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Ali Benhadj : "Une mauvaise réalisation théâtrale et un coup d’état contre la volonté populaire"


Dans un communiqué daté du 12 novembre, dont nous publions le texte original en arabe, le cheikh Ali Benhadj réagit à la révision de la constitution par les deux chambres du parlement.

Comme à ses habitudes, le cheikh Ali Benhadj entame son communiqué par « Louange à Allah qui a dit dans son livre, au sujet de Feraoun, « Ainsi chercha-t-il à étourdir son peuple et ainsi lui obéirent-ils car ils étaient des gens pervers. », prière et salut sur le plus saint des envoyés qui a prévenu de l’aide aux gouvernants menteurs et despotiques en disant « … Celui qui a cru en leurs mensonges et les a aidés dans leur oppression n’est pas des miens et je ne suis pas des siens » et sur ses proches et ses compagnons.
Il résume sa position sur la version officielle de la révision partielle de la constitution en sept points à travers lesquels il dit « vouloir d’éclairer l’opinion publique »

1/ « Il s’est avéré en toute clarté que l’objectif recherché par la révision partielle de la constitution n’est pas la protection des symboles de la révolution qui relève du code pénal, ni la promotion des droits politiques de la femme reconnus constitutionnellement, mais l’objectif réel et inavoué est la consécration du pouvoir personnel constitutionnellement et la neutralisation du reste des institutions qui serviront d’outils d’exécution des désirs du président de ceux qui sont derrière lui du pouvoir occulte qui ont porté sa candidature à la magistrature suprême en 1999.
En acceptant d’être le candidat de ceux qui s’étaient retournés contre la volonté du peuple il leur avait octroyé en contrepartie une immunité qui ne se donne qu’aux criminels et aux fauteurs. Par cette révision de la constitution le président est devenu à la fois le législatif, l’exécutif, le contrôleur, le comptable et la référence première. Sa volonté et ses désirs sont incarnés par la loi » écrit le numéro 2 du FIS.

2/ Dans le deuxième point, le cheikh Ali Benhadj estime que « ce que vient d’accomplir le président le classe au rang des despotes qui se jouent de la volonté populaire. » Il le compare à Napoléon avec la constitution de 1802. Tout comme il souligne que le président semble appliquer ce que dit le juriste britannique Barclay « la loi est faite pour servir les gouvernants ». Il n’hésite pas à rappeler le leader du fascisme italien Mussolini tout en rappelant que ceux qui ont participé à la révision de la constitution sous Zeroual sont les mêmes qui ont applaudi la révision sous Bouteflika.

3/ Comme dans le précédent point, Ali Benhadj cite un grand nombre de philosophes et penseurs occidentaux dont Thomas Bean qui avait écrit « la constitution est l’œuvre des peuple et non pas des gouvernants » pour dire que « Bouteflika penche pour une constitution qui affaiblit les prérogatives du peuple pour renforcer celles du gouvernant.

4/ « la manière sournoise dont a usé Bouteflika pour réviser la constitution prouve de manière éclatante le degré de son mépris de la volonté populaire et de son libre choix. La révision de l’article 74 qu’il visait constitue l’essentiel de la révision pour s’accorder un troisième mandat. Quant au reste ce n’est que de la poudre aux yeux. Il n’échappe pas aux plus naïfs ni aux plus incrédules que ce que vient de faire Bouteflika est un grand pas en arrière. Ainsi du parti unique nous passons à l’homme unique. Cela constitue un véritable danger pour la nation et sa stabilité. C’est un viol et un second renversement contre la volonté populaire » écrit le deuxième homme du Front Islamique du Salut.

5/ «Comme il était attendu le conseil constitutionnel a approuvé la révision. N’étant pas élu et son président désigné par le chef de l’état, ce conseil ne pouvait faire autrement. Pourtant, ailleurs dans le monde, le rôle des conseils constitutionnels est de mettre un terme penchants despotiques et la résolution des conflits entre les différents pouvoirs » ne manque pas d’observer le cheikh Ali Benhadj.

6/ « Quant au parlement, le peuple sait très bien qu’il n’a aucune légitimité et représente un véritable danger pour la nation. Ses membres sont au service du pouvoir réel qui les a propulsés au parlement pour trahir le peuple » ajoute le numéro 2 du FIS qui souligne plus loin « même Bouteflika ne respecte pas ce parlement. La réalité montre que 50% des lois sont promulguées par le président entre deux sessions »

7/ Avant de conclure, le cheikh Ali Benhadj relève que « la révision de la constitution s’est faite à huis clos » et d’ajouter « le régime pourri monopolise les deniers du peule pour lui et pour le cercle de ses serviteurs. Tout comme il monopolise la force pour réprimer le peuple au cas où il protesterait pacifiquement. Il monopolise, également, les média lourds dont la télévision du pouvoir. Aucune voix ne peut s’élever au dessus de la sienne. »

Par la même occasion, le vice-président du FIS lance une pique aux titres de la presse privée dont les dettes sont importantes et du coup elles se trouvent otages d’un pouvoir qui les menaces de fermeture ou de suspension au cas où ils ouvrent leurs colonnes à l’opposition. Il souligne que ces titres de la presse privée donnent l’impression d’avoir un seul et unique directeur de la rédaction » et de conclure ce dernier point en écrivant « Voilà où nous a menés la politique de Bouteflika et celle de ceux qui se tiennent derrière lui de la mafia militaire, financière et politique »

En conclusion, le cheikh Ali Benhadj rappelle que la force de la constitution d’un état réside dans sa légitimité. « Pour qu’elle soit légitime, la constitution doit être l’émanation d’une assemblée constitutive élue et dont la seule mission est de proposer au peuple un projet auquel auraient participé tous les courants politiques sans exclusive aucune » écrit-il.

Le cheikh termine son communiqué en exprimant la position du Front Islamique du salut qui rejette la révision de la constitution de 2008 comme il a refusé celle de 1996 pour ce qu’elle consacre le despotisme et le pouvoir absolu.


Synthèse et traduction de Hichem ABOUD
Le 12/11/2008


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