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Communiqué du sheykh Ali Benhadj


Ali Benhadj: "En ce mois de révolution, Une révolution politique globale s’impose". L’article 74 ne peut être révisé que par un référendum populaire



Dans ce communiqué, dont nous publions l’intégralité du texte original, le cheikh Ali Benhadj estime que « les arguments avancés par le président de la république, pour justifier le retard accusé pour la révision de la constitution de manière approfondie et par voie référendaire, ne sont guère convaincantes pour tout observateur de la scène politique algérienne. La raison essentielle de ce retard réside dans les lignes rouges imposées par les détenteurs du pouvoir réel qui l’ont amené au pouvoir et qui ont fait de lui l’homme du consensus.



Preuve, s’il en faut, la déclaration du produit des services de renseignements, Ahmed Ouyahia, faite dans le hall du siège de la haute cour de justice à Benknoun en disant que « la décision de réviser la constitution a été tranchée en haut lieu et il ne reste plus aucun différend entre les différents centre de décision au sommet du pouvoir. » D’où la question « qui sont-ils ces décisionnaires qui se trouvent au sommet de l’état ? » sans doute, ces paroles sont graves et prouvent que le président ne jouit pas de toutes ses prérogatives. Ce dont ne cessa de se plaindre le président depuis 1999. »



Le numéro 2 conclut « Par conséquent, le retard mis pour réviser la constitution est le fait des décideurs qui détiennent le pouvoir réel. Ce sont, sans doute, les chefs militaires qui sont aux Tagarins et à Benaknoun. Quant au président, il ne possède que les apparences trompeuses. L’ex chef du gouvernement Belaïd Abdessalem n’a-t-il pas déclaré « Le président Ali Kafi et moi nous n’étions qu’une légume sur le plateau » ? Rappelle le numéro 2 du FIS



Le cheikh Ali Belhadj dit se souvenir que « lorsque le président avait reconnu en 2001 que ce qui se passait en Algérie était une guerre civile, Ahmed Ouyahia a vite fait de lui rappele les lignes rouges. »

Le vice-président du FIS poursuit en déclarant dans son communiqué « Devant ces graves développements de la situation, il ne nous reste plus que de dire en toute franchise et en toute clarté pour que l’opinion publique, à l’intérieur comme à l’extérieur, soit témoin

1/ L’ensemble du peuple algérien, outre les leaders d’opinion et de pensée, est bien conscient que toutes les constitutions du pays depuis 1962 n’ont jamais été respectées ni appliquées. Elles ont été, plutôt, déviées selon les désirs des gouvernants. Comme cela était le cas de la constitution de 1996 qualifiée de constitution de crise.



Par ailleurs, l’ancien président du conseil constitutionnel, M. Benhabylès, avait dit que le problème ne réside pas dans la révision de la constitution mais dans son application.



2/ Le président s’est efforcé d’occulter l’objectif principal de la révision partielle de la constitution qui concerne l’article 74 qui lui ouvre la voie pour briguer un troisième mandat. Certes, il ne l’a pas annoncé. Mais tout indique qu’il souhaite se présenter pour la prochaine présidentielle.



Quant à évoquer la protection des symboles de la révolution, la clarification des prérogatives et la consécration des droits politiques de la femme à travers un article supplémentaire, tout cela n’est que de la poudre aux yeux. La protection des symboles de la révolution est suffisamment assurée à travers des articles contenus dans le code pénal, sauf si on voudrait leur attribuer des qualités divines pour exercer leur tutelle sur le peuple et privilégier la légitimité révolutionnaire sur la légitimité populaire comme cela a eu lieu en 1992 avec l’arrivée de Boudiaf sous prétexte qu’il fait partie des hommes qui ont déclenché la révolution du 1er novembre. Sinon, qu’entend-on par protection des symboles de la révolution ?...



Quant à la clarification des prérogatives, c'est du verbiage et cela n’a aucun sens, parce que le pouvoir réel qui fabrique les présidents, les partis et les associations est le seul qui fixe les limites de chaque partie. Et c’est ainsi que sera adoptée la révision de la constitution par le conseil du gouvernement, le conseil constitutionnel, le parlement avec ses deux chambres et par les partis « mangeurs d’Alfa ». Ces derniers ne sont que de simples fonctionnaires.



Quant à parler de la femme et de ses droits politiques, c’est une manière insidieuse pour duper la femme. En Algérie, la femme jouit de tous ses droits. Mieux encore, sur le terrain on constate qu’elle a conquis beaucoup plus de droits que certains hommes sont interdits d’exercer leurs droits civiques et politiques.



En réalité, c’est l’article 74 qui est visé par la révision de la constitution et le reste n’est que malice, trahison et violation de la volonté populaire par une main de fer dans un gant de velours. Une violation qui n’est pas moins grave que celle de 1992. L’une par la force, la répression et la violence et l’autre par la malice, la sournoiserie et la perfidie. Le prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) a dit « la perfidie et la trahison en enfer », c'est-à-dire leur auteur.



L’article 74 ne peut être révisé que par un référendum populaire, car elle concerne le fond de la constitution que n’englobe pas l’article 176.



3/ Nous refusons de manière catégorique la révision de la constitution pour prolonger le mandat d’une personne quelle qu’elle soit parce que les constitutions sont nées au profit des peuples et non pas pour permettre à une personne qui veut s’emparer du pouvoir, s’imposer aux autres pouvoirs et renforcer le pouvoir exécutif au détriment des autres.



4/ L’observateur de la scène politique algérienne relève que depuis 1999 le président actuel a un penchant pour le pouvoir personnel. Il veut faire de toutes les composantes de l’Etat et de ses hommes de simples fonctionnaires à son service. Et gare à celui qui manifeste une quelconque ambition politique légitime.



C’est ce qui est arrivé à Benflis qui a déclaré « le président m’a dépossédé de toutes mes prérogatives tout en marchandant avec moi sur la présidentielle.



C’est ce qui a, aussi, amené, le 7 janvier 2004, Boualem Benhammouda à dire «Bouteflika veut plonger le pays dans l’anarchie pour se pérenniser au pouvoir.» C’est, aussi, pour la même raison que le chef de gouvernement Benbitour a été contraint de présenter sa démission en déclarant « le président a violé la constitution.»



Aprés avoir énuméré les épisodes de Karim Younes, l’ancien président De l’APN, Bachir Boumaaza, l’ancien président du sénat et d’autres cadres supérieurs de l’Etat, tous limogés pour n’avoir pas apporté leur soutien à Bouteflika pour la conquête du deuxième mandat, le cheikh Ali Belhadj poursuit :
« 5/ Sans aucun doute, la révision de la constitution par le parlement sera frappée de nullité car c’est un parlement qui n’a aucune légitimité populaire en plus du fait qu’il soit corrompu et qui s’est consacré à servir un régime pourri à l’exception de quelques voix sérieuses mais qui constituent une minorité qui ne peut qu’exprimer son opposition.



6/ Il faut dire que la manière sournoise par laquelle sera révisée la constitution, dont l’objectif est la violation de la volonté populaire qui sera privée de son droit au libre choix, aura des conséquences désastreuses. La fermeture des portes du changement politique pacifique est une incitation à une révolution générale qui ferait tomber les symboles du despotisme et de la corruption sous toutes leurs formes. D’autant que nous sommes au mois de la révolution.



La révolution de novembre a besoin d’un président fort, sincère, en bonne santé et qui ne se soumet pas aux clans du pouvoir en prenant des décisions révolutionnaires, radicales pour redresser le pays et qui ne craint pas de tomber sur la mort ou que la mort lui tombe dessus comme le dit l’imam Ali.



7/ Sans doute aucun, nous reviendrons sur le sujet avec plus de clarté dès que sera faite l’annonce de la candidature du président pour un troisième mandat et dès que nous prendrons connaissance de la version définitive de la révision partielle de la constitution.



C’est, donc, en donnant rendez-vous à ses partisans pour s’exprimer sur les innovations que connaîtra la constitution, que Ali Benhadj conclut son communiqué.

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