Karachi : la DST va devoir s’expliquer
Affaire Karachi: Deux ex-policiers de la DST entendus par le juge
JUSTICE - Ils auraient menti sur leurs investigations pour appuyer la piste de l'attentat kamikaze...
Deux ex-policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST) vont être entendus par le juge Marc Trévidic dans le volet terroriste de l’affaire Karachi, rapporte Le Parisien ce mercredi. C’est l’avocat des familles des victimes, Olivier Morice, qui les soupçonne d’avoir menti lors de leur enquête sur l’attentat qui a fait 15 morts, dont 11 Français travaillant à la construction de sous-marins en 2002 au Pakistan.>> Tous nos articles sur l'affaire de l'attentat de Karachi
Sous la direction du juge Jean-Louis Bruguière, Jean-Michel Roncero et Louis Caprioli ont enquêté sur les faits, «en étroite collaboration avec les services d’enquête pakistanais qui, dès le départ, privilégient la thèse d’un attentat islamiste», explique le quotidien.
Les ex-policiers contredisent le rapport de la légiste
Dans une note datée du 4 mars 2003, les deux ex-policiers affirment dans ce sens que l’auteur de l’attentat est un kamikaze, une hypothèse confirmée «par l’examen du corps du kamikaze fait par les experts et sa position supposée lors de l’explosion», selon Jean-Michel Roncero.Or, ces affirmations contredisent le rapport de l’experte légiste Dominique Lecomte, établi un an plus tôt. Pour elle, «l’auteur présumé de l’attentat était “debout”, à proximité de la voiture piégée, au moment de l’explosion», indique Le Parisien. Il ne s’agirait donc pas d’un kamikaze.
La thèse islamiste abandonnée par Trévidic
Le quotidien précise que la thèse islamiste n’a été abandonnée qu’après le départ du juge Jean-Louis Bruguière en 2007 et la reprise de l’affaire par Marc Trévidic. Depuis, l'hypothèse d'une vengeance sur fond de litige concernant le paiement des commissions en marge du marché des sous-marins est envisagée.>> Les protagonistes en images, c'est par ici
Selon ce scénario, des officiels pakistanais ou des islamistes qu'ils manipulaient auraient commis l'attentat pour faire pression sur la France et/ou régler des contentieux internes au Pakistan sur le partage de l'argent. Un total de 84 millions d'euros de commissions avait été fixé, a montré une mission d'information parlementaire.
Corentin Chauvel avec Reuters
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