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Qui se cache derrière le rapt des touristes autrichiens ?

Février 2003, trente deux touristes européens dont 16 allemands sont enlevés dans le Sahara algérien, ils seront libérés (une ressortissante allemande succombera à une insolation) six mois plus tard dans des circonstances rocambolesques (1) après le versement d’une importante somme d’argent, certaines sources évoqueront la somme de cinq millions d’euros. Février 2008, deux touristes autrichiens – Wolfgang Ebner, 51 ans, et Andrea Kloiber, 44 ans – sont victimes à leur tour d’un enlèvement quelque part entre le Sud tunisien et l’Algérie.

Quelle sont les similitudes entre les deux évènements ?

Comme par hasard, les enlèvements s’opèrent dans des moments où le pouvoir algérien traverse une période tumultueuse à la veille d’un choix crucial.

En 2003, les partisans d’Ali Benflis faisaient le forcing pour déboulonner le clan Bouteflika. Finalement le général Toufik dût sacrifier la « société civile » unie derrière l’ex chef du gouvernement, à qui il avait pourtant promis monts et merveilles. En 2008, bis repetita, le DRS est de nouveau acculé à effectuer un choix cornélien, soit soutenir le président à briguer un troisième mandat, soit respecter la Constitution qui limite le mandat présidentiel à deux législatures. La décision d’opter pour Bouteflika étant déjà prise, seul un évènement fort pourrait détourner l’attention et les tensions nées de ce nouveau viol constitutionnel par des dirigeants illégitimes et corrompus.

En 2003, les autorités allemandes avaient officiellement refusé de négocier avec le GSPC, mais en sous main ils avaient pourtant versé la rançon réclamée par les ravisseurs (2). En 2008, le gouvernement autrichien exige « la libération immédiate et sans conditions des otages » et refuse « toute négociation avec les terroristes d’Al-Qaida au Maghreb » (3).

En 2003, la CIA s’était implantée au Sahara, pour porter assistance aux unités de l’ANP en matière de surveillance et de neutralisation des groupes terroristes infestant la zone du Sahel. En 2008, la DGSE, bien implantée en Afrique du Nord (4) sera mise à contribution a déclaré le président Sarkozy en assurant l’Autriche du « soutien plein et entier de la France ».

En 2003, un voile de mystère a entouré la « libération » des otages européens, réalisée grâce à l’intervention des forces de Sécurité, version vite démentie par les otages eux-mêmes. Pourquoi ce gros mensonge de la part des officiels et des médias algériens ? En 2008, l’affaire n’est qu’à ses débuts mais tout indique qu’il s’agit d’un remake de l’affaire de 2003, surtout que peu de temps avant l’annonce de ce rapt, un quotidien algérien influent indiquait « que les terroristes étaient à court de financements », opinion partagée par Mathieu Guidère, un « expert français spécialisé dans les groupes terroristes » qui déclarait dans les colonnes d’El Khabar que « l’enlèvement des deux Autrichiens reflète surtout les difficultés financières du groupe qui s’est vu contraint de renouer avec des activités plus rentables, sachant que les Occidentaux sont prêts à verser des sommes d’argent, pour la libération de leurs ressortissants. »

Les deux évènements portent la même signature, le GSPC en 2003 et Al Qaida au Maghreb en 2008, or comme par hasard, ces groupes n’ont aucune difficulté à sillonner des zones désertiques hostiles, parcourant comme par enchantement des milliers de kilomètres sans être ni inquiétés ni repérés. Les revendications demeurent floues, mais par contre les « sources dignes de foi » communiquent des informations d’une précision surprenante. Ainsi, l’auteur de l’enlèvement est déjà identifié. D’après le quotidien L’Expression, « les deux Autrichiens seraient enlevés par la katiba Tarek Ibn Ziad dirigée par Yahia Djouadi alias Abou Ammar natif de Tiaret », « les services de sécurité sont sur la trace de la katiba Tarik Ibn Ziad » et d’ajouter plus loin que « pour échapper au dispositif sécuritaire, la katiba Tarek Ibn Ziad s’est scindée en petits groupes, prenant des destinations différentes ».

Voila qui a le mérite d’être clair !

L’affaire des otages de 2003 a été imputée à Amari Saifi, alias « Abderazak El Para », un personnage très énigmatique, arrêté au Tchad en 2004, mais ô surprise, ni les Allemands, ni les Américains et encore moins les Algériens ne voulurent de cet encombrant « terroriste », remis au DRS par les autorités libyennes. Il continue d’être condamné par contumace car pour la justice algérienne, Abderazak El Para est toujours… en fuite.

Cet événement tragique révèle l'incapacité du régime algérien, et aussi son homologue tunisien, à assurer la sécurité des personnes et des biens. Tout ce que les gouvernements de ces deux pays ont trouvé à faire c’est de fuir leurs responsabilités : le gouvernement tunisien tentant de faire croire que l'enlèvement a eu lieu à la frontière (donc pas en Tunisie), les autorités algériennes en laissant croire que les otages sont au Mali.

Ces deux pays maghrébins sont parmi les plus policiers et militarisés du monde, mais leurs « services de sécurité » révèlent régulièrement leur inefficacité et incapacité. Mais ceci est compréhensible quand on sait qu’ils dédient la quasi-totalité de leur temps, efforts et moyens à la protection de régimes et corrompus et à la répression de leurs populations.

Nous ne pouvons qu’exprimer notre compassion pour les otages et leurs proches qui vivent des moments d’angoisse, et appelons toutes les parties concernées à traiter cette affaire dans le respect des droits humains et de façon à préserver la sécurité des otages. Ce nouvel épisode nous rappelle malheureusement que la région toute entière reste une zone d’instabilité et d’insécurité et rappeler s’il le fallait encore la responsabilité directe de pouvoirs et dictatoriaux dans le pourrissement de la situation et leur opposition à une ouverture démocratique réelle qui ramènerait paix et prospérité pour leurs peuples et leurs partenaires.

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