Hindi son adjoint était l’interface entre les deux services. Abou Iyad avait invité Abou Farah à une réunion tenue à Tunis avec les services français et à laquelle aurait assisté le colonel Rondot aux dires de Abou Farah. Cette réunion permit aux français de glaner une bonne partie des renseignements obtenus par les Algériens auprès des transfuges du groupe Abou Nidal.
Du coup, les français n’avaient plus besoin des services algériens et entrent directement en négociations avec les libyens. Ils seront aidés par le clan Bourokba, la belle famille de Chadli qui ordonna à Betchine d’arrêter l’opération que menaient ses services. Pour cela, ils le mettent en garde contre le colonel Smaïn et lui demandent de le limoger. Le clan Bourokba mené par le Dr Amine Bourokba, frère de Halima l’épouse de Chadli, avait un énorme complexe des services secrets. Amine Bourokba voulait coûte que coûte faire partie des services secrets. D’ailleurs, en 1990 il se fera désigner par Betchine comme représentant de l’Algérie au siège de l’UNESCO à Paris pour le compte de la DGDS en remplacement du commandant Chafik Mosbah, un des plus brillants officiers.
Le colonel Smaïn avait senti le coup. J’étais l’un des rares à qui il en avait parlé. Il me tenait en estime et quand il voulait tempérer de mon ardeur en me voyant me révolter contre certains anachronismes il me conseillait en me disant « va doucement Hichem. Ecoute-moi, je suis ton grand frère ». Il flairant un sale coup venant du général Betchine, mais il n’avait jamais soupçonné qu’on allait l’accuser d’intelligence avec les services français. Il avait déjà fait l’objet d’un premier limogeage à l’arrivée de Betchine à la tête des services. Mais, recevant un contre ordre d’en haut, Betchine le rappela et lui confia la division opérationnelle avant de le désigner à la tête de la Division de la Sécurité Extérieure .Peu après, il le nommera assistant du DGDS.
A quelques jours de son second limogeage, le général Betchine improvisa une réunion de l’état major de la DGDS un vendredi matin en faisant appeler les officiers chez eux. Moi-même qui n’était que capitaine et sans faire partie de l’état-major je fus convoqué en dernière minute parce que comme l’avait précisé le général Betchine je tenais un dossier sensible, celui des Palestiniens. Seul absent de marque à cette réunion : le colonel Smaïn. Celui qui occupe la fonction d’assistant du général Betchine. Au cours de cette réunion, le patron de la DGDS laissait entendre clairement que les services algériens étaient infiltrés par la DST. L’allusion était faite au colonel Smaïn. Les présents ne bronchaient pas. J’étais offusqué par ces insinuations malsaines. Je prenais la parole pour faire remarquer au général Betchine que les informations que détenaient les services français au sujet de « l’affaire Silco », ils l’avaient obtenues du palestinien Abou Farah. Et que cela avait fait l’objet d’une note qui lui avait été adressé à temps.
A la fin de la réunion, un officier supérieur vint me voir pour me dire « mais ça va pas, Hichem ? Tu contredis le général… » Je lui rétorquais « C’est pour qu'il ne soit pas induit en erreur ». Et ce commandant de me glisser à l’oreille « T’as pas compris ... c’est Smaïn qui est visé ». Pour beaucoup de ces officiers présents, une dizaine, Smaïn était à terre et personne n'osait prendre sa défense. Certains d'entre eux ont certainement marché derrière son cerceuil hypocritement.
Le lendemain, lorsque je l’interrogeais sur son absence, le colonel Smaïn semblait tomber des nus. « Je n’étais pas au courant » me dit-il. Et il me sort une note de service que lui avait adressée le général Betchine. Une note laconique par laquelle il lui est demandé que les comptes-rendus qu’aura à faire l’assistant du DGDS à son patron doivent se faire verbalement et plus par écrit. Autrement dit, le colonel Smaïn peut être déjugé à tout moment. Il n’aura aucune preuve écrite en sa faveur. Et puis, voyant de la fenêtre le Général s’approcher du bâtiment où nous nous trouvions, il me dit « vas y, Hichem, vaut mieux sortir. Il ne faut pas qu’il te voit avec moi. Sinon, il va t’accuser de comploter avec moi ».
Trois jours plus tard, le colonel Smaïn est assigné à résidence surveillée. Une brigade des services opérationnels qui étaient sous ses ordres faisait le fixe devant son domicile. Sa ligne téléphonique est placée sous contrôle. Du jour au lendemain, le numéro 2 de la DGDS est passé de l’autre côté de la barrière. Des officiers larbins et lâches qui lui faisaient carpettes montent sur leurs chevaux et clament tout haut qu’ils ne souhaitent qu’une chose ; faire l’interrogatoire du colonel.
Au lendemain de la mise à l’écart du colonel Smaïn, un certain nombre d’officiers qui ont travaillé avec lui sont convoqués par la police judiciaire de la DGDS. Comme j’étais en charge du dossier palestinien et notamment l’affaire Silco, les adversaire du colonel Smaïn comptaient beaucoup sur moi pour l’accabler.
Mon audition par la, police judiciaire les décevra énormément. Le commandant Haddad dit « le tigre » est allé voir au général pour lui dire que j’avais refusé de parler d’un dossier qui n’a pas à être entre les mains des services de la sécurité intérieure. Et tout ce que j’ai à dire sur ce sujet, je le dirais au général Betchine. « Le tigre » voulait obtenir du général le feu vert pour user de ses sales méthodes fortes pour m’arracher un témoignage contre le colonel Smaïn. Mohamed Betchine connaissant ma droiture et mon franc parler lui déconseilla de me convoquer une deuxième fois et qu’il s’en occupera personnellement.
Le 1er mai 1990, alors que j’étais dans mon bureau, vers les coups de 16 heures alors que je m’apprêtais à rentrer chez moi (nous étions un jour férié), le général Betchine me téléphone et m’invite à aller le voir dans son bureau. Cinq minutes plus tard j’étais face à un homme qui était mal en point. Sur un ton gêné, il me demande « que s’est-il passé avec les gars de Abderrahmane (le pseudo de service du commandant Haddad) ? ». Je lui ai répondu « Mon général, Je ne peux pas admettre qu’un officier de ma génération m’interroge sur l’intégrité d’un officier qui a fait les preuve de son patriotisme en s’engageant dans l’ALN. Je ne peux pas admettre qu’on m’insinue que le colonel Smaïn soit un agent des services secrets français. Si vous avez des conflits entre chefs ne nous impliquez, nous jeunes officiers, dans vos querelles. Si on accuse, aujourd’hui, un ancien Moudjahid d’intelligence avec services ennemis qu’en dirait alors de nous demain ? Pour un oui pour un non on nous traitera de traîtres facilement »
Le général Betchine avec lequel j’ai toujours eu un langage franc et direct m’approuva en faisant signe de la tête et changea de sujet pour me parler de la situation générale du pays. Il parlait avec beaucoup d’amertume. Il faisait le constat de l’échec du pouvoir. Il me parla de son espoir de voir la nouvelle génération prendre les choses en main.
Plus tard, une fois que nous avions tous les deux quitté l’armée, le général Betchine m’expliqua ses actions menées contre le colonel Smaïn. Elles lui étaient dictées d’en haut me dit-il. « Moi, je n’avais aucune intention contre Smaïn en arrivant aux services. Mais lorsqu’on m’a désigné à la succession de Lakehal-Ayat on m’avait dit « il faut assainir les services ». J’ai alors procédé à des changements en mettant à la retraite ceux que j’estimais dépassés par la nouvelle donne. Une fois la restructuration faite, on m’a dit encore qu’il faut assainir. Je leur ai répondu que j’ai assaini et que j’ai changé tout l’encadrement. Ils m’ont dit « pourquoi gardes-tu Smaïn ? » Le lendemain, je l’ai envoyé chez lui. Trois jours plus tard, on m’appelle pour le reprendre sous prétexte qu’il venait de perdre son père et qu’il fallait aller doucement dans son limogeage. Quelques mois après, on me relance en me demandant la tête de Smaïn. Je l’ai limogé. Et voilà qu’ils l’affectent à la sécurité de l’armée. »
Effectivement, une semaine ne s’était pas écoulée sur sa mise à l’écart de la DGDS qu’il est nommé inspecteur général à Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée. C'était ainsi que fut récupéré le colonel Smaïn Lamari par la mafia qui dirige le pays. Il fallait le mettre en conflit avec quelqu'un de son bord (lBetchine et Smaïn étaitent tous deux des anciens de l'ALN qui n'ont jamais appartenu aux DAF) pour qu'ensuite on lui offre sur un plateau un epromotion au moment où il pensait perdre pied.
Moins de six plus tard, j’ai vu de mes propres yeux ceux qui se bousculaient pour l’interroger sur ses « accointances avec les services français » et qui s’étaient empressés de sortir leurs couteaux pour le planter sur un homme qu’il croyait fini, étaient les premiers à aller se mettre au garde à vous devant lui et s’incliner devant lui. Smaïn venait d’être nommé Directeur Central du Contre-espionnage (la sécurité intérieure). C’était en octobre 1990. Je venais de tirer ma révérence en demandant ma radiation des rangs de l’ANP.
Au mois de décembre de la même année, le colonel Smaïn me téléphone à la maison et m’invite à aller le voir dans son bureau à Dely Brahim. Il m’avait reçu chaleureusement en me demandant « qu’est-ce tu fais actuellement ? » Je lui ai répondu « je suis chez moi et je collabore à El-Hadef (seul hebdomadaire sportif à l’époque) par passion. » Il me proposa de choisir une wilaya où je me sentirais à l’aise pour diriger le bureau de sécurité dans le cadre des préparatifs des élections législatives prévues pour avril 1991. N’ayant suivi aucune formation en sécurité et n’étant pas porté sur ce genre d’activités, j’ai décliné l’offre bien qu’ils étaient nombreux ceux qui rêvaient de diriger un bureau de sécurité de wilaya. Cela permettait d’avoir au moins un appartement, un lot de terrain à bâtir et un local commercial. Le tout sera vendu à l’issue de la mission et ça fait un bon petit magot.
Mais, je n’étais pas du genre à chercher à m’enrichir de cette manière. Je suis partisan du slogan "Zawali wefhel" (pauvre mais barve) et je le suis toujours. Cependant, j’avais profité de cette proposition pour lui rappeler « mon colonel, vous m’avez toujours que vous êtes un grand frère pour moi » Il me répondit par l’affirmative. Je lui sors, alors, ma demande de radiation en lui demandant de m’aider à obtenir ma radiation. Une fois assuré que je tenais fermement à quitter l’armée, il me dit « t’en fais pas. Je t’aiderai même quand tu seras dans la vie civile » -« Non, aide-moi juste à obtenir ma radiation et dans le civil je saurai me débrouiller.» lui avais-je rétorqué. « D’accord, va la remettre à El-hadj (le directeur des Ressources Humaines) et je m’en occuperai ». C’étaient les derniers mots échangés avec le colonel Smaïn et c’était la dernière fois que je le rencontrais. C’était en décembre 1990. Cela fait 17 ans.
J’ai tenu à apporter ce témoignage par soucis d’honnêteté pour que la mémoire de l’homme ne soit pas souillée par de fausses accusations. J’ai certes réagi violemment à sa disparition pour la simple raison que le colonel Smaïn que j’ai connu n’avait rien à voir avec le général qui a ordonné l’arrestation, la torture et la liquidation physique de milliers d’Algériens laissant derrière eux des veuves, des orphelins et des pères, mères, sœurs et frères endeuillés à jamais. Le colonel Smaïn que j'ai connu était un patriote qui aimait son peuple. Le général que je n'ai jamasi rencontré a contribué dans l'oeuvre destructrice de l'Algérie menée par les anviens sous-officiers de l'armée coloniale. Des sous-officiers qui resteront mes ennemis à vie pour tout le mal qu'ils ont fait à mon pays.
Hichem ABOUD
le 31/08/2007
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