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Provocations racistes du gouvernment d'extreme droite israelien de France, emeutes en banlieues, guerre civile et etat d'urgence...


17 octobre 1961 : les associations réclament "vérité et justice"

Vingt-trois associations, partis et syndicats réclament à nouveau "vérité et justice" à l’occasion de la commémoration du massacre de plusieurs dizaines d’Algériens par les forces de l’ordre dans la nuit du 17 octobre 1961.

Elles exigent notamment "la reconnaissance officielle du crime commis par l’Etat français" et la liberté d’accès "effective" aux archives. Un rassemblement sera organisé vendredi à 18h30 au pont Saint-Michel à Paris, où une plaque officielle apposée en 2001 commémore l’événement.

Parmi les signataires figurent le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), la Ligue des droits de l’Homme, le GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), le Parti communiste, les Verts, la Ligue communiste révolutionnaire et Lutte ouvrière.

"La recherche de la vérité s’impose pour cette période sombre de notre histoire comme elle s’est imposée pour la collaboration vichyste avec l’Allemagne nazie", souligne le communiqué, évoquant la loi du 15 juillet 2008, qui régit l’accès aux archives.

"Il y a des dispositions problématiques" dans la nouvelle loi "qui entravent un peu les recherches sur la période 1961-1962", déplore Gilles Manceron, historien et membre du comité central de la LDH, dans un entretien à l’Associated Press.

"Les délais ont été prolongés notamment pour les affaires judiciaires concernant l’OAS (Organisation armée secrète, NDLR), dans laquelle des hommes jeunes avaient été impliqués", affirme-t-il. La loi spécifie en effet qu’un délai de 75 ans s’applique pour les documents relatifs aux enquêtes réalisées par la police judiciaire, ou un délai de 25 ans à compter de la date du décès de l’intéressé.

"C’est une manière, à mon avis, de faire en sorte qu’on ne soulève pas certains actes politiques", affirme M. Manceron, ajoutant qu’"il y a des choses à éclaircir qui concernent les responsabilités particulières de Maurice Papon (alors préfet de police de Paris, NDLR) dans cette période". Henri Pouillot, chargé des questions de mémoire au sein du MRAP, regrette que "le 17 octobre 1961 n’ait toujours pas été reconnu comme crime d’Etat et condamné officiellement".

Samia Messaoudi, cofondatrice de l’association Au nom de la Mémoire, dont le père a participé à la manifestation du 17-Octobre, souligne "l’importance de célébrer de manière collective" cette date, dans le cadre d’un "travail de légitimité" visant à "la reconnaissance officielle du bilan et du responsable de ce massacre".

De son côté, l’association 93 au coeur de la République exige elle aussi dans un communiqué "l’ouverture de l’accessibilité aux Archives nationales", ainsi que "l’inscription dans les manuels d’histoire de cette tragédie".

Le 17 octobre 1961, le FLN (Front de libération nationale) algérien avait organisé une manifestation pacifique à laquelle 30.000 personnes participèrent pour protester contre le couvre-feu imposé aux Français musulmans d’Algérie.

La répression sera violente, les forces de l’ordre parisiennes ouvrant le feu sur des manifestants sans armes. Plus de 10.000 Algériens seront arrêtés, des dizaines d’autres étant portés disparus ou encore expulsés. Dans les jours suivants, on verra la Seine charrier des cadavres.

La préfecture de police n’a recensé officiellement que deux morts au lendemain de la manifestation. Le bilan définitif exact n’a pas été établi, mais il serait compris entre plusieurs dizaines et plusieurs centaines, selon les estimations. L’historien Jean-Luc Einaudi, auteur de "Octobre 1961, un massacre à Paris" (2001) estime qu’il y a eu au moins 200 morts lors des journées des 17 et 18 octobre et plusieurs centaines durant les mois de septembre et d’octobre. AP

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