Affaire KHALIFA: Le procès des lampistes
Tribunal criminel de Blida. Une femme présidente à l’intégrité connue et reconnue. Cent quatre accusés, 150 avocats ,près d’une centaine de personnes morales et physiques partie civile, des dizaines de témoins, dont trois ministres du gouvernement Belkhadem et qui devaient être au premier rang du banc des accusés, des personnalités politiques, sportives et syndicales, au moins et un nombre incalculable de journalistes de la presse nationale et internationale…
Le procès de la caisse principale d’El Khalifa Bank s’est ouvert le lundi 8 janvier pour une durée …indéterminée. Le décor est planté et allons y pour le grand déballage mais… dans la limite de l’arrêt de renvoi. Retenons bien ce mot : ARRÊT DE RENVOI.
Retenons bien, aussi, qu’il s’agit du procès de « la caisse principale de la banque Al Khalifa. » C’est à dire qu’il y aura d’autres procès qui traiteront de la compagnie aérienne, du transfert des fonds vers l’étranger (le SWIFT) et de je ne sais quoi encore. En Somme, ils ont décidé de saucissonner l’affaire Khalifa. Comme a été saucissonné en Irak le procès du régime Saddam Hussein en plusieurs affaires au point où ils ont fait d’un despote une victime regrettée par tous ceux qui n’ont pas eu à subir les atrocités de son régime.
Revenons à notre affaire Khalifa et relevons qu’ au lieu de la traiter dans sa globalité puisqu’il s’agit d’un empire appelé « LE GROUPE KHALIFA » même si juridiquement ce groupe n’a jamais existé. Mais, force est de constater que chez Rafik Moumen Khalifa tout s’imbrique et l’un ne va pas sans l’autre. Après tout et à bien y regarder c’est à partir de la banque et avec l’argent de celle-ci que l’empire a vu le jour. Bien que l’aventure a démarré bien avant avec KRGPharma qu’on n’a pas évoqué du tout druant les premiers jours du procès.
L’ombre du sergent Khaled Nezzar
A la lecture de la liste des accusés que ce soient ceux qui comparaissent libres ou détenus, une première remarque vient à l’esprit du dernier des débiles que nous sommes pauvres citoyens algériens. Oui, nous avons beau être débiles, tarés, idiots et tout ce que veulent les décideurs, les actionnaires de la SARL ALGERIE, nous ne pouvons pas imaginer un seul instant que Rafik Moumen Khalifa, un jeune homme à peine la trentaine entamée puisse commettre l’escroquerie du siècle que nulle part ailleurs dans le monde le plus hardi et le plus malin des escrocs n’aurait pensé réaliser sans l’aide et la protection des hommes clés du pouvoir.
Dans un pays tenu en main par de puissants généraux qui ont la mise sur toutes les richesses du pays, il est impensable que les décideurs soient hors du coup. Personne n’ignore que des généraux sont derrière Khalifa à commencer par le sergent Khaled Nezzar. Bien que se faisant discret ces derniers temps en disparaissant de la scène médiatique qu’il occupait médiocrement de manière régulière, Nezzar cherche à se faire oublier depuis l’ouverture de l’instruction. Il a préféré passer la main à plus subtils que lui pour ne pas faire de vagues et tracer les lignes rouges à ne pas dépasser.
L’implication de Rafik Khalifa dans la présidentielle de 2004 en faveur du candidat du cabinet noir Ali Benflis suffit à ,elle seule pour nous renseigner sur le rôle joué par le sergent Nezzar et ses compères. Pour beaucoup d’accusés qui ont peur de briser la loi de l’omerta et pour beaucoup de témoins, qui ont évolué dans les hautes sphères, l’ombre du sergent Khaled Nezzar a plané sur le procès de Blida.
L’absence de généraux et de leurs proches dans le procès de Blida ne blanchit nullement les véritables commanditaires de l’escroquerie du siècle. Bien au contraire, cela ne fait que les enfoncer puisque tout le monde a constaté que finalement ce sont des lampistes qu’on a présenté dans cette parodie de justice.
Non, Messieurs les décideurs ! Vous pouvez nous faire penser tout ce que vous voulez sauf que Rafik Khalifa n’avait pas de protections solides dans les plus hautes sphères du pouvoir.
A suivre les débats quotidien du procès de Blida tels que rapportés par la presse algérienne, j’ai l’impression que Personne n’avait soupçonné les nombreuses infractions commises par Khalifa tout au long de son parcours qui l’a mené vers la construction d’un groupe qui rivalisait avec la puissante entreprise pétrolière SONATRACH. Tout le monde semblait surpris par les pratiques illégales de l’ex golden boy. On a l’impression que tout a commencé à partir de cette fameuse journée où furent arrêtés les compères de Moumen Rafik Khalifa en possession d’un sac bourré de billets de banques d’une valeur de 2 millions d’Euros qu’ils s’apprêtaient de sortir clandestinement dans le vol Alger-Paris.
Les internautes fidèles du site « agir pour l’Algérie » peuvent bien témoigner que j’en avais parlé à plusieurs reprises au point où j’en avais fait un feuilleton avec, notamment, la polémique que m’avait imposée l’un des défenseurs ardents de Rafik Khalifa, Mohamed Benchicou directeur du défunt Le Matin qui me traitait de délateur parce que je rapportais des informations vérifiées et indéniables mettant à nu les pratiques illégales de Khalifa.
Bien avant la naissance de ce site web, dans la Mafia des Généraux (Février 2002, éditions JC Lattès) j’avais dénoncé le sponsoring Du club de football , l’Olympique de Marseille par Khalifa Airways en soulignant qu’il est inconcevable qu’une compagnie aérienne naissante puisse se permettre de dégager un budget de sponsoring supérieur à son chiffre d’affaires.(Page 223 de « LA MAFIA DES GENERAUX). J'avais, également, évoqué ce sujet dans une émission diffusée le 31 décembre 2003 sur la chaîne de télévision France 3. Dans l'hebdomadaire "Minute" j'en avais longuement parlé. Et là, je dois reconnaître que de toute la presse française et algérienne le journal MINUTE est le seul journal, après le magazine "ENTREVUE" qui m'avait permis d'évoquer le sujet dans une assez longue interview alors qu'auparavant l'hebdomadaire VSD avait tout simplement refusé de publier l'entyretioen que je lui avais accordé. Idem pour la chaîne de tékévision Canal+.
Qu’on ne vienne pas, donc, faire les ignorants en faisant semblant qu’on ne savait pas que ce que faisait Khalifa relavait tout simplement du vol, de l’escroquerie ou si vous voulez de l’esbroufe tout simplement.
Il était clair et il est entendu que Rafik Moumen Khalifa ne pouvait agir sans la protection des hommes du pouvoir occulte. Dans un pays où il vous est impossible d’importer un clou sans payer de « tchippa » et où il vous est impossible de monter une entreprise sans vous coller à une casquette bien étoilée du calibre de « général » ou « général major », il est difficile de faire admettre au citoyen lambda que Rafik Khalifa n’avait pas de protections de hauts lieux pour ne pas dire de généraux.
Mais comme les membres du cabinet noir ont été dénudés dans « La Mafia des Généraux », les intouchables de l’affaire Khalifa seront, eux aussi, mis à nu bientôt. Parole d’un homme libre.
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