Le fiasco des barbouzes français à Homs:
La mort en Syrie du journaliste Gilles Jacquier
Par Boris V.
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Le 16 janvier 2012
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Alors que Paris accuse Damas d’avoir organisé l’assassinat du journaliste de France-Télévisions
Gilles Jacquier à Homs, Pierre Tolstoï vient de présenter une toute
autre version des faits lors d’une émission spéciale de la première
chaîne de télévision russe. Selon l’enquête conduite sur place par son
équipe, M. Jacquier commandait sous couverture de presse une opération
des services secrets militaires français qui a tourné au fiasco. Les
accusations françaises ne sont qu’un moyen pour masquer la
responsabilité de Paris dans les actions terroristes entreprises pour
déstabiliser la Syrie. Nous reproduisons ici la traduction d’un article
publié par l’équipe de la télévision russe dans Komsomolkaya Pravda. - New Orient News
Le journaliste français Gilles Jacquier a été tué lors d’un reportage à Homs, le mercredi 11 janvier. Il était venu couvrir les événements en Syrie pour le magazine « Envoyé spécial. »
Persuadé qu’il n’y avait pas de groupes
terroristes, mais une révolution réprimée dans le sang, il avait refusé
la protection des services de sécurité et ne portait ni casque, ni gilet
pare-balles. Avec des collègues qui partageaient ses convictions, ils
avaient loué trois minibus et trouvé des fixeurs, c’est-à-dire des
locaux capables de les aider à se repérer, à prendre des rendez-vous, et
leur servant de traducteurs.
Tous ensemble avaient demandé à
rencontrer des représentants alaouites avant de se rendre dans les
quartiers insurgés de Bab Amr et Bab Sbah. Arrivés à l’hôtel As-Safir,
ils avaient rencontré par hasard un capitaine qui leur proposa de les
accompagner avec son détachement jusqu’au quartier alaouite de Najha où
les attendait une assistante du gouverneur de Homs.
Avec son aide, les journalistes purent
rencontrer des personnalités et interroger les passants. A 14h45, la
représentante du gouverneur leur avait demandé de quitter les lieux au
plus vite, le cessez-le-feu de facto prenant fin chaque jour à 15h
précises.
Cependant, les journalistes de la radio
télévision belge flamande (VRT) s’étant aventurés plus loin chez des
particuliers jusque dans le quartier d’Akrama, le groupe fut lent à se
mouvoir. Des membres de l’association des victimes du terrorisme qui
avaient prévu de manifester devant un car affrété par le ministère de
l’Information pour une quarantaine de journalistes anglo-saxons, mais
qui ne les avaient pas trouvés, se sentirent utiles en scandant des
slogans pour le président Bachar à la vue de quelques caméras.
A 15h, comme chaque jour, la bataille
d’Homs reprit. Un projectile explosa sur la terrasse d’un immeuble,
détruisant un réservoir de mazout. Un second projectile tomba sur une
école, puis un troisième sur les manifestants pro-Assad, tuant deux
d’entre eux. Les journalistes montèrent sur la terrasse pour filmer les
dégâts. Il y eut une accalmie. Gilles Jacquier, pensa que les tirs
étaient finis et descendit avec son cadreur pour aller filmer les
cadavres des manifestants. Arrivé dans l’embrasure de la porte, il fut
tué avec six militants pro-Assad par une quatrième explosion qui le
projeta sur sa fixeuse qui le suivait. La jeune femme fut blessée aux
jambes.
Dans la confusion générale, le mort et
la blessée furent évacués dans des voitures vers des hôpitaux. Ce seul
incident fit 9 morts au total et 25 blessés. La bataille de Homs se
poursuivi avec de nombreux autres incidents durant la soirée et la nuit.
Au premier abord, tout est clair :
Gilles Jacquier est mort par hasard. Il se trouvait au mauvais endroit
au mauvais moment. Surtout ses convictions sur la nature des événements
en Syrie lui faisaient croire qu’il ne devait craindre que les forces
gouvernementales et qu’il ne courrait aucun risque en dehors de
manifestations anti-régime. Il avait donc refusé une escorte, il n’avait
pas pris de casque et de gilet pare-balles, et il n’a pas respecté
l’heure fatidique de fin du cessez-le-feu. En définitive, il n’a pas su
évaluer la situation car il a été victime de l’écart entre la propagande
de ses collègues et la réalité qu’il niait.
Dans ces conditions, on ne comprend pas
très bien pourquoi, après une première réaction courtoise, la France,
qui avait légitimement exigé une enquête sur les circonstances de la
mort de son ressortissant, a subitement insinué que Gilles Jacquier
avait été assassiné par les Syriens et a refusé que l’autopsie ait lieu
sur place en présence de ses experts. Ces accusations ont été
publiquement explicitées par un des journalistes qui accompagnait
Jacquier, Jacques Duplessy.
Pour la presse française, les faits ne
sont pas si évidents qu’il y paraît : un doute persiste sur
l’identification des projectiles mortels. Selon la plupart des
reporters, il s’agissait de tirs de mortiers. L’armée syrienne confirme
que cette arme est quotidiennement utilisée par les terroristes à Homs.
Mais selon certains témoins, c’était des roquettes tirées depuis un
lance-roquette portatif, et la télévision privée syrienne Ad-Dounia a
montré des ailettes de roquette. Des forums se passionnent sur ce sujet,
non sans arrières-pensées. En France, les anti-Assad croient au mortier
et accusent l’armée syrienne d’avoir tiré. Tandis que les pro-Assad
croient à la roquette et accusent les terroristes. En définitive, ce
détail ne prouve rien : certes l’armée syrienne utilise des mortiers,
mais pas de ce calibre, et les groupes armés utilisent des
lance-roquette, mais rien n’empêche chaque camp de varier son armement.
Au demeurant, s’il s’agit de tirs de
mortier, les deux premiers ont permis d’ajuster le tir du troisième et
du quatrième pour frapper les manifestants qui étaient leur cible. Mais
s’il s’agit de tirs de roquette, il était possible de viser beaucoup
précisément et de tuer une personne en particulier. La thèse de
l’assassinat devient possible.
L’étude des images et des vidéos montre
que les corps des victimes ne sont pas ensanglantés et criblés d’éclats,
comme lors de l’explosion d’un obus qui se fragmente. Au contraire, ils
sont intacts, le sang coulant selon les cas par le nez ou les oreilles,
comme lors de l’explosion d’une roquette thermobarique dont le souffle
comprime les organes provoquant des hémorragies internes. De même, les
points d’impact sur le trottoir ne portent aucune trace de
fragmentation.
Notez que certains témoins parlent, eux
de grenades, ce qui ne fait guère avancer notre compréhension puisqu’il
existe des grenades à souffle et des grenades à fragmentation. En
définitive, seule l’hypothèse de l’arme de souffle (RPG ou grenade) est
compatible avec les éléments médicaux-légaux visibles sur les photos et
vidéos. Accourus sur les lieux, des enquêteurs syriens et des
observateurs de la Ligue arabe ont retrouvé deux queues de mortier de
82mm et une queue de roquette de fabrication israélienne.
Par conséquent, les autorités françaises
ont raison d’étudier la possibilité de l’assassinat même s’il s’agit
pour elles de se saisir d’un drame pour l’instrumenter et justifier leur
ambition de guerre contre la Syrie. Pourtant les diplomates français,
s’ils ont pour consigne de chercher la vérité, ont manifestement aussi
pour consigne de s’assurer que les Syriens ne la découvrent pas. Ainsi,
ils ont empêché toute personne francophone d’approcher la photographe
Caroline Poiron, compagne du journaliste Gilles Jacquier, qui veillait
sa dépouille toute la nuit. La jeune femme, en état de choc, ne
maîtrisait plus son comportement et aurait pu trop parler. Puis, ils ont
interdit l’autopsie sur place et ont rapatrié le corps au plus vite.
Quelle est donc l’hypothèse que la France veut vérifier pour elle-même,
mais cacher au grand public ?
Ici commence notre plongée dans le monde
des services spéciaux occidentaux qui conduisent en Syrie une « guerre
de basse intensité », comparable à celles organisées dans les années 80
en Amérique centrale ou plus récemment en Libye pour préparer et
justifier l’intervention de l’OTAN.
Gilles Jacquier était un reporter
apprécié de ses confrères, et récompensé par sa profession (Prix Albert
Londres, Prix des correspondants de guerre etc.). Mais il n’était pas
que cela.…
Dans une lettre à en-tête de France-Télévisions, datée du 1er décembre 2011, les rédactrices en chef du magazine « Envoyé spécial »
–l’émission politique la plus regardée du pays– avaient sollicité un
visa du ministère syrien de l’Information. Prétendant vouloir vérifier
la version syrienne des événements selon laquelle « les soldats de l’armée syrienne sont victimes d’embuscades et de groupes armés qui sévissent dans le pays »,
elles demandèrent que Jacquier puisse suivre le quotidien des soldats
de la 4e division blindée commandée par le général Maher el-Assad (frère
du président) et de la 18e division blindée, commandée par le général
Wajih Mahmud. Les autorités syrienne furent surprises par l’arrogance
des Français : d’une main, ils encadrent les groupes armés qui attaquent
les troupes loyalistes, de l’autre ils entendaient infiltrer un agent
de renseignement militaire dans leurs troupes pour informer les groupes
armés de leurs déplacements. Il ne fut pas donné suite à cette demande.
Aussi, Gilles Jacquier tenta t-il une
autre voie. Il sollicita l’entremise d’une religieuse grecque-catholique
au franc-parler, estimée et parfois redoutée par le pouvoir, Mère
Agnès-Mariam de la Croix, higoumène du monastère Saint-Jacques de
l’Intercis. Elle avait organisé le premier voyage de presse ouvert aux
journalistes occidentaux depuis le début des événements afin de montrer
le soutien patriotique des Syriens chrétiens à l’administration Assad,
et leur crainte de voir les Occidentaux placer au pouvoir des fanatiques
takfiristes. La célèbre religieuse, qui dispose d’une double
nationalité, espéra que la presse française agirait professionnellement
et favoriserait la réconciliation nationale. Elle fit donc le siège du
ministère de l’Information jusqu’à obtention d’un visa pour Jacquier et
son cadreur.
Les choses s’accélérèrent le 20
décembre, d’autres médias prièrent Mère Agnès-Mariam de leur obtenir la
même faveur. Gilles Jacquier, quant à lui, sollicita un autre visa pour
sa compagne, la photographe Caroline Poiron, et pour la reporter Flore
Olive, représentant toutes deux Paris-Match. Ce
devait être au total un groupe de 15 journalistes français, belges,
néerlandais et suisses. Selon toute vraisemblance, les Français et le
Néerlandais étaient pour la plupart, voire tous, des agents de la DGSE.
Le temps pressait pour leur mission.
Ici un petit retour en arrière est indispensable.
Pour affaiblir la Syrie, les groupes
armés par l’OTAN entreprennent diverses actions de sabotage. Bien que le
centre historique de la rébellion des Frères musulmans soit Hama, et
que seuls deux quartiers de Homs les soutiennent, l’OTAN à choisi cette
ville pour concentrer ses actions secrètes. En effet, elle est au centre
du pays et constitue le principal nœud de communication et
d’approvisionnement. Successivement, des « révolutionnaires »
ont coupé le pipe-line, puis les ingénieurs canadiens qui dirigeaient
la centrale électrique ont été rapatriés à la demande des Etats-Unis.
Enfin, cinq ingénieurs iraniens chargé de faire re-fonctionner la
centrale ont été enlevés, le 20 décembre 2011.
Des médias ont reçu une revendication
d’une mystérieuse brigade contre l’expansion chiite en Syrie. Puis,
l’ambassade a confirmé avoir débuté une négociation avec les preneurs
d’otages. Restaient à ceux-ci à transmettre une « preuve de vie », par exemple une photographie datable des otages en bonne santé.
Contre toute attente, celle-ci ne fut pas envoyée directement à la République islamique, mais publiée par Paris-Match
(édition du 5 janvier). Un photographe du magazine, disait-on, avait pu
entrer secrètement en Syrie et réaliser ce cliché. Peut-être les
lecteurs français se sont demandés si ce reporter était bien humain pour
prendre des photos d’otages sans leur venir en aide. Peu importe, le
message était clair : les ingénieurs sont en vie et les preneurs
d’otages sont contrôlés par les services français. Aucune réaction
officielle, ni d’un côté, ni de l’autre. C’est donc que les négociations
se poursuivent.
Arrivés à Damas, les médias français et
néerlandais furent logés par les autorités dans des hôtels différents,
mais Jacquier les regroupa immédiatement au Fardos Tower Hotel. Le
manager de cet établissement n’est autre que Roula Rikbi, la soeur de
Bassma Kodmani, porte-parole du Conseil national basé à Paris. L’hôtel
sert de cache aux services secrets français.
En résumé, un agent de renseignement
militaire, ayant pour compagne une photographe dont une collègue a pu
entrer en contact avec les otages, a formé un groupe de « journalistes »
ayant une mission liée à ces otages, probablement leur remise par des
Français à des Iraniens. Ils se sont rendus à Homs après s’être
débarrassés des services de sécurité, mais le chef de mission a été tué
avant de pouvoir établir le contact prévu.
On comprend que, dans ces conditions,
l’ambassadeur de France soit devenu nerveux. Il était en droit
d’envisager que Gilles Jacquier ait été assassiné par des membres des
groupes armés, inquiets de la dislocation de l’alliance militaire
France-Turquie, et jusqu’au-boutistes d’une guerre de l’OTAN. Hostiles à
la négociation en cours, ils auraient fait capoter sa conclusion.
L’ambassadeur de France, qui n’avait pas
le temps de reconstituer les événements, s’appliqua donc à empêcher les
Syriens de le faire. Contrairement aux normes internationales, il
refusa que l’autopsie soit réalisée sur place en présence d’experts
français. Les Syriens acceptèrent de déroger à la règle à la condition
de réaliser une radiographie. En réalité, ils en profitèrent pour
photographier le cadavre sous tous les angles. Selon nos informations,
le corps porte la trace d’éclats à la poitrine et de coupures sur le
front.
Puis, l’ambassadeur prit dans ses
voitures blindées les « journalistes » français et le néerlandais, et la
dépouille du défunt. Il partit avec eux accompagné d’une lourde
escorte, laissant sur le carreau la Mère supérieure stupéfaite et un
journaliste de l’Agence France Presse : le diplomate pressé avait
récupéré ses agents et abandonné les civils. Le convoi passa récupérer
les effets personnels de chacun à l’hôtel As-Safir de Homs, puis
rejoignit l’ambassade à Damas. Le plus vite possible, il arriva à
l’aéroport d’où un avion spécial affrété par le ministère français de la
Défense évacua les agents vers l’aéroport de Paris-Le Bourget.
Les barbouzes ne feignaient plus de
réaliser des reportages en Syrie, ils oubliaient avoir obtenu un
allongement de leur visa, ils fuyaient juste avant que les Syriens ne
découvrent le pot aux roses de cette opération ratée.
Arrivé à Paris, le corps fut
immédiatement transféré à l’institut médico-légal et autopsié avant
l’arrivée d’experts mandatés par la Syrie. En violant les procédures
pénales, le gouvernement français a invalidé le rapport d’autopsie, qui
sera tôt ou tard rejeté par la Justice, et a définitivement écarté la
possibilité d’établir la vérité.
Afin d’empêcher les journalistes
français (les vrais) de mettre leur nez dans cette affaire, les
journalistes (les faux) qui accompagnaient Jacquier ont, une fois
revenus en France, multiplié les déclarations contradictoires, mentant
de manière éhontée pour créer de la confusion et noyer le poisson.
Ainsi, bien que 8 manifestants pro-Assad aient été tués, Jacques
Duplessis dénonce « un guet-apens tendu par les autorités syriennes »
pour l’éliminer avec ses confrères. Vérification faite, M. Duplessy a
longuement travaillé pour une ONG réputée avoir servie de paravent …à la
DGSE.
Pour les Iraniens et les Syriens, la
mort de Jacquier est une catastrophe. En laissant circuler le groupe
d’espions français et en le surveillant discrètement, ils espéraient
bien remonter aux ravisseurs et, à la fois, libérer les otages et
arrêter les criminels.
Depuis un an, les services secrets
militaires français sont placés au service de l’impérialisme
états-unien. Ils ont organisé un début de guerre civile en Côte
d’Ivoire. Par la suite, ils ont manipulé le séparatisme de la Cyrénaïque
pour faire croire à une révolution anti-Kadhafi et s’emparer de la
Libye. Maintenant, ils encadrent des repris de justice recrutés par le
Qatar et l’Arabie saoudite pour semer la terreur, accuser le
gouvernement syrien et menacer de venir le changer.
Il n’est pas sûr que le peuple français
apprécierait de savoir que Nicolas Sarkozy a rabaissé son pays au niveau
d’un vulgaire preneur d’otages. Et il ne faudra pas s’étonner si un
Etat qui pratique le terrorisme chez les autres doive un jour le
confronter sur son sol.
Par Boris V. - 16 janvier 2012
Article publié par l’équipe de télévision russe dans Komsomolkaya Pravda |
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"They plot and plan but ALLAH also plans and ALLAH is the best of Planners." Qur’an VIII – 30
‘’ويمكرون ويمكر الله والله خير الماكرين ‘’: قال الله عزَّ وجل
سورة الأنفال
رضيت بالله ربا و بالإسلام دينا و بمحمد صلى الله عليه و سلم نبيا رسولا لا إلـه إلا اللـه ... محمد رسـول اللـه
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"They plot and plan but ALLAH also plans and ALLAH is the best of Planners." Qur’an VIII – 30
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