{Ne défaillez point dans la poursuite de ces gens. Si vous souffrez, eux aussi ils souffrent autant que vous souffrez, mais vous espérez d’Allah ce qu’ils n’espèrent point. Allah A toujours Été Omniscient, Sage.} An Nissa 104
Tel est le comportement courageux et déterminé du peuple libyen faisant face à Néron. Néron mort politiquement, symboliquement et socialement attend la fin militaire dans un combat qu’il va livrer sans pitié comme un chef de mercenaires à moins que pris de panique il ne fuit vers un pays de nulle part.
La révolution libyenne populaire armée est en train de payer le lourd tribut de sa libération :
{Ne perdez donc pas courage, ne vous affligez point alors que vous êtes les supérieurs, si vous êtes croyants. Si une blessure vous atteint, les autres gens furent sûrement atteints d’une blessure pareille. Et ces jours, Nous les Alternons parmi les Hommes, afin qu’Allah Voit ceux qui devinrent croyants, qu’Il Prenne des témoins d’entre vous (martyrs) _ Allah n’Aime point les injustes - et pour qu’Il Purifie ceux qui devinrent croyants, et qu’Il Anéantisse les mécréants. Ou bien pensiez-vous entrer au Paradis sans qu’Allah ne Voie ceux qui ont lutté d’entre vous et sans Voir les persévérants ?} Al ‘Imrane 139
L’Occident surpris par les révolutions arabes et en particulier par la révolution libyenne a montré les limites de sa connaissance, de sa science et de sa technologie. Il n’est ni dieu ni devin pour jouer sur les cœurs des peuples ou savoir quelles sont leurs intentions, leur haine, leur amour, leurs désirs profonds. Passé le stade de la surprise il récupère ses esprits et tente de ramasses ses billes pour sauver ses intérêts et sa main mise sur le destin des peuples de la région arabe et sur la vassalisation de leurs gouvernants futurs.
Le scénario le plus favorable est le scénario irakien : intervenir et instaurer sa démocratie en Libye déstabilisant du même coup les résultats importants remportés par les peuples tunisiens et égyptiens : dissolution prononcés ou en cours contre les puissants appareils de la sureté de l’État et de la police politique, élections d’assemblée constituante, libertés publiques et indépendance de la presse. Le second scénario est de pousser à une longue guerre civile où la Libye sort exsangue et consentante à tous les arrangements dictés par l’Occident pour demeurer un comptoir commercial, un champ pétrolifère et une digue contre l’émigration africaine vers l’Europe.
La presse éradicatrice et quelques irréductibles de gauche continuent de voir, contre le bons sens et contre les conséquences démocratiques sur le développement régional et les changements géostratégiques, la main des États-Unis et du sionisme dans ces révolutions arabes. On comprend cette tentative de brouiller les cartes pour d’une part diaboliser la révolution libyenne et redonner crédit à la lutte antiterroriste menée par Kadhafi contre les islamistes et d’autre part placer les laïcs algériens sans représentation populaire aux commandes de la gouvernance en Algérie faisant l’économie d’une révolution populaire pouvant ramener de nouveau les islamistes au pouvoir après l’arrêt du processus électoral.
Malgré, les contradictions apparentes, intervenir, ne pas intervenir, il y a consensus sur l’essentiel entre les Occidentaux et les « Élites » arabes : pas de solution islamique.
Dans ces contradictions apparentes il y a juste une préférence tactique sur le choix d’intervention en Libye : tout de suite ou en différé ? Le peuple libyen dit non malgré quelques voix dans l’opposition libyenne qui sont pressées, naïvement ou cyniquement, d’en finir rapidement avec connaissance ou ignorance des risques de l’intervention étrangère qui sera en réalité américaine, les européens ne joueront que le rôle de comparses et de couverture diplomatique et médiatique.
C’est dans cette perspective que la Ligue arabe, au lieu d’apporter son soutien humanitaire et logistique au peuple libyen, appelle le conseil de sécurité à instaurer un embargo aérien comme si la surface de la Libye et la folie combattive de son tyran allaient autoriser cet embargo sans bataille terrestre et sans conséquences futures comme pour l’Irak. Une fois l’embargo installé on peut toujours inventer une Qaeda qui menace les intérêts de l’Occident et qui risque d’envahir la rive latine de la Méditerranée. Le scénario de l’AQMI sera réactualisé. Le scénario de guerres tribales ou d’insurrection des tribus Touareg en Libye, en Algérie et au Mali pour faire un nouveau « Kurdistan ».
On peut en toute légitimité avoir peur quand on entend le conseil des Affaires étrangères des monarchies du Golfe demander au conseil de sécurité de faire tout son possible pour prendre toutes les mesures jugées nécessaires pour protéger la population civile libyenne. On est en droit de se poser des questions sur l’arabité, l’islamité, l’humanité qui animent ces monarchies qui tyrannisent leurs peuples. On peut se poser des questions sur ces monarchies, création de l’impérialisme, qui n’ont ni pudeur ni indépendance en devenant des bases américaines contre les peuples arabes et musulmans et qui peuvent entrevoir, pour être épargnées des révolutions en projet dans la tête de leurs peuples, de donner la couverture financière, diplomatique, politique et religieuse à une occupation de la Libye. Le machiavélisme du grand Satan qui supervise ces monarques ne doit pas être pris à la légère ni son projet de fragmentation du monde arabe et musulman.
On peut être plus inquiet sur ce projet qui se profile à l’horizon quand on sait que Bernard-Henri Lévy, de « retour » de Benghazi témoigne que les insurgés « ne sont pas des islamistes » - « ils sont "menacés de mort par un dingue » – « Il n'est "pas envisageable de laisser les gens vivre face à la menace permanente des avions de Kadhafi et de ses mercenaires » - « le gouvernement provisoire de la Libye libre demande aux Occidentaux de neutraliser les engins de mort de Mouammar Kadhafi qui bombardent les villes libyennes aux mains des rebelles. »
Le Prophète (saws) nous a demandé de ne pas croire à l’augure en disant :
« les astrologues mentent même s’il leur arrive de dire parfois des vérités »
« Les prédictions des devins sont un mélange de quelques vérités et de centaines de mensonges »
Le Coran nous a appris à calculer et à élaborer des raisonnements et des prévisions par déduction, logiques, analyse logique et historique, observation directe des phénomènes :
{Il A Fait la nuit une quiétude, et le soleil et la lune un moyen de calcul. Cela est la détermination de l’Invincible, de L’Omniscient. Et c’est Lui qui A Fait pour vous les étoiles pour que vous vous orientiez dans les ténèbres de la terre et de la mer. Nous Avons Précisé les Signes pour des gens qui savent.} Al An’âme 97
Les signes dont nous disposons aujourd’hui sont évidents, ils ne nécessitent pas de grandes connaissances en stratégie :
La communauté internationale doit reconnaitre le gouvernement libyen de transition qualifié pour gérer et administrer les fonds gelés et les revenus du pétrole. Il appartient à ce gouvernement et à son commandement militaire de constituer la logistique militaire en achetant librement les armes modernes pour faire face aux engins de mort aériens ou terrestres. Pour cela l’Occident ne doit pas s’opposer à l’acheminement des armes qui doit relever de la seule autorité des libyens : achat, transport, stockage, distribution et entrainement. Les libyens avec des armes et des munitions classiques de la seconde guerre mondiale ont tenu en échec les commandos de Néron et de ses fils pyromanes.
La jeunesse libyenne a montré au monde et au tyran sa bravoure et son enthousiasme ainsi que son appartenance à Omar al Mokhtar et à toutes les générations d’héros national que les villes, villages et douars libyens ont produit contre le colonialisme italien. Il leur appartient dans ces moments où le Fou de Tripoli montre sa détermination meurtrière à ne pas le combattre par l’improvisation, l’enthousiasme et les tactiques d’une armée traditionnelle mais de prendre le temps de livrer une guérilla avec ses coups de main, ses embuscades, ses sabotages tant dans les camps des milices et des mercenaires que dans leur déplacement et leur logistique.
{Certes, Allah Aime ceux qui combattent pour Sa Cause, en rang, comme s’ils étaient un édifice bien consolidé.} As Saf 4
Le maréchal Rommel commandant en chef de l’AfrikaCorp, surnommé le renard du désert, et qui a combattu les britanniques principalement à Tobrouk a laissé l’expérience d’un guerrier connaissant le combat du désert : « Rapidité de jugement, capacité de créer des situations nouvelles et des surprises, plus vite que l'ennemi ne peut réagir. Absence de dispositions arrêtées à l'avance, telles sont les bases de la tactique dans le désert. Le mérite et la valeur du soldat s'y mesurent par sa résistance physique et son intelligence, sa mobilité et son sang-froid, sa ténacité, son audace, son stoïcisme. Chez un officier, il faut les mêmes qualités à un degré supérieur, et il doit aussi posséder une inflexibilité exceptionnelle, ainsi que communier avec ses hommes, juger instinctivement du terrain de l'ennemi, réagir et penser avec rapidité… Une arme à longue portée est décisive dans la guerre du désert… Le ravitaillement est un facteur décisif dans la victoire. »
Sur un pays immense les mercenaires ont l’avantage des blindés, de l’artillerie et de l’aviation. L’aviation ne peut occuper un terrain. Les blindés peuvent être coupés de leur base de ravitaillement. Les guérillas modernes disposent de contre mesures contre l’artillerie et les blindés. Les avions ont deux points faibles les missiles sol air et les aérodromes d’où ils décollent et qui peuvent être sabotés par des commandos.
En attendant il y aurait lieu sans doute de penser à s’inscrire dans la durée et donner l’urgence à l’action politique, diplomatique et médiatique du gouvernement de transition pour disposer des moyens militaires et de l’entrainement. L’action la plus forte que les libyens ont commencé à mener est la guerre psychologique et subversive. Disposant de moyens de communication internes ils sont en train de retourner la désinformation du régime et inspirent la défaite et la perte de confiance non seulement dans sa base mais dans le cercle des plus rapprochés de lui. Il va finir par se fissurer et voler en éclats.
Les villes non encore libérées et les militaires au sein des mercenaires vont finir par se disloquer devant l’impasse de Néron qui n’a aucune chance de remporter la victoire finale contre un peuple qui ne veut plus de lui et qui a pris les armes pour refuser de se soumettre :
{Combats donc pour la cause d’Allah, tu n’es chargé que de toi-même. Et incite les croyants, puisse Allah mettre fin à la guerre de ceux qui devinrent mécréants. Allah Est plus Fort en rigueur et plus Fort en supplice.} An Nissa 81
Donner l’occasion aux Mécréants d’intervenir c’est profaner le Sabil Allah et se mettre dans la situation de l’Irak, de l’Afghanistan et du Soudan. Soit une fragmentation soit une partition soit une confiscation de la révolution populaire. Le courage et la quête du martyr chez les libyens ont été occultés par ce tyran qui finira par partir emporté par sa folie ou par sa lacheté selon le destin qu’Allah a écrit pour lui et selon l’image qu’Il voudrait laisser de son image dans l’histoire des hommes et la mémoire d’un peuple qu’il a tyrannisé plus de 40 ans :
{Dis : « Allah Est Créateur de toute chose et Il Est l’Unique, l’Omni-Dominateur. » Il Fit descendre du ciel une eau, alors des vallées coulèrent à sa mesure, et le flux porta de l’écume agitée. Et, de ce qu’ils mettent sur le feu, aspirant à un bijou ou un ustensile, de l’écume pareille ! Ainsi, Allah Différencie le mal et le vrai. Quant à l’écume, elle est réduite à rien, et quant à ce qui est utile aux Hommes, il reste sur la terre. Ainsi Allah Fournit les paraboles. A ceux qui ont favorablement répondu à l’Appel de leur Seigneur, ce qu’il y a de meilleur.} Ar Ra’âd 16
Sur le plan prospectif il serait peut être judicieux de voir le temps "perdu" maintenant comme une économie de vie humaine et un investissement productif à moyen et long terme. Le peuple libyen doit construire une nouvelle armée à partir du néant c'est à dire construire une doctrine de guerre, un état major, des commandements d'armées et des troupes. Les jeunes Moujahiddines qui se sont formés et qui ont menés les combats pour la victoire sont les mieux placés pour former l'embryon de cette armée populaire, son commandement, sa stratégie de formation, ses accords de coopération militaire et surtout sa présence dans l'institution militaire comme garantie que la révolution ne soit ni trahie, ni déviée ni vidée de l'identité et des valeurs de ce peuple arabo berbère et musulman.
Accompagnons nos frères Libyens, Tunisiens et Egyptiens par la pensée, le jeûne, l'aumône, le soutien concret et l’invocation. La victoire est proche, plus proche que nous ne l’imaginions. Préparons nous à voir d’autres révolutions et d’autres victoires inchaallah. L’espérance est une branche de la foi. J'ai expliqué dans un article antérieur comment le phénomène libyen allait redonner un second souffles, une plus grande radicalité et une plus grande étendue aux révolutions arabes et comment les effets obtenus en Egypte et en Tunisie vont à leur tour entrainer la machine démocratique et organisationnelle en Libye. Toute l'Afrique du Nord est appelée à se reconfigurer dans ses rapports internes et ses rapports externes. Les Makhzen algériens et marocains ont décidé d'ouvrir leurs frontières respectives mais ils font bloc dans le sens contraire de l'histoire en mouvement dans le monde arabe.
Je n'interviens pas pour donner des leçons à mes frères libyens qui sont eux mêmes et leur expérience une école d'enseignement mais j'interviens pour apporter la détraction et la contradiction à leurs ennemis déclarés ou cachés par devoir de solidarité et par amour. Ce devoir et cet amour m'obligent à me poser des questions sur des faits "surprenants" et déroutants. Le premier nous l'avons déja évoqué est celui de cette articulation entre la guerrilla et l'armée traditionnelle et qui se comporte sur le terrain ni comme une armée classique ni comme une guerrilla moderne. Rien n'empêche de penser que la contre révolution s'est déja organisée par la mise sur pied d'un appareil militaire et il appartient aux jeunes révolutionnaires de prendre le contrôle et le pouvoir sur cet appareil s'ils ne veulent pas se retrouvés ejectés en fin de processus.
Le second éléments déroutant est l'apparition soudaine et simultannée du drapeau noir-rouge-vert avec le croissant et l’étoile qui était celui de la monarchie sénousite renversée par Kadhafi en 1969. Nous avons évoqué la présence des bases britaniiques et américianes en libye par la grâce du monarque Sidi Muhammad Idris al-Mahdi al-Senoussi qui fut mis sur le trône de Libye par les Anglais. La découverte du pétrole a rendu la Libye concession internationale appartenant aux anglais, américains et italiens. La question qui se pose est pourquoi la réapparution avec force de ce drapeau de la monarchie inféodé à l'impérialisme au lieu d'un nouveau drapeau qui rompt avec le régime autocratique de Kadhafi et le régime monarchique de Senoussi et leurs relations privilégiés avec l'impérialisme. Nous espérons voir la nouvelle constitution libyenne remettre à l'ordre du jour le drapeau, les emblèmes et les symboles nationaux dans l'opitique révolutionnaire et non dans l'insertion du nouvel ordre mondial. Rien n'interdit là aussi de penser à une tentative de récupération de la révoluition par les Anglais qui vont tenter de remettre sur la sellette le descendant royal vivant en Angleterre (scénario tenté sans succès en Afghanistan et en Irak) ou des accords déja passés avec certains membres du conseil national de transition ou de l'opposition vivant à l'étranger et faisant ainsi l'impasse sur les jeunes révolutionnaires. Il est vrai que cela fait mal de savoir que depuis des siècles les Musulmans paient le prix fort de leur révolte, de leur insurrection, de leur révolution et ce sont toujours les mêmes qui récoltent les fruits car les Musulmans continuent d'agir sans pensée constructive, sans planification et sans cap. L'activisme politique et militaire ou le volontarisme religieux et nationaliste ne peut conduire à bon port.
L'unité d'orientation idéologique n'est annoncée dans aucune des révolutions arabes la rendant fragile, précaire et pouvant déboucher sur n'importe quel scénario au nom de principes vagues tels que la démocratie et la liberté sans contenu idéologique et sans programme politique. Au moment de l'élaboration des nouvelles constitutions, des jeux idéologiques et de la mobilisation des moyens économiques,; diplomatiques et médiatiques les peuples et les élites musulmans sans expérience, sans vision stratégique se trouvent dans l'incompétence de faire le lien entre l'actuel et le futur à moyen et long terme faute d'analyse prospective et d'ingénierie idéologique, médiatique et politique.
Le troisième élément est l'absence de fiabilité, de crédibilité des sources. En effet nous voyons la chaine al Jazeera donner crédit à des informations non vérifiées et véhiculer des tactiques de combat alors que le combat réel sur le terrain n'est livré aux correspondants de guerre que sur des champs de bataille dont la stratégie et la tactique échappent aux journalistes. Mettre le peuple à vivre la lutte armée en directe par mles médias c'est faire supporter à la révolution ce qu'elle ne peut supporter : les aléas du combat et les exigences de victoire immédiate que le public attend alors qu'aucune analyse stratégique et qu'aucun rapport distancié ne permet d'en évaluer le temps et le cout. On est en droit de se poser la question sur cet empressement à voir la révolution emporter rapidement une victoire décisive au point de vouloir finir cette révolution à n'importe quel prix même au prix d'arrangements avec le tyran ou avec les forces armées impérialistes. On est en droit de penser à ceux qui mènent le jeu politique et médiatique et sur leurs objectifs.
Le quatrième et dernier élément déroutant est relatif à cette information sur le départ des 90 000 paramédicaux asiatiques conjugué à l'inefficacité des ONG humanitaires occidentales en Libye. Si l'inefficacité pose problème c'est qu'il y a un problème voulu d'aggravation soit de l'information humanitaire en provenance de Libye soit d'une volonté délibérée pour céder le pas à l'humanitaire militaire. Ile ne faudrait pas perdre de vue que le medecin, l'infirmier et le volontaire ne sont que la face visible des ONG et de l'humanitaire. La face capitale et invisible relève de la géostratégie et du diplomatique. Il n'y a pas d'humanisme mais des intérêts négociés ou des conditions imposées par le plus fort et le plus diligent. Sur ce terrain nous sommes loin d'avoir le génie humanitaire ni l'organisation.
Annoncer 90 000 départs de paramédicaux asiatiques c'est annoncer une catastrophe sanitaire sans précédent dans l'histoire moderne des peuples. Le chiffre de 90 000 pose problème de logique en terme de santé publique. Si on admet ce chiffre alors la Libye dispose d'un ration de 15 infirmiers pour 1000 habitants ce qui est enorme vu le niveau de développement du pays, sa topographie et son infrastructure. La France ne dispose que de 7 infirmiers pour 1000 habitants dans le meilleur des cas. Si nous acceptons comme vrai ces ratios nous sommes obligés de faire une transposition de chiffres sachant qu'en france il y a 3 medecins par mille habitants. Ce qui doit donner pour la Libye 6 medecins par mille habitants. Ce qui est enorme puisque l'OMS parle d'une moyenne raisonnable de 1 medecin par 1000 habitant. L'Algérie avec son fort taux de développement économique n'avait atteint que 1 medecin pour 2000 habitants sauf pour Oran avec 1 medecin pour 1000 habitants. Il y a un problème grave. Soit l'information est non crédible et à ce moment pourquoi l'alarmisme sur cette catastrophe sanitaire annoncée. Sinon il y a un excellent ratio medecin et paramédicaux et alors pourquoi l'opposition libyenne prétend que le libyen doit se déplacer en Egypte ou en Tunisie pour se soigner. Sinon il n'y a que des paramédicaux dont certains font office de medecins et ceci est une entorse grave aux règlements de l'OMS et la question dans ce cas est pourquoi le silence sur cette catastrophe sanitaire depuis longtemps déja.
Il est du devoir musulman et citoyen de la jeunesse libyenne d'être représentée dans les instances en emergence. LL'ancienne garde qui a servi Kadhafi, en rejoignant la révolution, doit apporter son expertise, son conseil mais ne pas se substituer aux révolutionnaires eux mêmes. Pour une crédibilité dans la négociation avec le monde extérieur le président de ce conseil de transition peut être un ancien sans qu'il n'ait le pouvoir de décision qui doit demeurer entre les mains des révolutionnaires. Les Talibans, la guerre civile en Afghanistan et la guerre menée par la coalition internationale contre eux ont commencé lorsque le principal victorieux de la guerre contre l'armée rouge, Hekmetyar Qalbeddine, a été occulté, par l'Occident et les monarchies du Golfe, au profit de Messaoud désigné comme le lion ou le renard des montagnes afghanes provoquant ainsi la scission et la lutte fratricides.
Le sang de la jeunesse musulmane a trop coulé car le temps a été gaspillé dans des actions sans planification ni organisation. La foi et le courage n'ont de signification que si le croyant est "Fatane Kayiss", éveillé et perspicace.
http://liberation-opprimes.net/index.php?option=com_content&view=article&id=864:omar-mazri-le-second-souffle-des-revolutions-arabes-par-leffet-libyen
La révolution libyenne populaire armée est en train de payer le lourd tribut de sa libération :
{Ne perdez donc pas courage, ne vous affligez point alors que vous êtes les supérieurs, si vous êtes croyants. Si une blessure vous atteint, les autres gens furent sûrement atteints d’une blessure pareille. Et ces jours, Nous les Alternons parmi les Hommes, afin qu’Allah Voit ceux qui devinrent croyants, qu’Il Prenne des témoins d’entre vous (martyrs) _ Allah n’Aime point les injustes - et pour qu’Il Purifie ceux qui devinrent croyants, et qu’Il Anéantisse les mécréants. Ou bien pensiez-vous entrer au Paradis sans qu’Allah ne Voie ceux qui ont lutté d’entre vous et sans Voir les persévérants ?} Al ‘Imrane 139
L’Occident surpris par les révolutions arabes et en particulier par la révolution libyenne a montré les limites de sa connaissance, de sa science et de sa technologie. Il n’est ni dieu ni devin pour jouer sur les cœurs des peuples ou savoir quelles sont leurs intentions, leur haine, leur amour, leurs désirs profonds. Passé le stade de la surprise il récupère ses esprits et tente de ramasses ses billes pour sauver ses intérêts et sa main mise sur le destin des peuples de la région arabe et sur la vassalisation de leurs gouvernants futurs.
Le scénario le plus favorable est le scénario irakien : intervenir et instaurer sa démocratie en Libye déstabilisant du même coup les résultats importants remportés par les peuples tunisiens et égyptiens : dissolution prononcés ou en cours contre les puissants appareils de la sureté de l’État et de la police politique, élections d’assemblée constituante, libertés publiques et indépendance de la presse. Le second scénario est de pousser à une longue guerre civile où la Libye sort exsangue et consentante à tous les arrangements dictés par l’Occident pour demeurer un comptoir commercial, un champ pétrolifère et une digue contre l’émigration africaine vers l’Europe.
La presse éradicatrice et quelques irréductibles de gauche continuent de voir, contre le bons sens et contre les conséquences démocratiques sur le développement régional et les changements géostratégiques, la main des États-Unis et du sionisme dans ces révolutions arabes. On comprend cette tentative de brouiller les cartes pour d’une part diaboliser la révolution libyenne et redonner crédit à la lutte antiterroriste menée par Kadhafi contre les islamistes et d’autre part placer les laïcs algériens sans représentation populaire aux commandes de la gouvernance en Algérie faisant l’économie d’une révolution populaire pouvant ramener de nouveau les islamistes au pouvoir après l’arrêt du processus électoral.
Malgré, les contradictions apparentes, intervenir, ne pas intervenir, il y a consensus sur l’essentiel entre les Occidentaux et les « Élites » arabes : pas de solution islamique.
Dans ces contradictions apparentes il y a juste une préférence tactique sur le choix d’intervention en Libye : tout de suite ou en différé ? Le peuple libyen dit non malgré quelques voix dans l’opposition libyenne qui sont pressées, naïvement ou cyniquement, d’en finir rapidement avec connaissance ou ignorance des risques de l’intervention étrangère qui sera en réalité américaine, les européens ne joueront que le rôle de comparses et de couverture diplomatique et médiatique.
C’est dans cette perspective que la Ligue arabe, au lieu d’apporter son soutien humanitaire et logistique au peuple libyen, appelle le conseil de sécurité à instaurer un embargo aérien comme si la surface de la Libye et la folie combattive de son tyran allaient autoriser cet embargo sans bataille terrestre et sans conséquences futures comme pour l’Irak. Une fois l’embargo installé on peut toujours inventer une Qaeda qui menace les intérêts de l’Occident et qui risque d’envahir la rive latine de la Méditerranée. Le scénario de l’AQMI sera réactualisé. Le scénario de guerres tribales ou d’insurrection des tribus Touareg en Libye, en Algérie et au Mali pour faire un nouveau « Kurdistan ».
On peut en toute légitimité avoir peur quand on entend le conseil des Affaires étrangères des monarchies du Golfe demander au conseil de sécurité de faire tout son possible pour prendre toutes les mesures jugées nécessaires pour protéger la population civile libyenne. On est en droit de se poser des questions sur l’arabité, l’islamité, l’humanité qui animent ces monarchies qui tyrannisent leurs peuples. On peut se poser des questions sur ces monarchies, création de l’impérialisme, qui n’ont ni pudeur ni indépendance en devenant des bases américaines contre les peuples arabes et musulmans et qui peuvent entrevoir, pour être épargnées des révolutions en projet dans la tête de leurs peuples, de donner la couverture financière, diplomatique, politique et religieuse à une occupation de la Libye. Le machiavélisme du grand Satan qui supervise ces monarques ne doit pas être pris à la légère ni son projet de fragmentation du monde arabe et musulman.
On peut être plus inquiet sur ce projet qui se profile à l’horizon quand on sait que Bernard-Henri Lévy, de « retour » de Benghazi témoigne que les insurgés « ne sont pas des islamistes » - « ils sont "menacés de mort par un dingue » – « Il n'est "pas envisageable de laisser les gens vivre face à la menace permanente des avions de Kadhafi et de ses mercenaires » - « le gouvernement provisoire de la Libye libre demande aux Occidentaux de neutraliser les engins de mort de Mouammar Kadhafi qui bombardent les villes libyennes aux mains des rebelles. »
Le Prophète (saws) nous a demandé de ne pas croire à l’augure en disant :
« les astrologues mentent même s’il leur arrive de dire parfois des vérités »
« Les prédictions des devins sont un mélange de quelques vérités et de centaines de mensonges »
Le Coran nous a appris à calculer et à élaborer des raisonnements et des prévisions par déduction, logiques, analyse logique et historique, observation directe des phénomènes :
{Il A Fait la nuit une quiétude, et le soleil et la lune un moyen de calcul. Cela est la détermination de l’Invincible, de L’Omniscient. Et c’est Lui qui A Fait pour vous les étoiles pour que vous vous orientiez dans les ténèbres de la terre et de la mer. Nous Avons Précisé les Signes pour des gens qui savent.} Al An’âme 97
Les signes dont nous disposons aujourd’hui sont évidents, ils ne nécessitent pas de grandes connaissances en stratégie :
La communauté internationale doit reconnaitre le gouvernement libyen de transition qualifié pour gérer et administrer les fonds gelés et les revenus du pétrole. Il appartient à ce gouvernement et à son commandement militaire de constituer la logistique militaire en achetant librement les armes modernes pour faire face aux engins de mort aériens ou terrestres. Pour cela l’Occident ne doit pas s’opposer à l’acheminement des armes qui doit relever de la seule autorité des libyens : achat, transport, stockage, distribution et entrainement. Les libyens avec des armes et des munitions classiques de la seconde guerre mondiale ont tenu en échec les commandos de Néron et de ses fils pyromanes.
La jeunesse libyenne a montré au monde et au tyran sa bravoure et son enthousiasme ainsi que son appartenance à Omar al Mokhtar et à toutes les générations d’héros national que les villes, villages et douars libyens ont produit contre le colonialisme italien. Il leur appartient dans ces moments où le Fou de Tripoli montre sa détermination meurtrière à ne pas le combattre par l’improvisation, l’enthousiasme et les tactiques d’une armée traditionnelle mais de prendre le temps de livrer une guérilla avec ses coups de main, ses embuscades, ses sabotages tant dans les camps des milices et des mercenaires que dans leur déplacement et leur logistique.
{Certes, Allah Aime ceux qui combattent pour Sa Cause, en rang, comme s’ils étaient un édifice bien consolidé.} As Saf 4
Le maréchal Rommel commandant en chef de l’AfrikaCorp, surnommé le renard du désert, et qui a combattu les britanniques principalement à Tobrouk a laissé l’expérience d’un guerrier connaissant le combat du désert : « Rapidité de jugement, capacité de créer des situations nouvelles et des surprises, plus vite que l'ennemi ne peut réagir. Absence de dispositions arrêtées à l'avance, telles sont les bases de la tactique dans le désert. Le mérite et la valeur du soldat s'y mesurent par sa résistance physique et son intelligence, sa mobilité et son sang-froid, sa ténacité, son audace, son stoïcisme. Chez un officier, il faut les mêmes qualités à un degré supérieur, et il doit aussi posséder une inflexibilité exceptionnelle, ainsi que communier avec ses hommes, juger instinctivement du terrain de l'ennemi, réagir et penser avec rapidité… Une arme à longue portée est décisive dans la guerre du désert… Le ravitaillement est un facteur décisif dans la victoire. »
Rommell a rendu un grand hommage aux soldats italiens qui ont combattu à ses côtés contre l'empire britannique.
L'histoire a rendu un plus grand hommage en faisant des libyens les tombeurs des soldats italiens sur le désert libyen dont il avait la maitrise topographique, ethnologique et militaire. Les Libyens ont récupéré ce que les italiens ont pris aux Ottomans par lke traité de Lausanne de 1912. Après la mort de Omar Al Mokhtar les italiens qui n'ont jamais pu l'emporter sur la guerrila musulmane araba berbère et turque ont eu recours à une repression impitoyable digne d'un tribunal jugeant les crimes de guerres et les crimes contre l'humanité : razzai, déportation, exécution sommaire... Une ligne spéciale de 250 km de fils barbelés fut érigée pour empécher la venue d'armes et de renforts d'Egypte. 10 000 Libyens perdirent la vie dans des conditions infernales dans la traversée du désert vers les lieux de leur déportation. L'Italie fut obligé de recourir aux mercenaires indigènes et africians pour mater en vain la résistance. Comme en Algérie il y eut une politique de peuplement suivie par une politique de pacification et d'indigénation mais la libye résistante par la bravoure de ses fils eut son indépendance en 1951. En 1954 les libyens peu instruits et incapables de gouverner du fait des sescquelles de la colonisation autorisèrent des bases américaines faisant suite aux bases britanniques installées en 1953.
La jeunesse libyenne en 2011 a fait tomber Tobrouk, Benghazi et les principales villes du pays en quelques jours il ne lui reste que 2 ou 3 villes forteresses et enfin la citadelle de Bab Al Azizia. Cependant les derniers bastions sont les plus durs sur le plan de la topographie et sur le plan de l’instinct de survie de Néron et ses troupes prêtes a exterminer la population pour reconquérir une parcelle de grandeur et de gloire qui n’existe que dans la tête du despote. L’indiscipline et l’euphorie dans les rangs des jeunes révolutionnaires que les chaines de télévision transmettent doivent maintenant céder la place à la discipline, à la concentration et au refus de l’empressement. Le défi d'aujourdh'ui ressemble à celui d'hier. Les mêmes acteurs d'hier sont au devant de la scène ou derrières les coulisses aujourd'hui!Sur un pays immense les mercenaires ont l’avantage des blindés, de l’artillerie et de l’aviation. L’aviation ne peut occuper un terrain. Les blindés peuvent être coupés de leur base de ravitaillement. Les guérillas modernes disposent de contre mesures contre l’artillerie et les blindés. Les avions ont deux points faibles les missiles sol air et les aérodromes d’où ils décollent et qui peuvent être sabotés par des commandos.
En attendant il y aurait lieu sans doute de penser à s’inscrire dans la durée et donner l’urgence à l’action politique, diplomatique et médiatique du gouvernement de transition pour disposer des moyens militaires et de l’entrainement. L’action la plus forte que les libyens ont commencé à mener est la guerre psychologique et subversive. Disposant de moyens de communication internes ils sont en train de retourner la désinformation du régime et inspirent la défaite et la perte de confiance non seulement dans sa base mais dans le cercle des plus rapprochés de lui. Il va finir par se fissurer et voler en éclats.
Les villes non encore libérées et les militaires au sein des mercenaires vont finir par se disloquer devant l’impasse de Néron qui n’a aucune chance de remporter la victoire finale contre un peuple qui ne veut plus de lui et qui a pris les armes pour refuser de se soumettre :
{Combats donc pour la cause d’Allah, tu n’es chargé que de toi-même. Et incite les croyants, puisse Allah mettre fin à la guerre de ceux qui devinrent mécréants. Allah Est plus Fort en rigueur et plus Fort en supplice.} An Nissa 81
Donner l’occasion aux Mécréants d’intervenir c’est profaner le Sabil Allah et se mettre dans la situation de l’Irak, de l’Afghanistan et du Soudan. Soit une fragmentation soit une partition soit une confiscation de la révolution populaire. Le courage et la quête du martyr chez les libyens ont été occultés par ce tyran qui finira par partir emporté par sa folie ou par sa lacheté selon le destin qu’Allah a écrit pour lui et selon l’image qu’Il voudrait laisser de son image dans l’histoire des hommes et la mémoire d’un peuple qu’il a tyrannisé plus de 40 ans :
{Dis : « Allah Est Créateur de toute chose et Il Est l’Unique, l’Omni-Dominateur. » Il Fit descendre du ciel une eau, alors des vallées coulèrent à sa mesure, et le flux porta de l’écume agitée. Et, de ce qu’ils mettent sur le feu, aspirant à un bijou ou un ustensile, de l’écume pareille ! Ainsi, Allah Différencie le mal et le vrai. Quant à l’écume, elle est réduite à rien, et quant à ce qui est utile aux Hommes, il reste sur la terre. Ainsi Allah Fournit les paraboles. A ceux qui ont favorablement répondu à l’Appel de leur Seigneur, ce qu’il y a de meilleur.} Ar Ra’âd 16
Sur le plan prospectif il serait peut être judicieux de voir le temps "perdu" maintenant comme une économie de vie humaine et un investissement productif à moyen et long terme. Le peuple libyen doit construire une nouvelle armée à partir du néant c'est à dire construire une doctrine de guerre, un état major, des commandements d'armées et des troupes. Les jeunes Moujahiddines qui se sont formés et qui ont menés les combats pour la victoire sont les mieux placés pour former l'embryon de cette armée populaire, son commandement, sa stratégie de formation, ses accords de coopération militaire et surtout sa présence dans l'institution militaire comme garantie que la révolution ne soit ni trahie, ni déviée ni vidée de l'identité et des valeurs de ce peuple arabo berbère et musulman.
Accompagnons nos frères Libyens, Tunisiens et Egyptiens par la pensée, le jeûne, l'aumône, le soutien concret et l’invocation. La victoire est proche, plus proche que nous ne l’imaginions. Préparons nous à voir d’autres révolutions et d’autres victoires inchaallah. L’espérance est une branche de la foi. J'ai expliqué dans un article antérieur comment le phénomène libyen allait redonner un second souffles, une plus grande radicalité et une plus grande étendue aux révolutions arabes et comment les effets obtenus en Egypte et en Tunisie vont à leur tour entrainer la machine démocratique et organisationnelle en Libye. Toute l'Afrique du Nord est appelée à se reconfigurer dans ses rapports internes et ses rapports externes. Les Makhzen algériens et marocains ont décidé d'ouvrir leurs frontières respectives mais ils font bloc dans le sens contraire de l'histoire en mouvement dans le monde arabe.
Je n'interviens pas pour donner des leçons à mes frères libyens qui sont eux mêmes et leur expérience une école d'enseignement mais j'interviens pour apporter la détraction et la contradiction à leurs ennemis déclarés ou cachés par devoir de solidarité et par amour. Ce devoir et cet amour m'obligent à me poser des questions sur des faits "surprenants" et déroutants. Le premier nous l'avons déja évoqué est celui de cette articulation entre la guerrilla et l'armée traditionnelle et qui se comporte sur le terrain ni comme une armée classique ni comme une guerrilla moderne. Rien n'empêche de penser que la contre révolution s'est déja organisée par la mise sur pied d'un appareil militaire et il appartient aux jeunes révolutionnaires de prendre le contrôle et le pouvoir sur cet appareil s'ils ne veulent pas se retrouvés ejectés en fin de processus.
Le second éléments déroutant est l'apparition soudaine et simultannée du drapeau noir-rouge-vert avec le croissant et l’étoile qui était celui de la monarchie sénousite renversée par Kadhafi en 1969. Nous avons évoqué la présence des bases britaniiques et américianes en libye par la grâce du monarque Sidi Muhammad Idris al-Mahdi al-Senoussi qui fut mis sur le trône de Libye par les Anglais. La découverte du pétrole a rendu la Libye concession internationale appartenant aux anglais, américains et italiens. La question qui se pose est pourquoi la réapparution avec force de ce drapeau de la monarchie inféodé à l'impérialisme au lieu d'un nouveau drapeau qui rompt avec le régime autocratique de Kadhafi et le régime monarchique de Senoussi et leurs relations privilégiés avec l'impérialisme. Nous espérons voir la nouvelle constitution libyenne remettre à l'ordre du jour le drapeau, les emblèmes et les symboles nationaux dans l'opitique révolutionnaire et non dans l'insertion du nouvel ordre mondial. Rien n'interdit là aussi de penser à une tentative de récupération de la révoluition par les Anglais qui vont tenter de remettre sur la sellette le descendant royal vivant en Angleterre (scénario tenté sans succès en Afghanistan et en Irak) ou des accords déja passés avec certains membres du conseil national de transition ou de l'opposition vivant à l'étranger et faisant ainsi l'impasse sur les jeunes révolutionnaires. Il est vrai que cela fait mal de savoir que depuis des siècles les Musulmans paient le prix fort de leur révolte, de leur insurrection, de leur révolution et ce sont toujours les mêmes qui récoltent les fruits car les Musulmans continuent d'agir sans pensée constructive, sans planification et sans cap. L'activisme politique et militaire ou le volontarisme religieux et nationaliste ne peut conduire à bon port.
L'unité d'orientation idéologique n'est annoncée dans aucune des révolutions arabes la rendant fragile, précaire et pouvant déboucher sur n'importe quel scénario au nom de principes vagues tels que la démocratie et la liberté sans contenu idéologique et sans programme politique. Au moment de l'élaboration des nouvelles constitutions, des jeux idéologiques et de la mobilisation des moyens économiques,; diplomatiques et médiatiques les peuples et les élites musulmans sans expérience, sans vision stratégique se trouvent dans l'incompétence de faire le lien entre l'actuel et le futur à moyen et long terme faute d'analyse prospective et d'ingénierie idéologique, médiatique et politique.
Le troisième élément est l'absence de fiabilité, de crédibilité des sources. En effet nous voyons la chaine al Jazeera donner crédit à des informations non vérifiées et véhiculer des tactiques de combat alors que le combat réel sur le terrain n'est livré aux correspondants de guerre que sur des champs de bataille dont la stratégie et la tactique échappent aux journalistes. Mettre le peuple à vivre la lutte armée en directe par mles médias c'est faire supporter à la révolution ce qu'elle ne peut supporter : les aléas du combat et les exigences de victoire immédiate que le public attend alors qu'aucune analyse stratégique et qu'aucun rapport distancié ne permet d'en évaluer le temps et le cout. On est en droit de se poser la question sur cet empressement à voir la révolution emporter rapidement une victoire décisive au point de vouloir finir cette révolution à n'importe quel prix même au prix d'arrangements avec le tyran ou avec les forces armées impérialistes. On est en droit de penser à ceux qui mènent le jeu politique et médiatique et sur leurs objectifs.
Le quatrième et dernier élément déroutant est relatif à cette information sur le départ des 90 000 paramédicaux asiatiques conjugué à l'inefficacité des ONG humanitaires occidentales en Libye. Si l'inefficacité pose problème c'est qu'il y a un problème voulu d'aggravation soit de l'information humanitaire en provenance de Libye soit d'une volonté délibérée pour céder le pas à l'humanitaire militaire. Ile ne faudrait pas perdre de vue que le medecin, l'infirmier et le volontaire ne sont que la face visible des ONG et de l'humanitaire. La face capitale et invisible relève de la géostratégie et du diplomatique. Il n'y a pas d'humanisme mais des intérêts négociés ou des conditions imposées par le plus fort et le plus diligent. Sur ce terrain nous sommes loin d'avoir le génie humanitaire ni l'organisation.
Annoncer 90 000 départs de paramédicaux asiatiques c'est annoncer une catastrophe sanitaire sans précédent dans l'histoire moderne des peuples. Le chiffre de 90 000 pose problème de logique en terme de santé publique. Si on admet ce chiffre alors la Libye dispose d'un ration de 15 infirmiers pour 1000 habitants ce qui est enorme vu le niveau de développement du pays, sa topographie et son infrastructure. La France ne dispose que de 7 infirmiers pour 1000 habitants dans le meilleur des cas. Si nous acceptons comme vrai ces ratios nous sommes obligés de faire une transposition de chiffres sachant qu'en france il y a 3 medecins par mille habitants. Ce qui doit donner pour la Libye 6 medecins par mille habitants. Ce qui est enorme puisque l'OMS parle d'une moyenne raisonnable de 1 medecin par 1000 habitant. L'Algérie avec son fort taux de développement économique n'avait atteint que 1 medecin pour 2000 habitants sauf pour Oran avec 1 medecin pour 1000 habitants. Il y a un problème grave. Soit l'information est non crédible et à ce moment pourquoi l'alarmisme sur cette catastrophe sanitaire annoncée. Sinon il y a un excellent ratio medecin et paramédicaux et alors pourquoi l'opposition libyenne prétend que le libyen doit se déplacer en Egypte ou en Tunisie pour se soigner. Sinon il n'y a que des paramédicaux dont certains font office de medecins et ceci est une entorse grave aux règlements de l'OMS et la question dans ce cas est pourquoi le silence sur cette catastrophe sanitaire depuis longtemps déja.
Il est du devoir musulman et citoyen de la jeunesse libyenne d'être représentée dans les instances en emergence. LL'ancienne garde qui a servi Kadhafi, en rejoignant la révolution, doit apporter son expertise, son conseil mais ne pas se substituer aux révolutionnaires eux mêmes. Pour une crédibilité dans la négociation avec le monde extérieur le président de ce conseil de transition peut être un ancien sans qu'il n'ait le pouvoir de décision qui doit demeurer entre les mains des révolutionnaires. Les Talibans, la guerre civile en Afghanistan et la guerre menée par la coalition internationale contre eux ont commencé lorsque le principal victorieux de la guerre contre l'armée rouge, Hekmetyar Qalbeddine, a été occulté, par l'Occident et les monarchies du Golfe, au profit de Messaoud désigné comme le lion ou le renard des montagnes afghanes provoquant ainsi la scission et la lutte fratricides.
Le sang de la jeunesse musulmane a trop coulé car le temps a été gaspillé dans des actions sans planification ni organisation. La foi et le courage n'ont de signification que si le croyant est "Fatane Kayiss", éveillé et perspicace.
http://liberation-opprimes.net/index.php?option=com_content&view=article&id=864:omar-mazri-le-second-souffle-des-revolutions-arabes-par-leffet-libyen
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