Par Omar Mazri,
http://www.liberation-opprimes.net
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Une
fois finies les gesticulations et les dénonciations tout azimut contre
l’armée et le D.R.S pour faire écran sur l’absence de projet de
société, de civilisation, de parti pris idéologique et sur l’absence
d’ingénierie politique claire de collaboration ou d’opposition avec le
pouvoir, le grand démocrate, le grand révolutionnaire vient enfin de se
déclarer :
« Personnellement, j’ai toujours
affirmé, de façon audible, que l’islamisme politique avait droit
d’expression dans notre pays, tant qu’il se revendiquerait d’une
légitimité populaire, et qu’il reposerait sur des fondements
démocratiques, tels qu’universellement admis. Or, que n’entendons nous
pas, depuis quelque temps ? Que la seule légitimité est celle de Dieu,
que la démocratie, après avoir été kofr, était devenue une invention
franc-maçonnique »
La question qui frappe l’esprit est
cette caporalisation des autres, héritée du FLN post indépendance et de
la gauche algérienne stalinienne. Les autres n’existent que par la
reconnaissance que nous leur donnons et par leur conformisme à notre
vision idéologique. L’élite algérienne non seulement porte les tares du
FLN dénaturé, du stalinisme mais de la prétention et de l’arrogance
hérité du nombrilisme de la culture française qui se voit le monopole de
la République, de la démocratie, de l’État, de la civilisation, de
l’idéologie. Comme les Français suffisant les révolutionnaires algériens
ont une conception de la démocratie universelle, celle de la France
alors que depuis Aristote à ce jour nous voyons des expériences
humaines sur la manière de gouverner pacifiquement et de réguler les
interactions sociales et politiques qui s’exercent autour des intérêts
économiques souvent divergents. Ces expériences humaines nous laissent
face à des modèles de type américain, anglais, français et même libyen
(le pouvoir des masses de Kadhafi) qui ont fonctionné tant bien que
mal tant que le vouloir vivre ensemble se fondait sur des valeurs
fédératives et un dénominateur commun d’intérêts partagés.
Et pourtant nous les Algériens sommes
Musulmans, notre peuple est à l’écrasante majorité musulmane, et notre
référence idéologique, culturelle, morale et historique qui crée du
symbole politique à partir duquel nous pouvons recréer la force de
libération du premier novembre et la volonté d’édification, hélas
détournée, est l’Islam. Cet Islam son socle n’est pas ce que dit Ali
Belhadj ou Flana bent Faltan mais le Coran. Il est surprenant de voir -
après des décennies rouges, noires, bi chromatique entre l’étoilée et
le bleu blanc rouge – ressurgir les mêmes égarements, les mêmes
errements et les mêmes interrogations. Cette élite qui connait Zola et
Jean Jaurès ou BHL par cœur ne fait pas l’effort de connaitre le Livre
sacré de son peuple et de dire qu’avec ce Livre nous pouvons nous
émanciper de la force de l’argent, du pouvoir politique aux mains des
riches, du monopole financier, du sensationnel médiatique et de la
caporalisation de la justice des services de sécurité qui ont dévoyé
les institutions démocratiques en Occident et ont aboli le sentiment
démocratique ce sentiment qui refuse au gouvernant de tyranniser et au
gouverné d’êtres opprimé.
Vous êtes un homme intelligent, bien
informé et de bonne plume et je ne vous accorderais aucun ménagement car
vous occultez la vérité que chaque algérien connait. Vous nous
présentez des islamistes fanatisées qui reviennent en force mais vous
oubliez qu'ils sont le produit raffiné de Abou Faracha, son excellence
l'ex premier ministre et ex ambassadeur à Paris qui a favorisé
l'emergence de mouvement salafistes royalistes type saoudien apolitique,
de confréries maraboutiques type colonialiste pour contrer l'Islam
contestataire, politique ou social. Ces personnes sont algériennes elles
ont le droit à l'expression libre. Vous les montez sur l'estrade pour
en faire des épouvantails car vous avez craignez les porteurs de projet
civlisationneurs alors vous criez au loup et vous lancez ces victimes de
Ghozali et de Bouteflika qui restent les véritables responsables de la
desliquesence intellectuelle et religieuse des Algriens neutralisés par
le paraitre, le fabuleux et l'inertie. Vous faites de ces inertes des
dangers pour la démocratie comme si vous ignorer les coulisses de ceux
qui vous dénoncez. Elevez le débat ou sortez du débat.
N’est-il pas scandaleux de parler de la
loi de Dieu sans connaitre cette loi ni la Choura qui régit les rapports
politiques, économiques et sociaux au sein de la communauté musulmane.
Au moment où l’impérialisme est à la porte de nos frontières acculé à
nous livrer une guerre de prédation car il a épuisé les ressorts de sa
démocratie sans morale et a épuisé les richesses financières qu’il doit
chercher dans notre sous sol quitte à nous envoyer des bombes à
l’uranium. Poser le problème sous cette forme d’opposition au désir du
peuple, à sa culture, à l’enseignement de l’Algérie c’est servir de
nouveau l’impérialisme et faire le jeu du DRS que vous semblez
combattre. Je reste sceptique quand à la possibilité des élites
algériennes de faire le jeu du DRS. Elles sont l’objet de leur propre
fantasme libertin et de leur propre peur du peuple algérien qui
s’exprime à chaque moment décisif. Allez étudier la Choura et revenez
vers les Algériens cherchant ensemble à faire de ce pays ce qu’il doit
être : un havre de paix et de prospérité pour tous ses enfants.
Arrêter de dénoncer et de jeter des
anathèmes et ayez pitié de ce peuple dont vous parlez en son nom alors
qu’il ne vous a pas mandaté par des élections libres. Réveillez vous et
chercher à dialoguer avec tous les Algériens, civils et militaires,
citadins et ruraux, islamistes et non islamistes, francophones et
arabophone ou berbérophone, nationalistes, ou internationalistes ou
régionaliste sectaires pour trouver un dénominateur commun pour une
transition responsable avec un slogan que je défends seul depuis des
années mais qui reste toujours valide : « l’Amour de l’Algérie et des
Algériens doit être plus fort et plus étendu que la haine pour les
gouvernants que nous haïssons et qui nous haïssent, que nous maudissons
et qui nous maudissent ». Sans la Miséricorde de l’Islam qui nous habite
nous deviendrons des monstres à l’image des prétendus démocrates et
islamistes de Libye. Comme les Juifs de Khaybar nous détruisons nos
demeures par nos propres mains. Comme les Juifs après Salomon nous
expulserons de leurs demeures une partie de notre communauté et nous
assassinerons une autre car la malédiction dans notre cœur a tué tout
espoir de miséricorde.
Les islamistes algériens doivent se
hisser à leur niveau de responsabilité historique. Ils doivent être
capables de distinguer « al Ism » du « moussamma », le signifiant du
signifié et se libérer des lectures littéralistes. Le problème n’est pas
dans le terme démocratie mais dans son contenu, ses objectifs, son
fonctionnement et ses références ainsi que son applicabilité dans la
gouvernance non seulement politique mais économique, sociale, familiale
et judiciaire. A ce jour aucune analyse correcte sur la tragédie
algérienne et sur votre rôle dans cette tragédie. Même si vous affirmez
que vous en êtes les victimes et non les auteurs vous restez un acteur
dans cette tragédie et le peuple a besoin de connaitre la vérité et le
bilan critique de votre action : quels sont vos torts, comment avez-vous
été manipulés, quelles ont été vos faiblesses. Comment vous avez
pratiqué la Choura et quels sens vous allez lui donner dans la
gouvernance islamique. Quels sont les clivages à mettre de côté et
construire en priorité un État de droit, de justice, de liberté et de
promotion du travail et des compétences nationales. Vous serez les
ennemis de vous-mêmes et les ennemis de l’Islam si vous vous lancez dans
une aventure où domine l’émotionnel. Vous serez dans la confusion et
l'echec si vous confondez l'approche idéologique avec l'approche
eschatologique ou métaphysique et ce serait pire encore si vous
confondez la démocratie ou les sagesses des autres civilisations comme
des idéologies à réfuter au lieu de les voir comme des méthodologies et
des instruments de gouvernance à adapter, améliorer, prendre comme des
moyens partiels et non des fins.
Je suis frappé par l’incohérence du discours démocratique : « Modernité
ne signifie pas forcément «occidentalité », même si nos sociétés,
souvent retardées dans leurs évolution par un parcours historique
défavorable, n’ont pas eu d’autre choix que d’arrimer leur existence à
la locomotive d’un occident qui les a longtemps opprimées, et qui
continue de se sustenter de leurs ressources les plus vives, les seules
qui peuvent les propulser enfin à des niveaux de vie dignes. ».
Pourquoi avoir peur de dire que modernité a signifié islamité quand
l’Occident était plongé dans son moyen âge et son inquisition. La
Renaissance occidentale est née de l’importation de la modernité
islamique. Pouvons-nous réaliser une Sahwa, un éveil islamique, qui
nous remet les pendules à l’heure. Qui a dit sur le plan philosophique,
religieux, anthropologique et historique que l’Occident est la
référence universelle et qu’il n’est pas entrain d’achever son cycle
ayant perdu ses ressorts religieux chrétiens. Pourquoi ne devrions-nous
pas inventer un nouveau mode de développement social, économique,
scientifique et technologique. Sommes-nous incapables d’imaginer une
autre voie que la voie capitaliste et sa contradiction marxiste ou
socialiste, toutes en contradiction avec l’enseignement de Jésus, de
Moïse et de Mohamed (saws) ? Yes we can if nous changeons de système de
références et nous revenons vers le notre, celui qui a donné la gloire,
la dignité et la grandeur aux Musulmans : le Coran.
Faute de connaitre ses références on se
permet, alors que le monde occidental est déjà entré et sorti de la Post
modernité pour aller vers la dictature et l’esprit impérial des Césars,
de déclarer avec grande pompe comme si on faisant une allégeance au
prochain pro consul de l’Algérie, un nouveau Scipion l’Africain : « Je
ne connais pas de texte plus juste, et plus humaniste, que la
déclaration universelle des droits de l’Homme et du citoyen. C’est aussi
mon avis, mais personne ne me convaincra du contraire. » Lisez le
Coran, étudier la Biographie du Prophète et la civilisation islamique
avant sa décadence si vous voulez mettre fin à cette position de
grenouille, cette admiration d’une chimère qui colle à votre rétine et à
celle des démocrates algériens qui n’ont retenu de la démocratie
occidentale que des mots pompeux qui nous ont pourtant assassiné. Victor
Hugo disait que « le lion qui imite un lion devient un singe ». Nous
avons singé et volé leurs choses et leur comportement sans en connaitre
les idées et les processus socio historique et cela nous a mené à
importé notre nourriture, nos vêtements et nos livres.
Vous nous proposer d’imiter ce qui fait
leur âme, leur culture, leur identité, leur appartenance qui ne sont pas
les nôtres. Nous ne pouvons vivre en paix avec nous-mêmes et en paix
avec l’Occident que si et seulement si nous nous libérons de la
vassalité idéologique et nous acceptions nos différences. Allah a voulu
que nous soyons divers et différencié vous nous proposez
l‘indifférenciation idéologique et culturelle. Libérez vous des totems
et des fétiches qui aliènent votre imaginaire si vous voulez que votre
imagination ne conduise pas vos semblables - minoritaires mais agissant-
à imaginer des cauchemars diurnes pour les Algériens. Ces Algériens
semblent pour l’instant fausser tous les pronostics car, islamistes ou
démocratistes, vous avez rompu avec ce peuple et la réalité de son
terrain : il ne vous suivra plus et l’armée aura le dernier mot. Elle a
plusieurs avantages sur vous : elle connait le terrain, elle est dans
ses troupes de combat formée de gens du peuple qui sont convaincus, à
tort ou à raison, de défendre la patrie contre des agents étrangers.
Monsieur le démocrate devant l’éternel
vient poser une série de questions comme s’il était juge accusateur,
procurator romain remettant en cause toute légitimité et toute légalité à
une victoire des islamistes. Il réédite comme un grand l’exploit des
Janviéristes algériens qui portent une lourde responsabilité historique.
Ils ont poussé l’Armée Nationale et Populaire à intervenir d’une
manière aussi dramatique que stupide pour défendre les intérêts des
laïcs qui continuent d’avoir le contrôle du véritable pouvoir
administratif , judiciaire, médiatique et économique en Algérie. Ils
montent au créneau car ils ont peur de perdre leurs privilèges. Au-delà
des privilèges et des rentes il y a ce complot dans lequel est tombé
l’ANP : tomber dans l’estime du peuple pour assouvir la revanche des
nostalgiques de l’Algérie française.
La plus grande revanche cynique menée
contre l'Algérie est de frapper l'ALN à travers l'ANP et le FLN
historique à travers le FIS qui semblait reprendre le flambeau malgré
les charlatans qui l'ont noyauté et une direction sans vision
stratégique, sans ouverture vers tous les algériens et l'ANP.
La plus grande inconséquence des
islamistes, des nationalistes et des démocrates algériens est d'avoir
laissé le général Liamine Zéroual, aimé et respecté par les troupes,
seul sans soutien alors qu'il apportait la paix, la réconciliation et la
possibilité de se débarasser des incompétents de l'armée qui ont
conduit l'Algérie à sa ruine. Personne ne s'est posé la question qu'il
est un pur produit de l'ANP qui n'est sorti d'aucune école occidentale.
Pourquoi vous ne l'avez pas soutenu avec vos articles? Vous avez peur de
la réhabilitation de l'Islam politique ou des éclaircissements
politiques et idéologiques sur les agissements souterrains des prétendus
démocrates, nationalistes et islamistes qui sont toujours là préparant
le CNT algérien.
La plus grande saloperie dans l’histoire
algérienne est de casser la colonne vertébrale d’un pays construit
historiquement sur l’armée et de faire que le Djoundi Musulman se trouve
face à face à un autre musulman dans un dénouement tragique pour le
peuple musulman et pour la vie humaine. Je n’incite pas à la haine ni au
meurtre mais il faut quand même un peu de décence pour nos morts et nos
malheurs ainsi que pour la ruine de notre pays transformé en charnier
et en comptoir commercial car monsieur le démocrate a mis sa bière ou
son whisky au dessus du sang sacré des Algériens. Vous avez de la chance
que ce peuple soit brave, naïf et pris dans l’engrenage d’abord de la
violence qui lui a été imposée ensuite de l’instinct de survie dans un
pays démantelé et qui attend les attiseurs de haine pour voler en
éclats. Je ne reprends qu’une question :
« L’islam est la religion de l’État,
selon la constitution du pays, est-il nécessaire de conserver cet
article, et si oui, quel devra en être le niveau d’application ? »
Pour que le lecteur comprenne la place
de cette question dans une architecture complexe qui remonte aux années
80 il faut se rappeler que tous les démocrates algériens réclament avec
le FFS une constituante comme si l’Algérie était sans constitution ou
sans prolongement idéologique avec Washingtons, Paris et Tel Aviv. La
constitution algérienne est « moderne » même si le Président Bouteflika y
a introduit des arrangements inacceptables donnant au futur président
un pouvoir autocratique. Pour les démocrates algériens il faut une
constituante. Pourquoi ? La réponse est d’ordre idéologique et d’ordre
subversif
La réponse idéologique. En 1976 le
Président Boumediene a lancé ce qui devait être la troisième révolution,
la révolution culturelle, après la révolution agraire et la révolution
industrielle. La charte nationale a connu un engouement des Algériens
dans le FLN, l’UGTA, l’UNPA, l’ANP, les écrivians et artistes algériens
et tous les intellectuels de l’époque et notamment Mouloud Kacem, le
Kabyle, polyglotte, défenseur de l’Arabe et de l’Islam, un pur Amazigh à
l’image d’Ibn Badis et des chefs des grandes confréries (les Chorafa)
comme celle dont descend le père d’Aït Ahmed le Président du FFS. La
charte nationale a révélé, il faut consulter les archives, l’expression
de la personnalité algérienne à travers son islamité, son arabité, sa
guerre de libération contre le colonialisme et sa revendication de se
démarquer de l’ex puissance coloniale. La Révolution culturelle, posée
formellement sous formde charte nationale était une des revendications
du penseur Malek Bennabi qui demandait lui et son cercle de refléxion
une unité idéologique, une direction d'orientation politique. Le Courant
islamiste algérianiste qui n'a rien à voir avec les Frères Musulmas et
les Salafis a appuyé ce débat malgré qu'il soit idéologiquement en
désaccord avec le Président Boumédienne. Le destin ou un plan bien
orchestré a fait disparaitre le président algérien et occulté ce
chantier. Ce chantier est d'actualité maintenant plus que jamais car
c'est de ce chantier que se dessinera les configurations idéologiques,
culturelles, politiques et économiques de l'Algérie de demain à
condition de se libérer du ponctuel, du sensationnel et de la diversion.
La lutte contre le peuple algérien sera
une lutte idéologique féroce pour déconstruire son désir et ne pas le
laisser construire sa personnalité détruite par 132 ans de colonialisme.
Si la colonisabilité a amené la colonisation. Celle-ci nous a légué la
colonialité cet esprit d’indigène qu’on retrouve dans les bureaucraties
et dans les intellectuels arabophones ou francophones qui voit l’avenir
que dans la confusion et la servitude à l’Occident
La réponse subversive sous forme
politique et autre. Au-delà de l’attachement à la culture des mots de la
révolution française il s’agit en réalité de demander une assemblée
constituante pour contrer l’esprit algérien qui s’est exprimé dans la
charte nationale. Il faut une assemblée constituante pour réaliser un
des deux projets :
Projet 1 – Éliminer toutes références à
l’Islam et à la lutte de libération nationale. Les spécialistes de la
diversion ont fait déjà capoter la charte de Tripoli qui donnait une
configuration révolutionnaire et islamique avec une dose de socialisme
(davantage en référence à l’Égypte de Nasser et son soutien à la
révolution algérienne qu’à l’URSS). La voie est ouverte pour reprendre
le projet colonial : séculariser l’Algérie. Ce n’est pas sans raison que
le modèle turc et le modèle tunisien étaient la référence prisée dans
les microcosmes algérois. Parmi ces laïcs on retrouve des arabisants et
des nationalistes qui ont fait la révolution algérienne mais on oublie
de mentionner qu’ils sont les purs produits de la lutte idéologique
menée par le colonialisme à travers les associations et les lycées
franco musulmans qui visaient l’assimilation et la « libération de la
femme algérienne » du voile. Ce travail était supervisé par les
catholiques et les communistes français qui trouvaient dans des élites
égarées ou admiratives de l’émancipation à l’occidentale matière à
faire. Ce projet est toujours d’actualité. Je ne suis pas Dieu pour
sonder les cœurs et me prononcer sur l’intentionnalité naïve, morbide
ou traitresse de ce projet chez les démocrates algériens qui vivent
l’islamisation de l’Algérie comme un drame personnel.
Pour leur malheur ils ne voient pas que
cette islamisation est infantile, sans devenir. Pour leur intelligence
ils ont peur du retour de l’Islam politique qui va poser les problèmes
en termes civilisationnels et qui va dévoiler leur manigance avec le néo
colonialisme et leur vassalité à ce néo colonialisme qui se sont
nourries mutuellement de l’illusion de la mort de l’Islam politique. Le
nouveau drapeau libyen, le vert avec l’inscription Allah Akbar, et la
force du mouvement islamique en Égypte fortement politisée dévoile le
retour en force de l’Islam politique. La confiscation de révolution de
jasmin, de BHL, de printemps arabe ne cachent pas les transformations
des sociétés arabes et le désarroi des démocrates qui rejettent déjà la
sanction des urnes et qui préfèrent le chaos à toute solution
islamique….
Projet 2 – La Constituante a fait
miroiter des alouettes à certains islamistes et nationalistes algérien y
voyant une panacée alors que d’après tous les experts la constitution
algérienne est bonne sur le plan de son écriture. Le problème est dans
sa non exécution. Pourquoi alors choisir une solution compliquée : une
constituante au lieu d’activer et de réviser l’actuelle Constitution.
L’assemblée constituante élue « démocratiquement » va fatalement se
trouver confrontée à des expressions pluralistes sur l’identité
algérienne en l’occurrence : l’islamité, l’arabité, la souveraineté
nationale par rapport à l’Occident et le fédéralisme. Toutes les
combinaisons de clivage sont possibles dans cette assemblée où chacun se
dit légitime et représentant du peuple pour imposer un dilemme ou
l’impossible renoncement entre Islam et sécularisation, l’Arabe comme
langue nationale ou le Français ou le Berbère, le régionalisme ou
l’État central, l’appartenance au monde arabo musulman et africain ou
appartenance à la rive latine (sous entendant l’aire civilisationnelle
judéo chrétienne et la reconnaissance d’Israël). Dans un pays en crise,
en exacerbation sociale et politique, en clivage idéologique, en
déchirement par les influences étrangères nous sommes dans un scénario
type d’éclatement du pays.
La logique citoyenne, intellectuelle et
morale exige pourtant que les conflits ou les clivages relevant du
culturel sont complexes et n’obéissent souvent pas à des logiques
objectives. Ils doivent être relégués à un débat non politique et dans
un cadre apaisé c'est-à-dire une fois la sérénité retrouvée, la
confiance obtenue, la reconnaissance de l’autre confirmée, l’absence
d’armes et de milices garantie… Ce climat n’est possible que dans le
cadre d’une autorité de l’État avec des institutions représentatives
et reconnues par la majorité du peuple dont la souveraineté sur les
gouvernants et les élus est respectée à travers l’exercice de son choix
libre et le respect de ce choix.
La souveraineté du peuple ne se pose pas
en termes d’opposition avec la souveraineté d’Allah. L’ignorance
d’Allah fait qu’on parle de Lui et de Sa Charia comme si c’était le
copain du coin ou le rival dans les élections du bled. L’ignorance de la
Charia fait qu’on la présente comme un corpus de lois décrites et
appliquées d’une manière caricaturale et amputée de son cadre social et
culturel. La Chari’a est étymologiquement la voie, la méthodologie.
Notre référence n’est pas l’Arabie saoudite mais le Coran. Si vous ne
voulez pas de ce Coran arrêtez de louvoyer dites le et afficher votre
athéisme ou votre agnosticisme ou votre religion et entrez en
compétition loyale dans des élections démocratiques puis soumettez-vous
au verdict des urnes. J’espère que l’armée algérienne a tiré toutes les
leçons de l’inconséquence de ses chefs sans foi ni morale ni dignité qui
ont fait le sale travail pour d’autres :
« Le perdant est celui qui a
vendu sa vie future pour sa vie mondaine, mais le pire des perdus est
celui qui a vendu sa vie future pour la vie mondaine des autres ».
Si nous voulons une assemblée
constituante pour fonder une nouvelle république qui s'inscrit dans un
projet civilisationnel et dans une autre configuration démocratique
instaurons d'abord la paix et la concrode et la légitimité du pouvoir.
Une fois réglés les problèmes culturels dans le cadre culturel et non
idéologique alors une assemblée constituante peut voir le jour et
reposer les questions de fond de la Choura islamique : exclure l'argent
de la vie politique, réduire le pouvoir médiatique à son rôle
d'éducateur et d'informateur, faire élire le conseil des formes armées
et de sécurité par le peuple pour éviter que les forces de sécurité et
les forces armées soient un instrument de repression ou de confiscation
du pouvoir. Elire les grands magistrats par le peuple pour que la
justice soit rendue au Nom d'Allah mais pour le peuple. Banissons les
postes de ministre de l'information, de la jeunesse, de la culture de
l'exécutif pour protéger le peuple de lemprise idéologique du pouvoir.
supprimons le ministre du culte pour que la religion ne soit pas
instrumentalisé par le pouvoir. Rendons l'Islam au peuple. Les comités
populaires élisent leur imam et l'état redonne à la Mosquée les
fondations pieuses et les biens Waqf inaliénables pour que l'activité de
dévotion ne soit pas financée par l'Etat et que l'imam comme le savant
musulman vivent autonome du pouvoir. Mettons en place une démocratie
diirecte dans une décentralisationqui fait de la commune le coeur du
dispositif démocratique. Créons au minstère de l'économie et des
finances une direction générale de la Zakat et de la justice sociale.
Supprimons le Riba et les produits financiers. Rendons les terres des
terres 'arch communautaires, inaliénables incessibles et indivisibles.
Rendons les musulmans propriétaire usagers et assaciés à la gestion des
plans d'eau, de l'energie, des ressources stratégiques et des zones de
parcours pour l'élevage. Nationalisons les banques et protegeons notre
monnaie nationale. L'Isam a des réponses a apporter sur ces sujets.
Ce n'est parce que vous êtes ignorants
de l'Islam que vous croyez que les solutions sont inexistentes et que
l'alternative au capitalisme et au matérialisme est impossible. La
constituante peut et doit défini les principes fondamentaux qui
définissent les droits du pauvre sur l'état et sur le possédant ainsi
que le devoir constitutionnel du riche et du gouvernant sur le faible,
l'opprimé et le pauvre. Encore une fois nous ne sommes pas encore là.
L'urgence est à garantir les libertés individuels et publiques, le droit
à l'expression multiple, l'interdiction de toucher aux valeurs sacrées
du peuple, de sa religion et de sa souveraineté. L'Islam propsère dans
la liberté car ses arguments sont moraux, idéiques et persuasifs. La
liberté, la justice et la miséricorde sont la citadelle de l'Islam
imprenable et prospère. Les haineux, les revanchards et les fabricants
d'opacité et de confusion sont poussés par le désir de ne pas créer de
conditions au débat sur l'Islam par l'Islam mais de créer les conflits
et la provocation pour que les plus émotifs, les moins instruits et les
manipulés entrent dans la danse créant un sentiment d'insécurité
favorable au maintien des choses en l'état. Votre dicours provocateur
n'est pas celui de l'intellectuel cherchant la paix, la vérité, la
transparence et la prospérité.
Sur les questions posées de telle
manière qu'il n'y ait pas réponse j'aimerais poser une question
fondamentale et complexe eu égard au passif en vie humaine, en
deception, en ruines économiques et sociales, et en ratage politique :
pourquoi la Plateforme de Rome (San Egedio) a été mise aux oubliettes?
Si vous voulez donner une réponse à la crédibilité politique et morale
de l'Islam poliique interoger cet accord inédit que les Algériens ont
signé entre eux et qui aurait pu servir de guide idéologique à toutes
les révolutions arabes. Quand on fait du journalisme on interroge les
faits et quand on fait de la politique on interroge les idées. La
plateforme de Rome est un fait historique et une idée remarquable et
c'est vers elle qu'il faut revenir pour faire économie de conjectures et
de spéculations fallacieuses. Dans ce même ordre d'idées il faut se
poser la question pourquoi elle a été oubliée, occultée? Pourquoi Ait
Ahmed s'en est vanté la paternité alors que c'est Cheikh Zaoui de Ksar
Al Boujhari un fief de résistance historique et religieux qui a monté
toute l'ingénierie pour arrêter la dérive sécuritaire en Algérie. Chekh
Zaoui était proche des Chrétiens sur le plan spirituel comme l'ont été
toutes les grandes figures de l'islam et notemment l'Emir Abdelkader.
Pourquoi occulter ses vérités connues du peuple algérien et accorder au
FFS des attributs qu'il n'a pas alors qu'il a été un élément clé dans
l'avortement du processus electoral et l'avortement de la plateforme de
San Egedio de 1995?
Ne perdons pas de temps. Monsieur
Abdelhamid Mehri a fait une bonne proposition au Président Bouteflika.
En mon humble avis il est trop âgé et trop intelligent pour aspirer à
autre chose qu’à une plateforme qui réunit les lucides de ce pays avant
le déluge. Profitons d’un homme de la trempe de Yahya Abdenour. Demain
est trop près et la mort nous guette à chaque instant. Prenons nos
responsabilités. Le terme responsabilité envoie dans la langue latine à
donner réponse et en arabe c’est exactement la même chose : Mas’oul.
Répondons à notre peuple avant de répondre à notre Créateur. C’est là où
je trouve un trait d’union avec notre ami le démocrate : « Nous n’avons pas le droit de nous dérober, encore une fois » Oui
nous attendons de vous voir entrer dans les futurs éléctions avec un
projet qui redonne à l'Islam ses lettres de noblesse et nous débarasse
de ces infantiles intégristes. En attendant les éléctions parlez nous de
votre projet pour l'Islam et pour les Algériens mais svp arrétez de
nous parler du DRS il n'est pas la préoccupation du peuple algérien. Par
Objectivité vous êtes obligé de reconnaitre que ce système de liberté
et de démocratie occidentale que vous admirez et que vous aimeriez voir
triomphant dans notre pays est épuisé, usé, en déconfiture sur tous les
fronts. Vous voulez construire un projet ou importer de la Khorda et
chifoune (casse et friperie).
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