Voici
quelques versets coraniques sur le principe de l’alliance et du désaveu
(Al Walà wal Baraà) envers les mécréants agresseurs et transgresseurs :
{Chaque fois qu’ils concluent un pacte, un groupe parmi eux le rejettera-t-il ?} Al Baqara 100
{O vous qui êtes devenus
croyants, ne prenez point les Juifs et les Nazaréens comme protecteurs.
Ils sont protecteurs les uns des autres. Quiconque d’entre vous les
prendrait comme protecteur, il sera des leurs. Certes, Allah ne Guide
point les gens injustes. Ainsi, tu vois ceux qui ont une malveillance
dans leurs cœurs s’empresser vers eux, disant : «Nous craignons qu’un
malheur ne nous frappe ».} Al Maidah 51
{O vous qui êtes devenus
croyants, ne prenez point comme protecteurs ceux qui tournèrent votre
religion en dérision et en moquerie, d’entre ceux à qui le Livre fut
Révélé avant vous, ni les mécréants. Et craignez Allah, si vous êtes
croyants.} Al Maidah 57
{O vous qui êtes devenus
croyants, ne prenez pas des confidents en dehors de vous : ils ne
cessent de vous nuire. Ils souhaitent ce qui vous accable. La haine
s’est réellement manifestée de leurs bouches, mais ce que leurs cœurs
cachent est plus grand. Nous vous Avons Démontré les Signes, si jamais
vous raisonnez. Voilà que ceux-là, vous les aimez et ils ne vous aiment
pas […] et vous croyez en tout le Livre, mais s’ils vous rencontrent,
ils disent : «Nous sommes devenus croyants», et lorsqu’ils se retirent,
ils se mordent les doigts de rage contre vous. Dis : « Crevez de votre
rage ». Certes, Allah Est Omniscient de l’essence des pensées. Si un
bien vous effleure, cela leur nuit, et si un malheur vous frappe, ils
s’en réjouissent. Mais si vous persévérez et êtes pieux, leurs manœuvres
ne vous nuiront point. Certes, Allah Domine ce qu’ils font.} Al ‘Imrane 118
{O vous qui êtes devenus
croyants, ne prenez pas Mon ennemi et votre ennemi comme protecteurs,
quand vous sortez lutter pour Ma Cause et que vous recherchez Mon
Agrément, en leur faisant preuve d’affection, alors qu’ils ont mécru en
ce qui vous a été Révélé de Vrai : ils expulsent le Messager, et
vous-mêmes, pour avoir été croyants en Allah votre Seigneur. Vous leur
faites preuve d’affection secrètement, et Je Suis Plus-Scient de ce que
vous avez caché et ce que vous avez manifesté. Et quiconque le fait,
d’entre vous, aura perdu la rectitude de la Voie. S’ils vous saisissent,
ils seront des ennemis pour vous : ils tendraient sur vous leurs mains
et leurs langues, avec le mal, et souhaiteraient que vous mécroyiez.} Al Mumtahana 1
Ces versets ont été bafoués en Libye par
naïveté des uns, incompétence de certains et trahison d’autres rendant
la loi divine s’accomplir d’une manière irréfutable :
وَضَرَبَ اللَّهُ مَثَلًا
قَرْيَةً كَانَتْ آمِنَةً مُطْمَئِنَّةً يَأْتِيهَا رِزْقُهَا رَغَدًا مِنْ
كُلِّ مَكَانٍ فَكَفَرَتْ بِأَنْعُمِ اللَّهِ فَأَذَاقَهَا اللَّهُ
لِبَاسَ الْجُوعِ وَالْخَوْفِ بِمَا كَانُوا يَصْنَعُونَ
{Et Allah Fournit une parabole :
une cité qui était sécurisée, confiante, qui recevait sa subsistance en
abondance, de toute part, puis elle se montra ingrate envers les
Bienfaits d’Allah, Allah alors lui Fit subir les affres de la faim et de
la peur en raison de ce qu’ils œuvraient.} An Nahl 116
Voici donc un article édifiant qui met
en lumière ce drame que les Arabes et les Musulmans trainent comme une
malédiction : l’alliance aux transgresseurs au lieu du désaveu. Tant que
les Musulmans, gouvernants et opposants ne sont pas dans la compétence
de produire une élite qui réfléchit en autonomie, qui produit une pensée
interne et qui agit pour l’agenda le plus favorable au peuple et le
plus transparent, le monde musulman restera prisonnier du Wahn et verra
les efforts d’une génération détruits et bafoués par quelques illuminés
agissant en contradiction avec les lois d’Allah :
Les chefs du CNT avaient préparé la conquête de l’OTAN depuis 2007
Une violente révolte éclatait le 15
février dernier (1). Six jours après, le ministre libyen de la justice,
Moustafa Abdel-Jalil, démissionnait pour constituer un gouvernement
provisoire. Le 27 février, le Conseil National de Transition était mis
en place et le 5 mars cette instance se déclarait « l'unique
représentant de toute la Libye », sous la direction de Moustafa
Abdel-Jalil. Le 10 mars la France reconnaissait le CNT comme le
gouvernement légitime de la Libye et ce même jour la Grande-Bretagne lui
offrait un bureau diplomatique en territoire britannique. Neuf jours
plus tard, le Conseil créait une nouvelle Banque Centrale Libyenne et
une compagnie nationale pétrolière libyenne (2). En moins d'un mois
depuis le début de l'insurrection Abdel-Jalil se positionnait en chef
non seulement des rebelles mais aussi du nouveau gouvernement en
attente, contrôlant les ressources libyennes et la politique monétaire
avec la bénédiction de l'occident. Le 17 mars, l'OTAN entamait son
massacre massif des soldats libyens afin d'installer son régime.
Il est clair que des puissances
impériales aussi chevronnées que la Grande-Bretagne, la France et les
Etats-Unis n'allaient pas s'engager dans les considérables dépenses
d'une campagne aérienne de longue durée afin de porter quelqu'un au
pouvoir dans un Etat aussi stratégiquement important et aussi riche en
pétrole sans posséder un atout sûr et avéré. Alors, qui est exactement
Abdel-Jalil ?
Abdel-Jalil occupe son poste dans le
gouvernement libyen depuis janvier 2007 lorsqu'il fut nommé secrétaire
du Comité général du peuple à la Justice (l'équivalent de ministre de la
justice). Depuis, il n'a cessé de paver la voie à la conquête militaire
et économique de la Libye par l'OTAN.
Premièrement, en tant que chef du
pouvoir judiciaire, il a supervisé la libération de prison des centaines
de combattants anti-Kadhafi qui allaient constituer le cœur de
l'insurrection. Saif al-Islam (fils de Mouammar) dirigeait le programme
de libération des prisonniers – geste qu'il regrettera publiquement pour
son extrême naïveté – mais il rencontra une forte opposition de la part
de puissants éléments de son gouvernement. Il importait donc d'avoir un
ministre de la justice sympathique pour permettre aux libérations de se
poursuivre en douceur. Des centaines de membres du Groupe islamique
combattant en Libye (GICL) – y compris son fondateur Abdulhakim Belhadj,
à présent chef militaire de Tripoli – furent libérés en 2009 et 2010
(3) et continuèrent à former les seules unités entraînées et
expérimentées de la rébellion. En janvier 2010, Abdel-Jalil menaça de
démissionner si le programme de libération de prisonniers n'était pas
accéléré (4). Le deuxième jour de l'insurrection, la dernier contingent
des 110 membres du GICL était libéré. Sa tâche accomplie, Abdel-Jalil
quitta peu après son poste de ministre de la justice pour établir le
CNT.
Deuxièmement, Abdel-Jalil sut se servir
de sa position pour aider à préparer le canevas légal en vue du
transfert institutionnel des ressources libyennes, qui fut réalisé
tellement vite après la création du CNT. Bien que son rôle officiel fût
celui de chef du judiciaire, une large part du dialogue entre
Abdel-Jalil et les autorités états-uniennes, archivé dans des dépêches
diplomatiques fuitées, était consacrée à la privatisation de l'économie.
Elles témoignent de l'enthousiasme d'Abdel-Jalil pour « l'engagement
du secteur privé » et révèlent sa conviction que cela nécessite un
changement de régime, ou, selon l'euphémisme des dépêches, une « aide
internationale » permettant son parachèvement. Les dépêches rapportent
également le commentaire inquiétant de Jalil à propos d'un «
environnement commercial légal solide » et d'une amélioration des
relations entre Libye et USA, « qu'il fallait moins de paroles et plus
d'action » (5).
Troisièmement, Abdel-Jalil réussit à
arranger « en toute discrétion » des rencontres secrètes entre les
Libyens pro-privatisation du « Programme de développement de la
législation commerciale » et les autorités US, tant aux Etats-Unis qu'en
Libye. Les dépêches US fuitées louent sa « bonne volonté permettant à
son équipe de communiquer avec les emboffs (officiels de l'ambassade) en
dehors des canaux officiels » et notent que « son organisation semble
suivre une piste parallèle assurant l'approbation des visas tout en
contournant le protocole et le MFA (ministère des affaires étrangères) »
(6).
Peu après la nomination d'Abdel-Jalil en
2007, l'autre joueur majeur du CNT actuel – le président Mahmoud Jibril
– fut également nommé au gouvernement libyen. Il devint le patron du
Conseil national de planification et ensuite le chef du Conseil national
de développement économique où, selon les dépêches US, lui aussi aida à
« paver le chemin » pour la privatisation de l'économie libyenne et «
accueillit les compagnies américaines ». Les autorités US se montraient
positivement en extase devant Jibril après leur rencontre de mai 2009,
concluant que « Jibril, docteur en sciences politiques de l'Université
de Pittsburgh, et y ayant enseigné la planification stratégique, est un
interlocuteur sérieux qui 'saisit' le point de vue états-unien ». En
outre, à la lumière de la série de défections d'ambassadeurs qui
suivirent la rébellion de Benghazi, le fait que Jibril avait aidé à
faciliter six programmes d'entraînement américains pour les diplomates
est très révélateur (7).
2007 fut également une année cruciale
pour l'autre gros joueur du CNT actuel, le chef du conseil militaire de
Tripoli Abdelhakim Belhadj. C'est lui qui fonda le Groupe islamique
combattant, affilié à Al-Qaïda et qui lança une insurrection armée
contre l'Etat libyen en 1995, pendant deux ans. Sa libération de prison
en mars 2010 parmi des centaines d'autres combattants du GICL, fut le
point culminant d'un processus qui commença par une lettre ouverte
publiée en novembre 2007 par Norman Benotman – l'un des nombreux
combattants du groupe qui avaient reçu asile au Royaume-Uni après
l'échec de l'insurrection. Sa lettre renonçait à la violence et selon le
London Times « demandait à Al-Qaïda de renoncer à toutes ses opérations
dans le monde islamique et en Occident, ajoutant que l'Occidental moyen
n'était pas à blâmer et ne devrait pas être attaqué ». La lettre
entraîna un processus de dialogue entre le GICL et le gouvernement
libyen, suivi deux ans plus tard par les excuses du GICL pour sa
violence anti-gouvernementale et par une déclaration selon laquelle «
réduire le jihad à un combat avec le glaive est une erreur et une
lacune » (8). Quelqu'un leur avait manifestement signalé que des drones
et des bombardiers B-52 seraient bien plus efficaces.
2007 fut donc l'année qui lança les
trois hommes sur la voie de leur rôle actuel de dirigeants de proximité
pour l'OTAN en Libye. La lettre de Benotman rendit politiquement
possible une aide de l'OTAN à un affidé violent d'Al-Qaïda et aida à
persuader Saif al-Islam de relâcher ceux-là même qui deviendraient les
forces de base qui renverseraient son gouvernement. La nomination
d'Abdel-Jalil comme ministre de la justice faciliterait la libération
des combattants et préparerait le canevas légal pour la prise de pouvoir
par les entreprises occidentales. La nomination de Jibril comme
Ministre de la Planification préparait, à un micro-niveau, le détail des
modalités de cette prise de pouvoir, et elle entretenait les relations
avec les compagnies occidentales qui seraient invitées à y participer.
Alors pourquoi tout cela se produisit-il ? Qui tirait les ficelles ?
Dans le cas de la lettre de Benotman, ce
serait tout simplement le MI6 qui l'aurait contacté à Londres, où il
vivait, et l'aurait mis en contact avec une bonne firme de RP pour
l'aider à forger la lettre qui permettrait politiquement à l'OTAN de
s'ériger en force aérienne du GICL.
Quant à ces deux nominations au
gouvernement, Saif al-Islam Kadhafi en est le responsable ultime, mais
il est clair qu'il ne visait pas le résultat qui s'ensuivit. Il mettait
en œuvre des réformes politiques et économiques motivées par une
conviction sincère et un désir naïf d'améliorer les relations entre son
gouvernement et l'Occident ; il ne se rendait pas compte qu'il posait
involontairement les jalons de la destruction politique et économique de
son pays. La question est donc : agissait-il sur les conseils de
quelqu'un d'autre ?
Si oui, le candidat le plus plausible est Mark Allen.
Mark Allen était l'agent MI6 qui avait
facilité le rapprochement avec l'Occident en 2003. Saif-al-Islam menait
les négociations pour la Libye, de sorte qu'en 2007 les deux hommes se
connaissaient déjà assez bien. Mais par la suite Mark Allen ne fut plus
officiellement employé par le MI6. En 2004 il avait été pratiquement
pisté par le bureau du Cabinet britannique, contournant les procédures
de sécurité habituelles, en vue de travailler pour BP et le gouvernement
libyen (9) ; et en 2007, il réussit à conclure un contrat géant de 15
milliards de £ entre BP et le gouvernement libyen. Les nominations
d'Abdel-Jalil et de Mahmoud Jibril pourraient-elles avoir fait partie de
cet accord ? Avec le recul et vu leurs rôles ultérieurs, il semble
hautement probable que le MI6 ait utilisé tout levier possible pour
manœuvrer des complices consentants pour qu'ils occupent des postes au
sein du gouvernement libyen.
Selon le Daily Mail (10), Allen s'est
aussi activement impliqué dans les pressions exercées sur le
gouvernement britannique pour qu'il soutienne le programme de libération
de prisonniers. Bien sûr, le ton de cet article, conforme au tapage
médiatique autour de la complicité du MI6 dans les tortures infligées à
Belhadj, cadre complètement avec le récit d'ensemble selon lequel
Kadhafi et l'Occident auraient eu une grande relation, jusqu'à ce que la
rébellion démarre et force l'OTAN à mener une intervention humanitaire.
Tout cela vise à obnubiler le fait réel que la Libye sous la conduite
de Kadhafi était un obstacle à la domination occidentale et à la
subordination de l'Afrique, et que le MI6 a comploté son éviction dès
son arrivée au pouvoir.
Notes :
(1) Al-Jazeera
(2) Bloomberg.com
Source : The Rebel Griot, 12 septembre 2011
Traduction : Anne Meert pour Investig'Action
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هُوَ الَّذِي أَخْرَجَ الَّذِينَ كَفَرُوا مِنْ أَهْلِ الْكِتَابِ
مِنْ دِيَارِهِمْ لِأَوَّلِ الْحَشْرِ مَا ظَنَنْتُمْ أَنْ يَخْرُجُوا
وَظَنُّوا أَنَّهُمْ مَانِعَتُهُمْ حُصُونُهُمْ مِنَ اللَّهِ فَأَتَاهُمُ
اللَّهُ مِنْ حَيْثُ لَمْ يَحْتَسِبُوا وَقَذَفَ فِي قُلُوبِهِمُ
الرُّعْبَ يُخْرِبُونَ بُيُوتَهُمْ بِأَيْدِيهِمْ وَأَيْدِي
الْمُؤْمِنِينَ
وَلَوْلَا أَنْ كَتَبَ اللَّهُ عَلَيْهِمُ الْجَلَاءَ لَعَذَّبَهُمْ فِي الدُّنْيَا وَلَهُمْ فِي الْآخِرَةِ عَذَابُ النَّارِ
ذَٰلِكَ بِأَنَّهُمْ شَاقُّوا اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَمَنْ يُشَاقِّ اللَّهَ فَإِنَّ اللَّهَ شَدِيدُ الْعِقَابِ
مَا قَطَعْتُمْ مِنْ لِينَةٍ أَوْ تَرَكْتُمُوهَا قَائِمَةً عَلَىٰ أُصُولِهَا فَبِإِذْنِ اللَّهِ وَلِيُخْزِيَ الْفَاسِقِينَ
Cela en raison de ce qu’ils s’opposèrent à Allah et à Son Messager; et quiconque s’oppose à Allah, Allah alors Punit sévèrement.
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