NDLR: Le GIA, le GICM, le GSPC, ce sont les services francais en Algerie, le DRS de Tewfik pour les intimes.
De la communication, a defaut d'actions... Squarcini est l'un des organisateurs de la vague d'attentats en 1995 avec son papa Pasqua. Pourquoi s'epanche-t-il dans la presse ? De quoi a-t-il peur... ? C'est bien curieux tout cela... La collaboration avec les homologues d'outre-atlantique ne s'avere pas tres efficace pour le maghreb... Peut-etre que l'agent israelien Richard Perle peut expliquer cela, apres tout il habite le sud de la France !
D'habitude lorsque Sarkosy est accuse, preuves a l'appui, il court a Alger, pourquoi ne l'at-il pas fait cette fois ? Pourquoi Alliot-Marie refuse de se rendre a Alger ? Qu'est-ce qui se passe ? Les accusations deviennent officielles, Bouteflika a accuse officiellement Sarkosy pour l'attentat manque de Batna, ils ont perdu le controle a Alger, cela provoque-t-il la diarhee chez Squarcini et Sarkosy ?
En 1995, la DST savait exactement ou les bombes allaient sauter, le gouvernement savait, rien n'a ete fait pour le petit peuple qui prend son metro quotidiennement, car il fallait garder le controle des hydrocarbures, face a l'avancee de la CIA, cachee derriere le FIS.
En 2007, la situation a change, Sarkosy s'est allie a Bush car la France va tout perdre en Afrique, pourquoi les services protegeraient la France d'en bas ? La France d'en bas ne rapportent pas des milliards de petro-euros, n'est ce pas Squarcini ?
«Un risque de récidive terroriste par rapport à 1995»
ENTRETIEN EXCLUSIF. Avant la fusion de leurs deux services en 2008, les directeurs des RG et de la DST font le point pour «Libération» sur les menaces que la mouvance Al-Qaeda fait peser sur la France.
Par PATRICIA TOURANCHEAU, Libération, lundi 8 octobre 2007
Interviewés pour la première fois ensemble, à l’initiative de Libération, les patrons de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Bernard Squarcini, et des Renseignements généraux (RG), Joël Bouchité, mettent fin aux rivalités entre ces deux services de police pour soutenir la «fusion», dans une même direction, du renseignement intérieur, afin de contrer le terrorisme islamiste de plus en plus menaçant.
La menace terroriste en France est-elle montée dans le rouge après les consignes de Ben Laden et d’Al-Zawahiri de frapper «les fils de France» et depuis les attentats en Algérie ?
Bernard Squarcini. C’est un élément complémentaire qui s’inscrit dans un contexte préalable où la menace se situe déjà à un niveau élevé, pour notre territoire national ou nos intérêts à l’étranger. L’allégeance des maquis algériens à la mouvance Oussama ben Laden, ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), nous pose un problème. Car nous nous retrouvons sous une double menace, à savoir la menace venant de la mouvance internationaliste, donc Ben Laden, mais également la proximité de l’Algérie, et donc un risque de récidive par rapport à ce que l’on a connu dans les années 94-95.
Joël Bouchité. Le fait d’obtenir ce label Al-Qaeda Maghreb islamique représente un grand danger pour les intérêts français et la France, et les trois pays du Maghreb. Puisqu’un groupe circonscrit au territoire algérien s’inscrit désormais dans le jihadisme international, et associe le pouvoir algérien, qu’il conteste fortement, au pouvoir français.
Contrairement à l’Espagne et à la Grande-Bretagne, qui ont été attaqués de plein fouet par Al-Qaeda, comment expliquez-vous que l’Hexagone ait été relativement épargné ?
B.S. Depuis 94-95, il y a un savoir-faire. Le système à la française, qu’il soit le fait du travail très étroit, très précis effectué sur le territoire national par les RG ou du système de renseignement et de traitement judiciaire de la DST, permet de neutraliser avant même le passage à l’acte tout groupe ou individus susceptibles de commettre une action en France. Donc nous adoptons le principe de précaution et l’action préventive.
J.B. Le dispositif français repose sur l’humain. Il est indispensable d’être à l’heure technologique, mais notre capital, depuis 1995, c’est d’avoir continué à miser sur les sources humaines.
Comment vous répartissez-vous actuellement les tâches entre les RG et la DST en matière de lutte antiterroriste ?
J.B. Aux RG, on assure en amont la détection d’islamistes radicaux. Ensuite, on analyse et on construit des dossiers de renseignements. Puis on essaie de les neutraliser sur un plan administratif. Ce à quoi il faut ajouter l’action préventive menée avec les déchéances de nationalité et les expulsions d’islamistes radicaux : 60 depuis quatre ans, 20 depuis le début de l’année.
Dans quels milieux essayez-vous de les détecter ?
J.B. On travaille sur des mouvements de réislamisation, sur des prédicateurs, sur des gens qui embrigadent. Les lieux propices, ce sont certaines mosquées, des associations avec des buts dissimulés, le milieu carcéral - où se côtoient les condamnés de 95 - et des filières afghanes - avec des individus récupérés pour des délits de droit commun. Et là, nous avons un très gros souci. La preuve, c’est que le réseau de Trappes démantelé par la DST avait été monté en 2005 par Safé Bourada, qui avait participé au réseau terroriste de 95, puis était sorti de prison en 2003.
B.S. Nous travaillons également sur le phénomène des convertis à l’islam et des filières. Nous ne sommes plus dans la même configuration qu’en 1995. Nous avions des réseaux déjà installés sur le territoire national, à Lyon et à Chasse-sur-Rhône, que des imams sont venus exhorter au passage à l’acte. Aujourd’hui, on est face à de l’individuel, de la conversion de Français, de l’expatriation sur un théâtre d’opérations, à un moment la Tchétchénie, aujourd’hui l’Irak et à nouveau la zone pakistano-afghane. Donc des choses plus difficiles à détecter. Un parcours idéologique peut se faire en trois mois sur Internet. Un individu peut, le soir chez lui, s’autoradicaliser via Internet et entrer en contact avec des membres haut placés des organisations terroristes. Pour nous, le format de veille opérationnelle doit changer si on veut être capable d’anticiper ou de neutraliser par avance ce qui peut nous arriver.
Que peut apporter la fusion prochaine de vos deux services dans une même direction du renseignement intérieur ?
B.S. Ce service unique, conformément aux instructions du président de la République, relayées par une lettre de mission à la ministre de l’Intérieur, verra le jour en 2008, et devra être tiré vers le haut en méthodes d’action et capacités technologiques. La méthode française des années 95 a été payante, et on a su garder une longueur d’avance. Il est temps de revoir la voilure et de l’adapter aux nouvelles menaces. Nous avons un besoin de relations plus étroites avec tous les services de renseignement étrangers. Car nous ne cherchons plus uniquement des réseaux ou des groupes, mais aussi des individus tout seuls, capables d’actions de type kamikaze. Pour nos démocraties et la protection de nos concitoyens, nos systèmes de veille doivent évoluer pour chercher des cibles tête d’épingle. Si on devait raisonner plus matériellement, la maille du filet doit absolument changer, et devenir plus petite. Ceci ne peut se faire en l’état actuel, car il y a trop de déperdition, trop de missions. A partir des savoir-faire et des cultures des deux services, il faut monter un pôle d’excellence dévolu au contre-terrorisme.
J.B. Face à l’étendue des nouvelles menaces, il faut absolument que nos deux services soient totalement intégrés l’un à l’autre pour travailler en commun, sur le plus petit élément isolé jusqu’à éventuellement la projection d’une source à l’extérieur afin de suivre le groupe dangereux. Quand trois services se retrouvent en 1995 sur le même point de surveillance, en 2007 ça devient néfaste. Il faut avoir un fonctionnement interactif, car le contexte international nous oblige à une riposte extrêmement rapide. Alors ce ne sera pas une DST renforcée de RG, ni des RG renforcés de technologies, mais une nouvelle maison du renseignement intérieur.
Entre les RG et la DST, vous partagez des sources communes, infiltrées ou envoyées à l’étranger ?
B.S. Oui, nous partageons des sources communes. Pour éviter les doublons et les failles. Pour une couverture maximale de tout ce que l’on doit voir passer sur nos écrans radar. Nous avons des opérations communes, mais nous en avons également avec les services relevant du ministère de la Défense. Nous avons besoin de l’extérieur et de renforcer nos relations internationales. Car il faut aller chercher très loin ce qui risque de nous revenir sur le territoire national. Un guichet unique évitera des déperditions ou des subtilités qui ont entraîné pour nous souvent le fait d’être actionnés chacun de notre côté par les services étrangers sur notre territoire national.
Comment analysez-vous que cette fusion voulue et soutenue par la gauche ne soit mise en place qu’en 2008, sous Sarkozy ?
B.S. Le projet, dans les années 90, du préfet Jacques Fournet, qui fut patron des RG, puis de la DST, a été vendu à la partie suivante, la droite, mais n’a pas pu aboutir, car il y a eu un choc culturel. Ce projet n’a pas pu voir le jour il y a quatre ans, car le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, n’a pas réussi à convaincre le Président.
J.B. Pour aboutir dans la réforme du service de renseignement, il faut une volonté politique forte et homogène, et il faut arriver à la produire à froid, sans scandale, sans acte terroriste. Et il faut des hommes engagés, qui agissent en harmonie, en intelligence et pour lesquels les enjeux de structure vont primer sur les enjeux de personnes. Les conditions sont actuellement réunies.
B.S. On a aussi une nouvelle génération, un rajeunissement qui permet de faire fi du passé, d’un certain emploi des services. Il faut se tourner résolument vers l’avenir à un moment où il n’y a ni scandale, ni autre chose. On n’est pas sous l’effet du pasteur Doucé [disparu alors qu’il était surveillé par des RG de la préfecture de police de Paris en 1990, ndlr] ou du congrès du PS à la Villette [espionné par des RG]. On est en situation calme et sereine, où l’on peut réfléchir.
Les RG ont une réputation sulfureuse, de coups tordus…
J.B. Les services de renseignement suscitent des affaires d’Etat lorsqu’ils sortent de leur rôle. Le mouvement de modernisation des services débarrassés des anciens systèmes et des anciennes méthodes permet de rester garde haute sur l’essentiel.
B.S. Au niveau européen, tous les services se réforment dans le même sens. Tous ces gens qui ont travaillé ensemble contre l’ultragauche européenne - Action directe, Fraction armée rouge, Brigades rouges, organisation du 17 novembre - et qui s’entendent parfaitement bien aussi sur la lutte anti-ETA constatent chacun dans leur coin la nécessité de revoir le format. Puisque nous passons à une menace plus diffuse, difforme, constante, qui va s’étaler sur plusieurs dizaines d’années, un Jihad islamique, basé sur du fondamentalisme religieux et non plus du support terroriste d’Etat.
Avez-vous déjoué récemment des attentats ou arrêté des types seuls qui auraient pianoté sur Internet et fabriqué leur bombe ?
B.S. Notre veille opérationnelle a permis d’arrêter quelqu’un à Nancy qui, manifestement, offrait ses services, en martyr de la cause, à l’organisation et préparait un passage à l’acte sur notre territoire. A Mulhouse, on a capté un message inquiétant d’un individu au profil intéressant qui indiquait que «le 6 septembre, pour Nicolas Sarkozy, ça allait être le 11 Septembre». Comme le Président se déplaçait à Mulhouse, l’affaire a été bouclée en quarante-huit heures : il s’agissait d’un simple dossier camisole, et ça a fini par un internement administratif.
La vidéo de Ben Laden qui ressort au bout de trois ans de silence vous paraît-elle authentique ?
B.S. Concernant l’authenticité de la vidéo, il y a effectivement une réflexion qui s’impose sur l’aspect technique, décors, couleurs, intonations, mouvements et autres.
Parce qu’il n’a pas l’air de trop bouger et d’avoir les bras coincés ?
B.S. Vous savez tout. Des services du ministère de la Défense ont examiné la bande et arrivent à certaines conclusions proches de ce que vous analysez.
C’est-à-dire ? C’est Ben Laden qui parle ? Ou pas ?
B.S. Très peu de temps. deux minutes et demie, sur la longueur de bande.
Et le reste ? Ce n’est pas sa voix ?
B.S. Peu importe. Ce qui est important, c’est le fait de repasser régulièrement, tel un feuilleton, certaines périodes rythmées et autres. Ceci dit, lui ou pas lui, on est à un niveau où peu importe la position d’OBL [Oussama ben Laden], tout est déjà lancé. Le jihad à un niveau planétaire est largement inscrit dans les mentalités pour ceux qui veulent choisir cette voie. Le fait de relancer la mécanique une fois par an ne rajoute en rien ou ne retranche en rien. Les gens reviennent formatés pour frapper quand ils veulent et où ils veulent.La seule nouveauté au niveau du message, c’est l’actualisation des personnes citées, comme Nicolas Sarkozy. La France n’avait pas besoin de ce message supplémentaire pour savoir qu’elle était ciblée. Mais cela confirme.
0 Comments