Par Omar Mazri,
http://liberation-opprimes.net
« Le Dine c’est le bon conseil et la loyauté ». Nous demandâmes : « Vis-à-vis de qui ? » Il dit : « Vis-à-vis de Dieu, de Son Livre, de Son Messager, des guides des Musulmans et de leurs simples citoyens ». Hadith
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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« Le Dine c’est le bon conseil et la loyauté ». Nous demandâmes : « Vis-à-vis de qui ? » Il dit : « Vis-à-vis de Dieu, de Son Livre, de Son Messager, des guides des Musulmans et de leurs simples citoyens ». Hadith
Ce Hadith sublime a répondu sans faille 
ni détours ni omission sur le Dine et la loyauté à la Parole d’Allah, à 
la Sunna du Prophète, à l’exercice du pouvoir légitime et au service des
 fondamentaux de l’Islam, à la société vivante qui vit miséricordieuse, 
éclairée et responsable à l’ombre de l’Islam et comme partenaire associé
 à la gouvernance politique et économique. Mais celui qui ne connait pas
 l’Islam ou le refuse il va se trouver face à des interrogations 
authentiques ou fallacieuses : Qui est Allah? Quel est le contenu de ce 
Livre? Qui est le Prophète? Quelle est la nature du pouvoir en Islam? 
Quelle est la configuration sociale et idéologique de ces citoyens dans 
un monde musulman sans État de droit, sans société civile, sans unité 
doctrinale?
Pouvons-nous avoir une  explication 
épistémologique et religieuse du mot « Dine »  et pouvons-nous traduire 
le Dine par « religion » et donner ainsi à ce Hadith sa véritable 
résonnance morale et spirituelle sans l’entacher par le Wahn, la 
faiblesse qui nous rend insignifiant, inconséquent, absurde, une grande 
coquille vide de consistance ?
1 – Etymologie
1-1 Quelle est la signification du mot « Religion » dans la langue française?
Le mot religion dans la langue française
 est issu d’un des termes latins « religio » signifiant conscience et 
recueil, et « religare » signifiant relier, et « relegere » signifiant 
recueillir mais aussi relire. Elle est définie philosophiquement comme 
le rapport de l'homme à l'ordre du sacré (divin ou non divin), tendant à
 se concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de 
pratiques rituelles et morales. Le sacré est par définition indiscutable
 par rapport au profane discutable. Elle est définie aussi comme culte 
rendant hommage au(x) dieu(x). Dans un cas comme dans l’autre 
l’animisme, le fétichisme, le bouddhisme, le paganisme, le Judaïsme, le 
Christianisme, le communisme, le républicanisme, le socialisme, le 
scientisme, l’économisme, le laïcisme, la capitalisme, le mondialisme, 
le matérialisme, le sionisme et le satanisme  sont des religions avec 
leur sacré, leurs idoles, leurs temples, leurs rites, leurs doctrines, 
leurs livres et leurs adeptes.
Si on interroge les dictionnaires 
français sur islamisme au lieu de trouver la logique de religion de 
l’Islam ou religion islamique nous trouvons « religion de Mahomet
 » sachant que le terme Mahomet (celui qui n’a jamais louangé) est la 
signification contraire de Mohamed (Celui qui est excellent en louanges,
 qui la vocation de louanger Allah). Le Larousse qui est le dictionnaire
 de vulgarisation le plus populaire on trouve une définition qui n’est 
pas surprenante pour l’esprit averti qui y voit le radicalisme 
idéologique : « Islamisme : Mouvement regroupant les courants les 
plus radicaux de l'islam, qui veulent faire de celui-ci, non plus 
essentiellement une religion, mais une véritable idéologie politique par
 l'application rigoureuse de la charia et la création d'États islamiques
 intransigeants. » 
J’ai relevé cet extrait de Wikipedia assez significatif : « À
 l'instar de quelques auteurs et de quelques polémistes, dans son 
ouvrage Soufi ou mufti ? Quel avenir pour l'islam, l'islamologue 
française Anne-Marie Delcambre
 estime, quant à elle, que « islamisme » et « islam » désignent une 
réalité indistincte, posant que la nouvelle acception du terme 
« islamisme » - l'acception politique - puiserait sa source dans 
l'affirmation du juriste égyptien, Muhammad Sa'id al-'Ashmawi, qui avait
 déclaré que « Dieu voulait que l'islam fût une religion, mais les 
hommes ont voulu en faire une politique »[].
 Elle voit ainsi dans l'islam et l'islamisme une forme de continuité, 
une réalité inchangée, proposant une vision à laquelle s'oppose son 
préfacier américain, le journaliste Daniel Pipes
 qui argue, lui, que l'islamisme est une « manifestation spécifique, 
moderne et extrémiste de l'islam » s'inscrivant dans une réalité 
évolutive. » Pour ceux qui ne le connaissent pas, Daniel Pipes est 
un sioniste américain qui affiche son intégrisme et sa haine de l’Islam.
 Il est l’inventeur dans les années 70 du mot « islamophobia » non pour 
décrire la réalité de la stigmatisation du musulman mais pour donner un 
outil sociologique et psychologique de lutte idéologique pour créer la 
méfiance envers le Musulman et la défiance entre les Musulmans. Écrivain
 et journaliste il écrit chaque semaine un article contre les Musulmans 
s’appuyant sur sa haine mais aussi sur sa connaissance de la langue 
arabe qu’il a étudié au Caire et de l’Islam qu’il a étudié comme 
doctorant sur la législation islamique à Harvard.
1 – 2 Quelle est la signification du mot « Dine » dans la langue arabe?
الدينُ: العادةُ والشأن Le Dine (Al ‘àda 
wal chàn) serait la coutume et l’état. Il s’agit d’une définition qui 
fait référence à Abraham. Le Dine est la coutume dans le sens où c’est 
la tradition abrahamique d’adorer Allah en sa qualité de Hanif 
c'est-à-dire d’être naturellement religieux et monothéiste. L’état vise 
la situation monothéiste des peuplades et des nations depuis Adam ainsi 
que les circonstances morales, économiques, technologiques, 
scientifiques, sociales et politiques qui construisent la grandeur, la 
gloire et la prospérité des adeptes de ce Dine :
{Et ils dirent : « Soyez juifs 
ou nazaréens, vous serez guidés ». Dis : « Bien au contraire : la 
confession d’Abraham, pur monothéiste, et qui ne fut point du nombre des
 polythéistes ».Dites : « Nous sommes devenus  croyants en Allah, en ce 
qui nous a été Révélé, et en ce qui a été Révélé à Abraham, à  Ismaël, à
 Isaac, à Jacob, aux Tribus, et en ce qui a été Révélé à Moïse, à Jésus,
 et en ce qui a été Révélé aux Prophètes par leur Seigneur. Nous ne 
faisons de distinction entre aucun d’entre eux et nous nous remettons à 
Lui ». S’ils croient en cela même que vous croyez, ils se sont 
effectivement bien guidés, et s’ils s’en détournent, c’est qu’ils sont 
en schisme. Allah sûrement te Prémunira contre eux, car Il Est 
L’Omniaudient, L’Omniscient. La Sibgha d’Allah! Qui donc est meilleur 
qu’Allah pour donner une Sibgha ?} Al Baqara 135
Pour bien montrer l’importance de la 
coutume, des habitudes et des relations sociales dans la préservation ou
 dans la démolition  du Dine le Prophète (saws) a dit : «L'homme a la même religion que son ami. Que l'un de vous fasse donc bien attention à celui qu'il prend pour ami!»
Le schisme c’est de quitter le 
monothéisme pour l’idolâtrie, la monolâtrie ou le sectarisme  et adopter
 des postures de fourvoiement ou de déviation de la Vérité qui 
deviennent des coutumes erronées, des préjugés et des croyances 
contraire au monothéisme : « Certes, ceux qui séparèrent leur religion et sont devenus  des sectes, tu n’es des leurs en rien (al
 Maidah 159). La Sibgha est la teinture, la coloration, qui met le 
croyant dans sa couleur monothéiste vive sans tâche ni confusion. La 
Sibgha est la Religion naturelle celle de l’harmonie, de l’innéité, de 
l’amour, de la voie vers Allah, du gout spirituel de la personnalité de 
base qui a adopté le monothéisme comme couleur dominante. Dans la 
réalité la couleur est visible grâce à la lumière qui comporte les ondes
 électromagnétiques venant du soleil et qui en se réfléchissant sur un 
objet dévoile la couleur de cet objet. Le Dine c’est donc la couleur du 
monothéisme  qui façonne le regard perceptif, mental, éthique, 
esthétique et spirituel …
دانَهُ ديناً، أي أذلًّه واستعبده Le Dine
 c’est la soumission et la servitude non comme le veut la traduction des
 orientalistes qui fait penser à un Dieu esclavagiste et à des Musulmans
 soumis, esclaves et serviteurs. Il faut aller plus loin dans le sens 
étymologique de ‘abada pour comprendre qu’il s’agit d’un état de 
terrassement de soi par l’évocation et l’invocation d’Allah au point de 
devenir aplani n’opposant aucune résistance ni arrogance ni suffisance 
pour entendre avec humilité son message, le porter comme un véhicule 
libéré de l’accessoire des autres charges, et se diriger comme Messager 
vers les autres pour leur transmettre humblement mais véridiquement la 
parole divine mais aussi comme un itinérant allant vers Allah qui le 
refuge, le secours, le recours et l’Espérance. Nous sommes dans une 
allusion à l’humilité, à la facilitation de la voie, à la posture de 
l’homme comme une Créature acceptant son Créateur, un indigent 
sollicitant Allah le Riche, le Généreux :
{A Lui appartient ce qui est 
dans les Cieux et ce qui est dans la terre. Certes, Allah Est sûrement, 
Lui, le Tout-Riche, le Tout-Louable. N’as-tu donc pas vu qu’Allah vous A
 Assujetti ce qui est dans la terre, et que les navires voguent sur la 
mer par Son Ordre, et qu’Il Retient le Ciel de tomber sur la terre, rien
 que par Son Vouloir ? Certes, Allah Est sûrement Compatissant, 
Miséricordieux. Et c’est Lui qui vous A Fait vivre, puis Il vous Fait 
mourir, puis Il vous Fera vivre.} Al Hadj 64
On retrouve d’autres racines qui évoquent la soumission pour indiquer qu’Allah est le Seul Propriétaire :
المَدينُ: العبدُ - المَدينَةُ :  الأَمَةُ
{A Allah appartient ce qui est 
dans les Cieux et la terre. Certes, Allah Est le Tout- Riche, le 
Tout-Louable. Si ce qu’il y avait sur terre comme arbre était des 
calames, et que la mer était approvisionnée, après son tarissement, de 
sept autres mers, les paroles d’Allah ne s’épuiseraient point. Certes, 
Allah est Invincible, Sage. Votre création et votre résurrection ne sont
 que comme l’affaire d’une seule personne. Certes, Allah Est 
Omniaudient, Omnivoyant.} Luqman 26
{O Hommes ! C’est vous qui avez besoin d’Allah, et Allah Est Lui le Tout-Riche, le Tout-Louable.} Fatir 15
Tout le Coran est description de ce Dine
 du ‘Abd (عبد) comme comportement d’humilité et  de déférence envers 
Allah en contradiction avec l’arrogance, la laideur et le formalisme de 
ceux qui se prétendent musulman et qui affichent leur ignorance et leur 
bigoterie avec ostentation :
{Et annonce la bonne nouvelle à ceux qui sont déférents, ceux qui, si le nom d’Allah Est mentionné, leurs cœurs frémissent} Al Hadj 34
{Dis : « Croyez-y ou n’y croyez 
pas » : ceux qui ont déjà reçu la Science, auparavant, quand on le leur 
récite, tombent en prosternation jusqu’aux mentons, et disent : « Gloire
 à notre Seigneur. La promesse de notre Seigneur sera sûrement 
accomplie », et ils tombent jusqu’aux mentons en pleurant, et il les 
accroît en humilité.} Al Isra 107
دانَهُ ديناً أي جازاه - الحساب والجزاء Le Dine signifie aussi récompense, rétribution, jugement :
{Le Miséricordeur, Le Miséricordieux ; Maître du Jour du Jugement.} Al Fatiha 2
الدينُ الطاعةُ فهو أمرٌ يُنقاد له : Le Dine c’est l’obéissance totale, le culte exclusivement voué à Allah sans lui associer un rival, un associé, un enfant :
{C’est Toi Seul que nous adorons et c’est à Toi Seul que nous recourons.} Al Fatiha 3
{Et ne vous fiez qu’à celui qui 
suit votre religion. Dis : « Certes, la Direction infaillible est la 
Direction d’Allah ». Que quelqu’un reçoive ce que vous avez reçu ou 
qu’on vous dispute auprès de votre Seigneur, dis : « La grâce est 
sûrement entre les mains d’Allah, Il l’Accorde à qui Il Veut ». Allah 
Est Tout-Largesse, Omniscient. Il privilégie de Sa miséricorde qui Il 
Veut. Allah Possède la Munificence immense.} Al ‘Imrane 73
{Et lorsque Allah Conclut 
l’Alliance des Prophètes : « Compte tenu de ce que Je vous Ai Révélé 
d’un Livre et de Sagesse, puis qu’un Messager vous est venu corroborant 
ce qui est avec vous, vous devez le croire et vous devez l’appuyer ». Il
 Dit : « Acquiescez-vous et vous engagez-vous à ces conditions à Mon 
Alliance ? ». Ils dirent : « Nous acquiesçons ». Il Dit : «Témoignez-en 
et Je Suis avec vous du nombre des témoins ». Quiconque s’en détourne, 
après cela, ceux-ci alors sont sûrement les pervertis. Aspirent-ils à 
une autre religion que celle d’Allah, alors qu’à Lui s’est remis ce qui 
est dans les Cieux et en la terre, de gré ou de force, et que c’est à 
Lui qu’ils seront ramenés?} Al ‘Imrane 81
{Il est de ceux qui se 
judaïsèrent qui altèrent les mots de leurs places et disent : « Nous 
avons écouté et nous nous rebellâmes ; écoute, puisses-tu ne rien 
entendre et rà‘inà », en tordant leurs langues, et en attaquant la 
Religion. S’ils avaient dit : «  Nous avons entendu et nous avons obéi ;
 écoute et veille sur nous », c’eût été meilleur pour eux et plus 
correct. Mais Allah les Maudit en raison de leur mécréance, car peu 
nombreux sont ceux qui croient.} An Nissa 46
L’expression Rà‘inà راعنا veut dire : 
“Sacristi, écoute !” Jeu de mots dont les Juifs se servaient pour 
taquiner le Prophète et exprimer leur désobéissance en jouant sur les 
mots alors que le Dine est une obéissance scrupuleuse qui ne permet pas 
le badinage avec le sacré de la Révélation ni avec le respect et la 
révérence envers le Prophète porteur de ce Message à l’humanité :
{Allah A Promis à ceux qui sont 
devenus  croyants d’entre vous, et ont fait les œuvres méritoires de 
Faire d’eux, sûrement, les remplaçants sur la terre, comme Il Fit de 
ceux qui furent avant eux, des remplaçants, et de Donner sûrement plein 
pouvoir à leur religion, qu’Il A Agréée pour eux, et qu’après leur 
inquiétude, Il la leur Changera en sécurité. Ils M’adorent et ne 
M’associent absolument rien. Et quiconque mécroit après cela, ceux-ci 
alors sont les pervertis. Et accomplissez la prière, et acquittez-vous 
de la Zakat, et obéissez au Messager, pour qu'Il vous Fasse 
miséricorde.} An Nur 55
Si le croyant perd de son humilité, de 
sa dévotion, de son observance des prescriptions divine il devient chose
 insignifiante qui part au déchet de l’histoire humaine comme un 
misérable renégat avili :
{O vous qui êtes devenus 
croyants, quiconque d’entre vous renie sa Religion, Allah Fera venir des
 gens qu’Il Aime et qui L’aiment} Al Maidah  54
Le Dine est aussi de la même racine (DN)
 que « Deyne » qui veut dire dette mais aussi réciprocité. Pour le 
croyant il n’y a de Dine que si le Croyant s’acquitte d’une dette de 
devoirs envers le faible et l’opprimé encontre partie des biens, de la 
richesse, des capacités et aptitudes que la naissance et le destin de 
vie lui ont octroyé. Il n’y a de Dine que si les adeptes de ce Dine sont
 en solidarité mutuelle et réciproque :
{Dis-moi donc, celui qui dément 
la religion ! Celui-là, celui qui repousse l’orphelin, et qui n’incite 
point à nourrir le miséreux. Malheur donc à ceux qui prient : ceux qui 
sont distraits de leur prière, ceux qui simulent avec ostentation, et 
qui font obstruction à l’aide d’autrui !} Al Mà’oun 1
Le Dine dans l’Islam, compris comme cause d’Allah,  c’est aussi la réciprocité envers l’agresseur :
{Combattez, pour la cause d’Allah, ceux qui vous combattent et n’agressez point, car Allah n’Aime point les agresseurs.} Al Baqara 22
{Allah ne vous Interdit pas – 
envers ceux qui ne vous combattent pour votre religion, et ne vous 
chassent pas de vos demeures, – d’être bienfaisants et équitables envers
 eux. Certes, Allah Aime ceux qui sont équitables. Mais Allah vous 
Interdit de prendre comme protecteurs ceux qui vous  combattent pour 
votre religion, qui vous chassent de vos demeures, et qui aident à vous 
expulser. Et quiconque les prend comme protecteurs, ceux-là alors sont 
les injustes.} Al Mumtahinah 8
فِي دِينِ المَلِكِ: في طاعته   في حكمه :
 Le mot Dine signifie aussi autorité. Nous avons ce  verset se 
rapportant à Benjamin le frère de Joseph dans la sourate Youssef :
ما كَانَ لِيَأْخُذَ أَخَاهُ فِي دِينِ المَلِكِ
On trouve dans la littérature  plusieurs
 traductions. Si nous donnons au terme Dine le sens de loi ou de coutume
 alors la traduction serait : « autrement, il n’était pas de mise qu’il prenne son frère, selon la justice du roi ». Cependant rien ne dit dans le déroulement du récit qu’il y a eu procédure judiciaire condamnant Benjamin. Cette traduction est meilleure : « Autrement, il n’était pas de mise qu’il prenne son frère, selon la loi (la coutume) du roi
 ». Mais par cette traduction nous donnons crédit à l’idée biblique que 
les Égyptiens étaient hostiles aux étrangers et qu’ils étaient tout 
particulièrement anti sémites. Si la coutume ou la loi du roi était que 
les étrangers ne pouvaient résider en Égypte le Coran nous aurait 
dévoilé ou explicité l’arrivée incontestée par le Roi, plus tard, de 
Jacob et de l’ensemble de sa famille.  Les deux  meilleures qui ne 
changement pas le sens du récit ni le sens du mot sont les suivantes si,
 ici, nous donnons au terme Dine le sens de « servitude » ou d’autorité 
alors le verset change de sens et se traduit par Benjamin devenant, 
grâce à Joseph,  servant du Roi ou pris sous la protection du Roi qui le
 soustrait de la justice suite à la diffamation de vol par ses frères :
{Autrement, il n’était pas de mise qu’il attache son frère, au service du roi} Youssef 76
{Autrement, il n’était pas de mise qu’il mette son frère, sous l’autorité  du roi} Youssef 76
Dans l’un de ces deux cas c’est le 
stratagème inspiré par Allah pour protéger son jeune frère contre ce 
qu’il a déjà et que son frère pourrait subir lors du chemin du retour 
vers le père et avec la même jalousie qui ronge le cœur des grands fils 
de Jacob : l’abandon criminel dans un puits pour se débarrasser de lui.
Le Dine c’est aussi le Hokm (الحكم) dans
 le sens d’arbitrer équitablement, de dire la vérité et de rendre 
justice avec impartialité et miséricorde aussi bien entre les Musulmans 
qu’entre les autres confessions ou entre un Musulman et un Juif ou un 
Chrétien. Le sentiment religieux dans l’Islam n’est ni sectaire ni 
raciste ni égocentriste:
وَإِنْ حَكَمْتَ فَاحْكُمْ بَيْنَهُمْ بِالْقِسْطِ إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ الْمُقْسِطِينَ 
{Et quand tu juges, alors juge entre eux avec équité. Certes, Allah Aime les équitables.} Al Maidah 42
فَاحْكُمْ بَيْنَهُمْ بِمَا أَنْزَلَ اللَّهُ وَلَا تَتَّبِعْ أَهْوَاءَهُمْ عَمَّا جَاءَكَ مِنَ الْحَقِّ
{Juge donc entre eux d’après ce qu’Allah A Révélé. Ne suis pas leurs passions au lieu de ce que tu as reçu de la Vérité.} Al Maidah 49
يَا دَاوُودُ إِنَّا جَعَلْنَاكَ 
خَلِيفَةً فِي الْأَرْضِ فَاحْكُمْ بَيْنَ النَّاسِ بِالْحَقِّ وَلَا 
تَتَّبِعِ الْهَوَىٰ فَيُضِلَّكَ عَنْ سَبِيلِ اللَّهِ
{O David, Nous Avons Fait de toi
 un successeur sur terre, juge donc entre les Hommes en toute Vérité et 
ne suis pas la passion, autrement elle te fourvoiera de la Cause 
d’Allah.} Sad 26
إِنَّ اللَّهَ يَأْمُرُ بِالْعَدْلِ 
وَالْإِحْسَانِ وَإِيتَاءِ ذِي الْقُرْبَىٰ وَيَنْهَىٰ عَنِ الْفَحْشَاءِ 
وَالْمُنْكَرِ وَالْبَغْيِ يَعِظُكُمْ لَعَلَّكُمْ تَذَكَّرُونَ
{Certes, Allah Commande la 
justice, l’usage du meilleur, l’exercice de la libéralité envers les 
proches, et Prohibe l’infamie, le répréhensible et la tyrannie. Il vous 
Exhorte, afin que vous vous souveniez. Et acquittez le pacte envers 
Allah si vous concluez un pacte, ne violez point vos serments après les 
avoir prêtés, en prenant Allah Garant contre vous. Certes, Allah Sait ce
 que vous faites. Et ne soyez pas comme celle qui a défait son filage, à
 rebours, après l’avoir solidement filé : Ne prenez donc pas vos 
serments moyens d’intrigues, si vous voyez une communauté plus 
importante qu’une autre communauté. Allah vous en éprouve seulement, et 
Il vous Explicitera sûrement le Jour de la Résurrection ce sur quoi vous
 divergiez.} An Nahl 90
Ces quelques versets témoignent une fois
 de plus que le mot clé de l’Islam est la justice. D’ailleurs si nous 
parvenions à respecter à la lettre la justice coranique et à donner aux 
hadiths et aux  invocations du Prophète un contenu social, économique, 
politique et institutionnel nous mettrons fin à notre façon simpliste et
 simplificatrice du Dine qui fait de nous et de notre religion une 
caricature hideuse :
« Quand le Prophète sortait de la maison, il disait : « Au
 nom d’Allah. Je m’en remets à Allah. Seigneur Allah ! Je me mets sous 
Ta protection afin de ne point m’égarer ni égarer personne, afin de ne 
pas glisser dans l’erreur ni d’y être poussé, afin de ne commettre 
aucune injustice et de ne pas en subir, de ne point me comporter en 
insensé ni d’être victime des insensés ! »
Il a appris à ces compagnons cette parole transcendante : « Allah dit : O Mes Dévoués ! Je Me suis interdit à Moi-même l’injustice et Je l’ai interdite entre vous. »
Il a montré le summum du Jihad : « 
 Le meilleur Jihad fi sabil Allah  (dans la cause d’Allah) est une 
parole de justice et de vérité prononcée auprès d’un tyran »
Il a montré le summum de la décadence et de l’avilissement :
« Oh non par Dieu ! Vous 
commanderez le bien, interdirez le mal, ferez cesser l’injustice de 
l’injustice, le ramènerez de force au bon droit et l’obligerez à le 
suivre, sinon Dieu installera sûrement la haine entre vos cœurs puis 
vous maudira comme Il a maudit ces Juifs ».
« Les gens, quand ils voient 
l’injuste commettre son injustice sans l’en empêcher, ne sont plus loin 
de voir Dieu les frapper tous, sans distinction, d’un châtiment 
provenant de Lui »
« Craignez d’être injustes car 
l’injustice se traduira le jour de la résurrection en ténèbres. Craignez
 l’avarice car elle a causé la perte de ceux qui étaient avant vous. 
Elle les a poussés en effet à faire couler leur sang et à se permettre 
ce qui leur était interdit. »
« Ne soyez pas envieux les uns 
des autres. Ne truquez point les enchères. Ne vous détestez pas et ne 
vous tournez pas le dos les uns aux autres. Ne faites pas de surenchère 
et soyez – ô
Dévoués d’Allah des frères. Le 
Musulman est le frère du Musulman Il ne le fait pas d’injustice, ne le 
méprise pas et ne lui refuse pas son secours ; la piété est ici (en 
désignant sa poitrine trois fois de suite). Il suffit à quelqu’un, pour 
être mauvais, de mépriser son frère Musulman. Tout Musulman est sacré 
pour tout autre Musulman : son sang, ses biens et son honneur ».
« Dieu a dépêché l’un de Ses 
prophètes vivant dans le royaume d’un tyran en lui disant : ‘Va 
retrouver ce tyran et dis-lui que Je lui ai donné le pouvoir non pas 
pour répandre le sang et amasser des fortunes, mais pour empêcher les 
voix des opprimés de me parvenir. Je ne négligerai pas l’injustice 
commise à leur encontre même s’ils sont des mécréants’ ».
Dans cette définition de Dine comme Hokm
 il faut garder à l’esprit que la vérité et la justice sont 
indissociable et Allah a pour Nom Al Haqq (La Vérité, Le Vrai, le Réel) 
et Al ‘Adl (La Justice)
Le terme Dine est polysémique dans le 
Coran. La polysémie n’est pas contradictoire mais richesse qui montre le
 miracle pédagogique et cognitif du Coran qui explique, explicite dans 
des situations diverses le contenu riche et varié mais complémentaire du
 Dine dans des situations différentes spirituelles, idéologiques, 
religieuses et sociales. Le Coran n’est pas un « clé en main » ou un 
« prêt à penser » mais une méthodologie d’imagination, de cognition, 
d’apprentissages progressifs, variée qui part à la quête du sens dans le
 corps du texte coranique ou qui fait jaillir le sens du cœur caché dans
 le corps humain. On peut déjà dire que sur le plan étymologique Dine et
 Religion ne couvre pas exactement la même réalité et qu’il y a un 
effort d’innovation en matière de traduction. En ce qui me concerne 
j’hésite entre adapter la traduction du « Dine » à chaque verset ou se 
contenter du terme « Religion ». Ma recherche n’est pas achevée.
2 – Problématique au-delà de l’étymologie
Quelle est la place du penseur musulman 
dan ces  définitions? Est-ce que cela le singularise sur le plan 
spirituel, idéologique et comportemental par rapport aux autres 
religions qui sont en réalités les unes par rapport aux autres très 
distinctes dans leurs rites, dans leurs croyances?  Laissons le soin à 
Malek Bennabi de répondre avec l’intelligence et la pertinence que nous 
lui connaissons et avec sa compétence phénoménale à anticiper sur le 
mouvement du monde,  des idées et des religions :
« Si nous nous penchons sur la carte
 idéologique du monde, que constatons-nous? La carte idéologique du 
monde dévoile les réalités suivantes: à l'est, c'est la faillite du 
brahmanisme et la faillite du bouddhisme; à l'ouest, c'est la faillite 
du christianisme; Ainsi, la lutte, inévitable, opposera deux religions 
uniquement: l'islam et le communisme matérialisme. 
[…]  le communisme
 matérialisme est  une religion, c'est une religion terrestre même si 
ses adeptes récusent toutes les religions! N'est-ce pas une doctrine 
avec des adeptes qui militent et meurent pour elle ?
Le judaïsme connaît ces réalités; de même qu'il est conscient de l'évolution du prochain combat direct entre l'islam et le communisme
 matérialisme. Il surveille de près et avec vigilance. C'est pourquoi il
 a choisi de frapper l'islam et de disloquer ses rangs de l'intérieur en
 encourageant l'enrôlement dans le communisme matérialisme! Les juifs croient qu'en fin de compte, le dialogue, ou l'affrontement, avec le communisme
 matérialisme est plus facile à gérer que le dialogue avec l'islam ... 
Le juif peut  à titre d'exemple gravir les échelons des centres de 
commandement dans le communisme
 matérialisme. Il en a été ainsi dan" le passé (Karl Marx et plusieurs 
autres cas de son rang), alors qu'en islam, il est impensable de voir un
 jour un émir des croyants d'origine juive arriver au sommet du pouvoir!
 Celui qui adopte l’islam ne peut le répudier alors que celui qui 
embrasse le communisme peut le récuser même après quarante ans, c’est le
 cas de Roger Garaudy, le leader communiste connu ... Le communisme
 matérialisme est loin d'offrir à l'homme l'assurance et la quiétude 
psychologique,  il le livre plutôt aux angoisses et au désarroi,  c ' 
est pourquoi il peut se raviser et le renier. Ainsi - dans la logique du
 Judaïsme - il faut que l'embrigadement soit pour le communisme matérialisme. Combattre le communisme
 matérialisme est à la fin plus aisé et ses résultats plus probants […] 
Le judaïsme n'est plus une religion au sens classique du concept. C’est 
une religion raciste qui ne revendique pas de conversions.
Le christianisme a été abrogé par 
l'histoire. La masse ne suit plus. Mais il joue son rôle d’embrigadement
 des  Musulmans dans le communisme matérialisme.
Le bouddhisme, il a été rayé par Mao Tsé Toung.  Le Bouddhisme est actuellement utilisé pour embrigader dans le communisme matérialisme.
Le brahmanisme a lamentablement 
échoué. Nous en avons pour preuve son échec à résoudre l'un des plus 
grands problèmes dans la société indienne qu'est le sort de la caste des
 «intouchables»,  bien que Gandhi l'ait exposé à la conscience indienne 
et qu'il ait explicité son abrogation dans la Constitution.
Une troisième force fait son 
apparition : le sionisme. Sur toute l'étendue où la stabilité 
psychologique fait défaut, la domination directe du sionisme s'impose. 
Toutes les possibilités Civilisationnelles sont ainsi la proie du 
sionisme. L'historien Benoît Méchain nous raconte une anecdote. Lors 
d'une rencontre avec une personnalité du département d'État américain, 
l'historien français s'est permis cette réflexion : les États-Unis 
soutiennent Israël. Son interlocuteur rectifia: on est soumis à Israël, 
on ne le soutient pas. C'est la réalité.
Comment intervient le sionisme dans 
bataille? Comme dans ses habitudes depuis deux millénaires, le sionisme 
n'intervient jamais directement et ne se dévoile pas au grand jour mais 
par des masques et subterfuges comme la démocratie, l'humanisme, la 
justice. Avec le temps, il utilise le masque du christianisme. Au fil du
 temps, ainsi le  Christianisme est devenu un masque pour le sionisme. » 
Malek Bennabi n’aborde pas ici le 
Christianisme comme une religion mais comme une civilisation avec ses 
produits idéologiques, ses contradictions, ses courants politiques. 
Au-delà du Christianisme et des autres religions il pose l’équation du 
religieux en termes idéologiques et civilisationnelles. D’ailleurs il 
perçoit le destin déclinant de l’Occident à travers le déclin du 
Christianisme et la promotion du matérialisme nihiliste et cynique :
« La civilisation occidentale s'est 
mue en une civilisation purement matérielle, c'est pourquoi elle évolue 
vers le déclin [...] La foi et l'esprit peuvent créer une science, mais 
la science ne peut créer la foi ... Cette science que vous constatez est
 le résultat de la civilisation  occidentale (né d'un élan religieux), 
elle n'est pas sa cause. Et dès que l'homme connaît une déchéance de 
l'intérieur, c'est la fin. Les apparences ne doivent pas vous subjuguer!
 Les peuples européens vivent actuellement un grand désarroi et une 
asphyxie au niveau des âmes ... et s'irritent de l'inconnu! Et pour 
cause, la vie n'a plus de sens et sans finalité! Ils ont tout épuisé ! 
Une triple menace va les promettre à la ruine: la drogue, le suicide et 
le crime [...]
Et alors que le musulman, le 
musulman pratiquant s'entend, n'a pas de désarroi au niveau 
psychologique, il souffre des difficultés de la vie. Le musulman croit 
au Jour dernier et au Jugement, il croit en Dieu, aussi admet-il les 
épreuves et les endure avec patience, et il attend constamment la 
Miséricorde de Dieu et espère atteindre l'autre monde dans lequel la vie
 est éternelle. Nous vivons les conditions précaires de la vie, eux 
vivent le désarroi et attendent le  soulagement psychologique, ils 
attendent la foi du musulman : la voix du Ciel leur fait défaut. »
A la question de la différence qu'il 
fait entre le communisme qu'il a considéré comme une «religion» et 
l'islam qui est incontestablement une Religion, Malek Bennabi a apporté 
ces clarifications :
« La différence existe, elle est énorme et profonde et je vais vous l'exposer à travers certains de ces aspects:
Les relations économiques et 
sociales sont fondées et instituées sur le principe selon lequel 
l'individu demande son «droit» alors que dans l'islam, elles sont 
fondées et instituées sur le principe que chaque individu accomplit son 
«devoir». Le «droit» dans ce cas est ce que l'individu prend de la 
société: c'est une démarche négative tandis que le «devoir» est ce qu'il
 offre à la société: c'est une démarche positive.
La mobilisation sociale dans le 
communisme est l'œuvre de certaines classes (ouvriers et paysans) alors 
qu'en islam ce rôle revient aux âmes bienfaitrices et aux oulémas. Je 
parle des oulémas dans leurs diversités, versés dans la vie spirituelle 
et matérielle. Le hadith du Prophète dit: «La main haute est préférable à
 la main basse». Ce hadith met en relief deux vérités: la première c'est
 que le devoir est plus important que le droit, la deuxième c'est que la
 production est plus digne que la consommation. Le rapport fondé sur le 
concept de «droit» exige la «revendication». Autrement dit, il faut 
militer dans le but de «prendre» et d'accéder aux «droits». Il débouche 
d'abord sur le conflit, la haine ensuite et la déchéance rapide, enfin. 
Alors que la relation fondée sur le «devoir» requiert l'accomplissement 
(de quelque chose) c'est-à-dire «l'offre». La relation s'achève ici sur 
la concorde, l'amour et l'immortalité. »
Malek Bennabi par pudeur pour son cercle
 d’amis étrangers ne disait  pas que la culture judéo-chrétienne 
messianique n’est pas une religion de miséricorde et de concorde mais 
 une religion qui  a donné à Jésus le pouvoir divin de Rémission et de 
Rédemption par le chaos. Que ce chaos soit par la crucifixion et le 
culte du sang versé ou par le retour du Messie  pour qui est enclenché 
le cataclysme mondial qui donnera le triomphe de la malédiction sur le 
reste du monde soumis, dompté et écrasé.
Malek Bennabi  montre les distinctions 
essentielles des autres religions avec l’Islam. Ce qui pose  la question
 de l’altération et de la pureté de la religion non seulement sur le 
plan théologique mais aussi sur le plan praxique. Ces distinctions sont 
tellement importantes et opposées qu’une  question légitime se  pose sur
 le plan sémantique : est-ce que le  « Dine » peut-il être traduit 
imparfaitement par  « Religion » et est-ce qu’il revêt cette différence 
que  Malek Bennabi constatait sans pouvoir lui donner une traduction 
plus appropriée car d’une part  il n’était pas bilingue et d’autre part 
sa problématique n’était celle de traduire sur le plan linguistique mais
 de signifier sur le plan phénoménologique, culturel et psychologique 
pour armer le Musulman en outils idéologiques et en instruments 
d’édification de nouveau de la civilisation musulmane mise en ruines 
par  la conjugaison de la colonisabilité (acceptation de la 
colonisation) après la décadence des Musulmans plongés dans la 
maraboutisme et le fatalisme, de la colonisation et ses ravages sur la 
destruction de la personnalité de l’indigène colonisé, et de la 
colonialité (mimétisme des vestiges coloniaux de la modernité et de 
l’administration coloniale)  par l’attachement de l’indigène à la 
servitude intellectuelle envers le Colon et son système de pensée.
3 – Le Dine dans le Coran
3 - 1 Nous
 avons vu étymologiquement quelle était  la signification  du terme 
« Dine » il nous reste à interroger le Coran lui-même puisqu’il est la 
norme du Dine et notre référence pour comprendre et vivre ce Dine selon 
la Volonté d’Allah. Il faut en chercher le sens dans le Coran en tenant 
compte du contexte non seulement du verset mais de l’énoncé global qui 
entoure le verset ainsi que la finalité de la Sourate. Il faut aussi en 
chercher le sens dans la Sunna du Prophète (saws) :
3 - 2 - La Fatiha
La Fatiha,  le prologue, l’essence du 
Coran, le cœur du Livre, l’Ouverture annonce que le Dine est le Jugement
 dernier signifiant l’acquittement de la dette de vie, de la dette des 
capacités et facultés accordées, de la dette de la terre assujettie à 
l’homme et des bienfaits divins évidents  ou subtiles
مَالِكِ يَوْمِ الدِّينِ 
{Au nom d’Allah, le 
Miséricordeur, le Miséricordieux. Louanges à Allah, Seigneur des Univers
 ; Le Miséricordeur, Le Miséricordieux ; Maître du Jour du Jugement. 
C’est Toi Seul que nous adorons et c’est à Toi Seul que nous recourons. 
Guide-nous vers le chemin de rectitude, le chemin de ceux que Tu As 
gratifiés : ni les réprouvés, ni  les fourvoyés.} Al Fatiha
Ceci signifie le respect de l’alliance 
originelle qu’Allah a pris dans la prééternité en créant l’humanité 
comme une occurrence d’Adam et qu’il les a fait témoigner sur la foi et 
puis en Sa Qualité d’Al Haq Al Wajad celui qui est la seule réalité qui 
donne existence à ce qui était néant ou à ce qui était virtuel, en une 
ou plusieurs occurrence des possibilités, des réels non actuels :
{Et lorsque ton Seigneur Prit 
des descendants  d’Adam, de leurs dos, leur postérité, et les Fit 
témoigner contre eux-mêmes : « Ne Suis-Je pas votre Seigneur ? » Ils 
dirent : « Bien sûr, nous témoignons. »  Afin que vous ne disiez point  
le Jour de la Résurrection : « Nous étions inattentifs à cela. »} Al A’âraf 174
Il n’est pas fortuit que le verbe 
s’acquitter est le verbe qui frappe l’attention dans le prêche des 
Prophètes invitant leur peuple à se réformer avant que ne les frappe le 
châtiment. Il n’est pas fortuit que même si le mot Dine n’apparait pas 
littéralement nous le voyons exprimer dans une globalité religieuse, 
spirituelle et ontologique ainsi que dans une praxis sociale :
{Et aux Madian, leur frère 
Shu‘ayb. Il dit « O mon peuple, adorez Allah, vous n’avez d’autre Dieu 
que Lui. Vous est parvenue une évidence de votre Seigneur. Acquittez 
donc les mesures et les poids, ne mésestimez pas aux gens leurs choses, 
et ne corrompez pas de par la terre après qu’elle ait été civilisée. 
Cela est meilleur pour vous si vous êtes croyants. Et ne guettez point 
en tout chemin, menaçant et rebutant de la Cause d’Allah, quiconque 
croit en Lui, en la désirant tortueuse. Et rappelez-vous lorsque vous 
étiez peu nombreux et qu’Il vous accrut. Regardez quel ne fut le sort 
des corrupteurs ! Et si un groupe d’entre vous devint croyant en ce avec
 quoi j’ai été envoyé et qu’un groupe n’y a pas eu foi, persévérez 
jusqu’à ce qu’Allah Juge entre nous. Il Est le meilleur des Juges. »} Al A’âraf  85
C’est ce que nous voyons dans le récit coranique sur Moise : s’acquitter du devoir de justice sociale :
{Tu Es notre Protecteur, 
Pardonne-nous et Fais-nous Miséricorde, car Tu Es le Meilleur des 
Pardonneurs, et prescris-nous un Bien en ce monde et dans la vie Future,
 nous nous sommes guidés vers Toi. » Il Dit : « Mon châtiment, J’en 
Frappe qui Je Veux, mais Ma Miséricorde embrasse toute chose. Je la 
Prescrirai pour ceux qui sont pieux, qui acquittent la Zakat et qui 
croient, eux, en Nos Versets. » Ceux qui suivent le Messager, le 
Prophète analphabète qu’ils trouveront inscrit chez eux, dans la Torah 
et l’Évangile, qui leur commande le bon usage, leur défend le 
répréhensible, leur rend licite les bonnes choses, leur interdit les 
vices, les délivre de leurs faix et des carcans qu’ils portaient. Quant à
 ceux qui ont foi en lui, le secondent, le soutiennent et suivent la 
Lumière qui fut Révélée avec lui, ceux-là sont ceux qui cultiveront.} Al A’raf 158
Dans les versets précédents nous voyons 
que le Dine n’est pas une idée abstraite mais une réalité. Le Dine n’est
 ni un carcan ni une formalité cultuelle ou rituelle mais un système de 
représentation du monde monothéiste qui réalise la culture de l’être 
ontologique et sociale. Se cultiver en développant sa connaissance, son 
savoir, sa vertu, sa foi, son éthique, son esthétique et en cueillant 
les fruits de son combat contre l’ego incitateur au vice, contre 
l’injustice et l’oppression, contre l’insouciance contre 
l’inconséquence, l’insignifiance et le déchirement de la volonté, du 
pouvoir, du savoir, du devoir, de la croyance et de l’action entre des 
idéologies nihilistes et des intérêts cyniques qui tuent l’humanité et 
aliènent l’homme mis devant l’épuisement au  travail,  le matraquage 
médiatique et la fascination des images qui cultivent le leurre et le 
désir mimétique du luxe et de la luxure détruisant l’équilibre psycho 
affectif, l’imaginaire et la vie familiale et sociale.
Si nous revenons à la Sourate al Fatiha 
nous constatons que si le Dine est la reddition des comptes comme 
aboutissement ultime de l’existence ici bas cette existence donne 
l’étendue signifiant qu’Allah est la Nécessité et que nous sommes les 
nécessiteux car cette existence témoigne qu’Allah est le Créateur, 
l’Aimant, le Miséricordeur, le Miséricordieux, le Louangé, le Maitre des
 univers,  le maitre du Jugement dernier, l’Adoré,  le recours et la 
Vérité qui indique le chemin menant vers Lui et les voies conduisant à 
la perdition celle des réprouvés et des fourvoyés.  Effectivement le 
Dine ce n’est pas seulement la religion au sens de Religare lier. Le 
lien est exprimé davantage par la Salat (la prière)  qui est 
fondamentalement l’évocation d’Allah,  le comportement vertueux et pieux
 qui l’accompagne et la prosternation qui témoigne de l’humilité et de 
l’acceptation d’Allah comme Vérité, Aimé, Protecteur, Recours… Le Dine 
c’est donc l’ensemble des certitudes que nous avons sur Allah, sur Sa 
Parole et sur Sa Promesse ainsi que leur  mise en application dans le 
champ spirituel, philosophique, idéologique, moral, social, politique, 
économique, culturel, religieux selon l’art et la manière voulue par 
Allah et non selon notre improvisation personnelle.
Si nous prenons la salat comme la 
colonne vertébrale de l’Islam et sans passer en revue sa signification, 
ses liens avec la vertu, la spiritualité, l’endurance, la formation de 
la personnalité du Musulman, la codification du temps de vie et de 
travail en fonction des temps de prière, la communion avec l’univers se 
prosternant et louangeant son Créateur nous devons noter que la Salat 
est aligné au même rang que la pratique islamique de la démocratie, de 
la lutte contre l’oppression et de la justice sociale donnant au Dine 
une configuration d’humanisme spirituelle, de théologie de la 
libération :
{Et ce qui est auprès d’Allah 
est meilleur et plus permanent, pour ceux qui sont devenus  croyants et 
se fient à leur Seigneur, et ceux qui évitent les plus graves des péchés
 et les paillardises, et qui, s’ils se mettent en colère, Pardonnent. Et
 ceux qui ont répondu (favorablement) à leur Seigneur, qui ont accompli 
la prière, et dont leur affaire est une consultation entre eux, et qui 
dépensent de ce que Nous leur Octroyâmes, et ceux qui, s’ils sont 
frappés de tyrannie, triomphent.} As Choura 36
L’application de ces versets d’une 
manière méthodique, systématique et authentique dans le monde musulman 
témoigne qu’il y a transgression du Dine ou dans le meilleur des cas 
confinement dans quelques aspects rituels que le Coran réfute et qui 
explique la persistance du monde musulman dans l’avilissement au lieu de
 la gloire et de la grandeur que l’Islam a choisi pour lui :
{Croirez-vous donc en une partie
 du Livre et mécroirez-vous en une partie ? Quelle serait donc la 
punition de celui qui agirait de la sorte d’entre vous, si ce n’est 
qu’avilissement dans la vie terrestre, et, le Jour de la Résurrection, 
d’être repoussé au plus rude des châtiments ? Car Allah n’Est point 
Inattentif à ce que vous faites. Ceux-là, ceux qui ont acheté la vie 
terrestre par la vie Future, le châtiment ne leur sera point allégé, et 
ils ne triompheront point.} Al Baqara 85
Quand on a compris ce sens global du 
Dine comme acquittement de la dette de foi et que cette foi est 
enracinée dans l’homme comme un archétype et que l’existence ne fait que
 rappeler cette dette ainsi que  le devoir de l’honorer avant de mourir 
alors on comprend mieux un autre énoncé qui s’adresse aux descendants 
d’Israël (Jacob)  et qui précise le contenu de cette alliance que vient 
renouveler la Révélation ( les Psaumes, la Thora, l’Évangile et le 
Coran) et que vient rappeler les Prophètes et leurs disciples aux 
peuples oublieux :
وَإِذْ أَخَذْنَا مِيثَاقَ بَنِي 
إِسْرَائِيلَ لَا تَعْبُدُونَ إِلَّا اللَّهَ وَبِالْوَالِدَيْنِ 
إِحْسَانًا وَذِي الْقُرْبَىٰ وَالْيَتَامَىٰ وَالْمَسَاكِينِ وَقُولُوا 
لِلنَّاسِ حُسْنًا وَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ وَآتُوا الزَّكَاةَ ثُمَّ 
تَوَلَّيْتُمْ إِلَّا قَلِيلًا مِنْكُمْ وَأَنْتُمْ مُعْرِضُونَ وَإِذْ
 أَخَذْنَا مِيثَاقَكُمْ لَا تَسْفِكُونَ دِمَاءَكُمْ وَلَا تُخْرِجُونَ 
أَنْفُسَكُمْ مِنْ دِيَارِكُمْ ثُمَّ 
أَقْرَرْتُمْ وَأَنْتُمْ تَشْهَدُونَ 
{Et lorsque Nous Conclûmes 
Alliance avec la postérité d’Israël : « Vous n’adorerez qu’Allah, faites
 le meilleur envers les père et mère, ceux qui sont proches, les 
orphelins et les miséreux. Et dites aux Hommes de bonnes paroles, 
accomplissez la prière et acquittez la Zakat »; puis, vous vous êtes 
écartés en vous détournant, sauf peu nombreux d’entre vous. Et lorsque 
Nous Conclûmes Alliance avec vous : « Ne répandez pas votre sang, ne 
vous entre-expulsez pas de vos demeures », ensuite vous acquiesçâtes en 
portant témoignage.} Al Baqara 82
{Prenez ce que Nous vous Révélâmes avec fermeté et souvenez-vous du contenu, Ainsi atteindriez-vous à la piété.} Al A’âraf 173
Ces versets sont explicites : le Dine 
est une alliance conclue entre les Hommes auprès de Dieu pour respecter 
le monothéisme et respecter les grands principes de la Charia que les 
occidentaux dénoncent par ignorance et par ethnocentrisme. Ces principes
 découlent du pacte avec le divin : la sacralité de la vie humaine, de 
sa liberté et de ses droits moraux et matériels conformes au 
monothéisme. Contrairement à ce qu’une lecture rigoriste et intégriste 
peut faire croire nous ne sommes pas les serviteurs de la religion mais 
c’est la religion qui est à notre service. C’est un bienfait que le 
croyant cherche à vivre en pleine jouissance et cherche à partager avec 
les autres car le but est de vivre en harmonie avec la Création et à 
faire valoir ses dons cognitifs, spirituels, psycho moteurs et 
artistiques  pour la promotion de l’humanité qui est en chacun de nous 
individuellement ou collectivement.
Certes il est vrai que nous sommes crées pour adorer Allah :
{Et Je n’Ai Créé les djinns et les êtres humains que pour M’adorer.} Ad Dàriyate 56
Mais c’est confiner l’adoration dans la 
servitude et la soumission excluant le libre arbitre et excluant qu’elle
 est un potentiel spirituel pour respecter l’Alliance, bien vivre sur 
terre et faire un retour vers Dieu honoré et récompensé. Les versets 
suivants qui prolongent le sens de l’adoration et par conséquent celui 
du Dine sont souvent  occulté par un intégrisme qui ne veut pas voir 
dans cette existence la manifestation d’un Dieu Miséricordeur et 
Miséricordieux mais celle d’une divinité  vengeresse, redoutable, 
exigeante et cruelle :
{Je ne Veux d’eux, nulle 
subsistance, et Je ne Veux point d’eux qu’ils me nourrissent. C’est 
Allah qui Est, Lui, l’Octroyeur Doué de la force, l’Inébranlable.} Ad Dàriyate 57
Le verset suivant est on ne peut plus 
clair : Nous sommes créés pour jouir des bienfaits divins et profiter de
 Sa Miséricorde qui a enveloppé toute chose et qui a initié le Coran et 
la Création :
{Dis : « Qui donc a interdit les
 ornements d’Allah, qu’Il A Créés pour  Ses dévoués, et les bonnes 
choses des subsistances ? » Dis : « Elles  sont pour ceux qui sont 
devenus  croyants, dans la vie terrestre et, exclusivement pour eux, le 
jour de la Résurrection ». Ainsi Nous Précisons les Versets pour des 
gens qui savent. Dis : « Mon Seigneur A seulement Interdit les 
paillardises : ce qui en est apparent et ce qui est caché, et le péché, 
et la tyrannie sans juste cause, et d’associer à Allah ce sur quoi Il 
n’A Révélé aucune preuve, et de dire contre Allah ce que vous ne 
connaissez point. »} Al A’raf 32
{Si ton Seigneur Voulait, Il 
Aurait Fait les Hommes une seule communauté. Et ils continuent à 
diverger. Sauf ceux que ton Seigneur Prit en Sa Miséricorde. Et c’est 
pour cela qu’Il les A Créés.} Hud 119
Ceux qui divergent sans vérité, sans 
justice, sans miséricorde, sans lumière, sans cohésion sans principe de 
sens, sans volonté fédératrice, sans ligne unificatrice sont privés de 
la Miséricorde divine car ils deviennent un obstacle à la loi divine de 
l’harmonie «  l’unité dans la diversité et la variation dans l’unité »
 dans l’art, la technique, la science, la société, le cosmos, le corps 
humain et même dans les idées et les facultés de comprendre le texte 
religieux.
Si nous revenons à l’énoncé de la Fatiha
 citant le premier terme Dine et que nous récitons au moins 17 fois par 
jour lors des oraisons prescrites nous comprenons l’imam Fakhr Eddine 
Razi qui disait que s’il lui fallait expliquer cette sourate il lui 
faudrait plus de 10 palanquins de livres. Elle est la définition, le 
contenu du Dine et sa dimension :
بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَٰنِ الرَّحِيمِ 
Bismi Allahi alrrahmani alrraheemi
Au nom d’Allah, le Miséricordeur, le Miséricordieux.
الْحَمْدُ لِلَّهِ رَبِّ الْعَالَمِينَ 
Alhamdu lillahi rabbi al ‘Aalameena
Louanges à Allah, Seigneur des Univers ;
الرَّحْمَٰنِ الرَّحِيمِ 
Alrrahmani alrraheemi
Le Miséricordeur, Le Miséricordieux ;
مَالِكِ يَوْمِ الدِّينِ 
Maliki yawmi alddeeni
Maître du Jour du Jugement.
إِيَّاكَ نَعْبُدُ وَإِيَّاكَ نَسْتَعِينُ 
Iyyaka na’budu wa-iyyaka nasta’eenu
C’est Toi Seul que nous adorons et c’est à Toi Seul que nous recourons.
اهْدِنَا الصِّرَاطَ الْمُسْتَقِيمَ 
Ihdina alssirata almustaqeema
Guide-nous vers le chemin de rectitude,
صِرَاطَ الَّذِينَ أَنْعَمْتَ عَلَيْهِمْ غَيْرِ الْمَغْضُوبِ عَلَيْهِمْ وَلَا الضَّالِّينَ 
Sirata alladheena an’amta ‘alayhim ghayri almaghdoobi ‘alayhim wala alddhalleena
Le chemin de ceux que Tu As gratifiés : ni les réprouvés, ni  les fourvoyés.
Nous sommes dans une récitation assidue 
et réitérée  qui donne le primat de la communion avec Allah et 
l’Universel de Sa création sur la liturgie rituelle, de l’humilité du 
moi nécessiteux envers Allah le Nécessaire sur le Moi suffisant et 
distrait ou insouciant, d’un élan spirituel à la fois libérateur et 
civilisateur que d’un culte abstrait sans prise directe sur le monde de 
l’action. La notion de Dine n’est pas la notion de religion au sens 
judéo-chrétien mais d’existence dans la proximité de Dieu pour une 
civilisation islamique dont tous les rites, tous les savoirs et toute la
 praxis sont d’inspiration monothéiste. Quand on parle de monothéisme on
 vise à la fois l’anagogie, cet élan spirituel vers Allah, cette 
aspiration mystico temporelle vers le bien, cette harmonie avec 
l’universel,  et l’empathie cette miséricorde qui pousse à aimer autrui,
 à aimer le bien, à donner de soi par amour d’Allah. C’est dans ce sens 
qu’Ibn Al Qayyim al Jawziya a fait de l’acquisition de la compréhension 
des sens apparents et subtils de la Fatiha les clés et les provisions de
 l’itinérant vers Allah, vers l’Amour, vers la Vérité, vers 
l’excellence. Il s’appuie sur ce Hadith transcendant rapporté par 
Mouslim, Abou Dawoud, At-Tirmithi, An-Nasâï et Ibn Mâjah citant Abou 
Hourayra
« Allah dit: J'ai divisé la 
prière à moitié entre Moi et Mon dévoué et à Mon dévoué ce qu'il a 
demandé. Lorsque le dévoué dit: Louange à Allah Seigneur des Univers, 
Allah dit: Mon Dévoué M'a loué: Lorsque le dévoué dit: le Miséricordeur,
 le Miséricordieux, Allah dit: Mon dévoué M'a remercié. Lorsque le 
dévoué dit: Maître du Jour du Jugement, Allah dit: Mon dévoué M'a 
glorifié (dans une autre version : Mon dévoué mit sa confiance en Moi). 
Lorsqu'il dit: C’est Toi Seul que nous adorons et c’est à Toi Seul que 
nous recourons, Allah dit: Ceci est entre Moi et Mon fidèle et à Mon 
fidèle ce qu'il a imploré. Lorsqu'il dit: Guide-nous vers le chemin de 
rectitude, le chemin de ceux que Tu As gratifiés : ni les réprouvés, ni 
 les fourvoyés,  Allah dit: Ceci est à Mon dévoué et à Mon dévoué ce 
qu'il a demandé ». 
Par ce Hadith nous sommes dans une 
relation d’Amour entre Allah l’Adoré et le Croyant l’adorateur. Quand on
 sait que le Nom Allah peut dériver de la racine « Allaha » qui veut 
dire bercer son bébé en le serrant dans ses bras avec amour et 
bienveillance alors le Dine n’est pas ce vilain mot de soumission et de 
servitude que les orientalistes ont laissé derrière eux exprimant la 
haine d’une religion qu’il faut présenter comme esclavagiste , le mépris
 pour ses adeptes qu’ils ont connu colonisés et que le terme de soumis 
est le plus approprié. C’est aussi l’expression de la culture 
judéo-chrétienne qui conserve l’idée non seulement d’un Seigneur adoré 
comme un crucifix  mais d’un serviteur du temple. Allah aurait besoin 
comme d’une idole dans un temple d’un serviteur. C’est monstrueux. Allah
 est Al Hayy le Vivant, Al Haqq, la Vérité et le Réel, Al Wajad, Celui 
qui donne existence à l’incréé et qui donne actualité à un virtuel parmi
 tous les potentiels qu’il a initié selon Sa Sagesse et Sa volonté 
d’intervenir selon les termes fixés par Lui dans la création perpétuelle
 des Univers et l’histoire de l’humanité. Il est l’Immuable qui a crée 
les Univers et leurs créatures et les a aimées en sa qualité d’Allah le 
Miséricordeur, le Miséricordieux.  Allah en aimant l’humain il l’a 
honoré intrinsèquement, lui a donné une vocation, celle de Khalife sur 
terre et l’a chargé de l’aimer et de l’adorer en retour. Le Dine perçu 
sous cet aspect est un contrat d’Amour où Allah en réalité est le 
Donneur, le Bienfaiteur. L’homme n’a qu’un effort à faire se montrer 
plein de gratitude ou ingrat dans le don savoureux sinon plein 
d’endurance ou de rébellion dans le don éprouvant la confiance, l’amour,
 la sincérité, la fidélité et la loyauté :
{Comme Nous vous Avons Envoyé un
 Messager de parmi vous, vous réciter Nos Versets, vous épurer, vous 
apprendre le Livre et la Sagesse, et vous apprendre ce que vous ne 
saviez pas, de même, psalmodiez mon Nom, Je vous Garderai; soyez 
reconnaissants envers Moi et ne mécroyez point. O vous qui êtes devenus 
croyants, ayez recours à la persévérance et à la prière. Certes, Allah 
est avec les persévérants.} Al Baqara 151
3 - 3 - Le verset 132 de la Sourate al Baqara (la génisse)
Après avoir parcouru quelques  jalons 
sur la Sourate Al Fatiha et quelques évocations auxquelles elle renvoie,
 nous allons maintenant voir le second terme coranique sur le Dine :
وَوَصَّىٰ بِهَا إِبْرَاهِيمُ 
بَنِيهِ وَيَعْقُوبُ يَا بَنِيَّ إِنَّ اللَّهَ اصْطَفَىٰ لَكُمُ الدِّينَ 
فَلَا تَمُوتُنَّ إِلَّا وَأَنْتُمْ مُسْلِمُونَ 
{Et c’est ce qu’Abraham a 
recommandé à ses enfants; Jacob de même : « O mes enfants, certes, Allah
 A Choisi pour vous la religion, ne mourez donc pas autrement que 
musulmans ».} Al Baqara 132
Pour bien comprendre le sens de Dine dans ce verset il faut le replacer dans son contexte textuel :
{Et lorsque Abraham élevait les 
assises de la Maison ainsi qu’Ismaël : « Notre Seigneur, Agrée de nous, 
Tu Es Toi L’Omniaudient, L’Omniscient ; notre Seigneur, Fais que nous 
nous remettions à Toi, et de  notre descendance : un peuple qui Te soit 
musulman. Montre-nous nos rites, Fais-nous Rémission, Tu Es Toi Le 
Rémissif, Le Miséricordieux ; notre Seigneur, et Envoie-leur un Messager
 d’entre eux, qui leur récite Tes Versets, qui leur apprenne le Livre et
 la Sagesse, et qui les épure. Tu Es Toi L’Invincible, Le Sage ». Qui 
donc  désirerait autre que la Confession d’Abraham sinon celui qui 
se conduit en insensé ?  Effectivement, Nous l’Avons Élu dans le monde, 
et dans la vie Future il sera certainement du nombre des Vertueux. Et 
lorsque son Seigneur lui Dit : « Adopte l’Islam », il dit : « Je me 
remets au Seigneur des Univers ». Et c’est ce qu’Abraham a recommandé à 
ses enfants; Jacob de même : « O mes enfants, certes, Allah A Choisi 
pour vous la religion, ne mourez donc pas autrement que musulmans ». Ou 
bien étiez-vous témoins lorsque la mort se présenta à Jacob, lorsqu’il 
dit à ses enfants : « Qu’adorerez-vous après ma mort ? » Ils dirent : 
« Nous adorerons ton Dieu et le Dieu de tes pères Abraham, Ismaël et 
Isaac, un Dieu Unique, et nous nous remettons à Lui ».} Al Baqara 127
Dans ces versets explicites nous voyons 
que le Dine signifie le monothéisme pur et parfait dans toutes ses 
manifestations spirituelles, ontologiques, sociales, idéologiques, 
civilisationnelles et historique. Il signifie le continuum spirituel et 
historique jalonné par les Prophètes qui ont professé les mêmes valeurs,
 les mêmes croyances : être musulman. Dans ces versets explicites nous 
voyons que le Dine signifie le monothéisme pur et parfait dans toutes 
ses manifestations spirituelles, ontologiques, sociales, idéologiques, 
civilisationnelles et historique. Il signifie le continuum spirituel et 
historique jalonné par les Prophètes qui ont professé les mêmes valeurs,
 les mêmes croyances : être musulman. Dans ces versets le modèle type du
 musulman est Abraham et il exprime «  Je me remets au Seigneur des Univers ».
 La religion au sens islamique est l’acceptation libre et responsable 
d’Allah comme Dieu Créateur, Seigneur des Univers, Maitre du Jugement 
dernier, Dieu adoré, Dieu Gouvernant et organisant. La religion est 
l’Islam c'est-à-dire la remise totale et confiante en Allah, en Son 
Décret, en Sa Parole. Le continuum mystico historique implique une 
continuité ontologique et sociale d’acceptation et de remise confiante 
et humble que Mohamed (saws) est venu rappeler et parachever :
{Dis : « Mon Seigneur m’A Guidé 
vers un chemin de rectitude, une religion intègre, la confession  
d’Abraham, pur monothéiste. Il n’était point du nombre des  polythéistes
 ». Dis : « Certes, ma prière, mes dévotions, ma vie et ma mort sont 
pour Allah, Seigneur des Univers, Il n’A point d’associé. C’est ce qui 
m’a été commandé et je suis le premier des  Musulmans ». Dis : « 
Aspirerai-je à un autre Seigneur qu’Allah, alors qu’Il Est le Seigneur 
de toute chose ?} Al An’âme 161
Dans l’affirmation du monothéisme la  définition du « Dine » par cet énoncé doit attirer notre attention : «  Qui donc désirerait  autre que la Confession d’Abraham sinon celui qui se conduit en insensé ? »
 Il s’agit d’une رغبة  Raghba dans le sens d’une volonté, d’un désir, 
d’un élan de l’âme, d’une attirance spirituelle, d’une aspiration à la 
religion naturelle et innée qu’Abraham a redécouvert en contemplant le 
monde cherchant la vérité qui lui donne sens. Le désir est plus intense 
que la volonté. Pour qu’il y ait désir il faudrait qu’il y ait une chose
 désirable. Allah veut nous dire que nous portons en nous ce désir de 
religiosité, ce désir de chercher Dieu, ce désir de le rencontrer,  ce 
désir de chercher la satisfaction dans ce qui Le satisfait. Le désir 
précède la volonté car il est intuitif, innée. La volonté produit de la 
personnalité et de l’éducation peut aller contre ce désir ou au 
contraire devenir l’instrument de ce désir mais elle ne peut créer de ce
 désir qui relève d'une alchimie mystérieuse et non d'une cognition 
rationnelle utilitariste et intéressé.
 L'énoncé montre Abraham 
reconstruisant la Kaaba avec désir, élan et abnégation. Il est poussé 
davantage par l'amour et le désir qui se donnent totalement que par la 
volonté qui calcule. : On peut vouloir croire et être Musulman mais 
c'est Allah qui fait naitre ce désir en nous et non notre 
volonté conformément aux Hadiths «  les cœurs sont entre les 
Mains du Miséricordeur, Il les fait remuer comme Il veut [...] O Toi qui
 rend les cœurs fermes affermis mon cœur dans Ton obéissance ».
  Il ne s’agit pas d’un désir irraisonné mais d’un désir en harmonie 
avec l’intime de la pensée comme l’exprime l’ultime Prophète (saws) 
« L’esprit est ce qui conduit à adorer le Miséricordeur ». Ce désir 
raisonné est une miséricorde pour l’homme qu’inspire ou que conduit 
Allah le Miséricordeur, Celui qui accorde la Miséricorde, par des 
épreuves, des expériences de vie qui conduisent l’être à se questionner,
 à méditer, à contempler, à désirer… L’énoncé coranique donne la clé à 
ce désir raisonné de la foi qu’il oppose de la fuite insensée des sots :
 « Effectivement, Nous l’Avons Élu  dans le monde, et dans la vie Future il sera certainement du nombre des Vertueux ».
 Allah ne choisit pas arbitrairement un homme ou un peuple pour en faire
 Ses élus qui agissent comme des racistes et des sectaires. Son Choix se
 fixe sur les vertueux c'est-à-dire ceux qui ont un cœur sain sur le 
plan de la conscience, de la morale, de la justice, de la miséricorde, 
du principe de sens. La forme impersonnelle et les ellipses du dialogue 
entre Allah et Abraham « Et lorsque son Seigneur lui Dit : « Adopte l’Islam », il dit : « Je me remets au Seigneur des Univers » confirme l’idée de
 l’intimité de la foi en tant que croyance qui vient remuer l’intérieur 
de l’être et se placer plus profondément que l’identité et 
l’appartenance dans le processus cognitif et psycho affectif pour 
atteindre celui de l’implication (in plicare : dans les plis, dans les 
limbes) qu’aucune force extérieur ne peut venir modifier et dont la 
vocation est de sortir vers l’extérieur pour se déplier (expliquer aux 
autres) et se déployer dans tous les registres de l’existence. Ce 
rapport entre Allah et Abraham à travers cette phrase témoigne de 
l’amour d’Allah qui se montre Donateur Généreux et discret par 
Miséricorde qui ne veut pas afficher sa Grandeur, Sa Majesté  et Sa 
Puissance devant Abraham venant vers Lui en toute humilité au point 
d’effacer son Moi et surtout ne pas tomber dans le travers des Juifs et 
des Chrétiens venus après lui en fuyant l’idolâtrie polythéiste pour 
tomber dans la monolâtrie idolâtre. Allah n’est pas seulement Dieu 
d’Abraham mais «Seigneur des Univers ».  Sans cette 
رغبة  Raghba le Dine serait vidé de sa moelle substance et deviendrait 
une pratique sociale coutumière ou un comportement hypocrite et 
ostentatoire.
{Certes, les hypocrites croient 
tromper Allah, mais Lui leur Rendra leurs tromperies. Et s’ils se lèvent
 pour la prière, ils se lèvent paresseux, par ostentation devant les 
Hommes, et ne psalmodient le Nom d’Allah que fort peu, oscillants en 
cela, ni vers ceux-ci ni vers ceux-là. Et quiconque Allah Condamne au 
fourvoiement, tu ne lui trouveras point de voie. O vous qui êtes devenus
 croyants, ne prenez point les mécréants comme protecteurs au lieu des 
croyants. Voulez-vous donner à Allah contre vous une preuve évidente ? 
Certes, les hypocrites sont au plus bas fond du Feu et tu ne leur 
trouveras point de Défenseur.} An Nissa 142
Dans cet énoncé la phrase « Et lorsque son Seigneur lui Dit : « Adopte l’Islam », il dit : « Je me remets au Seigneur des Univers » montre
 que l’Islam n’est pas une contrainte par la force mais une adoption par
 conviction, par désir inné, par aboutissement d’un cheminement 
spirituel. Si nous devons résumer le contenu du Dine nous ne pouvons pas
 trouver plus simple et mieux que   « Je me remets au Seigneur des Univers ». Nous
 sommes dans l’acceptation libre et raisonnée qui vient de l’intérieur 
de soi et que l’extérieur peut révéler le cas échéant en manifestant la 
beauté et les signes témoignant qu’il faut être un insensé pour croire 
que ce monde est crée par l’absurde et pour l’absurde. Cette acceptation
 une fois exprimée par le cœur (l’esprit, la conscience, l’émotion, la 
Fitra) alors le Croyant accepte de bon cœur  le Décret divin et croie 
dans la Parole divine sans voir de ses yeux ni Dieu ni Ses Anges ni Son 
Jugement dernier, ni Son Paradis ni Son Enfer. Il accepte les 
commandements divins et s’il les discute ce n’est pas pour les remettre 
en cause mais pour mieux les comprendre et mieux les mettre en 
application car il a la conviction que ce qu’il fait il le fait pour son
 bien dans ce monde et dans l’autre :
{Et lorsque votre Seigneur 
Proclama : « Si vous êtes reconnaissants, Je vous Accorderai davantage ;
 et si vous êtes mécréants, certes, Mon châtiment sera sûrement 
sévère ».} Ibrahim 7
{O postérité  d’Adam, prenez 
votre tenue d’apparat en chaque mosquée. Mangez, buvez, et ne dissipez 
point, Il n’Aime pas les dissipateurs. Dis : « Qui donc a interdit les 
ornements d’Allah, qu’Il A Créés pour  Ses dévoués, et les bonnes choses
 des subsistances ? » Dis : « Elles  sont pour ceux qui sont devenus  
croyants, dans la vie terrestre et, exclusivement pour eux, le jour de 
la Résurrection ». Ainsi Nous Précisons les Versets pour des gens qui 
savent.} Al A’âraf 32
Si les Musulmans ne vivent pas honorés, 
prospères, en paix, en sécurité et respectés cela ne provient pas de 
l’Islam comme tentent de le montrer la coalition des laïcs et des 
évangélistes qui ont vendu le modernisme comme religion de rechange aux 
musulmans fascinés par les choses de l’Occident et incapables de 
comprendre la genèse de leurs malheurs dans leur décadence et leur 
colonisation. La solution est de revenir au Dine comme Allah l’a définit
 et non comme nos coutumes et nos passions veulent le confiner :
أَلَا إِنَّ أَوْلِيَاءَ اللَّهِ لَا خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَلَا هُمْ يَحْزَنُونَ 
{N’est-ce pas que, les 
bien-aimés d’Allah, seront certainement sans aucune crainte pour eux et 
ils ne seront point affligés ! Ceux qui sont devenus  croyants et qui 
prennent garde (à Allah), à eux la bonne nouvelle, dans la vie terrestre
 et dans la vie Future. Aucune altération aux Paroles d’Allah. Cela est 
sûrement l’immense triomphe.} Younes  62
Le Dine c’est donc cet état de quiétude 
et de sérénité même dans les épreuves, les catastrophes, les défaites 
temporaires car il cultive dans l’âme du croyant cette acceptation qui 
n’est pas fatalisme mais combat pour une cause avec l’espérance d’avoir 
le triomphe ultime au-delà du succès mondain ou de la réussite sociale, 
politique, économique et militaire éphémère
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا 
ادْخُلُوا فِي السِّلْمِ كَافَّةً وَلَا تَتَّبِعُوا خُطُوَاتِ 
الشَّيْطَانِ إِنَّهُ لَكُمْ عَدُوٌّ مُبِينٌ 
{O vous qui êtes devenus 
croyants, entrez dans la paix en totalité et ne suivez point les pas de 
Satan. Il est pour vous un ennemi évident.} Al Baqara 208
L’Islam est le Silm compris dans le sens
 d’acceptation de Dieu comme Un et Unique Dieu, d’harmonie avec sa 
création, de paix avec Ses créatures, de sérénité dans l’accomplissement
 des piliers de l’Islam : témoignage de foi monothéiste, institution de 
la Salat, acquittement de la Zakat, respect du Ramadhan, réalisation du 
pèlerinage et  ce qui vient sous ses piliers : la commanderie du bien, 
le pourchas du mal et le Jihad fi Sabil Allah ( faire l’effort 
nécessaire pour défendre sa religion, ses valeurs, apporter son secours 
au faible, à l’opprimé, à l’ignorant, affronter le tyran, l’agresseur, 
le corrompu et le corrupteur, etc.)
{Les croyants sont seulement 
ceux qui croient en Allah et en Son Messager, et après cela ils n’ont 
point douté, et ont combattu avec leurs biens et par leurs personnes, 
pour la Cause d’Allah. Ceux-là sont les véridiques.} Al Hujurate 15
Ces Croyants qui sont dans l’acceptation
 d’Allah et de Ses commandements sont portés par un désir spirituel qui 
transcende les autres désirs et les régule. Le désir sexuel est régulé 
et assouvi dans le mariage, le manger et le boire sont régulés dans le 
halal et la satiété sans gaspillage ni excès, la propriété, le travail 
et le pouvoir sont régulés par la solidarité humaine et la justice 
sociale. L’acceptation  et la remise en confiance en Allah sont telles 
dans la conscience du croyant que le croyant parvient à l’excellence qui
 lui donne le bonheur ici et là bas comme le stipule le Hadith sur 
l’Ihsane « Adore Allah comme si tu Le voyais, si tu ne Le vois pas Lui Il te voit ». L’intérieur
 est conforme à l’extérieur, rien à cacher, à mentir, à trahir, à 
leurrer ni à duper devant Allah Omniscient de l’intimité des pensées et 
parfaitement Renseigné du clin d’œil le plus furtif. Ce Dine comme 
religion adopté individuellement et vécu collectivement ne peut se 
permettre de dire la foi est dans le cœur ou de se mentir en négligeant 
les éléments constitutifs de ce Dine :
{Mais non, par ton Seigneur, ils
 ne seront croyants jusqu’à ce qu’ils t’arbitrent dans leurs différends,
 qu’ensuite ils n’éprouvent en eux-mêmes aucune gêne de ce que tu 
décides, et qu’ils s’y conforment en toute confiance.} An Nissa 65
Il faut garder à l’esprit l’ensemble du Coran et de la Sunna pour savoir que « Et lorsque son Seigneur lui Dit : « Adopte l’Islam », il dit : « Je me remets au Seigneur des Univers » signifie
 aimer en Dieu et détester pour Dieu, agir pour Dieu et ne pas agir pour
 Dieu, Dire pour Dieu et se taire pour Dieu. Cet énoncé englobe tous les
 fondamentaux de l’Islam que véhicule la sourate al Fatiha : le 
renoncement mondain (as Zuhd), le scrupule (al Wara’â), l’humilité (al 
Khuchu’â), Al Dhikr (l’évocation d’Allah et le rappel de Sa Parole), 
l’espérance (ar Raja), la sincérité (al Ikhlass), l’attachement à Allah 
(Al I’tissam), la piété (At Taqwah), le compter sur Allah (At 
Tawwakkul), la constance, l’endurance et la patience (As Sabr), l’amour 
(al Hob), la sérénité et la quiétude (al Itminane), l’imploration (At 
Tabbatul), la déférence (al Ikhbeth), le désir ardent (as shawq), la 
pureté (As Saffah)…
Ce même verset que nous avons pris comme
 référence car il est le premier à citer le terme « Dine » montre que le
 Dine c’est non seulement un foi, une ardeur spirituelle, un désir qui 
pousse vers Allah et un comportement de croyant qui sied à la créature 
humble s’en remettant en toute confiance et dans l’acceptation totale de
 son Dieu c’est aussi un ensemble de rites qui cultivent la foi et donne
 un contenu socio rituel de fédération de la communauté de foi : « Montre-nous nos rites, Fais-nous Rémission, Tu Es Toi Le Rémissif, Le Miséricordieux ; notre Seigneur »
Le Dine c’est aussi une Révélation 
ultime portée par un Prophète ultime pour la fratrie de foi qui tient 
fermement à ce Livre et à ce Prophète pour en tirer les profits moraux, 
spirituels et existentiels : « Envoie-leur un Messager d’entre 
eux, qui leur récite Tes Versets, qui leur apprenne le Livre et la 
Sagesse, et qui les épure ».
Il y a encore beaucoup à dire sur ces 
versets mais nous allons nous contenter de qui vient d’être dit et poser
 la question sur la signification du Dine qui vient dans l’énoncé 
coranique « Allah A Choisi pour vous la religion ». Ce Dine est bien entendu l’Islam tel qu’Allah l’a définit au début de l’énoncé : « Qui donc  désirerait autre que la Confession d’Abraham sinon celui qui se conduit en insensé ? ». Ce
 Dine est au sens coranique la confession comprise comme la 
reconnaissance et l’aveu d’une intime conviction, c’est l’attestation  
monothéiste, c’est la profession publique de la foi,  c’est la 
proclamation des arcanes qui découlent de la croyance en Dieu Créateur, 
Miséricordeur qui s’est fait connaitre dans la Fitra humaine, dans la 
création et dans le Coran. Ce dine est une croyance raisonnée et sensée.
 Ce Dine est une religion naturelle car il répond au principe de sens, 
de sens de la justice, du vrai, du beau qui est inscrit en nous. Il 
s’oppose au principe du faux, de la sottise et des insensés qui 
défendent l’immoral cynique et nihiliste du mensonge, de l’injuste et du
 laid.  Se conduire en insensé sur le plan de la foi, du comportement, 
des intentions ne peut pas relever du Dine
3 - 4 - Le Dine c’est l’abrogation des religions et le triomphe du monothéisme
L’Islam en tant qu’Ultime révélation 
abroge les religions antérieurs car elles véhiculent de l’insenséisme et
 sont portés par des insensés et c’est ce que dit explicitement le Coran
 dans l’énoncé que nous venons de citer. Il le dit d’une manière encore 
plus évidente, même si certains exégètes et savants détournent le sens 
exact de ces versets introduisant un biais, un doute et une confusion, 
en parlant des versets abrogeant et abrogés. Par verset, abrogeant 
(nàsikh) et abrogé (mansukh), le Coran ne vise pas les versets du Coran 
mais les Révélations. Tout ce qui est antérieur au Coran est abrogé par 
Coran  l’abrogeant :
{Ni ceux qui sont devenus  
mécréants, des gens du Livre, ni les polythéistes, ne souhaitent que 
quelque bien vous soit octroyé de votre Seigneur, mais Allah Privilégie 
de sa Miséricorde qui Il Veut. Allah possède la Munificence immense. 
Nous n’Abrogeons un Verset ou ne le Faisons oublier sans en apporter un 
de meilleur ou de semblable. N’as-tu pas su qu’Allah est Omnipuissant 
sur  toute chose ?} Al Baqara 105
{Et Nous n’Avons point Envoyé 
avant toi de Messager ni de Prophète sans que Satan n’insinue aux gens  
d’autres paroles, que lui inspire ses souhaits, pour jeter le doute dans
 les pensées. Alors Allah Abroge ce qu’insuffle Satan, puis Allah 
Confirme Ses Versets. Allah Est Omniscient, Sage. Afin qu’Il Fasse de ce
 qu’insuffle Satan une épreuve pour ceux qui ont une malveillance dans 
leurs cœurs, et ceux qui ont les cœurs endurcis. Certes, les injustes 
sont dans un schisme profond. Et afin que ceux qui reçurent la science 
sachent que cela est la Vérité de ton Seigneur, alors ils y croiront et 
leurs cœurs en seront déférents. Et Allah Guidera sûrement ceux qui sont
 devenus  croyants vers un chemin de rectitude. Et ceux qui sont 
devenus  mécréants continuent à être dans le doute à son sujet, jusqu’à 
ce que l’Heure leur vienne à l’improviste ou que leur vienne le 
châtiment d’un jour dernier} Al Hadj 52
Le Dine est cette religion immuable, 
inaltérable, infalsifiable sans clergé ni veau d’or et qui transforme 
les cœurs en dépositaires  inviolables de la Parole divine inchangeable :
{…il consiste en des Versets évidents, préservés dans les cœurs de ceux qui reçurent la Science.} Al ‘Ankabout 49
Ce Dine préservé n’est pas protégé par 
des scribes, des clercs ou des états majors militaire mais par le 
Créateur et Maitre absolu des Univers qui fait le serment sur ce qu’Il a
 créé et qui échappe à la main de l’homme sans échapper à ses yeux :
{C’est Nous, en fait, qui Avons Révélé le Coran, et Nous en sommes le  Préservateur.} Al Hijr 9
{Je Jure formellement  par les 
positions des étoiles ! Et c’est sûrement un serment solennel si vous 
savez. C’est sûrement un noble Coran, dans un Livre bien préservé, ne le
 touchent que les purifiés. C’est une Révélation du Seigneur des 
Univers.} Al Wàqi’â 75
Mohamed (saws) a parachevé la religion 
et abrogé les religions falsifiées et altérées devenant monolâtrie voire
 hérésie opposition  au monothéisme enseigné par Abraham,  Moise, Jésus 
et les 130000 Prophète qui se sont succédés :
{Ils veulent absolument éteindre
 la Lumière d’Allah avec leurs paroles, et Allah Va Parachever sa 
Lumière, même contre le gré des mécréants. C’est Lui qui A Envoyé Son 
Messager avec la Direction infaillible et la Religion du Vrai, pour la 
Faire manifester avec évidence, sur toutes les religions, serait-ce 
contre le gré des polythéistes.} As Saff 8
Ces versets sont énoncés dans la Sourate
 as Saff (le rang)  pour signifier que l’unité de rang fait partie de la
 foi et tout déchirement social, partisan et économique est un 
déchirement de la religion et des fondamentaux qui la caractérisent : 
liberté, justice, civilisation.
3 - 5 – Le Dine n’est pas une abstraction mais une réalité concrète
L’Islam  n’est pas une abstraction mais 
une réalité concrète vécue par une communauté de foi respectueuse des 
enseignements des Prophètes et fidèle à son Livre :
{De même, Nous Fîmes de vous une
 Communauté centrale afin que vous portiez témoignage sur les Hommes, et
 que le Messager soit témoin sur vous.} Al Baqara 143
{Et que soit issue de vous une 
Communauté : ils  incitent au bien, commandent le bon usage, et 
interdisent ce qui est répréhensible. Ceux-là sont ceux qui cultivent.} Al ‘Imrane 104
{Certes, celle-ci est votre Communauté, une Communauté unie, et Moi Je Suis votre Seigneur, adorez-Moi.} Al Anbiya 92
Il est remarquable de voir le lien 
qu’Allah fait entre le Dine et la Communauté qui fait que l’Islam ne 
peut se confiner à un catéchisme, à un sermon tel jour de semaine ou tel
 autre jour de fête ou de commémoration mais à l’édification d’une 
communauté bien implantée sur tous les plans :
إِنِ الْحُكْمُ إِلَّا لِلَّهِ أَمَرَ أَلَّا تَعْبُدُوا إِلَّا إِيَّاهُ ذَٰلِكَ الدِّينُ الْقَيِّمُ
الدِّينُ الْقَيِّمُ « Dine al Qayyim) la
 religion intègre est l’Islam par son intégralité, sa droiture, sa 
rectitude, sa vérité et l’impossibilité de lui faire subir une 
altération, une falsification, une détraction ou une controverse qui 
résiste à ses versets ou au progrès scientifique :
{Certes, la décision n’appartient qu’à Allah. Il A Commandé que vous n’adoriez que Lui. Telle est la Religion intègre} Youssef 40
وَمَا أُمِرُوا إِلَّا لِيَعْبُدُوا 
اللَّهَ مُخْلِصِينَ لَهُ الدِّينَ حُنَفَاءَ وَيُقِيمُوا الصَّلَاةَ 
وَيُؤْتُوا الزَّكَاةَ وَذَٰلِكَ دِينُ الْقَيِّمَةِ 
دِينُ الْقَيِّمَةِ 
« Dine Al Qayyima » est la religion de la communauté musulmane. La 
communauté musulmane est,  ici,  comprise comme une entité de 
rassemblement,  de droiture, de justice et d’édification. Elle ne peut 
l’être que si elle est édifiée dans son existence identitaire, dans ses 
relations avec autrui et dans ses interactions sociales, politiques et 
économiques :
{Et il ne leur a été commandé 
que d’adorer Allah d’un culte sincère, en purs monothéistes, et qu’ils 
accomplissent la prière et s’acquittent de la Zakat. Cela est la 
religion de la communauté intègre.} Al Bayyina 5
La communauté qui donne existence et 
consistance au Dine est comme un arbre solide qui résiste à la tempête 
et qui produit des fruits comestibles et doux :
{N’as-tu pas vu comment Allah A 
Fourni une parabole ? Une bonne parole est comme un arbre bon : sa 
racine est stable et sa ramure est au ciel. Il donne ses fruits en 
chaque saison, par le Vouloir de son Seigneur. Et Allah fournit les 
paraboles pour les Hommes, pour qu'ils se souviennent. Et la semblance 
d’une mauvaise parole est comme un arbre mauvais, qui fut arraché de sur
 la terre, qui n’a nulle stabilité. Allah Affermit ceux qui sont 
devenus  croyants, par la ferme parole, dans la vie terrestre et dans la
 vie Future. Et Allah Fourvoie les injustes. Allah fait ce qu’Il Veut.} Ibrahim 24
« L’image de ce que Dieu a 
envoyé avec moi comme bonne direction et science est celle d’une pluie 
bienfaisante ayant atteint une terre. Une partie de cette terre était 
bonne. Elle absorba l’eau et fit pousser en abondance de l’herbe et de 
la verdure. Une partie était stérile mains retint l’eau à sa surface si 
bien que Dieu en a fait profiter les gens. Ils en burent et en 
abreuvèrent leurs animaux et leurs champs. Enfin une autre partie était 
plate et sablonneuse. Elle ne retint pas l’eau et ne fit pousser aucune 
verdure. Telle est l’image de celui qui a bien assimilé la Religion. 
Ainsi il tira profit de ce que Dieu envoya avec moi. Il l’apprit 
lui-même et l’enseigna aux autres ou de celui qui a appris cette science
 mais n’en tira lui-même aucun profit, ou enfin de celui qui n’a rien 
retenu de la bonne direction dont Dieu a fait l’objet de ma mission ». Hadith
3 - 6 – Les ennemis du Dine
Les Juifs, les Chrétiens, les athées, 
les matérialistes, les sionistes, les libertins, les satanistes ont de 
l’aversion pour l’Islam et les Musulmans et jusqu’à la nuit des temps 
ils élaboreront des stratagèmes pour nuire à l’Islam et aux musulmans 
leur livrant bataille idéologique et militaire ou les poussant à se 
déchirer entre eux s’ils trouvent en eux quelques déviants :
{Un grand nombre des gens du 
Livre souhaiterait vous faire apostasier en mécréants, après que vous 
ayez été croyants, par une jalousie émanant de leur personne, après que 
la Vérité se soit manifestée à eux.} Al Baqara 109
{O vous qui êtes devenus 
croyants, ne prenez pas des confidents en dehors de vous : ils ne 
cessent de vous nuire. Ils souhaitent ce qui vous accable. La haine 
s’est réellement manifestée de leurs bouches, mais ce que leurs cœurs 
cachent est plus grand. Nous vous Avons Démontré les Signes, si jamais 
vous raisonnez. Voilà que ceux-là, vous les aimez et ils ne vous aiment 
pas, et vous croyez en tout le Livre, mais s’ils vous rencontrent, ils 
disent : «Nous sommes devenus  croyants», et lorsqu’ils se retirent, ils
 se mordent les doigts de rage contre vous. Dis : « Crevez de votre 
rage ». Certes, Allah Est Omniscient de l’essence des pensées. Si un 
bien vous effleure, cela leur nuit, et si un malheur vous frappe, ils 
s’en réjouissent. Mais si vous persévérez et êtes pieux, leurs manœuvres
 ne vous nuiront point. Certes, Allah Domine ce qu’ils font.} Al ‘Imrane 118
{Les Juifs et les Nazaréens ne 
t’accepteront point jusqu’à ce que tu suives leur confession. Dis : 
« Certes, la Direction d’Allah est La Direction infaillible»; et si 
jamais tu suis leurs passions, après ce qui t’a été donné de la Science,
 tu n’auras en Allah ni Protecteur ni Défenseur.} Al Baqara 118
Ces adversaires sont des adversaires 
idéologiques et historiques. Le Coran nous apprend à vivre en paix avec 
eux s’ils ne livrent pas bataille contre nous comme les batailles 
d’évangélisation, de Croisade, de colonisation ou d’agression. Les 
adversaires les plus dangereux sont nous-mêmes. Nous devons attirer 
l’attention sur l’arrogance, la suffisance et l’esprit ruralisé 
contraires à l’esprit libérateur et civilisateur de l’Islam. Nous 
pratiquons un Islam davantage d’extraction sociale et biologique qu’un 
islam de conviction et de conformité à la lettre coranique et au modèle 
mohammadien qui incarnait le Coran marchant dans le sens d’une 
application concrète, réelle et dynamique du Coran dans tous les 
registres de la personnalité et dans tous les domaines de l’existence. 
Le comportement suivant est le comportement des déviants qui mettent en 
péril la foi, la paix et la sécurité des autres par la médiocrité de 
leur croyance et par leur intégrisme plus moralisateur et accusateur 
qu’humble et miséricordieux :
{Les bédouins dirent : « Nous 
sommes devenus  croyants ». Dis : « Vous ne êtes devenus pas croyants, 
mais dites : “Nous sommes devenus Musulmans [en apparence] ”, car la foi
 n’est pas encore entrée en vos cœurs ». Et si vous obéissez à Allah et à
 Son Messager, Il ne vous Diminuera rien de vos œuvres. Certes, Allah 
Est Pardonneur, Miséricordieux. Les croyants sont seulement ceux qui 
croient en Allah et en Son Messager, et après cela ils n’ont point 
douté, et ont combattu avec leurs biens et par leurs personnes, pour la 
Cause d’Allah. Ceux-là sont les véridiques. Dis : « Allez-vous apprendre
 à Allah quelle est votre religion, alors qu’Allah Sait ce qui est dans 
les Cieux et ce qui est en la terre ? » Allah Est Omniscient de toute 
chose. Ils pensent te faire une faveur d’avoir adopté l’Islam ! Dis : 
« Vous ne me faites aucune faveur avec votre adoption de l’Islam. Mais 
c’est Allah qui vous Fait une faveur en vous Guidant vers la foi, si 
vous êtes véridiques ».} Al Hujurate 14
Toute division est une atteinte à la lettre et à l’esprit de l’Islam
{Et ne soyez pas comme ceux qui 
se désunirent et divergèrent à partir du moment que leur vinrent les 
évidences. Ceux-là auront un immense châtiment.} Al ‘Imrane 105
Toute exacerbation d’une doctrine, d’une
 idéologie, d’un esprit sectaire ou d’un schisme politique, nationaliste
 ou culturelle allant jusqu’à se donner des noms et des titres autre que
 Musulman est une atteinte au Dessein d’Allah de nous appeler Musulman. 
C’est un manque d’égard à Sa religion et un manque de bienséance envers 
Ses nominations que de s’octroyer un autre nom que Musulman. La 
diversité est une miséricorde mais la divergence est une malédiction. 
C’est une surenchère hérétique que de se prétendre le détenteur de la 
vérité ou le représentant de l’Islam par le seul fait d’appartenir à un 
ilotisme confessionnel ou un isolat doctrinaire sapant l’unité des 
Musulmans et les opposant entre eux :
{O vous qui êtes devenus 
croyants, inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur et 
faites le bien, afin que vous cultiviez. Et luttez pour Allah comme il 
se doit de lutter pour Lui. Il vous A Élus et ne vous Imposa nulle gêne 
en religion, la confession de votre père Abraham. C’est Lui [Allah] qui 
vous A déjà Nommés musulmans, auparavant, et dans ceci [le Coran] : afin
 que le Messager soit témoin sur vous et que vous soyez témoins sur les 
Hommes. Accomplissez donc la prière, acquittez-vous de la Zakat, 
attachez-vous à Allah, Il Est votre Protecteur, le meilleur Protecteur 
et le meilleur Défenseur.} Al Hadj 77
3 - 7 - Dine et intégrisme
Le Prophète a prédit l’apparition de 
l’intégrisme et de ses conséquences néfastes mais il a prédit qu’il ne 
sera que superficiel et éphémère tant que la communauté reste attachée à
 la modération et au principe de sens : « La religion est 
aisance et facilité. Jamais quelqu’un ne cherchera à rivaliser de force 
avec la religion sans que la religion ne l’écrase. Suivez plutôt la voie
 sage du juste milieu, rapprochez-vous en douceur de la perfection et 
soyez optimistes. Aidez-vous en cela par vos allées et venues à la 
mosquée le matin, le soir et aux dernières heures de la nuit. »
3 - 8 Le respect de la vie :
Le Dine ne peut avoir aucune qualité, ni
 dimension, ni contenu, ni portée s’il y a atteinte à la vie humaine 
sans droit ou atteinte à sa dignité et à ses biens:
« Le croyant ne cesse de se trouver assisté  dans sa religion tant qu’il n’a pas fait couler un sang interdit ». Hadith
Al Miqdàd Ibn Al Aswad (das) 
rapporte: «J'ai dit: «O Messager de Dieu! Si je rencontre au combat l'un
 des Mécréants et si dans le combat il m'a coupé l'une de mes mains puis
 s'est sauvé derrière un arbre en disant: «Je me soumets à Dieu». Est-ce
 que je le tue? O Messager de Dieu! Après sa déclaration.» Il dit: «Ne 
le tue pas». Je dis: «O Messager de Dieu! Il m'a coupé l'une de mes deux
 mains puis a dit ce qu'il a dit après l'avoir coupée». Il dit: «Ne le 
tue pas. Si tu le tues il est dans ta situation avant que tu ne le tues 
(c.à.d. que son sang est sacré) et tu es dans sa situation avant qu'il 
ne fasse sa déclaration, (c.à.d. que ses héritiers ont le droit 
d'appliquer sur toi la loi du talion)».
Ce hadith signifie qu’il nous suffit de 
juger les gens de l’intention proclamée et de leurs actes et qu’il est 
interdit de conjecturer sans preuves ou de lancer des anathèmes sur des 
présomptions car nul ne connait l’intention de l’esprit et la visée du 
cœur. Le Dine est la préservation de la vie. Toute la Chari’a islamique 
est dans son ensemble fondée et orientée sur la préservation de la vie, 
de l’Honorificat originel, de la compétence humaine d’exercer le 
Khalifat sur terre et de la liberté d’adorer Allah et de lui rendre le 
culte en toute liberté et sans contrainte. Le Dine est l’ensemble des 
décrets divins à respecter et observer dont celui-ci en particulier :
{Nous Avons Prescrit à la 
postérité d’Israël que : « Quiconque tue une personne sans qu’elle ait 
tué ou corrompu de par la terre, serait comme s’il avait assassiné 
l’humanité, mais quiconque sauve une vie, serait comme s’il avait sauvé 
l’humanité ».} Al Maidah 32
Ce décret est aussi important que les autres décrets dans le Coran :
{Ton Seigneur A Décrété : 
n’adorez que Lui, et faite le meilleur envers les père et mère. Que l’un
 d’eux ou tous les deux atteignent auprès de  toi la vieillesse,  ne 
leur dis point : « Ouf ! », ne les repousse pas, et dis-leur des paroles
 bienveillantes. Et sois humble envers eux, par miséricorde, et dis : 
« Mon Seigneur, Prends-les en Ta Miséricorde comme ils m’ont élevé tout 
petit enfant ».} Al Isra 23
3 - 9 – Le devoir de vérité :
Le Dine est la religion vrai, la 
religion de vérité qui exige l’accomplissement du devoir de vérité par 
le vrai,  la vérité et la réalité :
{Et dis : « Mon Seigneur, 
Fais-moi entrer une entrée de Vérité et Fais-moi sortir une sortie de 
Vérité, et Accorde-moi de chez Toi un pouvoir protecteur. » Et dis : 
« La vérité est venue et le faux s’est annihilé. Certes, le faux est 
toujours condamné à s’annihiler. »} Al Isra 80
{Et avec Vérité Nous le Révélâmes, et avec Vérité il est Révélé} Al Isra 105
{Et proclame  « La Vérité 
émanant de votre Seigneur » : que celui qui veuille qu’il devienne 
croyant et celui qui veuille qu’il devienne mécréant.} Al Kahf 29
3 - 10 – La prétention des « modernistes » à réformer le Dine. 
Certains islamologues sont  sous 
l’influence de la linguistique et de la phénoménologie appliquées à la 
Bible qui ont permis de démontrer que le seul personnage de la Bible qui
 a les configurations de Prophète est Jérémie alors que tout le reste 
semble relever de la mythologie. Oubliant que les outils linguistiques 
appliqués ont été conçus pour la langue latine et ne peuvent être 
importés à la langue arabe ils s’acharnent à vouloir réformer le Dine. 
Nous venons de voir que même s’ils actualisaient et adaptaient leurs 
connaissances pour les transposer à la langue arabe ils resteraient 
devant l’incomparabilité des termes coranique et de leur contenu comme 
celui de « Dine » qui n’a rien à voir avec la Religion ou le religieux. 
Cette volonté est ancienne. Malek Bennabi dans son œuvre magistrale « Le
 Phénomène coranique » a montré tous les aspects psychologiques du Moi 
Mohammadien et les aspects phénoménologiques et historique du Wahy 
(Révélation) pour montrer que le Coran est Parole divine, que Mohamed 
(saws) est Prophète, deux miracles incontestables. Plus tard dans son 
étude sur la renaissance musulmane il a montré que la décadence du 
Musulman s’explique par son abandon de l’Islam ou par son confinement à 
un rite sans vie.  A ceux, orientalistes, islamologues modernistes et 
laïcs sans repères civilisationnels, qui cherchaient à réformer l’Islam 
et le Coran, il a eu cette réponse toujours d’actualité : « C’est le 
Musulman qu’il faut réformer et non pas le Coran. ». Le Musulman, par 
l’exigence de Mas’ouliya (responsabilité à titre individuel), doit se 
réformer ontologiquement dans son mode de croire, de savoir, de vouloir,
 de désirer, d’imaginer, de devoir, de mobiliser ses capacités, de 
définir ses compétences, de faire, de se cultiver. Le musulman, par 
l’exigence du Taklif (responsabilité collective),  doit se réformer 
socialement et politiquement pour donner un contenu social au Dine et en
 faire le moteur de sa dynamique, de son progrès, de sa distinction 
civilisationnelle. Poussant l’analyse jusqu’à ses limites dans l’examen 
de la lutte idéologique menée par le colonialisme et dans l’examen des 
« intellectomanes » qui se sont livrés comme sous produits coloniaux il 
arrive à la conclusion que ces accidents sont la preuve que l’âme 
humaine est indestructible et que l’avenir est toujours en faveur de ce 
Dine. Il exprime la vérité coranique :
{Dirige donc ta face résolument 
vers la religion en pur monothéiste, cela est la nature originelle selon
 laquelle Allah Créa les Hommes. Nulle altération à la Création d’Allah.
 Telle est la Religion Intègre, mais la plupart des gens ne savent pas. 
Revenez à Lui, Prenez garde à Lui, accomplissez la prière et ne soyez 
pas du nombre des polythéistes, de ceux qui séparèrent leur religion et 
sont devenus  des sectes.} Ar Rum 30
On voit des Musulmans donner plus 
d’importance à un verset qu’à un autre et ainsi au sein de la communauté
 musulmane on a l’impression qu’il y a un Dine guerrier, un Dine 
spirituel, un Dine politique, un Dine fataliste. Il ne s’agit pas 
d’assise intellectuelle du Musulman qui pourrait comprendre le Dine 
selon sa manière. La manière de comprendre le Coran va du simple au 
complexe : on parle de sept lectures du Coran, dans chaque lecture il y a
 sept niveaux et dans chaque niveau il y a 70 degrés de compréhension :
{Dis : « Si la mer était de 
l’encre pour les paroles de mon Seigneur, la mer s’épuiserait avant que 
les paroles de mon Seigneur ne s’épuisent, même si nous apportions son 
semblable comme approvisionnement ».} Al Kahf 109
{Si ce qu’il y avait sur terre 
comme arbre était des calames, et que la mer était approvisionnée, après
 son tarissement, de sept autres mers, les paroles d’Allah ne 
s’épuiseraient point. Certes, Allah est Invincible, Sage.} Luqman 27
Cette lecture inépuisable du Coran 
témoigne de l’ardeur intellectuelle et du goût spirituel dans l’étude et
 la méditation du Coran sans altérer à la vérité et à l’unicité du Dine.
 Pour bien comprendre la différence la réalité observée est la même 
entre l’œil des gens du commun et l’œil de l’artiste et pourtant ce 
dernier voit les subtilités, les nuances chromatiques et l’harmonie que 
le premier ne verrait pas faute d’éducation esthétique. Le problème du 
déchirement de la communauté en sectes interprétant différemment le Dine
 est dans l’inculture globale qui sévit dans le monde musulman et dans 
l’ignorance particulière du Coran. L’esprit sectaire et ignorant est 
paresseux et facile à se fanatiser. Ainsi il se contente d’un verset 
invitant à combattre les Mécréants surtout si sa nature est belliqueuse 
ou s’il a subit des traumatismes du fait d’une répression policière 
cruelle et injuste. Le Dine n’est pas exclusivement le combat armé 
contre les Mécréants mais c’est une partie du Dine qui exige de se 
défendre et de résister contre l’agresseur. C’est l’absence de lecture 
globale, dynamique, réaliste et l’incapacité à voir le contexte du 
verset ainsi que l’incompétence à l’adapter par le Qiyas (analogie) 
puisque le Musulman est privé du droit et du devoir à l’appropriation du
 Coran et qu’il doit attendre le consensus (Ijma’â) des Savants qui 
eux-mêmes ont des préoccupations différentes et des références qui sont 
souvent celles de vieux livres et non d’une lecture raisonnée  du Coran.
 Toutes les catastrophes des Musulmans sont dus à leur incapacité de 
faire une lecture correcte du Dine et de s’adapter en changeant ce qui 
doit être changé dans leur mode de penser,  de s’organiser et d’agir. Le
 changement passe par l’esprit critique, il ne s’agit pas de la critique
 du Coran mais de la critique de notre manière de lire, d’interpréter et
 de mettre en application le Coran. Les premiers Musulmans partaient de 
la lecture saine, simple ou complexe, du Coran pour aller vers les 
sciences, le développement personnel et la civilisation. Nous faisons le
 contraire nous ne lisons pas le Coran pour en faire une Chari’â, une 
méthodologie. Nous n’avons ni but précis  ni désir d’être agents 
actantiels  ou incarnation du Coran. Nous ne faisons pas de transfert 
entre les sciences et la théologie. Nous vivons dans l’apologie d’un 
passé révolu et dans la polémique stérile des sots.
Le Dine est celui d’Allah, il y une 
seule lecture avec des nuances de raffinement intellectuel et de 
ravissement spirituel. Cette lecture est accessible au commun comme à 
l’élite. J’ai voyagé dans des contrées musulmane qui ne connaissaient 
par l’Arabe et quand on explique la Fatiha ou la Sourate al Ikhlass aux 
vielles personnes nous sommes stupéfaits par leur réponse disant mais 
c’est ainsi que je comprenais intérieurement.
Il ne faut pas chercher midi à quatorze 
heure. Si la divergence de sens était possible et souhaitable jamais le 
Dine aurait permis l’émergence de la civilisation musulmane avec ses 
sciences, son raffinement, son urbanisme, ses arts et ses courants de 
pensée. C’est, comme l’a dit le Prophète (saws)  lorsque la tyrannie 
politique s’installe,  que les Savants se mettent au service des 
gouvernants et qu’apparaissent des sots et des insensés qui interprètent
 le Dine comme des fragments de sens contradictoires  alors la 
communauté se brise et le Dine se perd. Le Coran apporte la réponse aux 
réformateurs du Dine en montrant que les ennemis de la vérité tenteront 
toujours d’instrumentaliser le Dine politiquement sinon de le combattre 
pour l’éradiquer :
{Et Pharaon dit : « Laissez-moi 
tuer Moïse et qu’il invoque son Seigneur ! Moi, j’ai peur qu’il n’altère
 votre religion ou qu’il ne fasse paraître la corruption de par la terre
 ». Et Moïse dit : « Moi, j’ai cherché refuge auprès de mon Seigneur, et
 votre Seigneur, de tout orgueilleux qui ne croit pas au Jour du 
Jugement »} Ghafir 26
Ce comportement qui sape le Dine a été décrit par le Prophète comme un signe que nous vivons actuellement : «
 Hâtez-vous de faire des bonnes œuvres car il va y avoir des périodes de
 troubles et de tentations telles des parties d’une nuit sombre. L’homme
 s’y trouve croyant le matin et mécréant le soir, ou croyant le soir et 
mécréant le matin. Il vend sa religion pour biens éphémères de ce 
bas-monde »
Contre le  désir de réformer le Dine 
pour le  caporaliser ou le séculariser comme les autres religions 
ramenées à une dimension folklorique devant l’hégémonie impériale et 
matérialiste, Allah a montré la voie, celle de la piété, de la dévotion,
 de la science et de l’humilité :
وَاتَّقُوا اللَّهَ وَيُعَلِّمُكُمُ اللَّهُ وَاللَّهُ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمٌ 
{Et prenez garde à Allah, afin qu’Allah vous Enseigne. Allah Est Omniscient de toute chose.} Al Baqara 283
3 - 11 – Le Dine c’est l’insertion dans l’Universel 
Nous avons vu que le Coran s’ouvre par la Fatiha qui proclame « Louanges à Allah, Seigneur des Univers ».
 Nous avons vu que le Dine appartient à Allah et qu’en l’adoptant nous 
acceptons librement Allah comme Dieu, que nous nous remettons totalement
 à Lui. Cela a pour conséquence que même si nous sommes l’une des 
créatures les plus honorés d’Allah nous ne pouvons prétendre être le 
centre du monde comme dans la  conception judéo-chrétienne qui a fondé 
l’ethnocentrisme occidental et qui est en retard sur les religions 
animistes et fétichistes primitives qui voyaient l'harmonie et 
l'universel dans lesquels l'homme n'est qu'une note dans la symphonie 
grandiose de la création . Le Dine est l’Harmonie qui gouverne l’homme 
mais aussi le Djinn et les autres créatures et qui respecte leur 
diversité :
{O confraternité de djinns et 
d’humains, si vous pouvez passer de toutes parts, des Cieux et de la 
terre, passez-y. Vous ne passerez qu’avec un pouvoir. Lequel alors des 
bienfaits de votre Seigneur, vous deux, démentez-vous ?} Ar Rahman 32
وَيُسَبِّحُ الرَّعْدُ بِحَمْدِهِ وَالْمَلَائِكَةُ […] وَلِلَّهِ يَسْجُدُ مَنْ فِي السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ طَوْعًا وَكَرْهًا 
{Le tonnerre exalte Ses 
louanges ; et les Anges […]  Devant Allah se prosternent tous ceux qui 
sont dans les Cieux et la terre, de gré ou de force} Ar Ra’âd 13 – 15
وَلِلَّهِ يَسْجُدُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ مِنْ دَابَّةٍ وَالْمَلَائِكَةُ وَهُمْ لَا يَسْتَكْبِرُونَ 
{Et devant Allah se prosterne ce
 qui est dans les Cieux, ce qu’il y a sur la terre d’êtres vivants, et 
les Anges, et ils ne s’enorgueillissent pas.} An Nahl 45 
Une religion ou une société où on se 
prosterne devant un homme, une idole, une icône, une idée, un Prophète, 
une marchandise n’est ni civilisation ni libération ni Dine :
أُولَٰئِكَ الَّذِينَ أَنْعَمَ 
اللَّهُ عَلَيْهِمْ مِنَ النَّبِيِّينَ مِنْ ذُرِّيَّةِ آدَمَ وَمِمَّنْ 
حَمَلْنَا مَعَ نُوحٍ وَمِنْ ذُرِّيَّةِ إِبْرَاهِيمَ وَإِسْرَائِيلَ 
وَمِمَّنْ هَدَيْنَا وَاجْتَبَيْنَا إِذَا تُتْلَىٰ عَلَيْهِمْ آيَاتُ 
الرَّحْمَٰنِ خَرُّوا سُجَّدًا وَبُكِيًّا 
{Ceux-là, ceux qu’Allah A 
Gratifiés parmi les Prophètes de la postérité  d’Adam, et de ceux que 
Nous Portâmes avec Noé, et de la postérité  d’Abraham et d’Israël, et de
 ceux que Nous Guidâmes et Rappelâmes, lorsqu’on leur récite les Versets
 du Miséricordeur, ils s’affaissent, se prosternant et pleurant.} Mariam 58
Pour témoigner de l’universel et de l’harmonie Mohamed (saws) désignait le mont Ohod et disait «Par Allah nous aimons Ohod comme lui nous aime ».
 Tant que les Musulmans ne se hissent pas à l’universel de leur 
vocation, ne s’inscrivent pas dans l’harmonie de la Création, ne vivent 
pas pleinement l’humanité qui les habite enveloppé de leur islamité ils 
resteront des isolats de bigoterie et des ilotismes de Wahn couvant les 
complexes que ne peuvent cacher ni l’arrogance,  ni  le sectarisme ni 
les schismes doctrinaux. Mohamed (saws) n’a pas occulté ou gommé notre 
humanité mais il l’a cultivée par le Dine qui lui donne les moyens de se
 libérer de l’aliénation et de promouvoir une civilisation sans 
servitude ni injustice ni cupidité : «  Le meilleur d’entre vous
 dans la période ante islamique est le meilleur d’entre vous dans 
l’Islam s’il fait l’effort d’acquérir la compréhension du Dine »
3 – 12 Le Dine c’est la vraie vie
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اسْتَجِيبُوا
 لِلَّهِ وَلِلرَّسُولِ إِذَا دَعَاكُمْ لِمَا يُحْيِيكُمْ وَاعْلَمُوا 
أَنَّ اللَّهَ يَحُولُ بَيْنَ الْمَرْءِ وَقَلْبِهِ وَأَنَّهُ إِلَيْهِ 
تُحْشَرُونَ
 
{O vous qui devîntes croyants, 
obéissez à l’Appel d’Allah et au Messager lorsqu’il vous incite à ce qui
 vous fait vivre. Et sachez qu’Allah Intervient entre l’Homme et son 
propre cœur, et que c’est vers Lui que vous serez conduits. Et craignez 
une sédition qui n’atteindrait pas particulièrement ceux qui ont été 
injustes d’entre vous. Sachez qu’Allah Punit sévèrement. Et 
rappelez-vous lorsque vous étiez peu nombreux, opprimés de par la terre,
 redoutant que les Hommes ne vous arrachent, alors Il vous A Abrités, 
vous A Soutenus de Sa victoire et vous A Octroyé de bonnes choses, pour 
que vous deveniez reconnaissants. O vous qui devîntes croyants, ne 
trahissez point Allah et le Messager et ne trahissez pas ce qu’on vous a
 confié, tout en le sachant.} Al Anfal 24
يَا أَيُّهَا النَّاسُ قَدْ جَاءَتْكُمْ 
مَوْعِظَةٌ مِنْ رَبِّكُمْ وَشِفَاءٌ لِمَا فِي الصُّدُورِ وَهُدًى 
وَرَحْمَةٌ لِلْمُؤْمِنِينَ
 
{O Hommes ! Vous est certes 
venue une exhortation de votre Seigneur, une guérison pour ce qui est 
dans les poitrines, une Direction infaillible et une miséricorde pour 
les croyants. Dis : « De la grâce d’Allah et de Sa Miséricorde, de cela 
donc, qu’ils se réjouissent. C’est bien meilleur que ce qu’ils 
amassent. »} Younes 57
Est-ce que l’appel à la vraie vie - à la
 vie spirituelle, intellectuelle, morale, économique, ontologique, 
sociale, politique, scientifique, artistique, civilisationnelle dans 
l’unité, la concorde, la cohésion, la synergie, la communion, la 
fraternité et  l’efficacité – est compatible avec le despotisme, 
l'arbitraire, l'injustice et la perversité?
إِنَّهُ لَا يُفْلِحُ الظَّالِمُونَ
{Certes, Il ne Fera point cultiver les injustes.} Al An’âme 21
إِنَّهُ لَا يُفْلِحُ الْكَافِرُونَ
{Il ne Fait point cultiver les Renégats.} Al Mouminoun 117
4 -Le Dine est facile, aisé s'il est bien compris et si la société en fait sa morale et sa conscience
Sur ce sujet Sayd Qutb explique les choses avec clarté :
"Certains peuvent dire maintenant: 
Mais l'humanité ne serait supporter longtemps cette voie transcendante 
et unique dans son genre. Ceux qui l'ont réalisé sur terre à une 
certaine période de l'histoire s'en sont libérés et l'humanité s'est 
ensuite dirigée vers d'autres voies
qui n'atteignent pas ce niveau de la transcendance mais qui' n'imposent pas à l'humanité cet effort épuisant !
 
A première vue, ces paroles peuvent sembler vraies. Plusieurs intellectuels ont beaucoup tenu à inculquer cette idée dans les esprits et à suggérer que cette voie n'est ni pratique ni réaliste. La nature humaine ne serait la supporter longtemps. Ce n'est qu'un appel idéaliste vers un horizon impossible. En essayant d'inculquer cette idée, ils avaient une visée insidieuse: semer le désespoir en la possibilité de reprendre la vie de nouveau à l'ombre de cette voie. Annihiler les efforts dépensés en vue de ramener l'humanité à cette voie rectiligne. [...]
 
Les Musulmans ont souffert de voir certains égarements dans le comportement de certains gouvernants. C'est à la suite de cette épreuve épuisante par leurs sentiments qu'ils pensèrent que toute la marche de cette marée montante de l'Islam s'est arrêtée après la courte période du Califat. Ils appellent les gens à cette théorie dans l'ardeur de leur dévouement à l'Islam, dans leur nostalgie de ce sommet de la transcendance ! Et dans leur enthousiasme pour l'image claire et unique dans son genre!
 
Tout cela nécessite de réviser notre jugement, de lui donner plus d'acuité, de tenir compte des facteurs humains tout en tenant compte
de la nature de cette religion, de la nature de sa voie concernant la manière de guider les pas de l'humanité dans la longueur des temps et à travers la diversité des milieux sociaux et des circonstances diverses.
 
Disons pour commencer qu'il est faux d'affirmer que cette voie divine fait supporter à l'humanité une charge au delà de ses forces et qu'elle ne serait endurer longtemps. C'est en fait une voie transcendante, mais c'est en même temps une voie en accord avec la saine nature. Elle s'appuie sur le capital de cette saine nature et elle dépense à partir de ce capital en puissance.
 
Sa caractéristique est qu'elle connaît dès la première seconde son chemin vers ce capital. Elle connaît son chemin vers l'âme humaine dès le premier contact. Elle en connaît les sentiers et les méandres et elle y pénètre avec douceur. Elle en connaît les entrées et les sorties et elle y entre en toute rectitude. Elle en connaît la force et les possibilités et elle ne les dépasse jamais. Elle en connaît les besoins et les espoirs et elle les remplit totalement. Elle en connaît le potentiel d'énergie authentique et elle le déclenche en vue du travail constructif ...
 
Malgré sa transcendance, sa propreté, son élévation, sa grandeur, cette voie reste comme même une voie pour" l'homme ». Pour cet homme qui vit à la surface de cette terre. Un ordre qui prend en considération la nature de cet homme avec toutes ses composantes, toutes les caractéristiques de sa création et de sa composition avec tout ce qu'en découle.
 
Quand l'âme suit le droit chemin de propre travers la diversité des milieux sociaux et des circonstances diverses. Disons pour commencer qu'il est faux d'affirmer que cette voie divine fait supporter à l'humanité une charge au delà de ses forces et qu'elle ne serait endurer longtemps. C'est en nature, quand elle répond à ses besoins, à ses espérances, quand elle déclenche son potentiel d'énergie en vue du travail constructif, elle court avec la vie en toute aisance et bonne volonté et elle suit la ligne ascendante de la nature vers la sommité transcendante tout en ressentant dans la ligne de sa longue marche la quiétude, le bien-être, la sécurité et la confiance.
 
Parmi ceux qui doutent ou font douter les autres de la possibilité de réaliser cette vole, Il en est qui sont effrayés par le côté moral de cette voie, par l'implantation de l'élément moral dans sa constitution. Ils sont effarés par les obligations conséquentes à ce côté -moral-. Ils se les représentent comme des chaînes et des freins s'opposant à l'élan de l'homme vers ses espérances et entravant les impulsions de sa nature et de ses espoirs.
 
Cela est une chose purement imaginaire due il leur incompréhension de la nature de cette religion.
 
L'éthique de l'Islam ne représente pas uniquement un ensemble de chaînes, de freins, et de limites correctives. Point du tout, Elle est dans son fond une force constructive. un élan propulseur vers l'évolution continue, un élan vers la mobilité et une façon de se réaliser soi même dans cette mobilité, mais dans un processus propre
 
L'action et la positivité sont une image morale dans cette voie, tandis que l'inaction et la négativité y sont une image immorale, car elle s'opposent à la finalité de l'existence humaine telle que la représente l'Islam, et qui est le Khalifat sur terre, l'utilisation de tout ce que Dieu a soumis à l'homme comme forces et énergies en vue de la mise en valeur de et de l’édification.
 
Le combat en vue de réaliser le bien et la lutte qu'on mène contre le mal sont une image morale où se déclenchent des énergies inhérentes à l'être humain, tandis que l'Islam les considère comme un acte d'obéissance à Dieu où se concrétisent l'élément moral dans sa plus belle image.
 
Même lorsque nous considérons les images morales qui semblent en apparence comme des chaînes et des freins, nous les trouvons d'un autre côté comme des Images de l'essor, de la libération et du mouvement [...]
qui n'atteignent pas ce niveau de la transcendance mais qui' n'imposent pas à l'humanité cet effort épuisant !
A première vue, ces paroles peuvent sembler vraies. Plusieurs intellectuels ont beaucoup tenu à inculquer cette idée dans les esprits et à suggérer que cette voie n'est ni pratique ni réaliste. La nature humaine ne serait la supporter longtemps. Ce n'est qu'un appel idéaliste vers un horizon impossible. En essayant d'inculquer cette idée, ils avaient une visée insidieuse: semer le désespoir en la possibilité de reprendre la vie de nouveau à l'ombre de cette voie. Annihiler les efforts dépensés en vue de ramener l'humanité à cette voie rectiligne. [...]
Les Musulmans ont souffert de voir certains égarements dans le comportement de certains gouvernants. C'est à la suite de cette épreuve épuisante par leurs sentiments qu'ils pensèrent que toute la marche de cette marée montante de l'Islam s'est arrêtée après la courte période du Califat. Ils appellent les gens à cette théorie dans l'ardeur de leur dévouement à l'Islam, dans leur nostalgie de ce sommet de la transcendance ! Et dans leur enthousiasme pour l'image claire et unique dans son genre!
Tout cela nécessite de réviser notre jugement, de lui donner plus d'acuité, de tenir compte des facteurs humains tout en tenant compte
de la nature de cette religion, de la nature de sa voie concernant la manière de guider les pas de l'humanité dans la longueur des temps et à travers la diversité des milieux sociaux et des circonstances diverses.
Disons pour commencer qu'il est faux d'affirmer que cette voie divine fait supporter à l'humanité une charge au delà de ses forces et qu'elle ne serait endurer longtemps. C'est en fait une voie transcendante, mais c'est en même temps une voie en accord avec la saine nature. Elle s'appuie sur le capital de cette saine nature et elle dépense à partir de ce capital en puissance.
Sa caractéristique est qu'elle connaît dès la première seconde son chemin vers ce capital. Elle connaît son chemin vers l'âme humaine dès le premier contact. Elle en connaît les sentiers et les méandres et elle y pénètre avec douceur. Elle en connaît les entrées et les sorties et elle y entre en toute rectitude. Elle en connaît la force et les possibilités et elle ne les dépasse jamais. Elle en connaît les besoins et les espoirs et elle les remplit totalement. Elle en connaît le potentiel d'énergie authentique et elle le déclenche en vue du travail constructif ...
Malgré sa transcendance, sa propreté, son élévation, sa grandeur, cette voie reste comme même une voie pour" l'homme ». Pour cet homme qui vit à la surface de cette terre. Un ordre qui prend en considération la nature de cet homme avec toutes ses composantes, toutes les caractéristiques de sa création et de sa composition avec tout ce qu'en découle.
Quand l'âme suit le droit chemin de propre travers la diversité des milieux sociaux et des circonstances diverses. Disons pour commencer qu'il est faux d'affirmer que cette voie divine fait supporter à l'humanité une charge au delà de ses forces et qu'elle ne serait endurer longtemps. C'est en nature, quand elle répond à ses besoins, à ses espérances, quand elle déclenche son potentiel d'énergie en vue du travail constructif, elle court avec la vie en toute aisance et bonne volonté et elle suit la ligne ascendante de la nature vers la sommité transcendante tout en ressentant dans la ligne de sa longue marche la quiétude, le bien-être, la sécurité et la confiance.
Parmi ceux qui doutent ou font douter les autres de la possibilité de réaliser cette vole, Il en est qui sont effrayés par le côté moral de cette voie, par l'implantation de l'élément moral dans sa constitution. Ils sont effarés par les obligations conséquentes à ce côté -moral-. Ils se les représentent comme des chaînes et des freins s'opposant à l'élan de l'homme vers ses espérances et entravant les impulsions de sa nature et de ses espoirs.
Cela est une chose purement imaginaire due il leur incompréhension de la nature de cette religion.
L'éthique de l'Islam ne représente pas uniquement un ensemble de chaînes, de freins, et de limites correctives. Point du tout, Elle est dans son fond une force constructive. un élan propulseur vers l'évolution continue, un élan vers la mobilité et une façon de se réaliser soi même dans cette mobilité, mais dans un processus propre
L'action et la positivité sont une image morale dans cette voie, tandis que l'inaction et la négativité y sont une image immorale, car elle s'opposent à la finalité de l'existence humaine telle que la représente l'Islam, et qui est le Khalifat sur terre, l'utilisation de tout ce que Dieu a soumis à l'homme comme forces et énergies en vue de la mise en valeur de et de l’édification.
Le combat en vue de réaliser le bien et la lutte qu'on mène contre le mal sont une image morale où se déclenchent des énergies inhérentes à l'être humain, tandis que l'Islam les considère comme un acte d'obéissance à Dieu où se concrétisent l'élément moral dans sa plus belle image.
Même lorsque nous considérons les images morales qui semblent en apparence comme des chaînes et des freins, nous les trouvons d'un autre côté comme des Images de l'essor, de la libération et du mouvement [...]
Le Dine   considère le fait de 
quitter les bas-fonds, des penchants rétrogrades comme une libération et
 un décollage et toute son éthique est basée sur ces principes. Car il 
considère que la prédisposition au bien est le caractère originel de la 
nature humaine [...
 
Il s'en suit que la voie qui est en harmonie avec la saine nature est celle qui aide l'homme à s'évader des liens qui viennent se superposer à sa nature et à se libérer de la captivité des
désirs qui l'enchaînent. L'Islam tient à commander à la société humaine et à la dominer pour y faire naître des états et des situations capables de détacher les individus des anomalies étrangères à la saine nature et à permettre aux forces bienfaisantes et constructives de la saine nature de reparaitre, de se libérer et de vaincre. Ces états et ces situations effacent les obstacles qui se mettent entre la nature de l'homme et son essor vers le bien qui lui est inhérent.
 
Ceux qui pensent que l'éthique de l'Islam en fait un lourd fardeau pour l'humanité qui l'empêche de se réaliser dans sa vie, ne puisent ce sentiment que des souffrances qu'endure le Musulman en tant qu'individu lorsqu'il vit dans une société où l'Islam n'est pas prédominant. Quand les choses sont ainsi, l'Islam devient affectivement avec son éthique un lourd fardeau brisant l'échine des individus qui vivent selon leur Islam propre dans une société préislamique et sale. Ce fardeau n'est pas loin de les anéantir.
Il s'en suit que la voie qui est en harmonie avec la saine nature est celle qui aide l'homme à s'évader des liens qui viennent se superposer à sa nature et à se libérer de la captivité des
désirs qui l'enchaînent. L'Islam tient à commander à la société humaine et à la dominer pour y faire naître des états et des situations capables de détacher les individus des anomalies étrangères à la saine nature et à permettre aux forces bienfaisantes et constructives de la saine nature de reparaitre, de se libérer et de vaincre. Ces états et ces situations effacent les obstacles qui se mettent entre la nature de l'homme et son essor vers le bien qui lui est inhérent.
Ceux qui pensent que l'éthique de l'Islam en fait un lourd fardeau pour l'humanité qui l'empêche de se réaliser dans sa vie, ne puisent ce sentiment que des souffrances qu'endure le Musulman en tant qu'individu lorsqu'il vit dans une société où l'Islam n'est pas prédominant. Quand les choses sont ainsi, l'Islam devient affectivement avec son éthique un lourd fardeau brisant l'échine des individus qui vivent selon leur Islam propre dans une société préislamique et sale. Ce fardeau n'est pas loin de les anéantir.
Cependant ce n'est pas là la 
situation naturelle que suppose l'Islam quand il impose aux gens son " 
éthique " supérieure propre et transcendante. L'Islam est un ordre 
réaliste [...] 
 
Quand les choses atteignent ce degré de rectitude, la voie islamique devient une voie extrêmement aisée et facile ou, pour mieux dire, la difficulté effective ne se trouve plus que dans l'inobservance de cette voie de la part des individus, dans leur tentative de se laisser aller aux courants rétrogrades des désirs et dans les actes malveillants et bas qu'ils commettent. Car, dans ces conditions, toutes ces forces qui prédominent la société avec en outre celles de la nature saine et droite se dressent contre eux et rendent leur voie aberrante pénible et mal aisée! C'est pourquoi l'Islam exige que la prédominance absolue Sur la société humaine soit à Dieu et à la voie de Dieu. Il interdit que cette prédominance absolue appartienne à l'une des créatures de Dieu ou à une voie fabriquée par tout autre que Dieu. Il considère une pareille chose comme une négation explicite et une idolâtrie totale."
Quand les choses atteignent ce degré de rectitude, la voie islamique devient une voie extrêmement aisée et facile ou, pour mieux dire, la difficulté effective ne se trouve plus que dans l'inobservance de cette voie de la part des individus, dans leur tentative de se laisser aller aux courants rétrogrades des désirs et dans les actes malveillants et bas qu'ils commettent. Car, dans ces conditions, toutes ces forces qui prédominent la société avec en outre celles de la nature saine et droite se dressent contre eux et rendent leur voie aberrante pénible et mal aisée! C'est pourquoi l'Islam exige que la prédominance absolue Sur la société humaine soit à Dieu et à la voie de Dieu. Il interdit que cette prédominance absolue appartienne à l'une des créatures de Dieu ou à une voie fabriquée par tout autre que Dieu. Il considère une pareille chose comme une négation explicite et une idolâtrie totale."
Il exprime ce que chaque musulman comprend de son Dine et ressent des versets suivants :
يُرِيدُ اللَّهُ بِكُمُ الْيُسْرَ وَلَا يُرِيدُ بِكُمُ الْعُسْرَ
{Allah vous Veut la facilité et ne vous Veut point la contrainte} Al Baqara 185
لَا يُكَلِّفُ اللَّهُ نَفْسًا إِلَّا وُسْعَهَا
{Allah n’Impose à aucune personne que selon sa capacité} Al Baqara 286
5 – Dine et Islam : confusion ou distinction
Si on reste sur le sens étymologique on 
voit qu’Islam compris comme remise totale à Allah est le cœur du 
monothéisme mais il n’englobe pas le sens plus étendu du Dine qui semble
 être le contenu à la fois endogène et exogène de l’Islam tant sur le 
plan ontologique que social, spirituel que temporel. Allah (swt) dit 
pourtant que l’Islam est le Dine, le seul Dine toléré par Allah. Ce 
n’est pas compris comme sens restrictif ou exclusif mais comme sens 
prioritaire ou contenant comme lorsqu’ont dit le Hadj c’est ‘Arafa ou la
 Salat c’est l’invocation. C’est la question la plus sensible sur 
laquelle il y a une divergence formelle et que nous devons aborder pour 
ne pas laisser les détracteurs s’immiscer et semer la confusion.  Nous 
avons à notre disposition le Hadith célèbre, notoirement connu et 
unanimement reconnu comme authentique :
Moslem rapporte que le Khalife ‘Omar (RA) a dit : «
 Alors que nous étions un jour assis auprès du Messager de Dieu, voilà 
que se présenta à nous un homme dont les vêtements étaient très blanc et
 les cheveux très noirs. Il ne portait aucune marque de voyage et nul 
parmi nous ne le connaissait. Il s’avança pour venir s’asseoir, face au 
Prophète, plaçant ses genoux contre les siens et posant les paumes de 
ses mains sur ses cuisses. Il dit au Prophète : « informe-moi, O 
Mohammad, sur l’Islam ! ». Le Messager de Dieu dit : « 
L’Islam consiste à attester qu’il n’y a pas de divinité autre que Dieu 
et que Mohammad est le Messager de Dieu. Il consiste aussi à observer 
correctement la prière, à s’acquitter de l’aumône légale (zakat), à 
faire le jeûne de Ramadhan et à effectuer le pèlerinage de la Mecque si 
on en a les moyens ». L’autre dit : « Tu as dit vrai ». 
Nous fûmes étonnés de voir cet homme s’informer auprès de lui et en même
 temps l’approuver. Puis il dit : « Informe-moi sur la foi Al Imane ! ».
 Il lui dit : « La foi (Al Imnae) consiste aussi à croire à
 Dieu, en Ses anges, Ses livres, Ses Messagers et au jour dernier. Elle 
consiste aussi à croire au destin bon ou mauvais ». Il dit : « Tu as dit vrai ». Il dit encore : « Informe-moi sur Al Ihsan (l’excellence) ! ». Il dit : « Al Ihsane c’est le fait d’adorer Dieu comme si tu Le voyais, car si toi tu ne Le vois pas, Lui te voit ». Il
 dit : « Informe-moi sur l’Heure (du jugement dernier) ! ». Il dit : « 
Celui qui est interrogé n’en sait pas plus sur elle que celui qui 
l’interroge ». Il dit : « Informe-moi sur ses signes précurseurs ! ». Il
 dit : « Quand la femme donnera naissance à sa propre 
maîtresse. Quand tu verras le va-nu-pieds, les déguenillés et les gueux,
 gardiens de bêtes, se montrer chaque jour plus arrogants dans leurs 
constructions, voilà les signes de l’Heure ». Puis l’homme 
partit. Je restai un certain temps (trois jours) à ne rien demander sur 
cette affaire, puis le Messager de Dieu me dit : « ‘Omar ! Sais-tu qui 
est celui qui est venu m’interroger ? » Je dis : « Dieu et Son Messager 
le savent mieux que moi ». Il dit : « C’est l’Ange Gabriel venu vous apprendre votre religion ». 
Dans ce Hadith fondateur il n’y pas de 
confusion possible :  le Dine c’est l’ensemble Islam, Imane, Ihsane et 
Hissab qui nous font retrouver le sens étymologique et la structure 
coranique des énoncés sur le Dine. L’Islam c’est un l’observance des 
prescriptions divines dans l’acceptation et la confiance totales. 
L’Islam ce sont 5 piliers qui vont soutenir  un édifice spirituel, 
moral, politique, social, économique, idéologique, existentiel. C’est 
cet édifice qui est l’architecture ontologique et social du Dine. Cet 
édifice bien observé édifie l’humain a construire sa foi et sa 
spiritualité. Toutefois lLe Dine ne peut être réduit à une architecture 
aussi belle soit-elle et aussi imposante soit-elle si elle n’est pas 
animé par un cœur qui lui donne raison d’exister  et une dynamique à 
s’étendre et à donner une culture distinctive à ses occupants. Ce cœur 
c’est l’Imane. L’édifice de l’Islam  et les Croyants qui lui donne 
présence sur terre a pour vocation non seulement d’observer les rites, 
de faire le bien, de croire comme il se doit mais de faire que le 
Croyant puisse se cultiver et se mettre en quête  par une aspiration 
mystico temporelle à une élévation morale, spirituelle au point d’entrer
 en communion avec l’Unité, d’être en concorde avec l’Universel, d’être 
dans le Vrai, la Vérité, le Réel et la Réalité des Noms et des Attributs
 divins qui l’amènent à gouter à l’excellence : Al Ihsane. Al Imane et 
la foi ne peuvent se confiner au cœur mais doivent s’étendre 
verticalement vers l’observance de l’Islam et s’étendre verticalement 
vers la quête de l’Ihsane pour ne pas croire que le Dine c’est de 
l’immobilisme, de l’inertie et une situation irréversible du fait que 
nous avons accompli les rites. Quand on s’engage dans l’Ihsane on est 
dans la voie de  l’anagogie, l’élan spirituel, l’amour et la conscience 
universelle ainsi que l’empathie pour la création. Pour éviter que la 
vie mondaine ne soit notre préoccupation ultime et la norme de notre 
religiosité qui peut se pervertir et devenir ostentation il fau vivre 
avec la conscience de sa propre finitude, de celle de la Création et de 
l’espérance ou de la crainte du Jugement dernier. Le Dine c’est cet 
ensemble cohérent et global. Allah blâme l’Islam d’apparence qui 
n’apporte rien au Dine car ce n’est pas du Dine mais du vernis social 
qui craque et se désintègre à la première épreuve :
قَالَتِ الْأَعْرَابُ آمَنَّا قُلْ لَمْ تُؤْمِنُوا وَلَٰكِنْ قُولُوا أَسْلَمْنَا وَلَمَّا يَدْخُلِ الْإِيمَانُ فِي قُلُوبِكُمْ
{Les bédouins dirent : « Nous 
sommes devenus  croyants ». Dis : « Vous ne êtes devenus pas croyants, 
mais dites : “Nous sommes devenus Musulmans [en apparence] ”, car la foi
 n’est pas encore entrée en vos cœurs ».} Al Hujurate 14
وَمِنَ النَّاسِ مَنْ يَعْبُدُ اللَّهَ 
عَلَىٰ حَرْفٍ فَإِنْ أَصَابَهُ خَيْرٌ اطْمَأَنَّ بِهِ وَإِنْ أَصَابَتْهُ
 فِتْنَةٌ انْقَلَبَ عَلَىٰ وَجْهِهِ  
{Et il est parmi les Hommes 
celui qui adore Allah avec défiance : s’il est touché d’un bien, il s’en
 tranquillise, et s’il est frappé d’une épreuve, il abjure} Al Hadj 11
L’énoncé coranique et le Dine  blâment 
le conformisme sans conscience, sans amour, sans anagogie, sans 
empathie. Ils refusent le musulman  confiné dans le mimétisme social et 
le formalisme creux sans consistance sur la représentation du monde et 
son rôle dans ce monde comme être libéré et  libérateur, civilisé et 
civilisateur, implorant le Ciel et agissant sur terre. Ils rejettent 
ceux qui sollicitent le Djinn,  le Marabout et le Taghut quand ils sont 
en désespoir espérant une réussite mondaine qui ne peut aller contre la 
part octroyé par Allah à chacune de Ses Créatures.
Allah blâme l’errance, l’anarchie et la 
rudesse de l’esprit bédouin inapte à se civiliser et à intégrer l’Islam 
comme Dine et non comme accessoire social ou auxiliaire commercial pour 
s’attirer les bonnes grâces  du clientélisme par opportunisme qui ne 
connait ni le don ni le sacrifice par amour d’Allah sauf l’hospitalité 
coutumière et le festif occasionnel :
{Les nomades du désert sont plus
 forts en mécréance et en hypocrisie, et plus aptes à ne pas connaître 
les normes de ce qu’Allah A Révélé à Son Messager. Allah Est Omniscient,
 Sage. Il est parmi les nomades du désert : qui considère ce qu’il 
dépense comme une pure perte, et guette contre vous les revers. Que les 
revers du malheur retombent sur eux !   Allah Est Omniaudient, 
Omniscient. Et il est parmi les nomades du désert : qui croit en Allah, 
au Jour Dernier, et considère ce qui est dépensé comme rapprochements, 
auprès d’Allah, et implorations de la part du Messager. Certes, ce sont 
des rapprochements pour leur compte. Allah les Fera entrer en Sa 
Miséricorde. Certes, Allah Est Pardonneur, Miséricordieux.} At Tawbah 97
La cupidité et l’avidité du minus habens
 sont des obstacles à la compréhension du Dine qui demande de soumettre à
 la loi de Dieu et non à celle du milieu et des coutumes :
{Les réfractaires des nomades du
 désert te diront : « Nos biens et nos familles nous préoccupèrent, 
implore pour nous l’absolution ! » Ils disent par leurs langues ce qui 
n’est pas dans leurs cœurs.} Al Fath 11
Conclusion
Il est difficile de conclure quand on 
n'a  pas passé pas en revue  les 101 versets qui définissent et 
explicitent le terme Dine dans le Coran. S’il y a un mot de la fin c’est
 que le Dine est  la dernière religion révélée :
{Certes, la Religion pour Allah, c’est l’Islam} Al ‘Imrane 19
{Dis : « Nous sommes devenus  
croyants en Allah, en ce qui nous a été Révélé, en ce qui a été Révélé à
 Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, et en ce qui a été 
Révélé à Moïse, à Jésus et aux Prophètes de la part de leur Seigneur. 
Nous ne faisons de distinction entre aucun d’entre eux, et nous Lui 
sommes musulmans ». Et quiconque aspire à une religion autre que 
l’Islam, elle ne sera sûrement pas acceptée de sa part, et, dans la vie 
Future, il sera du nombre des perdus.} Al ‘Imrane  84
Ce Dine Allah, ultime Révélation,  est 
fait pour libérer l’homme, le civiliser et faire de lui un libérateur 
civilisateur par sa prospérité morale, intellectuelle et spirituelle :
{Mohamed est le Messager 
d’Allah, et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants, 
miséricordieux entre eux. Tu les vois inclinés, prosternés, aspirant à 
une Munificence de la part d’Allah et un agrément. Leurs signes sont sur
 leurs visages, comme trace de la prosternation. Cela est leur exemple 
dans la Torah. Et leur exemple dans l’Évangile : comme une semence qui 
fit sortir ses rameaux, puis les renforce, puis les grossit, puis elle 
s’égalise sur ses tiges, donnant plaisir aux cultivateurs, afin qu’Il 
Fasse exaspérer ceux qui sont devenus  mécréants. Allah A Promis à ceux 
qui sont devenus  croyants et ceux d’entre eux qui ont fait les œuvres 
méritoires, un Pardon et une immense rémunération.} Al Fath 29
La réponse et les références que je 
viens de donner confirment la connaissance intuitive du lecteur qui m’a 
posé la question sur le « Dine » qu’il distingue du terme Religion. En 
effet nous sommes dans le Dine dans une dimension plus humaine, plus 
spirituelle, plus humble que ce que renvoi le mot religion. Nous sommes 
aussi dans une dimension d’émancipation, de libération de l’aliénation 
et de l’oppression ainsi que dans une portée de civilisation que la 
notion de religion. Je remercie le lecteur qui m’a posé la question et 
qui me donne l’occasion d’en faire profiter d’autres. En tous les cas la
 sincérité du cœur la probité intellectuelle, la sensibilité esthétique 
parviennent à sentir intuitivement le sens de Dine : « Ma 
compréhension du mot « Dine »  pour l’heure se limite à la signification
 suivante : « Dine » = ce qui rend humble, ce qui rend sage, ce qui 
contraint à la modestie ou ce qui contraint à la soumission à une 
volonté supérieur et inatteignable. Par cette expression simple mais 
profonde un artiste apparemment peu versé dans la théologie montre que 
les experts se réclamant salafistes font l’impasse sur le contenu 
du « Dine » et du monothéisme pour aller s’enfermer dans des 
complications et des détails relevant du Fiqh qui n’est pas le Dine mais
 l’expression de l’effort intellectuel pour comprendre une partie du 
Dine et  apporter des réponses législatives à une situation et certaines
 de ces réponses pas toutes,  peuvent  peut changer selon l’homme, le 
lieu, le temps, les circonstances.
Ce lecteur, qui m’a interpellé par ses 
questions sur le « Dine » et qui m’a donné  ses réponses intuitives tout
 en me demandant de lui fournir des références,  est la preuve de la 
Fitra, cette connaissance intuitive,  cette innéité religieuse, cette 
religion naturelle, cette conscience de la nécessité de Dieu qui est 
ancré en chacun de nous comme une graine, une virtualité qu’Allah 
existentialise :
{Dirige donc ta face résolument 
vers la religion en pur monothéiste, cela est la nature originelle selon
 laquelle Allah Créa les Hommes. Nulle altération à la Création d’Allah.
 Telle est la Religion Intègre, mais la plupart des gens ne savent pas.} Ar Rum 30
Je lui dédie ce poème de Jalal Eddine Rumi même si le temps a effacé de ma mémoire ses mots et leur ordre :
Si tu te vois une fleur tu es un parterre fleuri.
Si tu te vois une rose tu es une roseraie
Si tu te vois un pain tu es un crouton
Tu n’es pas un corps tu es un œil spirituel
Ce que ton œil spirituel a contemplé, tu le deviens
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