SELONS PLUSIEURS DE NOS CONTACTS, SARKOSY A DEPECHE PLUSIEURS MINISTRES FRANCAIS EN ARABIE SAOUDITE ET AU QATAR AFIN DE FAIRE PRESSION SUR CES PAYS QUI FINANCENT EN SOUS MAIN PLUSIEURS ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME EN EUROPE, CONCERNES PAR L'ALGERIE, MAIS EGALEMENT LE MONDE ARABE EN GENERAL. SARKOSY DEMANDE DE RALENTIR AU MAXIMUM LE PROCESSUS DE DEPOSITIONS DES PLAINTES DEVANT DES JURIDICTIONS INTERNATIONALES SOUS PRETEXTE DE DONNER A LA FRANCE LE TEMPS DE PREPARER SA DEFENSE... ON A VU CE QUE CA A DONNE LES 11 AVRIL/DECEMBRE 2007 A ALGER ET VOUS FEREZ MAINTENANT VOUS MEME L'ANALOGIE AVEC LES FRAPPES SUR LES BATIMENTS DE L'ONU A ALGER...
ABU -SULEYMAN
Le président Bouteflika change de ton au sujet des « disparus » de la guerre civile des années 90. Pas vraiment du goût de la Sécurité militaire.
Alger, fin 2007. Le geste désespéré de ce fonctionnaire du ministère algérien des Affaires étrangères face à une équipe de juristes du ministère de la Justice résume à lui seul la gêne qui prévaut à Alger au sujet des crimes commis pendant la guerre civile des années 90.
Cela fait des semaines que les experts juridiques s’arrachent les cheveux pour contrer les critiques de la Commission des droits de l’homme (CDH) de l’ONU, basée à Genève, contre la Charte pour la paix et la réconciliation. Validé par référendum populaire en septembre 2005, ce texte garantit l’impunité aux djihadistes armés et aux « agents de l’Etat » soupçonnés de crimes contre des civils en Algérie. Et la CDH n’y va pas de main morte.
17 ans d’état d’urgence
Dans plusieurs recommandations, elle a clairement condamné le « climat d’impunité qui prévaut en Algérie » et le maintien illégal de l’état d’urgence dans le pays depuis février 1992. « La Charte est un projet politique et non un texte juridique, donc vos arguments ne sont pas recevables ! » avait à l’époque rétorqué Alger qui rame sec pour maintenir la feuille de vigne sur un corpus de violations massives des droits de l’Homme pendant les « années noires ».
Genève, mars 2009. Le ton de la présidence algérienne a changé.
Radicalement. Plusieurs associations algériennes de victimes du terrorisme et des dépassements de l’Etat, ouvertement opposées à la fameuse Charte de la réconciliation chère à Bouteflika, se réunissent pour débattre des dernières recommandations de la CDH. Surprise ! Pour la première fois, des représentants de la très officielle Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH) se sont joints à eux.
Croustillant quand on sait que les représentants de ladite Commission chargée officiellement de « la protection et de la promotion des droits de l’homme » en Algérie sont nommés par le président Bouteflika en personne.
« C’est une première », constate un avocat algérien militant des droits humains qui n’en revient toujours pas. « Des officiels qui assistent à nos réunions à l’étranger — car interdites en Algérie — et paraphent une déclaration qui rejette la Charte et exige des enquêtes indépendantes sur les crimes contre les civils ! ».
Recensement des victimes : on n’arrête plus le ministère de l’Intérieur !
Encore plus détonnant : le ministère de l’Intérieur algérien dirigé par le sévère Nourredine Zerhouni vient de reconnaître l’existence de 8 023 cas de disparitions forcées du fait des services de sécurité contre 6 146 jusqu’ici. Si les Ong font, elles, état de 20 000 disparus, la rectification du ministère de l’Intérieur n’est pas, elle non plus, anodine : il a deux ans à peine, le chiffre de 6 146 disparus avait été reconnu du bout des lèvres par la CNCPPDH. On n’arrête pas le progrès !
« Cela traduit une expression de panique généralisée dans les hautes sphères algéroises », décrypte une personnalité algérienne au fait du dossier. « La pression se fait de plus en plus sentir sur les dirigeants algériens, civils et militaires, concernant cette question d’impunité ».
En effet, les différents subterfuges employés pour camoufler les bavures réelles et autres crimes commis contre les civils dans les années 90 tombent les uns après les autres. Ni les représentants algériens à l’ONU, ni leurs subsidiaires de la CNCPPDH ne tiennent la route devant les arguments, les rapports et les témoignages accablants des militants, avocats, ONG et familles de disparus.
Le « cauchemar » est pour bientôt
A tel point qu’une autre instance de l’ONU, le Comité international de coordination des institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’Homme, menace d’accéder à des demandes de membres de la CDH pour suspendre l’adhésion de la CNCPPDH algérienne. Pour cause de non-conformité aux principes de la CDH !
« Pour Alger, ça serait une catastrophe : le cauchemar de se retrouver marginalisé et d’être vu comme une dictature et un régime couvrant des crimes graves », commente un expert européen. Un peu comme ce qui arrive au Soudan du président Omar el-Béchir sous le coup d’un mandat d’arrêt délivré début mars par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Et le « cauchemar » risque bientôt de devenir réalité pour l’Algérie…
Constatant la non-efficacité du groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées dans le pays, les experts, à Genève, ont réfléchi à un nouveau mécanisme, plus contraignant et jouissant du soutien direct de l’Assemblée générale des Nations Unies. « Imaginez : pour la première fois un comité qui sera créé dans quelque mois pourrait recevoir les plaintes des avocats des proches de disparus et, si l’Etat concerné refuse de coopérer, l’on pourra saisir l’Assemblée générale via le secrétaire général », indique un expert de la CDH qui ne dissimule pas sa joie.
Du coup, la sempiternelle ristourne invoquée par Alger et voulant que les victimes des forces de l’ordre étaient des terroristes pourra difficilement être brandie.
Rusé Bouteflika…
Mais in fine, ces pressions onusiennes et la soif de vérité des familles de disparus font le jeu politique du président Bouteflika qui n’a pas grand chose à craindre de la justice internationale. « De tout temps, il a affirmé que ce qui s’est passé dans les années 1990 ne le concernait pas, que c’était l’affaire des militaires », glisse un ancien conseiller du président.
A la veille de sa troisième réélection programmée pour le 9 avril, le bougre sait pertinemment que pendant la guerre civile des années 90, il n’était pas au pouvoir et se la coulait douce en exil volontaire, entre Genève et Abou Dhabi.
On ne peut pas en dire autant de l’armée, alors dirigée par le général Mohamed Lamari qui a « fait valoir ses droits à la retraite » en 2004, et surtout du DRS, la sécurité militaire, dirigée par le général Mohamed Médiène. Plus connu sous le pseudo de Tewfic, ce dernier est toujours aux commandes de la maison…
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