شبكة الإستخبارات الإسلامية

Un des trois scénarios pour la Libye dans les mois ou semaines à venir


Par Omar Mazri,

 http://liberation-opprimes.net/

Le journaliste libanais Nidal Hamadé, citant des sources françaises rapporte une conversation qui a eu lieu entre le président français Nicolas Sarkozy et le Président du Conseil de transition de la Libye Mustafa Abdul Jalil,  et ce à l'occasion de la visite de ce dernier en France.  Sarkozy  a affirmé à son hôte, qui se plaignait de l’Algérie : « patientez et vous verrez ce qui va se passer en  Algérie dans un an et  l'Iran dans trois ans..  il semble que la campagne ciblant seule Syrie risque fort de s'élargir pour inclure l'Iran et .. l’Algérie : la première à cause de son programme nucléaire et sa position sur la présence américaine en Irak sans oublier son  soutien aux mouvements de résistance dans les mondes arabe et islamique ; et la deuxième  pour sa position envers la Libye en y provoquant de l'instabilité pour renverser l’actuel  régime et assurer le retour de la France dans un pays riche en pétrole, en gaz et en uranium »

Un an c'est trop près et c'est loin en même temps! Sarko, pris d'ivresse, ignore la loi divine :
{Certes, ceux qui sont devenus  renégats dépensent leurs biens pour rebuter de la Cause d’Allah. Ils les dépenseront, puis ce sera pour eux une angoisse, puis ils seront vaincus.}


Il oublie aussi les exigences de la logique  politico militaire :  le CNT libyen va exploser ou imploser et jeter aux oubliettes occidentales les pseudos démocrates et islamistes libyens  alors que l’OTAN sera forcée de réduire l’intensité, la configuration, la fréquence et l’étendue de ses frappes aériennes rendant le dénouement tactique au sol des plus improbables sur une victoire de l’Occident belliqueux et raciste. Il y en jeu trois  scénarios probables quii reposent sur trois hypothèses crédibles :

La première : Les Djihadistes islamistes et le noyau dur d’Al Qaeda ont réitéré l’exploit d’ouvrir l’étau sur la Somalie,  l’Irak et l’Afghanistan et de choisir un nouveau terrain de confrontation : la Libye. Nous ne serions pas face à « des fous de Dieu » ou à des « mercenaires » mais à des stratèges, qui bafouent certes les règles fondamentales de l’Islam, au nom du principe « nécessité fait loi ». C’est ingénieux pour un petit nombre sous équipé d’ouvrir plusieurs front de luttes et plusieurs configurations de combat pour harceler leur adversaire, lui porter des coups comme des piques de matadors et le faire saigner militairement, économiquement et psychologiquement jusqu’à le rendre exsangue.

C’était semble-t-il l’idée originale de Ben Laden et elle semble fonctionner à merveille devant la médiocrité de Bernard Henry Levy qui n’est pas stratège militaire, la cupidité des décideurs français et l’ambition de Sarkozy d’exporter la crise française à l’extérieur pour gagner les prochaines élections. Ce scénario va contraindre les forces occidentales à livrer bataille en Libye et s’exposer davantage en Afghanistan et en Irak. Cela explique sans doute l’empressement contre nature de l’Iran, du Hezbollah et du HAMAS à reconnaitre le CNT car leur analyse géostratégique leur a fait prendre conscience que l’enlisement de l’OTAN en Libye est la garantie supplémentaire de sauver la résistance et l’axe de la fermeté contre l’hégémonie impériale.

Ce scénario n’est pas impossible car il nous rappelle  le récit des Horaces et des Curiaces rapportés par Tite-Live dans son Histoire romaine et que nous avons étudié en classe de cinquième de collège : "Les trois Horaces et les trois Curiaces se seraient battus en duel pendant la guerre entre Rome et Albe-la-Longue, durant le règne de Tullus Hostilius (troisième roi de Rome entre 673 et 641 avant Jésus-Christ). Les deux villes décidèrent d'un commun accord de régler leur conflit en désignant trois champions de chaque côté. Les Horaces étaient les champions de Rome et les Curiaces ceux d'Albe. Au cours du duel les Albains furent tous les trois blessés rapidement et deux des Romains tués. L'Horace survivant, Publius Horatius prit la fuite, poursuivi par les Curiaces blessés. Mais ceux-ci ne le rattrapèrent pas en même temps, ce qui permit à l'Horace de les tuer l'un après l'autre. À son retour à Rome, il tua sa propre sœur qui pleurait son fiancé, un des trois Curiaces, selon la règle romaine « ainsi meurt toute Romaine pleurant un ennemi ».  Ce scénario n’est pas impossible car Ben M’hidi arrêté, avant d’être torturé et assassiné, a laissé cette phrase célèbre : « Mettez la révolution dans la rue, le peuple la portera ». En effet dialectiquement plus l’impérialisme lutte contre les maquis plus il devient barbare et inhumain par son impuissance à faire taire la résistance causant ainsi des dégâts collatéraux et directs considérables le rendant haïssable au yeux de la population qui n’a que deux choix : devenir harki et bénéficier de la clémence et des avantages matériels de survie ou rejoindre les Fellaghas pour faire changer la peur de camp. Les seules inconnues qui restent en Libye sont le camp qui sera choisie par la population et les tribus. Celui de Kadhafi ou celui d’Abd-el-Hakim Belhadj. Les deux camps vont-ils se livrer bataille ou s’allier stratégiquement ou tactiquement contre l’envahisseur. Kadhafi jouant aux échecs alors que Tripoli est bombardé n’est pas la provocation d’un fou mais un message subliminal d’un tacticien qui connait parfaitement ses ennemis et ses alliés et qui joue sur les contradictions en faisant les sacrifices d’un fou ou d’une reine pour ne pas être mat et avoir la possibilité de renverser la situation sur l’échiquier militaire ou politique.

Affaire à suivre… En attendant les informations qui font état d’accrochage entre les forces terrestres occidentales et les Djihadistes sont à prendre au sérieux.

La seconde : Des informations font état  d’une négociation secrète entre la CIA et l’armée égyptienne et certains courants des Frères Musulmans de livrer tout ou partie de la Cyrénaïque à l’Égypte qui trouverait  expansion territoriale à sa grande population (80 millions), de l’eau, du pétrole et une mentalité collective proche de la confrérie des Senoussi. Si l’armée égyptienne reste un dispositif à ne pas négliger dans la contre révolution égyptienne certains courants passéistes des Frères Musulmans peuvent ne pas voir le scénario qui se dessine aveuglé par leur haine et leur rapport conflictuel avec Nasser, Kadhafi, Boumediene, Saddam Hussein et Al Assad. Ces derniers ont toujours fait des analyses qui ont fait l’impasse sur les conditions historiques, sociales, internationales et culturelles qui ont amené les dirigeants arabes révolutionnaires à choisir le socialisme au lieu de l’Islam. Il ne s’agit pas de faire le procès d’une erreur de jugement qui a permis aux éradicateurs de prendre les commandes de l’administration et de l’économie ni celui de l’incapacité de voir les bienfaits des nationalisations, de la révolution agraire et de la lutte anti impérialiste. Le monde musulman trop faible, trop fragmenté, sans ingénierie et sans soutien populaire conscientisé en mouvement politique et social n’était pas prêt à une solution islamique qui d’ailleurs en dehors de la rhétorique religieuse n’avait pas d’alternative globale et opérationnelle de gouvernance. Le Fiqh était en retard sur l’évolution du monde.

Le monde occidental connaissant nos tares, notre fragmentation, nos appétits déraisonnés et notre incapacité à produire de la pensée autonome et souveraine a manipulé et continue de manipuler les islamistes,  les éradicateurs, les nationalistes, les libéraux en jouant sur leurs contradictions secondaires et leur incapacité à trouver un dénominateur commun sur l’essentiel pour construire un état de droit, de liberté, de justice sociale, de développement social, scientifique, technique et technologique, une armée qui a une doctrine de guerre et une stratégie pour contrer les agressions impérialistes et leurs systèmes d’armes sophistiqués et imparables

Dans ce climat BHL est le manipulateur par excellence. Il a - avec la complicité des services français, anglais, israéliens, arabes et américains – le carnet d’adresses et les réseaux pour approcher Massoud en Afghanistan, Ali Izzat Begovitch en Bosnie, les démocrates et les islamistes de Libye et d’ailleurs. Il a réalisé la fédération d’une opposition composée d’un agglomérat d’ambitieux, de naïfs, d’insensés, de cyniques, de traitres, comme en Irak, pour faire tomber un dirigeant, son armée et détruire toute l’infrastructure du pays pour le coloniser et l’insérer de force dans le nouvel ordre mondial fondé sur le crédit et l’endettement, la consommation, le dollar et les bases américaines qui contrôlent les continents et les ressources stratégiques.

Dans ce schéma Al Qaeda est à la fois le bélier et le lièvre. C’est le bélier pour faire tomber « médiatiquement » la forteresse d’Al Azizia et s’installer à Benghazi et Tripoli pour faire écran aux massacres bien réels mais masqués de l’OTAN contre la population libyenne, l’armée libyenne et les corps de fonctionnaires afin de raser l’organisation politique, économique et sociale et saper toutes les infrastructures. C’est le lièvre car l’OTAN va l’utiliser soit comme instrument de provocation en médiatisant le contrôle des Islamistes sur la Libye, leur exaction contre les populations, leur intention de créer un émirat islamique qui va risquer de faire tâche d’encre dans le Maghreb et se trouver en contradiction avec la démocratie et les droits de l’homme de l’Europe sécularisé. Il ne reste alors qu’à mettre en exécution la seconde partie de l’opération : déclarer la guerre aux islamistes. Sinon assassiner Belhadj et pousser les Djihadistes à entrer en dissidence et leur déclarer la guerre.

La crédibilité de cette hypothèse et de son scénario repose sur plusieurs faits importants. Le premier est l’annonce de la mort de Ben Laden comme si on voulait se prémunir de l’apparition d’un sosie qui viendrait avec une Fatwa condamnant l’agression contre un pays musulman. Il vaut mieux garder les dits de Ben Laden ou ses on dit sur la mécréance de Kadhafi et le devoir de mener le Jihad contre le régime libyen. Le second fait est l’apparition des services français par des déclarations publiques, des rapports  ou des livres qui veulent présenter les islamistes comme des mercenaires de la CIA : Le Préfet Yves Bonnet, ancien patron de la DST, Éric Denécé, ancien agent du renseignement français et actuel expert en intelligence économique et  président  du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), Saïda Benhabylès, ancienne ministre de la Solidarité, ancienne Sénatrice,  membre fondateur du CIRET-AVT et éradicatrice dans l'âme ; Alain Chouet, ancien chef de service de sécurité à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).  Le troisième fait est l’affirmation « gratuite » de Thierry Meyssan de retour de Tripoli de qualifier les islamistes libyens de mercenaires de la CIA. La gauche idéologiquement voit chaque islamiste comme un terroriste, un réactionnaire, un agent de l’impérialisme. Quand cette gauche devient allié du sectarisme chiite elle se met en lutte plus effrénée contre le sectarisme sunnite car chacun se croit le détenteur unique et incontestable de la vérité et du monopole de la résistance contre l’impérialisme.

Il s’agit bien entendu de discréditer l’Islam politique et le Jihad contre l’occupation en jouant dans ce monde de Wahn d’atomes isolés et errants que nous sommes en mettant en surimpression dans nos mémoires et nos consciences l’idée que l’Islam ne peut qu’être que « modéré » (soumis) ou mercenaire après avoir joué sur les divisions doctrinaires, confessionnelles, ethniques, territoriales. Notre inconséquence et notre lâcheté leur ont donné l’occasion de broder un islam de Tafriq (dispersion) contre le Tawhid (monothéisme). Sur ce canevas de broderie ils affinent en nous présentant tous comme des collaborateurs avec des habits de modernes et modérés ou des haillons de mercenaires et d’anarchistes. Il ne reste qu’une alternative le salafisme monarchiste. Ce discrédit, nous en sommes responsables culturellement : nous n’arrivons toujours pas à construire une conscience globale, religieuse, idéologique et politique de Musulman adapté aux défis de son temps et fidèle à notre nomination par Allah de Musulman et d ‘unique communauté élue par ses qualités de foi, de vertu, d’intelligence de vie avec le monde, de compréhension de sa vocation universelle.

Dans ce scénario machiavélique c’est l’Otan qui desserre l’étau en Irak, en Afghanistan en faisant de la Libye un nouveau terrain de confrontation contre l’Islam en choisissant elle-même le type d’islamistes qu’elle veut combattre. L’Occident peut se désengager partiellement de l’Afghanistan et se consacrer à une autre guerre sur un terrain désertique défavorable aux maquisards. Les Anglais  ont les archives militaires  et les scénarios de la bataille entre le maréchal Rommel et Sir Montgomery ainsi que les études de l’Académie royal de géographie et d’histoire sur l’art et la manière d’installer à leur service des bédouins vassaux et des confréries maraboutiques. Ils peuvent donc concocter un scénario dramatique en Libye pour le compte de leur donneur d’ordre étatsuniennes. Comme pour le plan syrien, le plan libyen va démanteler la Libye en trois régions économiquement et militairement utiles pour l’Occident et laisser le reste de la Libye comme un foyer permanent de tension et de conflit  pour se donner justification de recours à la violence et à la présence militaire mais aussi instruments pour déstabiliser et remodeler l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Il n’y aura ni état islamique ni état démocratique mais consolidation des dictatures avec changement de façade et rationalisation de la prédation. Les Musulmans seront encore en marge de leur propre histoire en train de débattre du Ghayb et de l’explication eschatologique de l’Histoire oubliant tous les versets évidents.
Dans ce même scénario diabolique il ne faut pas perdre de vue que les Eats-Unis ont dépensé des milliards de dollars pour exporter leur démocratie et  leur image de marque dans le monde Musulman et se trouvaient toujours face à cette question lancinante : "pourquoi nous haissent-ils?". Ils n'ont pas répondu au pourquoi mais au comment ne pas être haï. CNN, Al Jazeera, Al Arabia et France 24 montrant la foule en liesse acclamant les libérateurs et embrassant les drapeaux français et américains. Pris dans leur propre piège de propagande médiatique ils ne réponde pas au pourquoi qui les mettraient en face de leur arrogance, de leur injustice, de leur oppression et de la dialectique du maitre esclave qui veut que l'esclave finit par haïr son maitre et à se soulever contre lui dès qu'il prend conscience de sa servitude ou de la faillibilité de son maitre. Dans le processus idéique ce n'est pas un an ou trois ans qui comptent c'est la souffrance morale et la mentalité collective pour conjurer ou affronter cette souffrance. L'expérience coloniale est encore présente dans la mémoire collective pour que les montages d'images triomphalistes obtiennent l'effet inverse : la haine plus grande et plus violente en réaction à la liesse naive ou programmée ou montée dans des studios.

Si ce scénario se réalise il confirme l’hypothèse que je suis le seul à défendre et qui me vaut beaucoup d’animosité car j’ai transgressé un tabou : l’invasion libyenne même si elle est planifiée depuis longtemps  pour des raisons d’approvisionnement en pétrole et de sanction contre la politique financière (non au dollar et fonds souverain en or) et africaine du régime libyen elle est déclenchée par la révolution égyptienne. Pour l’hégémonie impériale et les monarchies arabes il n’est pas question de réitérer l’expérience d’une république née d’une révolution type Mossadegh ou Khomeiny en Égypte. L’Égypte est le centre de gravité du monde arabe avec  ses 80 millions d’habitants, ses compétences mises en jachère, son patrimoine historique et civilisationnelle, sa victoire contre Israël même si cette victoire fut avortée   et transformée en catastrophe. Il ne faut jamais perdre de vue la possibilité d’une jonction entre la Libye de Kadhafi et  l’Égypte post révolutionnaire. Kadhafi est intelligent,  il dispose d’une mémoire  et de faits concrets pour prendre sa revanche contre l’impérialisme et les monarchies arabes : offrir à l’Égypte le financement de son développement privant le FMI, la Banque mondiale et le dollar de leur suprématie et de leur chantage, offrir les ressources hydrocarbures,  halieutiques et aquatiques, offrir des possibilités d’investissement et d’emplois, offrir le partenariat Sud Sud au sein de l’Afrique et entre l’Afrique du Nord et l’Amérique latine.

La troisième : Kadhafi se maintient en vie et en liberté et organise la résistance populaire contre l’Otan et le CNT. Il a des facteurs favorables. Il a  le soutien des tribus libyennes hostiles à l’agression étrangère et à la trahison. Le peuple libyen n’est pas prêt d’oublier que l’opposition laïque et islamique a fait la promesse de ne pas recourir à l’intervention étrangère. On ne peut gouverner ni gagner la confiance par trahison confirmée. La loi de la tribu exige la rançon du sang et non l’oubli. Il a le   soutien des africains antis impérialistes qui vont fatalement s’organiser et réagir s’ils ne veulent pas se voir coloniser de nouveau. Il a la garanti de voir apparaitre les contradictions entre l’OTAN, certains islamistes, certains démocrates et le reste des vassaux et mercenaires de l’Occident.

Contrairement à ce qu’on montre dans les médias de propagande Kadhafi  et les troupes loyalistes et légitimes n’ont pas déserté mais ont fait un retrait intelligent. Ils ont épargné la population tripolitaine contre les bombardements de l’OTAN. Ils ont préservé ce qui leur reste de force et d’organisation pour se redéployer ailleurs espérant sans doute « arroser l’arroseur » avec une résistance progressive à Tripoli contre ses nouveaux maitres. Se débarrasser de la gestion d’un état qui devient encombrant et difficile à entretenir (soins, éducation, approvisionnement, salaires des fonctionnaires, services publics) en le confiant comme un cadeau empoisonné aux nouveaux maitres qui forment un tas hétéroclites et contradictoires sur le plan idéologique, politique et ambition personnelle sans compter les jeunes rebelles embrigadés qu’il faut discipliner et tenir par une rente faute de perspective fédératrice ou de projets nationaux. En effet on voit la contradiction occidentale se répéter comme en Somalie, en Irak et en Afghanistan : voler les fonds gelés du régime libyen ou  les remettre au CNT avec comme toile de fond la reconstruction de ce qui a été détruit et la conservation du butin de guerre. Kadhafi doit disposer de fonds en or ou en argent qu’il a mis à sa disposition car on oublie qu’il a été agressé plusieurs fois par l’Occident et qu’il a échappé à une dizaine d’attentats menés par les islamistes libyens qui le considèrent comme mécréant, apostat, juif, chiite, sorcier, agent de la CIA et autres noms d’oiseaux…

Kadhafi a livré un pays qui politiquement, militairement  et administrativement échappe encore dans sa grande majorité au CNT et à l’OTAN. L’arrogance occidentale, la haine de l’opposition et l’aveuglement de l’agression n’ont pas permis d’étudier avec sérieux le système inédit de gouvernance de la Jamahiriya. Les Occidentaux ne connaissent que leur état nation et sa démocratie et ils se trouvent confronté à un fonctionnement qui dure depuis 40 ans. Les Islamistes prisonniers de leur fiqh simpliste et dépassé se trouvent face à quelque chose  qu’ils qualifient de socialisme mécréant mais l’aspect traditionnel et même musulman leur échappent pour prendre le contrôle rapide de l’État « fictif ». La partie d’échec ne fait que commencer. Je ne suis pas devin. Kadhafi peut finir comme Hannibal contre Scipion l’Africain le destructeur de Carthage tant que les Africains ne font pas de « l’Afrique aux Africains » une règle d’or  applicable d’une manière inconditionnelle et pérenne.

Conclusion : Cette partie n’aurait jamais commencé avec ses conséquences si la Tunisie n’avait pas confisqué sa révolution en la confiant au clan de Bourguiba, si l’Égypte n’avait pas confisqué sa révolution en la confiant à l’armée et aux tractations des frères Musulmans qui ont stoppé l’élan de la révolution en ouvrant les négociations avec Omar Suleyman puis avec le maréchal Tantatoui se donnant le droit d’être les tuteurs d’une révolution qu’ils n’ont ni planifiée ni menée. Dans la précipitation et l’ambition aveugle les Élites égyptiennes par leur silence ont cautionné l’impensable que n’importe quel apprenti en politique aurait refusé : un conflit armé dans sa profondeur stratégique pour un agenda étranger ?

L’Algérie si elle avait des élites responsables investies dans la prospective et attachées aux idéaux du premier novembre 54 elle aurait donné du poids à sa présence au Maghreb non seulement diplomatique mais militaire en intervenant au nom et avec le soutien de l’OUA comme force d’interposition pour imposer une solution arabo africaine et organiser un référendum. Mais charité bien ordonnée commence par soi même. Aujourd’hui l’Algérie se fait menacer par Alain Juppé et l’Émir du Qatar pour sa « neutralité ». Demain on lui demandera des concessions sur son territoire et ce qui lui reste de souveraineté politique et économique.

Le grand perdant dans l’affaire libyenne, quelque soit le scénario imposé par les faits sur le terrain, est Cheikh Al Qaradhawi : il a perdu sa crédibilité de Savant au dessus de la mêlée en exprimant sa position partisane  et en la faisant valoir sur toute considération religieuse et en se mettant en contradiction avec ses propres livres. Au-delà de Qaradhawi c’est l’Association internationale des Oulémas Musulmans qui va être la victime après la Libye. Le temps va montrer l’absence de choura, d’analyse stratégique, de veille et de prospective dans cette honorable assemblée qui se trouve comme la ligue arabe, la conférence islamique toujours en dehors des enjeux véritables et en contradiction avec l’histoire et le devoir de lucidité.

Ceci dit je maintiens, sur le plan religieux et politique, mon refus de voir un musulman combattre  un musulman, quelque soient les stratégies invoquées, dans les rangs ou sous les ordres d’un mécréant. C’est une profanation des principes de l’Islam. J’ai lancé un défi depuis la guerre contre l’Irak à ce jour dans la guerre contre la Libye de m’apporter la détraction et de me citer un hadith ou un verset qui dit le contraire.

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