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Excellente analyse sur la manipulation des criminels de guerre de la republique raciste sioniste franc maconnique du CRIFISTAN a Paris

La France islamophobe à l’intérieur, peut-elle être « islamophile » à l’extérieur ?

publié le jeudi 21 avril 2011


Alain Juppé prend-il les musulmans pour des cons ? La question mérite d’être posée après sa récente sortie médiatique arguant que la France est prête à travailler avec les islamistes dans le monde arabe ! Après les déclarations sulfureuses de son collègue de l’intérieur, Claude Guéant, sur le nombre des musulmans en France, la déclaration de Juppé mérite que l’on s’y attarde. Pour essayer de comprendre. En effet, à l’heure du national-sarkozysme triomphant, pareille déclaration, qui aurait été la bienvenue dans un autre contexte, a de quoi laisser perplexe.


Il ne s’agit pas de faire un quelconque procès d’intention à Alain Juppé. Ce dernier fait partie des rares personnalités de la droite française dont on ne peut ignorer ni l’intelligence politique ni l’esprit de mesure même si dans le dossier sensible des relations franco-arabes, sa marge de manœuvres ne peut qu’être limitée par le poids des lobbies qui squattent les institutions de la République.

La récente « ouverture » diplomatique aux islamistes dans le monde arabe, si elle apparaît anachronique au regard des campagnes islamophobes dont la droite française semble avoir commencé à en faire son cheval de bataille favori pour les prochaines échéances électorales, correspond bien à des tendances internationales lourdes autrement plus sérieuses.

Redorer le blason terni de la République 

La sortie médiatique de Juppé pourrait faire partie d’une opération de marketing politique et diplomatique visant à redorer le blason terni d’une République française qui ne cesse d’essuyer depuis quelques semaines les critiques des médias alliés tant en Amérique qu’en Europe qui n’hésitent plus à assimiler le républicanisme et le laïcisme français aux campagnes nationalistes de l’extrême-droite. En témoigne le dernier article consacré par le célèbre quotidien américain the New York Times dénonçant la campagne islamophobe du gouvernement français.

Dans cette opération de communication, Claude Guéant a même cherché à faire passer le soutien français au « Musulman » Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire comme une « preuve d’ouverture » ! Ce faisant, en croyant se débarrasser de l’image raciste qui lui colle à la peau, le gouvernement français montre le peu de considération qu’il a pour la communauté musulmane de France. Cette dernière ne serait capable de prendre une position politique que sur base d’appartenance religieuse. Si elle soutient le peuple palestinien, ce n’est parce qu’il subit une occupation et une oppression coloniale mais c’est uniquement parce qu’il est « musulman » !

Il ne s’agit pas de nier les interférences géopolitiques de ce qui se passe au Moyen Orient avec le climat d’incompréhension et de méfiance qui existe en France à l’endroit des Musulmans et que certaines forces politiques cherchent à transformer en climat de tension intercommunautaire dans le cadre d’une stratégie politicienne et électoraliste à défaut de proposer aux Français un programme sérieux de sortie de crise économique et sociale. Il est normal que la communauté musulmane soit sensible aux injustices et aux souffrances des peuples du Moyen Orient qui paient très cher le prix de la guerre économique que livre l’Empire américain et ses alliés européens contre la montée en puissance de la Chine rivale qui risque de compromettre le monde unipolaire actuel.

Mais ce n’est pas en se déclarant « ouvert » aux islamistes dans le monde arabe et en soutenant un « Musulman » comme Ouattara que le gouvernement français va faire oublier aux musulmans de France la politique de discrimination et de stigmatisation qu’il leur fait subir au quotidien. En effet, le soutien français à Ouattara, loin d’exprimer une quelconque sympathie pour l’islam, ne fait que refléter la politique néocoloniale française dans le droit fil du discours méprisant de Sarkozy à Dakar. Ouattara est avant tout connu pour ses relations familiales avec des représentants de la bourgeoisie compradore ivoirienne complice des multinationales dans le pillage du cacao et pour sa servilité attestée à l’égard du FMI, principal instigateur du programme d’ajustement structurel qui a contribué à étrangler l’économie et la société ivoiriennes !

Prendre le train américain en marche

Mais la dernière sortie médiatique de Juppé pourrait également se comprendre dans le nouveau contexte géostratégique qui voit l’Empire américain s’adapter au vent du changement qui souffle sur le monde arabe s’il ne l’a pas un peu provoqué. En Tunisie, en Egypte, en Libye, en Syrie, en Jordanie, au Yémen, s’il y a un point commun aux tendances lourdes qui travaillent la société, mise à part la révolte populaire contre l’autoritarisme et la corruption, c’est bien le rôle incontournable des islamistes dans la nouvelle reconfiguration politique régionale.

Si l’argent n’a pas d’odeur, l’Empire ne connaît pas d’autre couleur que celle de ses intérêts économiques et stratégiques. Si la stabilité d’une région aussi vitale que le Moyen Orient passe par un arrangement avec les islamistes qu’à cela ne tienne ! Ce n’est pas un hasard que Barak Obama a été élu aux Etats-Unis. A chaque étape, ses tâches et ses hommes. L’heure n’est plus au « choc des civilisations » appliqué scolairement par l’Administration Bush. L’heure est au nouveau « containment » stratégique et idéologique comme l’a si bien illustré le discours d’Obama au Caire dans lequel il a appelé le monde arabe et musulman au dialogue et à la lutte commune « contre le terrorisme » et « pour la démocratie et la prospérité économique ».

Grâce aux pétrodollars de l’émirat vassal du Qatar, le Conseil mondial des Oulémas musulmans, dirigé par le vénérable Cheikh Youssef Al Qaradhaoui, peut distinguer solennellement entre le « bon musulman » et le « mauvais musulman ». Le réactionnaire cheikh Al Khalifa de l’émirat vassal du Bahreïn fait partie des « bons musulmans » alliés du monde libre et le fou Kadhafi fait partie des « mauvais musulmans » ! Le premier peut réprimer son peuple dans une impunité internationale totale puisque c’est pour la bonne cause. Le second se voit accusé de tous les péchés d’Israël dans la mesure où les Occidentaux ont cru trouver dans les « insurgés » de Benghazi » des alliés musulmans autrement plus fréquentables depuis que le « nouveau philosophe » Bernard-Henri Lévy les a rencontrés et adoubés !

Que ce soit dans le cadre d’une république libyenne « libre » ou d’un nouvel émirat vassal dans les limites de l’ancienne Cyrénaïque, les islamistes libyens risquent d’être incontournables aux côtés des agents de la CIA et du MI5 et MI6. Si la France veut avoir une part du futur gâteau libyen, il faut bien qu’elle s’adapte au nouveau contexte stratégique et idéologique. L’adaptation est d’autant plus urgente que la tendance ne semble pas s’arrêter aux frontières de la Libye. Les nouvelles qui parviennent d’Egypte vont dans le même sens. Les Frères musulmans font déjà partie de la nouvelle équation politique égyptienne et les futures échéances électorales ne feront que confirmer la donne.

Il faut se rappeler que la France n’est pas à son coup d’essai avec sa « politique islamique ». Lors de la crise algérienne durant la décennie sanglante des années 90, la France s’est distinguée par un double jeu diplomatique très subtile. Une partie de la classe politique et de l’intelligentsia française ( le clan Pasqua avec la DST et les intellectuels islamophobes comme BHL et Glucksman) a soutenu les éradicateurs algériens dans leur guerre contre les islamistes pendant qu’une autre partie a soutenu de fait les réseaux de l’ex-FIS (les socialistes et leurs amis anti-militaires) . Ce faisant, comme tout investisseur prudent, la France a parié sur deux chevaux pour être sûre de sortir gagnante à tous les coups.

Faux calculs diplomatiques

Reste à savoir si cette « ouverture » diplomatique française à l’égard des islamistes suffira à donner à ce pays la place qu’il convoite dans le nouvel échiquier moyen oriental. Rien n’est moins sûr. D’abord, sur cette question, Américains et Britanniques garderont une longueur d’avance sur la France pour des raisons historiques évidentes mais aussi grâce à leur culture politique plus ouverte que la culture républicaine française.
Ensuite, les islamistes arabes en général suivent de près ce qui se passe en France, et particulièrement les campagnes islamophobes visant les musulmans, et rien ne dit qu’ils n’en tireront pas les enseignements politiques à l’heure des choix diplomatiques décisifs. Mais outre le sabotage dont pourrait pâtir cette « ouverture » diplomatique de la part du lobby pro-israélien fort actif à Paris, il y a une question fondamentale que l’opération marketing du Quai d’Orsay ne saurait prendre en charge correctement quelles que soient les bonnes intentions des lobbies « islamophiles » qui cherchent à limiter les dégâts d’une politique (anti) arabe ravageuse. L’Islam comme religion, civilisation et culture est trop grand pour être contenu dans des stratégies hégémoniques et policières redondantes.

Pas plus qu’il n’y a un Occident abstrait, il ne saurait y avoir un Islam abstrait des conditions de vie des centaines de millions de musulmans qui vivent aujourd’hui à l’échelle planétaire l’exploitation, l’oppression et l’humiliation. Les puissances occidentales otages d’une civilisation capitaliste indifférente au sort de la terre et de l’homme malgré tous les discours « écologiques » et « humanistes » ne sauraient contenir à long terme le désir de justice et de dignité que les musulmans cherchent à atteindre à travers leur religion et leur culture même si dans cette recherche symbolique légitime des errements idéologiques sont à déplorer et demandent à être corrigés pour rencontrer dans la paix et la réconciliation la figure de l’Autre.

Tout ce qui brille n’est pas or. Loin des simplismes des « orientalistes » de pacotille, les islamistes dans le monde arabe constituent une mouvance idéologique et politique plurielle. Un pluralisme qui renvoie à une nature de classes et à une insertion dans la division internationale du travail fort complexes. S’ils se revendiquent tous de l’islam, ils sont loin de partager les mêmes analyses politiques et stratégiques ni les mêmes programmes. Si certains semblent bien s’accommoder d’arrangements douteux avec des puissances occidentales voraces pourvu qu’elles les aident à prendre le pouvoir, d’autres, et ils sont plus nombreux, ne sont pas dupes du nouveau cours « islamophile » de Washington, Londres et Paris…

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