Conférence le 08 janvier à 13 h 30 à Nanterre
Après le 11 septembre le monde arabe et musulman a assisté à une tentative de remodelage
de sa configuration territoriale et géopolitique sous forme
dramatique : invasion de l’Afghanistan et de l’Irak, agression contre le
Liban et Gaza. La tragédie la plus significative est dans la réaction
confuse, contradictoire et impuissante des opinions arabes et
musulmanes en Orient ou en Occident face à la tentative de créer un
grand Moyen-Orient et de liquider la cause palestinienne reléguée à un
cas humanitaire sans racines, sans perspectives de solution autres que
celles imposées par l’empire et le mondialisme.
Dix
ans après le 11 septembre et les drames vécus par le monde musulman
nous voyons l’empire, tenu en échec dans le remodelage du Grand
Moyen-Orient agir en Afrique du Nord où nous assistons à deux grands
soulèvements populaires en Tunisie et en Égypte, une agression contre la
Libye par l’OTAN, une préparation d’agression contre la Syrie au nom du
droit d’ingérence et au nom de l’humanitaire. La même tragédie se
réitère dans le monde musulman, et non seulement la Ligue arabe
cautionne toutes les décisions de l’OTAN, mais nous voyons
l’instrumentalisation de l’Islam pour tenter une contre révolution et
confisquer les volontés populaires, mais aussi pour donner caution
morale et religieuse à d’autres agressions.
Le
monde arabe et musulman est, une fois de plus, mis dans l’incapacité de
comprendre les mobiles, les desseins par l’entretien de la confusion,
du matraquage médiatique et de la diversion. Le ressentiment populaire contre ses dictateurs, l’absence
de culture politique et la lutte idéologique rendent la lecture du
monde difficile, confuse et de plus en plus contradictoire. Les
Musulmans sont menés vers la diversion en créant de faux clivages, de
fausses analyses semant le doute et la confusion. Quand
il n’y a pas de consensus sur ce qui vient de se passer il ne peut y
avoir lecture cohérente et responsable sur ce qui est en voie de se
réaliser qui va échapper à la compréhension et au contrôle des peuples
arabes et musulmans en Orient ou en Occident.
Pour
se libérer des schémas de Panurge, deux experts du monde arabe,
théoriciens et praticiens de la politique et de l’économie, vont
clarifier ce qu’ils ont observé depuis toutes ces années sur les
Révolutions arabes, leur contexte et leurs conséquences. Ils vont débattre
avec nous en répondant sans tabous ni complexes ni faux fuyants aux
questions qui nous préoccupent ainsi qu’aux opinions sur lesquelles nous avons construit des divergences rendant impossible une lecture ou une action commune envers ce qui se passe comme crises et comme bouleversements.
Dans le cadre du mondialisme et des mesures vexatoires contre la communauté musulmane nous avons jugé opportun et pertinent de
lier les révolutions arabes avec le fait démocratique en France. Nous
savons tous qu’il s’agit d’une polyarchie et non d’une démocratie. Cette
polyarchie joue le jeu d’alternance entre la gauche et la droite et
tente par ses relais dans la communauté de poser les problèmes avec des
biais idéologiques et politiques : l’Islam est-il compatible dans la
démocratie ou les Musulmans sont-ils solubles dans la laïcité. Nous
voyons les mêmes schémas de cooptation, de rentes politiques et
d’instrumentalisation des banlieues comme nous voyons l’émergence de
groupes et d’associations en France et à l’Étranger voulant se servir de
la communauté musulmane comme passerelle pour réaliser leur agenda
corporatiste ou mondialiste. Nous devons inverser le faux débat et le recentrer sur le
vote en France comme vecteur, dans le faible espace de liberté
disponible, de fédération et de luttes politiques pour l’émancipation de
la communauté musulmane des tutelles qui parlent en son nom sans
légitimité ni représentativité. La communauté doit se prendre en charge
pour imposer son présentiel mais aussi décider de l’avenir politique du
pays dans lequel elle vit comme acte de témoignage, de libération et de
devoirs. Pourquoi sur le plan méthodologie et pragmatique faire ou ne
pas faire du vote un instrument de cohésion et d’expression négociée des
intérêts religieux, sociaux, politiques et économiques ? Ce sera
l’objet de l’intervention d’une figure religieuse connue pour sa probité
et sa clareté.
Nous sommes certains, connaissant leurs positions, leurs
expériences, leurs écrits, et leur autonomie de pensée, que non
seulement des vérités seront dites mais que des « révélations » seront
faites par les conférenciers que le CLAM a invités, pour le 8 janvier de 13h à 20 h, à « Espace Chevreuil - 97/109 avenue de la liberté- 92000 NANTERRE »
- Cheikh Dhaou Miskin: Spécialiste du Hadith et de la Sira, Fondateur du collège musulman d'Aubervilliers. Il interviendra sur « la question du vote en France et la démocratie en Islam».
- Omar Mazri :
Ingénieur polytechnicien et économiste, Observateur sur l’Islam
contemporain, auteur écrivain de plusieurs livres dont « Les
Révolutions arabes : Mystique ou Mystification ? ». Il interviendra sur « le cadre idéologique du changement ».
- Ghazi Hidouci : Consultant international, ancien ministre algérien de l'Économie, auteur écrivain de plusieurs livres dont « l’Algérie, l’indépendance inachevée ». Il interviendra sur « la politique possible dans les conditions nouvelles ».
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