18 août 2008 (Nouvelle Solidarité) — Après plus d’une décennie de soumission aux politiques destructrices du FMI, sous lesquelles l’état algérien a complètement perdu le contrôle de son économie, ce dernier vient d’opérer un changement stratégique dans la conduite des affaires du pays en optant pour une politique « protectionniste ».
Le président de la république Abdelaziz Bouteflika avait vivement critiqué l’attitude des investisseurs étrangers qui ont pu s’enrichir au détriment du pays grâce à de larges facilitations permettant de sortir d’énormes capitaux résultant de l’exemption des taxes et d’une fiscalité avantageuse.
En effet, la dernière note de conjoncture de la Banque d’Algérie datée de juillet indique que les banques étrangères en Algérie ont enregistré en 2007 un taux de rentabilité exceptionnellement élevé de 28,01%. Ce taux est en forte hausse par rapport à 2006 où il n’était que de 23,40%. Le document affirme également que les sociétés étrangères établies en Algérie ont transféré, durant la période allant de 2005 à 2007, 15,7 milliards de dollars, qui, ajoutés aux 6,5 milliards de dollars de 2001 et 2004, font un total de 22,2 milliards de dollars de 2001 à 2007.
Dans le même temps, l’Algérie a reçu des « intentions d’investissements » (des promesses) directs étrangers atteignant seulement 13,53 milliards de dollars de 2001 à 2007, dont 60% émanaient d’investisseurs arabes. Ce niveau est donc bien en deçà des gains transférés à l’étranger !
Mais c’est peut-être la cession des cimenteries de Mascara et de M’sila, dans une opération purement financière, au géant français Lafarge, puis l’annonce de la vente de la société de télecom Djezzy à France Télécom, qui ont provoqué la prise de conscience de l’état algérien qui a décidé le rachat des actifs de Djezzy. Car dans les deux cas, c’est le consortium égyptien Orascom qui s’est enrichi en vendant ses deux filiales sans aucun bénéfice pour la nation algérienne.
« La cession de ces cimenteries par le groupe égyptien à une autre entreprise étrangère a suscité le mécontentement des pouvoirs publics, qui ont décidé de mettre de l’ordre dans le domaine et de revoir la stratégie de privatisation et de partenariat », a lâché le porte-parole du gouvernement Abderrachid Boukerzaza au sortir du Conseil de gouvernement.
En réponse, le Premier ministre récemment nommé, Ahmed Ouyahia, a décidé début août un changement de cap. D’abord, il compte bloquer la vente de Djezzy à France Télecom, et il fait tout pour éviter d’autres « épisodes Lafarge et Djezzy ».
L’Etat algérien exige un droit de regard destiné à empêcher les ventes de filiales de groupes étrangers sans l’aval du gouvernement. Quant à la seconde mesure lourde, stratégique celle-là, elle consiste à tourner définitivement la page des privatisations sauvages par
L’arrêt définitif des privatisations des banques et des compagnies d’assurances.
L’Algérie entend à l’avenir détenir la majorité du capital dans les structures chargées de réaliser les projets, et cela « en concordance avec ses moyens et ses intérêts nationaux et en conformité avec les usages internationaux qui ne prohibent pas un tel choix ».
C’est donc dans le contexte d’une bataille plus vaste pour la survie des états-nations qu’il est intéressant de constater que la presse algérienne donne un écho aux écrits, tant sur le plan stratégique que sur le plan de l’analyse économique et financière, à l’économiste américain Lyndon H. LaRouche, Jr.
Le 14 août, le quotidien financier Le Maghreb, le quotidien de l’économie a repris des longs passages du commentaire de LaRouche sur le déni de réalité qui frappe nos élites. Le même jour, le professeur Chems Eddine Chitour de l’Ecole Polytechnique d’Algers, dans un article conséquent dans le quotidien algérien l’Expression, sous le titre « La troisième guerre mondiale a commencé » reprend les dénonciations particulièrement pointues de LaRouche sur le rôle des britanniques dans le conflit russo-géorgien : « Ce n’est pas juste une provocation pour tirer les moustaches des Russes ou les conduire dans un piège, c’est une tentative de démembrement de la Russie. En réalité, c’est une troisième guerre mondiale qui démarre. C’est la même chose que l’attaque sur l’Iran ! Exactement la même opération. Londres attise une troisième guerre mondiale, dénonçons-le ! »
A lire : Algérie : ces attentats qui cachent les guerres des matières premières
Pour creuser le sujet : focus
Le président de la république Abdelaziz Bouteflika avait vivement critiqué l’attitude des investisseurs étrangers qui ont pu s’enrichir au détriment du pays grâce à de larges facilitations permettant de sortir d’énormes capitaux résultant de l’exemption des taxes et d’une fiscalité avantageuse.
En effet, la dernière note de conjoncture de la Banque d’Algérie datée de juillet indique que les banques étrangères en Algérie ont enregistré en 2007 un taux de rentabilité exceptionnellement élevé de 28,01%. Ce taux est en forte hausse par rapport à 2006 où il n’était que de 23,40%. Le document affirme également que les sociétés étrangères établies en Algérie ont transféré, durant la période allant de 2005 à 2007, 15,7 milliards de dollars, qui, ajoutés aux 6,5 milliards de dollars de 2001 et 2004, font un total de 22,2 milliards de dollars de 2001 à 2007.
Dans le même temps, l’Algérie a reçu des « intentions d’investissements » (des promesses) directs étrangers atteignant seulement 13,53 milliards de dollars de 2001 à 2007, dont 60% émanaient d’investisseurs arabes. Ce niveau est donc bien en deçà des gains transférés à l’étranger !
Mais c’est peut-être la cession des cimenteries de Mascara et de M’sila, dans une opération purement financière, au géant français Lafarge, puis l’annonce de la vente de la société de télecom Djezzy à France Télécom, qui ont provoqué la prise de conscience de l’état algérien qui a décidé le rachat des actifs de Djezzy. Car dans les deux cas, c’est le consortium égyptien Orascom qui s’est enrichi en vendant ses deux filiales sans aucun bénéfice pour la nation algérienne.
« La cession de ces cimenteries par le groupe égyptien à une autre entreprise étrangère a suscité le mécontentement des pouvoirs publics, qui ont décidé de mettre de l’ordre dans le domaine et de revoir la stratégie de privatisation et de partenariat », a lâché le porte-parole du gouvernement Abderrachid Boukerzaza au sortir du Conseil de gouvernement.
En réponse, le Premier ministre récemment nommé, Ahmed Ouyahia, a décidé début août un changement de cap. D’abord, il compte bloquer la vente de Djezzy à France Télecom, et il fait tout pour éviter d’autres « épisodes Lafarge et Djezzy ».
L’Etat algérien exige un droit de regard destiné à empêcher les ventes de filiales de groupes étrangers sans l’aval du gouvernement. Quant à la seconde mesure lourde, stratégique celle-là, elle consiste à tourner définitivement la page des privatisations sauvages par
L’arrêt définitif des privatisations des banques et des compagnies d’assurances.
L’Algérie entend à l’avenir détenir la majorité du capital dans les structures chargées de réaliser les projets, et cela « en concordance avec ses moyens et ses intérêts nationaux et en conformité avec les usages internationaux qui ne prohibent pas un tel choix ».
C’est donc dans le contexte d’une bataille plus vaste pour la survie des états-nations qu’il est intéressant de constater que la presse algérienne donne un écho aux écrits, tant sur le plan stratégique que sur le plan de l’analyse économique et financière, à l’économiste américain Lyndon H. LaRouche, Jr.
Le 14 août, le quotidien financier Le Maghreb, le quotidien de l’économie a repris des longs passages du commentaire de LaRouche sur le déni de réalité qui frappe nos élites. Le même jour, le professeur Chems Eddine Chitour de l’Ecole Polytechnique d’Algers, dans un article conséquent dans le quotidien algérien l’Expression, sous le titre « La troisième guerre mondiale a commencé » reprend les dénonciations particulièrement pointues de LaRouche sur le rôle des britanniques dans le conflit russo-géorgien : « Ce n’est pas juste une provocation pour tirer les moustaches des Russes ou les conduire dans un piège, c’est une tentative de démembrement de la Russie. En réalité, c’est une troisième guerre mondiale qui démarre. C’est la même chose que l’attaque sur l’Iran ! Exactement la même opération. Londres attise une troisième guerre mondiale, dénonçons-le ! »
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