Le Quotidien d'Algérie : Création du Front du Changement National
Notre pays traverse une grave crise dont l’origine est l’illégitimité du pouvoir en place depuis l’indépendance. Ce régime, qui a toujours disposé de l’État comme d’un bien privé, a mené le pays à l’impasse et se trouve aujourd’hui dans l’incapacité de l’en sortir, ayant atteint ses limites. Sans vision d’avenir et sans véritable stratégie, il se contente de naviguer à vue, ignorant les signaux de détresse d’une jeunesse qui, malgré la rente pétrolière qui a atteint des niveaux inégalés, est condamnée à subir la mal-vie, le chômage et la hogra, l’exil étant devenu pour elle la seule voie d’accès à une vie digne. Ses cris de révolte et ses gestes de désespoir sont totalement ignorés par des dirigeants coupés du peuple, barricadés dans leurs résidences hautement sécurisées, trop préoccupés par leurs affaires pour s’intéresser au sort de leurs administrés.
Les multiples velléités politiques de ce régime, faites d’improvisations et de manœuvres scélérates destinées à tromper le peuple et à faire passer des décisions souvent contraires à ses intérêts, n’ont mené qu’à d’amères désillusions.
Malgré son état de déliquescence avancée, ce pouvoir, honni et coupé des réalités nationales, refuse obstinément de partir. Il est prêt à tout pour se maintenir.
Devant cette crise politique d’une gravité exceptionnelle qui risque de provoquer, au vu de la conjoncture régionale, un véritable tsunami populaire, nous, Algériennes et Algériens, de toutes conditions sociales et de toutes tendances politiques, avons décidé de prendre nos responsabilités devant notre Peuple.
Nous sommes déterminés à mettre un terme à cette logique d’autodestruction dans laquelle le régime a enfermé notre nation. Nous appelons tous les patriotes sincères soucieux de l’intérêt supérieur de notre pays à adhérer avec nous à ce compromis politique qui sera l’instrument de la libération de notre peuple du joug qui lui est imposé par un pouvoir illégitime.
A travers ce compromis qui se propose de réunir toutes les volontés intellectuelles, politiques et citoyennes, sans exclusion, nous nous engageons résolument aux côtés de notre peuple dans sa lutte pour le recouvrement de sa pleine souveraineté et l’instauration d’un Etat de droit à travers un changement radical et pacifique du régime politique.
Cet accord s’inscrit en continuité avec la Déclaration du 1er novembre 54 et la Plateforme de la Soummam, textes fondamentaux de la Révolution Algérienne, dont il réaffirme avec force les idéaux et principes essentiels.
Les Principes essentiels sur la base desquels nous appelons au rassemblement de tous les patriotes sincères sont :
1- Le changement RADICAL et PACIFIQUE du régime politique.
2- Notre indéfectible attachement à notre ALGERIANITE dans sa triple dimension (islamité, amazighité, arabité). Aucun des fondements de notre identité forgée par l’Histoire ne pourra, dans un quelconque but, être instrumentalisé ou monopolisé par une quelconque partie à des fins politiciennes, que celle-ci soit au pouvoir ou dans l’opposition.
3- Le respect total de la dignité et des droits de la personne humaine, dans leur intégralité.
4- Le respect des libertés individuelles et collectives, sans distinction de race, d’origine, de sexe ou de confession.
5- Le respect de la souveraineté populaire : le peuple est la seule source de pouvoir et de légitimité.
6- Le respect de la démocratie comme moyen de gestion politique et de régulation pacifique de la société et le rejet de toute forme de violence, que ce soit dans l’expression ou la gestion des conflits qui traversent la société.
7- L’alternance au pouvoir à travers le suffrage universel.
8- L’institution militaire, libérée de l’oligarchie qui l’a prise en otage depuis la fin de la guerre d’indépendance, doit devenir une institution républicaine dont la mission sera clairement définie par la Constitution issue de la volonté populaire. Aucune institution de l’Etat, quelle qu’elle soit, ne peut et ne doit se prévaloir d’être au-dessus de la souveraineté du peuple, seule source de légitimité.
Sur la base de ces principes fondamentaux et obéissant à une démarche consensuelle, nous avons décidé de nous organiser au sein d’un Front du Changement National afin de mobiliser notre peuple en vue d’un véritable changement du système politique. Ce Front regroupera toutes les volontés politiques, intellectuelles et citoyennes, sans exclusion, qui se reconnaitront dans les principes énoncés dans le présent Compromis. En aucun cas, il ne sera une addition d’appareils politiciens ou le lieu de confrontations idéologiques, mais un creuset de volontés tendues vers un idéal démocratique commun, émanant de citoyennes et de citoyens de tous bords qui n’ont d’autre objectif que la réalisation d’un changement radical et pacifique de notre système de gouvernance et l’instauration de l’État de Droit.
Ce Front sera dissous de facto, lorsque ses objectifs auront été atteints.
Le Front du Changement National rejettera toute interférence ou ingérence, de quelque nature que ce soit, de puissances étrangères dans le processus de changement et de transition démocratique vers un Etat de Droit, partant du principe que la crise politique nationale ne peut et ne doit être réglée que par les Algériens eux-mêmes.
Le changement radical du système passera obligatoirement par une phase de transition dont le Front du changement National et l’institution militaire auront à définir la durée et les objectifs précis et à mettre en place les mécanismes opérationnels. Cette phase transitoire débutera par:
1. la mise en place d’un Gouvernement de transition : qui aura pour missions :
a) la gestion des affaires courantes.
b) la préparation de l’élection d’une Assemblée Constituante, seule voie légitime de restitution au peuple de sa souveraineté pleine et entière.
2. la mise en place d’un Conseil Consultatif : Il sera constitué de personnalités politiques et scientifiques moralement irréprochables, connues pour leur intégrité et leur probité. Son rôle sera d’accompagner et conseiller le gouvernement de transition.
Dès son installation, le gouvernement de transition proclamera :
1- La levée de toutes les contraintes légales et administratives sur les libertés individuelles et collectives.
2- La dissolution des assemblées préfabriquées (Assemblée dite Nationale et « Sénat »).
3- L’indépendance de la justice.
4- La dissolution de la police politique.
5- La liberté de création de partis politiques et de syndicats libres et le droit d’accès aux médias publics pour toutes les opinions politiques.
6- La libération de tous les détenus politiques et d’opinion, la levée immédiate de toutes les mesures de tous ordres concernant les condamnés pour ces mêmes délits, et la proclamation du droit de retour au pays de tous nos compatriotes réduits à un exil forcé.
Nous, signataires du présent texte, prêtons serment devant notre peuple de respecter à la lettre ce compromis politique et d’œuvrer à sa concrétisation, au service de l’Algérie et de l’Algérie seule.
Nous en appelons au cœur et à la raison de toutes les Algériennes et tous les Algériens, en ces moments difficiles, pour puiser dans leurs ressources patriotiques afin d’œuvrer ensemble, sans exclusion aucune et dans la sérénité, pour éteindre les flammes de la haine et de la rancœur.
Puisse Dieu nous donner la force et la détermination de hisser notre pays au rang d’un Etat de Droit authentique, dans une Algérie réconciliée avec elle-même, solidaire et fraternelle.
Alger le 19 mars 2011
Membres fondateurs (par ordre alphabétique) :
Lahouari ADDI. Professeur de sociologie
Boubekeur AIT BENALI. Ingénieur Electromécanicien.
Samir AIT IFTEN. Etudiant
Abdelmadjid AIT SAADI. Ingénieur.
Lyès AKRAM. Etudiant.
Zineb AZOUZ. Universitaire.
Abdelkrim BADJADJA. Consultant en Archivistique.
Samir BELATECHE. Webmaster.
Noureddine BELMOUHOUB. Militant des Droits de l’Homme.
Abdelwahab BENYELLES. Universitaire.
Yanis BOUAZIZ. Etudiant.
Sami BOUMENDJEL. Architecte.
Yahia BOUNOUAR. Journaliste.
Djameleddine BENCHENOUF. Journaliste.
Wassila BENLATRECHE. Universitaire.
Amar CHEBALLA. Journaliste.
Ahmed CHOUCHANE. Ex-officier de l’armée nationale.
Iskander DEBACHE. Journaliste.
Abdelkader DEHBI. Universitaire
Amokrane DJAFFAR. Expert Aviation Civile.
Nassim FOUDIL-BOURAS. Ingénieur aérospatial.
Nassima GUETTAL. Ingénieur Informatique.
Rachid GHOREIB. Journaliste.
Adel HERIK. Ingénieur.
Amar INGRACHEN. Journaliste.
Mohamed JABARA. Universitaire.
Amina KADI. Universitaire.
Lounès KELLAL. Avocat.
Malika LOUNIS. Juriste.
Mohamed MEGDOUD. Professeur d’anglais.
Hassine Haroune OUGUENOUNE. Ex-officier de l’armée nationale.
Salim SALHI. Journaliste.
Adel SAYAD. Ecrivain. Journaliste.
Salah-Eddine SIDHOUM. Chirurgien.
Faredj TALBI. Etudiant.
Yassine ZAID. Syndicaliste.
Rachid ZIANI-CHERIF. Médecin.
Youssef ZIREM. Journaliste.
Source : Le Quotidien d'Algérie
Nous apprenons par « Al Jazeera » qu’une branche dissidente du MSP, dite faction de Menasra, vient de créer un parti politique dénommé « Front du Changement National ».
Au sein du Front du Changement National, qui existe depuis le 19 mars 2011, et dont l’intention a été publiquement affichée depuis le 19 mars 2009, les membres fondateurs ont été stupéfaits par ce piratage éhonté de leur sigle.
Nous comprenons mal, même si nous en devinons les intentions chafouines, comment un groupement qui prétend s’opposer au régime, qui est censé être au fait de l’actualité politique, et qui ne peut ignorer par conséquent la naissance du FCN, puisse ainsi mettre le grappin sur une dénomination crée et revendiquée publiquement par ses fondateurs, avec une déclaration, une plate forme d’action, et des objectifs politiques clairement définis. Un FCN dont le compromis politique, les objectifs et les formes d’action ont été débattus sur LQA, l’organe de l’Appel du 19 mars 2009, pendant deux années, jour pour jour.
Deux faits retiennent notre attention, et démontrent que ce « piratage » n’est ni fortuit, ni innocent.
D’abord le timing. Pourquoi, en effet, avoir attendu que le FCN soit créé, pour en inventer un autre ? A ce moment précis. Ce succédané de FCN a été créé une semaine après la création du FCN authentique. En des circonstances qui annoncent de grands bouleversements. Qui aurait empêché ces gens, si tant est qu’ils sont sincères, d’opter pour un autre sigle ? Non ! Il a fallu qu’ils volent celui-ci précisément, parce qu’un plan a été échafaudé. Parce que le FCN a été évalué par les forces de l’ombre comme une vraie menace pour leur survie.
Le deuxième point, et qui montre la précipitation dans laquelle s’est déroulée cette initiative, est que hormis un discours de circonstance, et un meeting qui a bénéficié de facilitations zélées, de la part de l’administration, ceux qui nous ont concocté ce clone de FCN, sans aucune consultation patente de ses membres, n’ont même pas eu le temps de préparer un programme, aussi hâtif soit-il. Il fallait parer au plus pressé, et ne pas laisser le champ à des gens qui se sont résolument engagés pour un changement radical et pacifique du système. Trop dangereux pour les laisser faire. Il fallait les parasiter, injecter une contrefaçon dans le paysage politique. Un parti maison, qui bénéficiera, bien sûr, de toute la sollicitude de ceux qui tiennent le bon côté du manche. Et les cordons de la bourse.
Nous ne sommes pas particulièrement adeptes de la théorie du complot, mais cette copie du FCN ressemble étrangement aux partis qui avaient été créés par le DRS pour contrer le FFS et le FIS, et aux syndicats maisons, qui avaient été lancés en catastrophe, pour disperser les salariés qui s’apprêtaient à rejoindre de nouveaux syndicats autonomes. Mais malgré cela, l’outrance n’a pas été poussée au point de copier-coller un sigle. A ce point, ils auraient pu, tout aussi bien, prendre les noms des membres fondateurs.
Bien sûr, ils ne vont pas manquer de nous opposer des arguments légaux. Ils vont nous dire bien sûr, que nous ne sommes pas agréés par l’État sous ce sigle, que nous n’avons pas d’existence légale. Et c’est ce qui fait notre différence avec eux. Parce que le FCN authentique, qui a décidé de se mettre aux côtés du peuple algérien, pour chasser ce régime, n’a pas besoin de celui-ci pour exister, ni de ses subventions, ni de ses injonctions à la presse, pour se faire connaître.
Nous comprenons maintenant pourquoi les médias algériens ont massivement boudé la création du FCN authentique. Gageons que dès demain, l’annonce de la création de cet avatar du FCN va être relayée par tous les journaux. Peut-être même par les radios et la télévision algériennes.
Mais nous nous réjouissons, d’une certaine manière, de cette sournoise initiative . Non seulement elle aura eu le mérite de démasquer certains parmi ces islamistes de service, qui apparaissent aujourd’hui sous leur véritable jour de baltaguias politiques, mais cela nous aura appris, de surcroît, que le FCN authentique a inquiété les officines du régime, au point de les pousser à adopter une attitude aussi saugrenue qu’elle est stupide.
Au sein du Front du Changement National, qui existe depuis le 19 mars 2011, et dont l’intention a été publiquement affichée depuis le 19 mars 2009, les membres fondateurs ont été stupéfaits par ce piratage éhonté de leur sigle.
Nous comprenons mal, même si nous en devinons les intentions chafouines, comment un groupement qui prétend s’opposer au régime, qui est censé être au fait de l’actualité politique, et qui ne peut ignorer par conséquent la naissance du FCN, puisse ainsi mettre le grappin sur une dénomination crée et revendiquée publiquement par ses fondateurs, avec une déclaration, une plate forme d’action, et des objectifs politiques clairement définis. Un FCN dont le compromis politique, les objectifs et les formes d’action ont été débattus sur LQA, l’organe de l’Appel du 19 mars 2009, pendant deux années, jour pour jour.
Deux faits retiennent notre attention, et démontrent que ce « piratage » n’est ni fortuit, ni innocent.
D’abord le timing. Pourquoi, en effet, avoir attendu que le FCN soit créé, pour en inventer un autre ? A ce moment précis. Ce succédané de FCN a été créé une semaine après la création du FCN authentique. En des circonstances qui annoncent de grands bouleversements. Qui aurait empêché ces gens, si tant est qu’ils sont sincères, d’opter pour un autre sigle ? Non ! Il a fallu qu’ils volent celui-ci précisément, parce qu’un plan a été échafaudé. Parce que le FCN a été évalué par les forces de l’ombre comme une vraie menace pour leur survie.
Le deuxième point, et qui montre la précipitation dans laquelle s’est déroulée cette initiative, est que hormis un discours de circonstance, et un meeting qui a bénéficié de facilitations zélées, de la part de l’administration, ceux qui nous ont concocté ce clone de FCN, sans aucune consultation patente de ses membres, n’ont même pas eu le temps de préparer un programme, aussi hâtif soit-il. Il fallait parer au plus pressé, et ne pas laisser le champ à des gens qui se sont résolument engagés pour un changement radical et pacifique du système. Trop dangereux pour les laisser faire. Il fallait les parasiter, injecter une contrefaçon dans le paysage politique. Un parti maison, qui bénéficiera, bien sûr, de toute la sollicitude de ceux qui tiennent le bon côté du manche. Et les cordons de la bourse.
Nous ne sommes pas particulièrement adeptes de la théorie du complot, mais cette copie du FCN ressemble étrangement aux partis qui avaient été créés par le DRS pour contrer le FFS et le FIS, et aux syndicats maisons, qui avaient été lancés en catastrophe, pour disperser les salariés qui s’apprêtaient à rejoindre de nouveaux syndicats autonomes. Mais malgré cela, l’outrance n’a pas été poussée au point de copier-coller un sigle. A ce point, ils auraient pu, tout aussi bien, prendre les noms des membres fondateurs.
Bien sûr, ils ne vont pas manquer de nous opposer des arguments légaux. Ils vont nous dire bien sûr, que nous ne sommes pas agréés par l’État sous ce sigle, que nous n’avons pas d’existence légale. Et c’est ce qui fait notre différence avec eux. Parce que le FCN authentique, qui a décidé de se mettre aux côtés du peuple algérien, pour chasser ce régime, n’a pas besoin de celui-ci pour exister, ni de ses subventions, ni de ses injonctions à la presse, pour se faire connaître.
Nous comprenons maintenant pourquoi les médias algériens ont massivement boudé la création du FCN authentique. Gageons que dès demain, l’annonce de la création de cet avatar du FCN va être relayée par tous les journaux. Peut-être même par les radios et la télévision algériennes.
Mais nous nous réjouissons, d’une certaine manière, de cette sournoise initiative . Non seulement elle aura eu le mérite de démasquer certains parmi ces islamistes de service, qui apparaissent aujourd’hui sous leur véritable jour de baltaguias politiques, mais cela nous aura appris, de surcroît, que le FCN authentique a inquiété les officines du régime, au point de les pousser à adopter une attitude aussi saugrenue qu’elle est stupide.
Le peuple reconnaîtra les siens!
Pour le bureau provisoire du FCN
Salah-Eddine SIDHOUM
http://www.lequotidienalgerie.org/2011/03/27/un-clone-du-front-du-changement-national-cree-par-la-police-politique/
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