La néocolonisation de l'Algérie : L'effet Panurge et l'effet Midas !
Par Omar Mazri,
www.liberation-opprimes.net
Omar Mazri
http://www.liberation-opprimes.net/index.php?option=com_content&view=article&id=994:la-neocolonisation-de-lalgerie-leffet-panurge-et-leffet-midas-
Par Omar Mazri,
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Le
RND monte au créneau et avec lui la presse éradicatrice qui comme
toujours pratique la désinformation et occulte les enjeux stratégiques
en diabolisant les uns, en jouant sur le sensationnel des mots ou en
donnant au lecteur des lectures simplifiées et réductrices cachant la
tragédie algérienne et l'avenir qui se prépare sans lui :
« Ce
n'est pas parce que les islamistes ont été vainqueurs en Tunisie, au
Maroc et en Égypte qu'ils doivent nécessairement gagner en Algérie. Le
RND n'est pas une docile bête politique qui va mourir au combat en
cédant l'arène tout entière aux matadors islamistes. Ces derniers
n'auront pas la majorité aux élections législatives de 2012 et le RND en
a les preuves et les raisons d'y croire :
«Nous
plaidons pour une assemblée plurielle représentative et plus crédible
qui n'exclut pas les islamistes qui est une donne sociale, mais ce qui
nous fait peur, c'est le manque de culture d'État». En ces moments
historiques déterminants, M.Chihab, à travers lui le RND, pense que le
pays a besoin d'un stratège à la hauteur de l'enjeu et non d'un marchand
de bétail ou de lessive sans culture politique ni finesse stratégique.
Bref, il faut un homme ferme qui maîtrise ses dossiers, issu de la
génération de l'Indépendance, celle qui s'est débarrassée du boulet de
l'Histoire »
Quand
on remet ces lignes dans le contexte des remous au sein du FLN, les
déclarations de Sifaoui en France, l’article de Abed Charef, la montée
au créneau de Louisa Hanoun contre les islamistes algériens qu’elle
traite d’agents à la solde des États-Unis, l’interpellation de Khaled
Nezzar en Suisse, la course à la création de partis politiques, le
retour d’exilés politiques et d’anciens officiers de l’ex Sécurité
militaire, l’agression contre la Libye, celle en préparation contre la
Syrie, le ballet diplomatique des Français et des Américains de plus en
plus insolents et méprisants devant des Algériens de plus en plus
médiocres, sans dignité et sans vision, on doit pouvoir faire une
lecture plus claire et opposer la clarification à la confusion.
1
– L’Algérie est perçue comme une tarte à la rente où chacun est invité à
prendre sa part mais chaque invité semble avoir non seulement les yeux
plus gros que le ventre mais la main trop éloigné d e la table et il
commence à donner des coups de pieds et des coups de gueules. Pourquoi ?
Car la succession à Bouteflika a commencé et celui-ci va laisser le
gâteau hors de la portée des Algériens. Ce sont pour l’instant les
Français et les Américains qui se battent pour avoir chacun la plus
grosse part. Les gesticulations des Algériens ne sont que les
vociférations de vassaux qui expriment la voix de leurs maitres et
faisant parfois un excès de zèle par peur de ne plus avoir droit à
l’accès à la rente car la géostratégie a ses raisons que les médiocres
ne connaissent pas et ne peuvent pas connaitre. Ce n’est pas une
question de diplômes c’est une question de sensibilité nationale et de
vertu. Quand on a été éduqué dans la corruption et la servitude on
devient sourd et aveugle tiré par Satan dans tous les sens du mal:
{…ne suivez point les pas de Satan : il est pour vous un ennemi évident. Il ne vous ordonne que le mal et l’infamie.} 2, 168
2
- Chacun se place non à la fois dans l’échiquier de Brezinski et dans
le râtelier de la mangeoire. Il en est de même du secrétaire général
du RND, Ahmed Ouyahia, qui se présente comme réunissant toutes ces
qualités y compris celles d’éradicateur converti à la tolérance. Lui est
son appareil appellent au secours leur France chérie mais en même temps
ils sont prêts à composer avec les États-Unis pragmatiques et qui ont
choisi le « soft powerment » qui consiste à composer avec les Islamistes
qui ne remettent pas en cause leur leurs dix commandements que j’ai
longuement décrits dans mon analyse sur les Révolutions arabes
3
- Ce que le RND, appareil d’état créé par le pouvoir et non parti
politique créé par le peuple et ses militants, ne dit pas c’est que sous
le slogan « Il y a une véritable une culture de l'État, une responsabilité et une sérénité dans l'action »
il y l’aveu incontestable de l’absence indéniable de l’État, du droit
et de l’Algérie confisqués aussi bien par les bureaucrates vassaux de
l’Étranger et éradicateurs que par l’économie informelle née de la
corruption et de la rente cultivée par cette même bureaucratie.
4
- Quand le RND se revendique de la génération après indépendance le
raisonnement est fallacieux par sa tautologie superficielle qui cache la
contradiction principale : la rupture avec les valeurs de l’Islam et
les idéaux du premier novembre 54. Nous rappelons que le patrotisme pour
celui qui sait que l'indépendance est inachevée et confisquée est dans
l'exigence d'inscrire la libération de l'Algérie du despotisme et du
néo colonialisme en s'inscrivant dans la logique historique et la
continuité du combat du peuple algérien.
Partant
de la hantise de ce qui se passe en Afrique du Nord le RND et Ouyahia,
placé en successeur de Bouteflika comme une alternance entre la sénélité
et la médiocrité, ne se met pas comme on veut nous le faire croire en
opposant au FLN et en rôle de digue nationale contre le raz-de-marée
islamiste. En ouvrant la brèche de coexistence avec les islamistes il
s’inscrit en réalité dans le projet français sans avoir le courage de
s’opposer au projet américain comme si les Français eux-mêmes ne sont
pas des vassaux de l’Amérique. La différence entre l’Algérie, la France
et Israël c’est que l’Algérie est classé au dernier rang d’allégeance
non par le refus de l’allégeance mais par la médiocrité de ses liges et
de ses vassaux et que les diplomates américains proclament ouvertement
et en public.
5
– Les Islamistes algériens vont sans doute profiter de l’inévitable
ouverture démocratique. La tragédie algérienne va se jouer ici à trois
niveaux.
5
– a – L’ouverture démocratique n’est pas un choix algérien mais un
choix étranger pour un agenda étranger. Il y aura une ouverture sans
réformes réelles et l’Algérie sera une république monarchique qui va
consommer jusqu’à épuisement ses hydrocarbures, distribuer sans équité
la rente pétrolière et gazière, confier sa nourriture, son armement,
ses vêtements, ses médicaments et l’exploitation de sa manne naturelle
aux étrangers et sans doute devenant un auxiliaire sécuritaire et
militaire dans le mondialisme. Ce choix sera fatalement catastrophique
pour l’Algérie et les Algériens confinés à devenir de plus en plus
médiocres, prédateurs entre eux et proies exotiques pour les autres.
Nous passerons de la colonisabilité de Malek Bennabi à la colonialité
d’Omar Mazri.
5
– b Dans le jeu démocratique annoncé, les Américains après avoir
inspiré la peur en Libye et imposé leur solution par des mains arabes et
sous l’étendard de la confusion porté par des « islamistes » sans
scrupule, porté par des haineux revanchard nous sommes mis face à
l’imposition d’un scénario étranger. Même si je n’ai pas de sympathie
politique pour le MPT de Louisa Hanoun qui reste un parti de
collaboration de classes par sa participation au mensonge et au partage
de la rente elle exprime une hantise de voir Djaballah l’ex leader
d’Ennahda algérien prendre une partie du pouvoir comme Ghennouchi en
Tunisie. Il n’y a pas de fumée sans feu. Louisa Hanoun comme Ait Ahmed
œuvrent dans le cadre d’internationales comme d’ailleurs Ghennouchi,
Qaradhawi ou le défunt Mahfoud Nahnah un autre collaborateur qui a joué
contre le choix populaire.
Quand
le RCD, le RND et les laïcs algériens paniquent devant une solution
islamique qui semblait impossible depuis Janvier 92 et quand le RND dit
des choses graves contre les Islamistes comme ces déclarations de
Seddik Chihab membre du bureau national du RND et vice-président de
l'APN : «Aujourd'hui la cartographie de l'islamisme en Algérie se
décline en trois catégories. La première est composée de ceux qui sont
mouillés avec le pouvoir, en d'autres termes ils ont participé à la
gestion des affaires du pays. La seconde rassemble toute une faune qui a
pris goût avec l'argent du fait de sa reconversion dans le business et
les affaires, surtout l'informel, et la troisième catégorie est composée
de ceux qui étaient par le passé en accointance de près ou de loin avec
les islamistes terroristes».
Bien
entendu ce sont des cris de panique mais aussi des intimidations
sollicitant la participation dans le deal international. Ce monsieur qui
s’exprime comme s’il était un opposant au système qui l’a produit et
nourrit oublie que presque tout le système politique algérien est
corrompu et que la guerre civile à profité aux seigneurs de guerre dans
tous les camps, des éradicateurs et des éradiqués. Il ne parle pas de
recourir à une justice indépendante, impartiale et équitable pour faire
la lumière sur les massacres, les dénis de droits, la corruption. Par
déduction intellectuelle je peux lui dire que l’apparition de Yves
Bonnet sur la Télévision algérienne pour aller contre l’émission de
Canal plus sur l’affaire des Moines de Thibérine n’est que le prélude à
une aventure que les médiocres enfermés dans leur suffisance et leur
nationalisme de paillardises ne voient pas venir comme un Tsunami.
Il
est vrai que des anciens cadres du FIS, du MSP et d'Ennahda sont
infiltrés et sont plongés jusqu'aux nez dans l'importation et les
affaires. Il est vrai que si l'Algérie est reprise par ces gens salis et
que le peuple doit certainement connaitre au vu du train de vie on sera
face à trois scénarios probables :
5
– b – 1 L’Algérie dispose d’une manne financière et de ressources
nationales qui peuvent être confiées aux étrangers et d’une armée qui
peut être instrumentalisée comme auxiliaire de l’OTAN et comme agent
sécuritaire semant la terreur contre les Algériens réfractaires à
l’ordre des oligarques agissant sous faux étendard de l’Islam. Dans ces
conditions le peuple fera de la pratique de la corruption, du partage
de la rente et du système D un modèle de vie sinon une résignation, une
fatalité.
5
– b – 2 Il y a suffisamment d'argent du pétrole à distribuer que les
Algériens ne vont pas se soulever sauf si la redistribution devient
trop inégalitaire et elle le sera à un moment donné car la loi de
l’injustice c’est qu’elle est inflationniste. Devant un soulèvement
violent les éradicateurs sont prêts à jouer les véritables gestionnaires
en étant choisi comme compromis entre la France et les États-Unis et de
plus il est vrai qu’ils connaissent quelques dossiers mieux que les
Islamistes exclus de la gestion bureaucratique et sans agenda de
gouvernance bonne ou mauvaise.
5
– b – 2 Si les faux islamistes l’emportent le grand perdant c'est
l'Islam. Les atlantistes et le Vatican jouent sur cette voie : faire
couler les islamistes en les laissant gérer la rente. Le projet a
commencé depuis Vatican 2 en 1965 par le dialogue des civilisations :
dialoguer avec les Musulmans sans reconnaitre l'Islam, affaiblir
l'Islam puis évangéliser le monde et attendre le retour du Christ. Nous
sommes dans la vision talmudique du monde. Le drame c'est de trouver
des Musulmans plus sioniste que les sionistes qui vont accompagner
idéologiquement et même religieusement la lecture talmudiste du monde
sur ces pistes apocalyptiques prévues pour notre perte et notre
marginalisation de l’histoire des hommes car dans l’imaginaire
occidental le seul ennemi est l’Islam par sa résistance morale,
idéologique et son alternative civilisationnelle.
Les
Algériens il leur manque la culture dialectique et il la cache derrière
une rhétorique verbale qui les met dans la situation stérile de faire
l’apologie de l’Islam ou de leur parti, de déclarer un patriotisme de
canailles, d’insulter ceux qui ont des idées et de la clairvoyance, de
dénoncer le système sans rien préparer comme stock idées ni
alternatives, d’attendre passivement le Dejjal ou les catastrophes
venant de Gog et Magog. Ainsi ils se libèrent de toute responsabilité.
D’autres sont pressés de créer des partis politiques avec juste une
feuille d'intention et un listing de projet comme Ennahda tunisien ou
An Nour Égyptien ou les Frères Musulmans. En effet ils ne se sont pas
préparés à la culture de la gouvernance et comme tout frustré et tout
esprit revanchard ils sont invités à la culture du partage du gâteau et
à la culture du Zaïm qui se prend pour le Messie de retour. Ce n’est
pas une critique c’est la situation objective du monde musulman déchiré
par ses divisions, ses inconséquences. Il est temps de dire non. Car
après l’échec de l’Islah, de la Nahda et de la Sahwa les Musulmans vont
finir en confréries maraboutiques ou en cyniques impitoyables envers
leur communauté, leur pays et leur religion.
Est-ce
que notre destin est d’être des épiciers justes bons pour jouer un rôle
de figurant dans un bazar. Est-ce que l’Algérie ne peut jouer la
vocation que lui donne sa place géostratégiques, ses ressources, sa
religion, sa guerre de libération nationale, sa mémoire de 132 ans de
colonisation, sa jeunesse avide de savoir, de liberté, de considération,
d’expression de leur talent scientifiques, techniques, intellectuels,
artistiques et économiques ? C’est aux jeunes d’exprimer leur volonté et
d’imprimer leur conscience au destin de leur pays et ne pas le laisser
aux aventuriers et aux incompétents qui n’ont même pas le courage de
faire un examen de conscience ou une auto critique sur la gestion de
leurs partis, de leurs institutions et de l’Algérie !
5
– c Dans le jeu démocratique annoncé et pour lequel la bataille a
déjà commencé il n’y a pas en réalité une véritable ouverture mais une
semi ouverture.
5 –c – 1 L’espace sera ouvert aux islamistes, aux nationalistes, aux laïcs qui sont ouverts aux américains.
5
–c – 2 L’espace sera fermé aux islamistes, aux nationalistes et aux
laïcs qui sont fermés ou opposés aux américains. Cet espace fermé est
lui-même partagé en trois espaces : Un espace ouvert aux Saoudiens et
Qataris faisant semblant par inculture politique ou par intérêt ou par
esprit de revanche contre le régime algérien de ne pas voir d’une part
le lien idéologique et organique entre ces monarchies, les États-Unis,
Israël, et d’autre part la guerre de l’Occident en préparation contre
l’Iran, le Pakistan et la Chine. Un espace ouvert aux Français et fermé
aux américains. Un espace ouvert aux Algériens et à la cause nationale
et musulmane.
5
– c – 3 Ce dernier espace aux mains des Algériens porte l’Islah
authentique (les réformes politiques et économiques) pour une véritable
Nahda qui parachève l’indépendance conformément aux idéaux du premier
novembre 1954 et qui met en place un véritable chantier d’édification
nationale sans exclusive ni exclusion pour une Algérie capable de porter
un projet de civilisation, de le faire partager par les Égyptiens, les
Tunisiens, les Libyens, les Marocains, les Mauritaniens et les Africains
et de vivre dans un rapport d’échange égal et de partenariat
transparent et mutuellement bénéfique avec le reste du monde sans
atteinte à la souveraineté nationale. Ce dernier espace est porté -
comme l’Islam et l’Algérie indépendante - dans le cœur et dans les
consciences de femmes et d’hommes consciencieux, scrupuleux et probes
que le système despotique vassal du système impérial fait taire par la
mise sous silence ou par le vacarme bruyant de la confusion idéologique
et politique. Les Militants de la cause nationale savent que le clivage
idéologique qui doit se faire et qui aurait du se faire déjà à la fin
des années 80 n’est pas pour l’instant entre islamistes, nationalistes
et socialistes mais entre partisan de l’indépendance et de
l’édification de l’Algérie et les autres les partisans de son
confinement en comptoir commercial ou de son évolution en base
coloniale.
Au
lieu de s’épuiser en dénonciation d’un système moribond et pervers ou
de s’épuiser en création de partis qui deviennent des appareils
bureaucratiques infiltrés et en conflits de moyens et de personne les
plus sensés et les plus compétents politiquement ont choisi le travail
de clarification contre la confusion, la production d’idées contre la
stérilité, la culture de la prospective contre l’horizon fermé. Cela des
années s que j'écris faisant de la pédagogie discrète mais persuasive
sur ce clivage idéologique. Si jamais les Islamistes algériens, les
vrais, pas les fabriqués par les officines algériennes et étrangères, ne
font pas la distinction entre Dawla islamiya et Tamkine Dine Allah qui
passe par le Tamkine de la Oumma alors ils doivent être cohérent avec
les principes et les méthodologies coraniques et tolérer que les
Algériens abandonne le Makane (le territoire) aux mains des étrangers
et que les Algériens consentent à y vivre comme des indigènes servants
d'un comptoir commercial français ou d'une base coloniale américaine.
Celui qui ne parvient pas à ce schéma qui impose le clivage le plus
efficace, le plus pertinent et le plus opportun ou bien il est perdu
dans ses livres anciens qui n’ont pas prévu ce cas ou bien il a une
lecture simpliste du Coran, ou bien il n’a aucune lecture géopolitique.
Quand je lis le texte de Ali Belhadj où il expose les arguments
religieux contre l’ingérence étrangère et l’agression de l’Irak je me
dis cette personnalité algérienne ne doit pas rester dans son isolement
et ne doit plus se permettre de faire une lecture tronquée de la réalité
ni de faire l’erreur d’approuver l’agression contre la Libye car c’est
exactement ce qui nous attend à moyen terme si l’Algérie ne s’aligne pas
sur le Grand Échiquier américain et la feuille de route de Vatican II.
C'est
notre devoir de refuser l’ingérence étrangère et de refuser de notre
servitude comme vassaux à l’empire ou de nous trouver devant le fait
accompli de l’évangélisation ou de son ratage qui va produire des
dizaines voire des centaines de millions de morts. C’est notre vocation
de Khalifatou Allah et de Musulman que de nous déployer dans notre
espace, notre territoire, notre environnement écologique, urbain,
économique, politique et militaire pour le Tamkine Dine Allah. Le
Tamkine de la communauté pour l'instant n'est pas de revendiquer une
Dawla comme une coquille vide de sens qui tombe au premier coup mais de
construire l'État de droit, l’économie forte qui produit sa nourriture,
ses médicaments, l’industrie qui construit ses outils, sa recherche
développement, son armement et la diplomatie qui construit ses alliances
stratégiques hors des camps d'affrontements et hors de la vassalisation
à l'économie mondiale. Si ceci n’est pas pensé et fait chacun de nous
est Athim et Mouqassir (pêcheur et défaillent). Notre vocation à tous
devant les urgences stratégiques et politiques est d’aller à contrer les
plus grandes nuisances qui sont la division des rangs et l’ingérence
étrangère. Cela exige un travail de clarification ensuite une
ingénierie d'alliance et de mise en œuvre comme dans un centre de
recherche développement : pas d'improvisation mais planification avec
une idée précise de ce qu'on cherche comme solution ou comme problèmes.
Il
y a d'autres vérités qu'il faut proclamer contre les caciques du FLN,
du RND et du MSP. Tous les islamistes ne sont pas voleurs ni traitres ni
stupides. Ils sont forcés au silence et le silence ne signifie ni la
trahison ni l'abdication. Je prends un exemple édifiant pour illustrer
le thème de cet article :
En
1990 j’avais rencontré en privé et en compagnie de certains cadres du
FIS le martyr Abdelkader Hachani et je lui ai donné - à titre
d’Algérien jaloux de son islamité et de son algérianité - quelques
conseils verbaux et écrits sur la gouvernance de l’Algérie, les écueils
mis sur son chemin et tout particulièrement deux question cachées et qui
allaient sortir dans la rue : la première à trait à la souveraineté
nationale et qui pose nécessairement le rapport à la France et aux
États-Unis, la seconde aux réformes engagées par le gouvernement
Hamrouche et dont l’importance stratégique semble échapper aux
dirigeants du FIS qui semblaient aller vers une cible leurre et qu’il
fallait rectifier la trajectoire et les rapports sur la base de
l’édification nationale, de l’indépendance de l’Algérie et de mener un
Islah scientifique profond institutionnel et législatif sur les leviers
de l’économie, de la fiscalité et de l’Industrie. Il a adhéré à cette
approche et a exprimé son acceptation de former toutes les alliances
stratégiques si elles ne touchent pas les fondamentaux de l’Islam.
Sur
ma proposition il a tenu un discours avec les cadres de Sonatrach à
travers lequel il s'est adressé aux cadres du secteur public et a posé
le devoir de tous les Algériens à renforcer d'une manière concertée
l'industrie nationale et à la relancer pour assurer l'indépendance
nationale loin des convoitises étrangères. Sur ma proposition il a rendu
visite à Belkhadem qui était Président de l’Assemblée Nationale pour
lui demander au Nom d’Allah, de l’Algérie et des martyrs de ne pas faire
voter la première loi sur les concessions des hydrocarbures car elle
touche aux intérêts de l’Algérie d’une part et que les élections étant
proches il était moralement plus décent de confier ce dossier
stratégique qui touche à la souveraineté nationale aux nouvelles
équipes qui assumeront devant Dieu et devant les Algériens les
responsabilités qui engagent les générations futures dans la
transparence totale. Nous pensions que la fibre nationale du FLN
historique allait toucher Belkhadem. Il est poussé outre les appels de
Hachani et il a signé en cachette une loi scélérate. L’un est mort
assassiné, l’autre jouit toujours du pouvoir. L'un représente l'Islam à
l'algérienne, l'autre représente le système. Où est la foi ? Ou est la
vérité ? Où sont les clans qui s’affrontent en Algérie et pour quelles
ambitions ? Où sont les hommes de valeur?
Dans
le camp des islamistes la seule solution serait que les dissidents du
MSP et les fidèles du FIS sous Ali Belhadj ne jouent pas seuls en rangs
dispersés et qu’ils assument leurs responsabilités morale et religieuse
en dehors du cadre partisan et s’inscrire dans un cadre fédérateur comme
au déclenchement de la révolution algérienne et de l’appel du premier
novembre 54. Il faut jouer un rôle plus grand en refusant de se mettre
au niveau du clivage actuel et se mettre sur celui de la domination
étrangère et de l’indépendance nationale. Ce qui est vrai pour les
Islamistes est vrai pour les nationalistes au sein du FLN, les
socialistes du FFS et les sans partis. L’urgence est de ne pas rester
dans le statu quo de ces 50 ans ni dans la démolition de l’Algérie de
ces vingt dernières années et opter pour le clivage qui fait entrer
l’Algérie dans l’Histoire et lui fasse jouer ses cartes gagnantes : sa
religion, son histoire, ses hommes et son territoire. Pour cela il faut
sortir de la confusion et des faux clivages et aller à l’affrontement
politique ou à la bataille rangée entre deux idées : celle des clans
islamistes, nationalistes et éradicateurs pro affaires et pro étrangers
et celle de l’indépendance nationale. Les partisans du FIS et les
Salafistes algériens doivent dire non à l'ingérence du Qatar et de l'Arabie saoudite.
La
néocolonisation de l'Algérie reprend comme en 1991 par l'effet Panurge
qui consiste à traiter le peuple algérien de Ghachi, on s'est trompé de
peuple après les éléctions maintenant on le traite de bétail avant les
éléctions. Celà est symptomatique de l'effet Midas ce roi condamné par
les dieux de l'Olympe à avoir des oreilles d'ânes et qu'il a caché sous
un bonnet. Un jour il est allé chez le coiffeur qui a promis de garder
le secret. Mais devant l'enormité des oreilles d'ânes et devant
l'obligation de se taire pour ne pas perdre sa vie ou sa langue le
coiffeur est allé vider le trop plein de ce qu'il a vu en criant dans
une grotte : le Roi Midas a des oreilles d'ânes. Il est rentré ensuite
se coucher soulagé d'avoir vidé son sac et d'avoir en même temps gardé
le secret terrible. La nuit pendant qu'il dormait la grotte a renvoyé ce
secret lourd à porter comme un echo qui a traversé les parois et s'est
infiltré dans les filets d'eaux, dans les nappes sousterraines pour
ressortir le lendemain comme un cri que deverse les fontaines et les
rivières du royaume Midas qui a perdu son royaume. A chacun de titer
leçon de la perte du royaume de Midas : ses oreilles d'ânes, son
coiffeur qui n'a pas gardé son secret, la décision des dieux de l'Olympe
qui l'ont puni et déchu. Suivons ensemble la déchéance de l'Algérie
ramenée à un mouton de panurge ou à celle de ses élites ces Midas au
bonnet d'âne. L'Algérie a un conte moins fabuleux mais plus perfide : "
la brindille que tu méprises t'aveugle (au sens propre et figuré) !
Quand
les oreillles d'ânes de Midas et le mouton de Panurge sont confondus au
point de ne plus les distinguer alors 200 000 morts, Bentalha, Beni
messous et autres monstruosités sont une cerise servie avant la tarte.
Omar Mazri
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