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Deux ans après, le Hamas plus fort que jamais


Abu Moataz n’a jamais fait partie du mouvement démocratiquement élu du Hamas, mais deux ans après que ce dernier ait pris le pouvoir dans la Bande de Gaza, il patrouille avec satisfaction les rues dans son uniforme de la police du mouvement.

Par Middle East Online

J’ai une femme et quatre enfants. Je suis un fils du Fatah et j’ai mes convictions, mais je ne peux pas dire que ce gouvernement soit mauvais. Il nourrit mes enfants, » dit l’homme de 32 ans.

Depuis deux ans, les habitants du territoire ont enduré les sanctions économiques et la guerre dévastatrice d’Israël, mais l’emprise du groupe démocratiquement élu sur le pouvoir est plus ferme que jamais.

Abu Moataz a toujours soutenu le parti Fatah de Mahmoud Abbas, et il a même combattu dans sa branche armée pendant le soulèvement palestinien de 2000.

Mais lorsque Israël a frappé Gaza de sanctions au lendemain du 15 juin 2007, qui a vu le Hamas défaire les forces d’Abbas, l’usine où il travaillait a fermé et il s’est tourné vers le groupe démocratiquement élu, le seul employeur fiable à Gaza maintenant.

Il estime que les partisans du Fatah comme lui représentent un tiers des fonctionnaires du gouvernement Hamas.

« L’opposition locale, régionale et internationale au Hamas a eu l’effet inverse. » dit Mukhaimer Abu Saada, professeur en science politique à l’Université Al-Azhar de Gaza. « Elle n’a pas étranglé le Hamas, elle l’a rendu plus fort. »

La décision d’Israël d’empêcher l’entrée de tous les produits de base à Gaza a engendré un commerce important et lucratif par les tunnels de contrebande, sous la frontière Gaza-Egypte, qui est régulé et taxé par le gouvernement Hamas.

Les taxes qu’il collecte du commerce des tunnels lui ont permis de payer régulièrement les salaires des fonctionnaires et de maintenir un réseau d'entreaide très actif.

Il a en même temps décimé le secteur privé de Gaza et annulé les taxes de douane qu’Israël récupérait aux passages frontaliers pour les transférer à l’Autorité Palestinienne.

Les murs ternes de l’appartement peu meublé d’Abu Moataz sont couverts de posters des combattants du Hamas tués pendant la guerre.

« C’étaient mes amis, je travaillais avec eux, » dit-il. Lorsque son frère, handicapé mental, a été tué dans les derniers jours du conflit, l’un des 1.400 palestiniens (pour la plupart des civils) tués dans l’agression israélienne, le Hamas a réglé les frais des funérailles.

Ahmed Yusef, un important fonctionnaire du Hamas, admet que les finances de son groupe n’ont pas souffert des sanctions, mais il nie qu’elles ont aidé le gouvernement.

« Je ne pense pas que quiconque puisse dire que nous avons bénéficié du siège. Nous prenons soin de notre peuple. Il faut s’occuper de 1,5 million de personnes, pas seulement des gens qui travaillent au gouvernement Hamas. »

Le Hamas a ramené l’ordre et la loi dans les rues de Gaza.

Mais certains, suspectés de collaboration avec Israël, ont été ciblés. Au début du mois, les policiers du Hamas ont arrêté des dizaines de partisans du Fatah dans toute la Bande de Gaza, selon des témoins et des groupes pour les droits. La démarche était la réponse à l’assassinat d’un commandant en chef du Hamas (recherché par Israël) par les forces de la sécurité palestinienne en Cisjordanie, et fut la dernière d’une série de campagnes d’arrestations lancées par les deux mouvements rivaux.

« Des membres du Fatah ont été otages du Hamas à Gaza, de la même manière que des membres du Hamas ont été otages en Cisjordanie, » dit Khaled Abu Shamala, directeur du Centre pour les Droits de l’Homme Ad-Dameer.

« Le système judiciaire s’est effondré. Il n’y a plus de vie politique, plus de vie parlementaire, pas d’institutions civiles, » dit Abu Shamala. « Et cela remonte au blocus et au boycott. »

Abu Moataz monte la garde à un angle de rue, près du bâtiment du parlement de Gaza bombardé, où il règle la circulation et il touche environ 300 $ (220€) par mois. Son oncle au chômage vend du maïs bouilli non loin de lui, dans l’espoir de gagner le tiers de cette somme.

Abu Moataz dit qu’il ne retournera pas à son ancien travail, même si les sanctions sont levées et que l’usine rouvre.

« S’ils ouvrent les carrefours frontaliers, ils risquent de les refermer deux ou trois mois plus tard. Dieu seul le sait. Mais la police sera toujours là. »

Source : Middle East Online

Traduction : MR pour ISM

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