La campagne pour l’abolition de la « détention administrative »
doit s’élargir. La pression internationale, le boycott des institutions
sionistes, la campagne médiatique pour la libération des prisonniers,
doivent s’intensifier. Ne laissez pas les prisonniers mourir !
Participez à la bataille pour leur libération !
- Le prisonnier palestinien Thaer Halahleh, au moment de sa libération en juin 2012 après une longue grève de la faim
I - Abolir la détention « administrative »
L’occupant a pris la décision de laisser mourir les prisonniers
grévistes de la faim, à moins qu’il ne ressente le danger d’une
confrontation militaire, notamment en provenance de la bande de Gaza, où
le mouvement du Jihad islamique a menacé l’occupant sioniste de rompre
la trêve implicite entre la résistance et l’occupant si l’un des
prisonniers tombait. En même temps, de multiples cellules de la
résistance palestinienne sont entrées en action en Cisjordanie occupée
pour kidnapper un soldat ou colon, en vue de l’échanger avec les
prisonniers. C’est ce qu’indique en tout cas l’occupant qui a multiplié
les arrestations de Palestiniens. C’est aussi cette effervescence en
Cisjordanie occupée qui peut peser sur la décision sioniste, celle de
libérer les grévistes de la faim. Il faut également ajouter le mouvement
de lutte qui s’organise à l’intérieur même des prisons, soit autour de
revendications spécifiques, soit autour du soutien aux grévistes de la
faim. Mais jusqu’à présent, malgré la gravité de l’état de santé des
prisonniers grévistes, le mouvement de solidarité, en Palestine et dans
le monde, reste timide. Des initiatives sont prises ici et là, mais
restent peu efficaces pour d’une part, informer l’opinion internationale
sur le mouvement de la lutte des prisonniers et d’autre part, mener une
large campagne pour abroger la détention administrative.
Le prisonnier Akram Rikhawi, qui devait être libéré à la fin du mois de
janvier, après une longue grève de la faim, a repris la grève de la faim
illimitée pour réclamer sa liberté. Akram Rikhawi avait reçu
l’assurance des autorités sionistes, que sa détention ne serait pas
renouvelée s’il cessait sa grève de la faim. Or il n’a pas été libéré.
La santé du combattant prisonnier Samer Issawi est en détérioration
constante. Sa famille et son peuple attendent d’un moment à l’autre
l’annonce de son martyre. Samer a décidé d’offrir sa vie pour la liberté
des prisonniers et l’abrogation de la détention administrative.
Le combattant Ayman Sharawneh a été transféré du centre d’isolement de la prison Eshel dans Beer Saba’, dans al-Naqab, vers l’hôpital de la prison de Ramleh. Il a été de nouveau transféré vers l’hôpital Soroka, dans al-Naqab, et retourné dans une cellule d’isolement dans la prison de Ramleh. Les autorités de de l’occupation visent, par ces déplacements incessants d’un prisonnier en grève de la faim, à faire pression sur lui, pour qu’il arrête sa lutte et pour susciter des doutes quant à sa décision de poursuivre la grève.
Le combattant Ayman Sharawneh a été transféré du centre d’isolement de la prison Eshel dans Beer Saba’, dans al-Naqab, vers l’hôpital de la prison de Ramleh. Il a été de nouveau transféré vers l’hôpital Soroka, dans al-Naqab, et retourné dans une cellule d’isolement dans la prison de Ramleh. Les autorités de de l’occupation visent, par ces déplacements incessants d’un prisonnier en grève de la faim, à faire pression sur lui, pour qu’il arrête sa lutte et pour susciter des doutes quant à sa décision de poursuivre la grève.
Le prisonnier Youssef Shaabane (33 ans) a cessé la grève de la faim, à
cause de la détérioration de son état de santé, apès deux mois de lutte.
Il a été immédiatement transféré à la prison de Meggido, au lieu d’être
suivi médicalement, et privé de la visite de son avocat.
Le prisonnier combattant Bassam Diab a été condamné à la détention
administrative pour 6 mois. Bassam Diab est le frère de Bilal Diab, qui
avait mené une longue grève de la faim, en tant que détenu
administratif, et fut finalement libéré. Bassam Diab avait participé à
la mobilisation populaire de soutien aux grévistes. Plusieurs fois
prisonnier (6 ans en tout), Bassam Diab a été arrêté lors de la rafle
contre les membres du mouvement du Jihad islamique en Cisjordanie
occupée, il y a trois semaines.
La détention administrative du député Bassem Zaarir (51 ans) a été
prononcée pour 6 mois. Le député Zaarir a été élu dans la province
d’al-Khalil. Il a à nouveau été arrêté le 23 novembre dernier avec 5
autres députés pour incitation contre l’occupation.
« Rien, aucune pression, aucune punition, aucun acte de l’occupation ne
nous empêcheront de poursuivre notre lutte pour arracher notre liberté
et dignité et nos droits légitimes. Même si chaque partie de notre corps
tombe en morceaux, même si l’un de nos yeux lorgne vers une telle «
solution », nous le crèverons », ont déclaré les combattants
prisonniers, Tareq Qaadane et Jaafar Izzidine. Devant leur état
alarmant, les autorités de l’occupation ont emmené les deux cadres
dirigeants du mouvement du Jihad islamique à l’hôpital, où il leur fut
injecté du sérum par voie intraveineuse. Ils ont été à nouveau
transférés à l’hôpital-prison de Ramleh (29 janvier).
Le mouvement du Jihad islamique en Palestine est décidé à rompre la
trêve et à lancer ses fusées sur l’entité de l’occupation si l’un des
prisonniers grévistes décède.
Au cours de la journée du 25 janvier 2013 que le mouvement avait
décrétée « journée de la solidarité avec les prisonniers grévistes de la
faim », le vice secrétaire général du Jihad islamique, Ziyad Nakhalé, a
déclaré, s’adressant à tous ceux qui, en Cisjordanie, à Gaza, dans les
territoires occupés en 48 et dans l’exil, ont activement participé à
cette journée : « En ce jour béni, nous sommes debout, unis autour d’une
seule cause, nous proclamons tous ensemble que nous sommes avec nos
héroïques prisonniers qui ont transformé leurs corps en épées contre la
tyrannie de l’occupation et ses appareils sécuritaires, en défense de
leur dignité et de leur humanité, et pour en finir avec la persécution
sioniste incessante de notre peuple et la pratique des arrestations de
nos combattants et de nos combattantes.
Vos fils et vos frères ont livré leurs corps en signe de volonté, de
victoire et de sacrifice, pour affirmer au monde entier qu’ils sont
déterminés à vaincre la défaite, la peur et l’humiliation. Ils sont
vainqueurs par leur volonté contre l’hésitation et la compromission. Ils
suivent une voie qu’ils connaissent et qu’ils ont déjà empruntée et par
laquelle ils ont déjà réalisé des acquis énormes sur le chemin de la
liberté, comme l’a fait le grand combattant Khodr Adnane, les frères
Bilal et Thaer et la sœur Hana’. Aujourd’hui, il s’agit d’une nouvelle
phase de la lutte et de la résistance, menée par les chevaliers de ce
peuple, qui s’élèvent au rang de symboles d’une volonté inébranlable,
Samer Issawi, Ayman Sharawneh, le dirigeant combattant Tareq Qaadane, le
dirigeant combattant Jaafar Izzidine et le combattant Youssef Shaabane
et le combattant Akram Rikhawi. Nous les nommons, un par un, car ils
méritent qu’on soit avec eux, et qu’on les aime, parce qu’ils sont notre
âme. Ils ont transformé la bataille des « ventres creux » en bataille
de la dignité et de la fierté face à Israël, et nous devons parler de la
bataille de la volonté, pour briser cette arrogance sioniste…
A notre grand peuple, ceux qui se tiennent aujourd’hui aux côtés de
leurs fils et frères combattants, doivent savoir qu’ils empruntent le
chemin vers l’unité de notre peuple sous la bannière de la lutte, et de
ces épées brandies face à Israël.. Que s’élargisse le mouvement de la
solidarité jusqu’à couvrir toute la Palestine et le monde… C’est là le
critère de sérieux de ceux qui parlent de l’unité du peuple et de la
géographie.. Ces dirigeants (prisonniers) sont une dette et un devoir
que nous devons accomplir. Nous devons nous mobiliser pour leur dignité.
A cette occasion, nous appelons l’ensemble du peuple palestinien et des
peuples arabes à préserver un haut degré de mobilisation aux côtés de
la cause des prisonniers.
Quelles que soient les circonstances et les alliances maléfiques, la
volonté des peuples est indéniablement plus forte et plus puissance que
celle du geôlier qui emprisonne encore des milliers de nos héros.
Hommage à tous ceux-là qui dessinent, par leur ténacité, patience,
fermeté et volonté, la carte de la Palestine.
De son côté, le dirigeant Khaled al-Batch : « Le mouvement du Jihad
islamique ne restera pas inactif si l’un de nos prisonniers décède,
suite à la négligence médicale de l’occupation envers les prisonniers »,
appelant les organisations de la résistance à adopter une stratégie
commune qui inclut la libération de tous les prisonniers.
2 – La Croix Rouge Internationale accusée de collaboration avec l’entité sioniste
Le prisonnier libéré Fouad Razem, originaire de la ville d’al-Qods et
refoulé vers la bande de Gaza, lors de l’accord d’échange d’octobre
2011, a nettement accusé le CICR de servir les intérêts de l’entité
sioniste, au lieu de se tenir à distance entre l’occupation et les
prisonniers. Le CICR refuse de soutenir la lutte des prisonniers
grévistes de la faim alors qu’il avait dénoncé la capture du soldat
sioniste en 2006. Fouad Razem a indiqué le mutisme du CICR quant à la
grève des prisonniers, et son refus de dénoncer les détentions
administratives, qui s’apparentent à une torture psychologique et qui
visent à humilier le peuple palestinien. De plus, le CICR a été mis en
cause parce qu’il avait arraché les photos des prisonniers grévistes de
la faim, que les familles des prisonniers avaient accrochées devant son
siège. En colère, les familles ont décidé de boycotter les services du
CICR, d’autant plus, comme l’explique la prisonnière libérée Fatima
Zekk, qu’il a toujours appliqué les directives de l’occupation.
3 – Libéré
Le prisonnier Muhammad Abdallah Titi (41 ans) du camp de Balata, à
Nablus, à été libéré après avoir été détenu pendant 10 ans pour
résistance à l’occupation. Son frère Saoud (29 ans) est toujours
prisonnier, condamné à 16 ans de prison. Les autorités carcérales ont
refusé toute demande de rencontre des deux frères, sauf pour une
journée, dans la prison Ramon.
4 – Enfants prisonniers
Le bulletin mensuel de « Defence for Children International – Palestine
section » signale une augmentation de 9,6% du nombre des enfants
traduits devant les tribunaux militaires sionistes au mois de décembre,
et une augmentation de 9,5% des enfants arrêtés âgés entre 12 et 15 ans.
En 2012, environ 600 enfants palestiniens ont été arrêtés par l’armée
de l’occupation. Au mois d’octobre 2012, Mujahed S. âgé de 17 ans, est
arrêté au barrage militaire à l’entrée de son village Beyta. Il est
emmené au centre d’interrogatoire de Jalameh et mis en isolement total
pendant 29 jours. Adham D., âgé de 17 ans, est arrêté à Nablus et emmené
au même centre, et mis en isolement pendant 12 jours.
5 – L’Autorité Palestinienne de Ramallah poursuit les prisonniers libérés
Les services sécuritaires de l’AP ont arrêté le combattant libéré
Mu’tazz Faraj Abido, 33 ans, dans la ville d’al-Khalil, en Cisjordanie,
de manière sauvage et inhumaine, ne tenant pas compte de son handicap.
Combattant du mouvement du Jihad islamique, le prisonnier libéré Mu’tazz
souffre d’un handicap partiel depuis son arrestation en 2012 puis
détention pendant 4 mois, par les forces de l’occupation, qui avaient
refusé de soigner ses blessures. Malgré son handicap, Mu’tazz a
participé à toutes les manifestations de soutien aux prisonniers
grévistes de la faim.
6 – Intimidation et terreur
Les forces de l’occupation ont arrêté la mère d’un prisonnier
appartenant au mouvement du Jihad islamique, Jamila Afif Ubayd, 70 ans,
de ‘Arraba, près de Jénine, ainsi que sa fille, lors de la visite du
combattant Abed Mahmoud Ubayd (33 ans) condamné à 27 ans de prison.
Elles ont été interdites de visite et la mère du prisonnier a été
emmenée au centre d’interrogatoire de Jamaleh. Quelques heures plus
tard, elle est relâchée.
Les nombreuses incursions de forces spéciales dans les prisons de
l’occupation ont augmenté la tension entre prisonniers palestiniens et
autorités carcérales. Les résistants prisonniers commencent à
s’organiser pour mener une lutte et réclamer le respect des accords
signés par l’Etat sioniste lors de l’échange des prisonniers, en octobre
2011, avec l’Egypte. Tous les points de l’accord sont en train d’être
violés par l’occupation, l’isolement des prisonniers, l’autorisation
d’étudier, la fin de la répression, l’arrestation des prisonniers
libérés.
7 – Portrait
Nader Sadaqa est un combattant palestinien pour la liberté et la
libération de la Palestine. Il appartient à la communauté samaritaine
(de confession juive) qui vit à Nablus. Détenu depuis le 17 août 2004,
en plein combat contre l’occupation, il est condamné à 6 perpétuités et
38 ans, dans la prison de Gilboa.
Samer appartient au Brigades Abu Ali Mustafa, du FPLP. Lors de
l’Intifada al-Aqsa, il rejoint la résistance armée, avec pour mot
d’ordre : « nous sommes « la montagne de feu » (nom populaire de Nablus)
et quiconque nous agresse, nous le réduisons en cendres ». Il a dirigé
et mené plusieurs opérations armées contre l’occupation. Ses amis et
notamment Samer Abou Siz, samaritain comme lui et prisonnier libéré lors
de l’accord d’échange en octobre 2011, reconnaissent qu’en prison, le
combattant Samer Sadaqa a toujours recherché l’unité avec toutes les
formations de la résistance, disant : « l’occupation nous attaque en
tant que peuple, et nous devons lui résister uni ».
La mère du combattant Sadaqa raconte que le jour de son arrestation, les
occupants ont manifesté une grande joie, et parce qu’il est de
confession juive, ils se sont défoulés contre « ce samaritain qui les
défiait », lui faisant subir toutes sortes de tortures. Pour l’occupant,
il s’agissait de donner une leçon inoubliable aux Samaritains de la
Palestine. Mais d’après les souvenirs de sa mère, Samer répétait
toujours : « leur volonté n’est pas plus forte que notre patience et
notre fermeté ».
8 – Solidarité
A Gaza et en Cisjordanie
Au cours d’une manifestation de solidarité avec les prisonniers
grévistes de la faim, à Arrabe, près de Jénine, sheikh Khodr Adnan a
annoncé que plusieurs prisonniers détenus dans la prison de Meggido ont
entamé une grève de la faim de trois jours en solidarité.
Les associations de solidarité organisent quotidiennement des sit-ins
devant les sièges de la Croix-Rouge, à Gaza et à Ramallah. Ces sit-ins
sont boudés par les médias internationaux et par une grande partie des
médias arabes. Les organisations de la résistance réunies dans un
conseil pour la solidarité avec les prisonniers réclament l’ouverture
d’une enquête internationale concernant la mort des détenus
palestiniens, notamment le martyr Abou Dhray, qui semble avoir été
victime des essais pharmaceutiques sur les prisonniers palestiniens.
Le FDLP installe des tentes de la solidarité avec les prisonniers
Dans le camp de Ayn El Helwé, le FDLP a installé une tente de la
solidarité avec le prisonnier gréviste de la faim, Samer Issawi. Il a
également installé une tente à Wadi Zeina, dans le Chouf (Liban)
appelant à un large mouvement de solidarité pour faire pression sur
l’Etat sioniste.
L’Autorité Palestinienne et les prisonniers grévistes
Ira-t-elle jusqu’à réclamer une session du Conseil de sécurité de l’ONU
pour discuter de la gravité de la situation des prisonniers palestiniens
? C’est ce que promet Issa Karakae, ministre aux affaires des
prisonniers de l’AP à Ramallah. Le ministre des AE de l’Autorité a
adressé une lettre au président du Conseil de sécurité réclamant « de
punir Israël pour les actes inhumains qu’il commet envers les
prisonniers ».
A cours d’un rassemblement tenu à Ramallah, en soutien aux prisonniers,
Issa Karakae a déclaré que les autorités égyptiennes font des efforts
importants pour la libération des prisonniers palestiniens grévistes de
la faim. Les autorités égyptiennes négocient à nouveau ce dossier avec
l’occupant.
A Trablos, dans le nord du Liban, plusieurs initiatives de solidarité
avec la lutte des prisonniers palestiniens ont eu lieu, dont un match de
foot et une journée de solidarité à l’école al-Nour, où les élèves ont
écrit des messages aux prisonniers grévistes.
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