Abdelkader Dehbi,
Mon fils Mohamed-Omar DEHBI, 43 ans, marié et père de 5 enfants, est établi depuis 2004 à Barcelone où il exerce régulièrement la profession d’ingénieur, revendeur d’engins de travaux publics à l’exportation depuis l’Espagne.
Le mardi 28 Septembre 2010 vers midi, au moment où il quittait le domicile familial en compagnie de son épouse, leur voiture a été cernée par 4 policiers en civil armés – 2 de chaque coté – qui pointèrent leurs armes sur eux en leur ordonnant de descendre du véhicule.
Ils sont reconduits à leur domicile où près d’une vingtaine d’autres policiers armés et en civil – oui je dis bien 20 ! – firent tous irruption dans la maison en fouillant dans le moindre des recoins, pendant que mon fils et son épouse étaient sommés de ne pas bouger. Au bout d’environ une heure, après avoir saisi des documents professionnels de mon fils – factures, avis bancaires, etc.. – ainsi que 3 ordinateurs, l’équipe des policiers se retira en emmenant mon fils chez le Juge, ainsi qu’ils l’ont précisé à ma belle-fille.
Dès que j’ai pris connaissance des faits, j’ai immédiatement alerté notre Consulat en charge de Barcelone, ainsi qu’à toutes fins utiles, M. Boualem Bessaïeh, président du Conseil Constitutionnel, qui est un ami de longue date de notre famille.
Le mercredi 29 Septembre vers 14 heures, l’avocat de mon fils Me Xavier VIADA m’informe que celui-ci va être transféré dans la soirée à Madrid, devant un Juge anti-terroriste, en raison de l’accusation de « blanchiment d’argent » dont il est l’objet ; accusation qui repose sur le fait qu’il a échangé, sur le marché informel de devises dont tout le monde connait l’existence à Alger, l’équivalent de 60.000 Euros en Dinars pour les transférer sur Barcelone, somme en réalité destinée à compléter l’achat d’un engin des TP acquis en Europe. Opération de change effectuée par l’intermédiaire du nommé Tewfik MAZZI, connu sur la place d’Alger et qui a eu récemment des démêlés avec la Justice Espagnole.
En tant que père de Mohamed-Omar DEHBI, j’accuse formellement devant Dieu et devant les Hommes, les Services de Sécurité de mon pays, d’avoir monté une cabale contre mon fils et qui me vise personnellement, du fait de ma qualité de citoyen-opposant, qui dénonce régulièrement et depuis des années, le caractère illégitime et mafieux du régime en place à Alger En particulier en publiant dans mes blogs ou dans d’autres sites, des articles ou des commentaires accusateurs en ligne, dénonçant ce régime. Qu’il s’agisse de l’impunité scandaleuse de certains crimes imprescriptibles – comme entre autres, les massacres non élucidés de Bentalha, de Raïs, de Relizane ou de Béni-Messous – perpétrés durant la décennie noire (1990 – 1999). Ou qu’il s’agisse des scandales financiers à répétition où l’on assiste à un pillage organisé, en termes de milliards de dollars, du patrimoine national.
Je demande solennellement aux Autorités Judiciaires d’Espagne, d’examiner sereinement et scrupuleusement les accusations portées contre mon fils Mohamed-Omar et de ne pas se laisser manipuler par un régime politique lui-même moralement discrédité de toutes parts et qui n’en est pas à sa première manipulation. Ni certainement à sa dernière,…toujours au nom de la lutte contre ce qu’on appelle le « terrorisme international » un prétexte qui est devenu pour certains Etats – y compris dans l’Europe censément démocratique – une mine inépuisable d’alibis, justifiant souvent, les pires atteintes aux Droits de l’Homme et aux Libertés publiques.
J’en appelle à la conscience et à la réaction solidaire de l’ensemble des citoyens ordinaires et des Organisations humanitaires à travers le monde, quelles qu’en soient, la nationalité, l’idéologie ou la religion, pour dénoncer cette lâche manipulation et exiger la Justice pour mon fils. Juste la Justice.
A commencer par donner la plus la plus large diffusion à cette prise à témoin.
Fait à Alger, le 30 Septembre 2010 – Abdelkader DEHBI.
Bonsoir à tous ! Voici en copie-collée, l’expression de ma reconnaissance, qui a été publiée sous le communiqué annonçant la libération de mon fils Mohamed-Omar DEHBI.
الـحـمـد للٌـه والـشـكـر، والـصـلاة والـسٌـلام عـلـى رســولــه
Merci de tout coeur à tous ceux, hommes et femmes qui ont soutenu notre famille durant ces trois journées noires. Trois journées noires où l’on a pu mesurer toute la lâcheté et toute l’ignominie d’une presse aux ordres, prompte à mordre et à souiller les citoyens honnêtes qui gagnent proprement leur vie, à la sueur de leur travail ; des citoyens honnêtes qui n’ont bénéficié eux, ni des largesses d’un pouvoir corrompu et corrupteur, ni des « crédits » bancaires portant sur des milliards jamais remboursés, ni de lignes de crédit de plusieurs millions de Dollars qui ont fondé certaines fortunes insolentes, à l’abri de tout contrôle et de tout audit public…. Une presse qui se qualifie impudemment d’ « indépendante », qui s’est jetée, sur ordre de ses maîtres, sur cette arrestation rocambolesque digne des plus mauvais films de série C, comme une meute sur un os. Du quotidien Liberté à El-Watan, en passant par Al-Khabar et d’autres feuilles de la même farine. On avait presque l’impression à les lire, d’entendre les frottements de satisfaction de leurs mains sales. Sales, non pas de l’encre noble des plumes au service de la Vérité et de la Justice, mais de la suie noire du mensonge, de la calomnie et de la désinformation, au service d’un pouvoir criminel, illégitime et corrompu.
Qu’est-ce qu’on n’a pas pu lire comme inepties, les unes parlant de « blanchiment d’argent » les autres de « financement d’Al Qaida du Maghreb » pour une question de 60.000 Euros, régulièrement transférés. Une somme qui représente presque de l’argent de poche pour certains enfants dorés de la mafia du pillage. Souvenons-nous juste des 20.000 Euros trouvés en possession du fils d’un ministre pourri, en villégiature en Suisse, durant l’été de l’année passée…..
Terrorisme, Islamisme, Al-Qaïda, blanchiment d’argent. Voilà des mots magiques avec lesquels vous pouvez envoyer en taule votre voisin, quand il stationne sa voiture à la place de la vôtre place au bas de votre immeuble… A la condition nécessaire et suffisante toutefois : que cela se passe, comme le dit notre frère Si Salah-Eddine, dans le pays de « adalat-at-tilifoune » qu’est le nôtre.
Mes remerciements vont aussi à un certain nombre d’hommes d’honneur – algériens de l’intérieur, comme de l’émigration – qui ont montré tant de disponibilité et tant de sollicitude à l’égard de ma famille, en relayant l’information.
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