En présence de membres du parlement britannique, de juristes et d'activistes des droits humains de divers pays, des anciens détenus au Camp Guantanamo ont annoncé au cours d'une conférence de presse tenue à Londres le 30 juillet 2009, la création du Centre Guantanamo pour la justice.
Le Centre qui a été enregistré à Genève et devait l'être aussi à Londres et dans d'autres capitales, projette d'apporter son soutien à ceux qui continuent à être détenus au Camp Guantanamo et de fournir l'aide nécessaire aux ex-détenus, afin de faciliter leur réinsertion dans leurs sociétés réciproques.
Médiène Diria:
Londres 30/07/2009 Les fondateurs, dont Sami Elhadj, ancien détenu et actuellement chef du service des libertés publiques et des droits humains à la chaîne Al-Jazzera, ont déclaré que la plupart des ex-détenus de Guantanamo ont décidé de travailler ensemble pour planifier et exécuter des actions collectives propres à faciliter leur réinsertion sociale. Selon ses fondateurs, ce centre va s'atteler à la tâche "d'apporter les preuves de l'innocence des détenus et de l'inanité des accusations formulées à leur encontre par Washington afin d'obtenir leur dédommagement moral et matériel en rapport avec le lourd préjudice qu'ils ont subi" et "de tenter aussi de faire libérer leurs camarades encore en détention et d'apporter le soutien matériel indispensable à leurs familles, et ce en coordination avec toutes les organisations de défense et protection des droits humains ".
Pour sa part, la députée britannique Sarra Teacher, qui a longtemps travaillé et défendu l'ancien détenu jordanien Jamil El-Banna tant qu'il était au Camp, a déclaré "que la bataille n'est pas terminée et qu'elle commence à peine. Elle a exprimé son souhait que la fondation du centre puisse aider les anciens détenus qui essaient de reprendre vie et aider d'autres par leur liberté recouvrée".
Sami Elhadj a déclaré de son côté que "le travail qui commence maintenant aurait dû être accompli plus tôt, que seules certaines circonstances ont retardé la naissance de ce centre et qu'il ne s'agit en fait que d'un devoir accompli pour une cause juste, partagée avec ses camarades", ajoutant " qu'ils feront leur devoir envers les détenus de Guantanamo et pour la défense des libertés".
Il a d'autre part expliqué à Al-Jazeeara.net que " les souffrances des anciens détenus de Guantanamo n'ont pas pris fin avec leur libération, d'autant que de nombreux parmi eux trainent des maladies chroniques par suite des mauvais traitements et des soins médicaux et que tous ont subi des traumatismes psychiques suite à cette détention injuste". Il a aussi déclaré que certains de ces anciens détenus n'ont pas trouvé les conditions indispensables pour leur insertion sociale et révélé "qu'il connaissait le cas de quelqu'un qui a été chassé d'une mosquée de crainte que celle-ci subisse des accusations de terrorisme".
Sami Elhadj a expliqué que "la tâche prioritaire du Centre est de réunir une équipe de consultants et de juristes pour préparer des dossiers en vue de porter plainte auprès des tribunaux européens et américains".
L'avocate militaire américaine Ivonne Bradley, qui avait défendu l'Ethiopien Béniam Mohamed, s'est félicitée pour sa part des efforts louables qui ont donné naissance au Centre Guantanamo pour la justice qui "vise à assurer le soutien nécessaire aux détenus après de longues années de détention et d'isolement".
Bradley a exprimé aussi "son souci à l'égard de certains détenus libérables qui vont être rapatriés ou livrés à des pays étrangers, en l'absence de moyens financiers pour leur soutien et d'opportunités pour leur réinsertion sociale". Dans la lettre adressée aux fondateurs du Centre, Ivonne Bradley a rappelé "que les anciens détenus du Camp de Guantanamo vont devoir affronter la grave situation de leurs conditions de santé physique et mentale et que cela n'est pas une mince affaire".
NDT: Au mois de janvier 2003, une des premières manifestations, sinon la première dans le monde, contre l'ouverture du Camp de Guantanamo a eu lieu devant le siège de l'UNESCO à Paris. Elle a réuni une dizaine de militants des droits humains, représentants des organisations arabes et européennes. Un communiqué a été publié à cette occasion, suivi de la création du Collectif Guantanamo à l'initiative de Fausto Giudice notamment qui assuré la publication régulière d'une Chronique de Guantanamo
Traduit de l'arabe par Ahmed Manai
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