Wayne Madsen Repor (WMR) a appris de sources du renseignement US et étrangères que les six missiles de croisière avancés furtifs AGM-129, armé chacun d'une tête nucléaire W-80-1 [1], transportés par le B-52 le 30 août, étaient destinés au Moyen-Orient via la base aérienne de Barksdale en Louisiane.
Cependant, des éléments de l'Air Force, soutenus par le personnel de l'agence de renseignement US, ont révélé que grâce à une opposition interne au sein de la communauté de l'Air Force et du renseignement US ils ont réussi à faire avorter l'envoi des armes nucléaires vers leur destination finale et la mission. Hier, le Washington Post a tenté de donner une explication satisfaisante de l'échec sans précédent du système de commande et de contrôle nucléaires US en rapportant que c'était le résultat des « échecs de la sécurité à de multiples niveaux. » Il est maintenant évident que l'échec du système de commande et de contrôle, rapportée comme un incident BENT SPEAR [2] au ministre de la défense et à la Maison Blanche, n'était pas le résultat des « échecs » dans la chaîne de commande et de contrôle mais le résultat d'une révolte et de reculades à divers échelons au sein de l'Air Force et des agences de renseignement à propos de l'attaque projetée par les USA contre l'Iran à l'aide d'armes nucléaires et conventionnelles.
L'histoire du Washington Post sur l'incident BENT SPEAR peut être en fait une tentative de l'administration Bush pour contrôler les préjudices. WMR a été informé par une source bien informée que le cas d'un des six missiles de croisière nucléaire n'était, et pouvait ne pas être encore, réglé. Dans ce cas, l'incident nucléaire rapporté aurait dû être classé au-delà de BENT SPEAR, jusqu'à alerte nationale de l'autorité de commande connue sous le nom de EMPTY QUIVER [3], avec la classification spéciale PINNACLE [c'est-à-dire qu'il s'agit d'un incident du plus haut niveau de gravité, un missile à tête thermonucléaire était, et est peut-être encore, on ne sait où étant dans la nature, NDT]
Juste pendant que ce rapport était préparé, Newsweek signalait que David Wurmser, le conseiller du vice-président Dick Cheney récemment parti au Moyen-Orient, avait dit à un petit groupe de conseillers il y a quelques mois que Cheney avait envisagé de demander à Israël de lancer une attaque de missiles sur le site nucléaire iranien de Natanz. Cheney estimait qu'après les frappes de représailles iranienne, les USA auraient des motifs suffisants pour lancer leur propre attaque massive sur l'Iran. Cependant, les plans israéliens d'attaque directe de l'Iran ont été échangés par l'attaque d'une installation Syrienne-Iranienne-Nord-Coréenne supposée nucléaire au nord de la Syrie.
WMR a appris que l'attaque US contre l'Iran à l'aide d'armes nucléaires et conventionnelles avait été programmée pour coïncider avec l'attaque aérienne israélienne du 6 septembre contre une installation syrienne qui a la réputation d'être nucléaire à Dayr az-Zwar, près du village de Tal Abyad, au nord de la Syrie, près de la frontière turque. L'attaque d'Israël, qui avait pour nom de code OPERATION ORCHARD, devait fournir aux USA une raison pour frapper l'Iran. L'assaut de propagande néo-conservatrice était de citer la coopération des trois États restants de l'« axe du mal » de George Bush -- la Syrie, l'Iran, et la Corée du Nord -- pour justifier une attaque israélienne soutenue contre la Syrie et une attaque massive des militaires US contre l'Iran.
WMR a appris de sources militaires des deux côtés de l'Océan Atlantique qu'il y avait un lien précis entre l'OPERATION RORCHARD israélienne et l'incident BENT SPEAR impliquant le B-52 qui transportait les six missiles de croisière nucléaires depuis la base aérienne de Minot dans le Dakota du Nord jusqu'à Barksdale. Il y a aussi un lien entre ces deux événements et le PROJECT CHECKMATE (projet échec et mat) classé hautement confidentiel du Pentagone, un programme compartimenté de l'US Air Force qui travaillait sur un plan d'attaque de l'Iran depuis juin 2007, à peu près à la même époque où Cheney travaillait sur le scénario d'attaque commun Israélo-US contre l'Iran.
Le PROJECT CHECKMATE, ébruité par l'analyste militaire Eric Margolis dans un article du Times of London, un journal appartenant à Rupert Murdoch, est un programme qui implique plus de deux douzaines d'officiers de l'Air Force et est dirigé par le général de brigade Lawrence Stutzriem et son principal conseiller civil, le Dr Lani Kass, un ancien officier du renseignement militaire israélien qui, de manière incroyable, est maintenant impliqué dans la planification d'une attaque massive commune israélo-US contre l'Iran qui comporte un coup de « décapitation » de l'Iran en frappant entre trois à quatre mille cibles dans le pays. Stutzriem et Kass rendent compte directement au chef d'état-major de l'Air Force, le général Michael Moseley, qui a été aussi chargé de préparer un rapport sur l'incident des armes nucléaires du B-52.
Le domaine de spécialité de Kass est la cyber-guerre, qui inclut les mesures de « blocage de l'information, » comme cela est imposé par le gouvernement israélien aux médias israéliens concernant l'attaque aérienne contre les présumées « installations nucléaires » syriennes. Des sources du renseignement britanniques ont signalé que l'attaque israélienne contre la Syrie était une attaque sous « vraie bannière » conçue à l'origine pour annoncer l'attaque US contre l'Iran. Après que l'US Air Force ait été empêchée de transporter les six missiles de croisière nucléaires AGM-129 au Moyen-Orient, Israël a continué son attaque contre la Syrie afin d'augmenter graduellement la tension entre Washington d'un côté et Damas, Téhéran, et Pyong Yang de l'autre.
L'autre partie du dossier CHECKMATE est d'assurer que la « gestion des perceptions » soit menée par les médias contre la Syrie, l'Iran, et la Corée du Nord. Cela implique des articles du type de celui paru hier sous la signature de Joby Warrick et Walter Pincus dans le Washington Post. L'article, intitulé « La saga d'un Bent Spear, » cite un certain nombre d'experts de l'Air Force chevronnés en armes nucléaires disant que ce genre d'incident est sans précédent dans l'histoire de l'Air Force. Par exemple, le général retraité de l'Air Force Eugene Habiger, ancien chef de l'US Strategic Command, dit il a été dans les « affaires nucléaires » depuis 1966 et n'a jamais eu la connaissance d'un incident « plus inquiétant. »
Les échecs de commande et de contrôle impliquant des armes nucléaires US sont sans précédent, excepté ce fait que des militaires font maintenant une guerre interne contre les néo-conservateurs qui sont imbriqués dans le gouvernement et dans la chaîne de commande militaire déterminée à utiliser des armes nucléaires dans une guerre préventive contre l'Iran.
CHECKMATE et l'OPERATION ORCHARD aurait fourni une couverture aux USA et à Israël pour l'attaque préventive contre l'Iran sans le BENT SPEAR impliquant le B-52. Dans le plan de lancement de l'attaque nucléaire préventive contre l'Iran il y avait, selon nos sources, Cheney, le conseiller Stephen Hadley de la sécurité nationale ; les membres de l'équipe CHECKMATE au Pentagone, qui entretiennent d'étroites relations avec le renseignement israélien et les groupes d'experts pro-israéliens de Washington, dont l'Hudson Institute ; le ministre des affaires étrangères britannique David Miliband, conseiller politique de Tony Blair avant de devenir parlementaire ; les chefs politiques israéliens comme le premier ministre Ehud Olmert et le chef du Likoud Binyamin Netanyahu ; et le ministre des affaires étrangères Français Bernard Kouchner, qui a fait sa part la semaine dernière pour augmenter graduellement la tension avec l'Iran en suggérant que la guerre contre ce pays était une probabilité. Kouchner est revenu sur sa déclaration après que les plans US aient été retardés.
Bien que l'Air Force ait essayé de préserver des médias l'incident nucléaire du B-52, un membre anonyme de l'Air Force a ébruité l'histoire dans Military Times le 5 septembre, le jour avant que les israéliens attaquent la présumée installation nucléaire en Syrie et de l'attaque simultanée des USA contre l'Iran. La fuite dans les médias d'informations classées confidentielles sur la disposition ou le mouvement des armes nucléaires est elle-même sans précédent. Les règlements de l'Air Force exigent l'envoi de rapports classés BEELINE à ses autorités les plus hautes sur divulgation de ses informations classées confidentielles aux médias.
Dans un autre démarche très inhabituelle, le ministre de la défense Robert Gates a demandé à une commission d'enquête extérieure d'étudier l'incident BENT SPEAR, avant même que l'Air Force ait achevé sa propre investigation, c'est virtuellement un vote de non confiance à l'égard de l'enquête officielle conduite par le général de division Douglas Raaberg, le chef des opérations du Air Combat Command.
Gates a demandé à l'ancien chef d'état-major de l'Air Force, le général retraité Larry Welch, de mener le groupe militaire d'une Commission Scientifique de Défense qui enquêtera aussi sur l'incident BENT SPEAR. L'enquête officielle de l'Air Force aurait été retardée pour des raisons inconnues. Welch est le PDG de l'Institute for Defense Analisys (IDA), une entreprise de recherches financée au niveau fédéral qui exploite trois centres de recherches, dont un pour l'Office of Science and Technology Policy du Services Exécutifs de la Présidence et un autre pour l'agence de sécurité nationale. Un des membres du conseil de l'IDA est la Dr Suzanne H. Woolsey du Paladin Capital Group et épouse de James Woolsey, ancien directeur de la CIA et archi-néo-conservateur. WMR a appris que ni les échelons supérieurs du ministère des affaires étrangères US, ni le Foreign Office britannique n'ont eu connaissance de l'OPERATION ORCHARD, bien qu'Hadley ai donné des directives au président Bush sur le satellite espion du renseignement israélien qui a prouvé que l'installation syrienne était un assemblage d'équipements nucléaires établis avec l'aide de la Corée du Nord et de l'Iran. Cependant, il est curieux qu'Hadley compte sur l'imagerie intelligente (IMINT) du satellite israélien OFEK 7 (horizon 7) en considérant que les satellites IMINT US ont de plus grandes possibilités.
La campagne de « guerre de l'information » de l'Air Force contre les rapports médiatiques sur CHECKMATE et l'OPERATION ORCHARD a aussi affecté le reportage international de la récente résolution de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) demandant à Israël de placer son programme d'armement nucléaire sous contrôle de l'AIEA, de manière similaire à ce que veulent imposer les USA à l'Iran et à la Corée du Nord. La résolution exigeait aussi une zone dénucléarisée sur l'ensemble du Moyen-Orient. La résolution de l'AIEA, intitulée « Application des protections de l'AIEA au Moyen-Orient, » a été passée lors de la réunion générale des 144 membres de l'AIEA le 20 septembre par un vote à 53 contre 2, avec 47 abstentions. Les deux uniques pays à voter contre étaient Israël et les USA. Pourtant, l'histoire de la réunion de l'AIEA à Vienne adoptée par Reuters, Associated Press, et l'Agence France Presse, était que c'était les nations Arabes et Islamiques qui avaient voté pour la résolution.
C'était pourtant plus de la gestion de perceptions effectuée par CHECKMATE, la Maison Blanche, et leurs alliés en Europe et en Israël de connivence avec les médias. En fait, parmi les 53 nations qui ont voté pour la résolution il y avait la Chine, la Russie, l'Inde, l'Irlande, et le Japon. Les 47 abstentions ont été décrites comme des voix « contre » la résolution bien qu'une abstention ne soit ni une voix pour ni une mesure contre. Les proches alliés des USA, dont la Grande-Bretagne, la France, l'Australie, le Canada, et la Géorgie, se sont tous abstenus.
D'une manière louche, l'AIEA a adopté juste un bref article dans la résolution sur le programme nucléaire d'Israël et les voix nominales du vote n'était ni disponibles sur le site Internet de l'AIEA -- http://www.iaea.org/ -- ni dans les médias.
La campagne de gestion des perceptions par les cellules opérationnelles néo-conservatrices de l'administration Bush, en Israël et en Europe a été conçue pour garder la focalisation sur le programme nucléaire de l'Iran, pas d'Israël. Tout examen international du programme d'armement nucléaire d'Israël mettrait probablement sur le tapis le scientifique nucléaire israélien Mordechai Vanunu, converti du Judaïsme au Christianisme, qui a été enlevé à Rome par un « piège amoureux » nommée Cheryl Bentov (alias Cindy) et une équipe de Mossad en 1986, et est depuis détenu contre sa volonté en Israël. La connaissance de Vanunu du programme d'armement nucléaire israélien se focaliserait sur le propre rôle de ce pays dans la prolifération nucléaire, incluant son programme pour partager la technologie des armements nucléaires avec l'Afrique du Sud de l'Apartheid et Taiwan vers la fin des années 70 et dans les années 80. Le rôle de Ken Adelman, directeur de la Arms Control and Disarmament Agency de Ronald Reagan, dans la prolifération nucléaire israélienne pendant la tranche de temps de 1983 à 1987, fait l'objet d'un examen. Adelman, un membre de l'équipe ministère des affaires étrangères de transition entre Reagan et Bush de novembre 1980 à janvier 1981, a exprimé sa compréhension pour les programmes d'armement nucléaire d'Israël, d'Afrique du Sud, et de Taiwan dans un article du New York Times intitulé, « 3 nations élargissent les contacts nucléaires, » le 28 juin 1981. Le journaliste qui a écrit l'article était Judith Miller. Adelman estimait que les trois pays voulaient des armes nucléaires en raison de leur ostracisme pour l'Occident et le Tiers Monde, et de l'hostilité des pays communistes. Naturellement, aujourd'hui, le même argument peut servir à l'Iran, à la Corée du Nord, et à tout autre nation de l'« axe du mal » ainsi désignée par les néo-conservateurs de l'administration Bush et d'autres gouvernements.
Il y a aussi des bulletins d'informations qui suggèrent une liaison entre les renseignements d'Israël et de Corée du Nord. Le 21 juillet 2004, le Dominion Post de Nouvelle-Zélande rapportait que trois agents du Mossad étaient impliqués d'espionnage en Nouvelle Zélande. Deux des agents du Mossad, Uriel Kelman et Elisha Cara (alias Kra), ont été arrêtés et emprisonnés par la police de néo-zélandaise (un diplomate israélien à Canberra, Lati d'Amir, a été expulsé par l'Australie et le renseignement néo-zélandais a identifié à Singapour un quatrième agent du Mossad impliqué dans l'opération d'espionnage en Nouvelle-Zélande). Le troisième agent du Mossad en Nouvelle-Zélande, Zev William Barkan (alias Lev Bruckenstein), s'est enfui de Nouvelle-Zélande -- vers la Corée du Nord.
Phil Goff, ministre des affaires étrangères de Nouvelle-Zélande, a révélé que Barkan, ancien plongeur de la marine israélienne, travaillait précédemment à l'ambassade israélienne de Vienne, qui est aussi le siège social de l'AIEA. Il a été cité par le Sydney Morning Herald en tant que trafiquant de passeports volés à des touristes étrangers en Thaïlande, Birmanie, Laos, et Cambodge. New Zealand's One News avait signalé que Barkan était en Corée du Nord pour aider à la nation à construire un mur pour empêcher ses citoyens de partir.
La stratégie de la corde raide nucléaire impliquant les USA, Israël et l'échec du système de commande et de contrôle US, font que chaque grande capitale du monde s'interroge sur les véritables intentions de l'administration Bush.
Traduction de Pétrus Lombard pour Alter Info
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