Et s’ils vendent ma technologie à mes ennemis ?
Par David Rose, The Daily Mail (UK) 16 octobre 2011
Traduit de l’anglais par Djazaïri,
http://mounadil.wordpress.com/
Adam Werritty s’s servi de ses
relations avec Liam Fox pour obtenir les détails techniques hautement
sensibles d’un système de communications utilisé par les forces
spéciales de la coalition en Afghanistan.
Harvey Boulter, un investisseur en capital-rique établi à Dubaï a
déclaré n’avoir révélé des informations sur le système seulement parce
que M. Werritty lui avait affirmé être un conseiller officiel au
ministère de la défense.
M. Boulter explique: ‘Je pensais qu’il répondait aux exigences de sécurité.’
En fait, M. Werritty n’avait satisfait à aucune procédure d’habilitation de sécurité.
‘‘Nous n’avons le droit de vendre cette technologie qu’à des clients
ou des gouvernements qui ont été agréés. Permettre qu’elles tombent
entre de mauvaises mains pourrait donc nuire à notre sécurité
nationale.’
M. Boulter
affirme que les informations qu’il a fournies à M. Werritty pendant des
rencontres à Dubaï et dans toute une série de courriels qui s’en sont
ensuivis, que le Mail on Sunday a pu obtenir, avait aussi une importante
valeur commerciale en cas de fuite vers la concurrence. La valeur de sa
technologie et celle de son t’entreprise s’en trouveraient réduites.
Il existe des preuves des liens étroits entre les principaux appuis
financiers de M. Werritty et Israël – un pays doté d’une puissante
industrie de haute technologie avec des firmes spécialisées dans les
télécommunications et la sécurité.
‘‘Je m’exprime au conditionnel,’ explique M. Boulter, mais les
Israéliens sont connus pour être bons dans la rétro-ingénierie de la
technologie produite par d’autres Que ferions-nous sur une entreprise
israélienne commençait à pirater notre technologie ou à la vendre à nos
ennemis ?’
M. Boulter est
responsable exécutif de Porton Group qui est spécialisé dans le
financement d’entreprises qui développent des applications civiles pour
des technologies innovantes issues des laboratoires étatiques. Il
s’exprimait après de nouvelles révélations sur le financement des
luxueux voyages de M. Werritty.
Un réseau de bailleurs de fonds visible et invisibles, certains
étroitement lies à Israël, est révélé par les relevés bancaires de
Pargav Ltd, une compagnie qui n’a pas fait grand-chose d’autres que de
dépenser 150 000 £ en un an pour payer à M. Werritty des vols en
première classe, des hôtels et des soirées dans des strip clubs
newyorkais
Parmi les
bailleurs de fonds, se trouve Poju Zabludowicz, president du groupe de
pression pro israélien Britain Israeli Communication Research Centre
(BICOM) et le millionnaire Michael Lewis, ancien vice président de
BICOM.
Outre ces subsides
venant d’eux et d’autres sources identifiées, Pargav a reçu près de
13 000 £ en argent liquide versé anonymement.
‘Ces nouvelles révélations soulèvent de nouvelles questions qui
demandent des réponses précises’, déclare M. Boulter. ‘Je crains que des
informations sensibles puissent avoir été mises en péril. Si vous étiez
pris à vous faire passer pour un policier, vous iriez en prison.
Werritty s’est fait prendre à se faire passer pour un conseiller du
ministère de la défense. Les conséquences devraient être beaucoup plus
graves.’
M. Boulter a
rencontré M. Werritty pour la première fois début avril, sur la
recommandation de Lee Petar – un autre ancien officiel de BICOM.
M. Boulter rémunérait Tetra, l’entreprise de M. Petar, pour le
conseiller en matière de lobbying et de relations publiques dans le
cadre d’un conflit juridique avec le géant US 3M.
3M avait acheté une société financée par Porton qui commercialisait
une méthode mise au point par des chercheurs du ministère de la défense
pour détecter la superbactérie SARM beaucoup plus vite qu’avant, mais avait abruptement décidé de fermer l’entrerprise.
Mais quand M. Boulter a rencontré M. Werritty, ils ont aussi discuté
de Cellcrypt, une autre entreprise financée par Porton qui produit une
application pour ‘smartphone’ permettant aux utilisateurs de crypter
leurs appels téléphoniques selon un procédé presque impossible à
décoder. En plus des forces spéciales occidentales en Afghanistan, les
utilsateurs actuels comprennent des services de sécurité et de
renseignements.
C’est alors que M. Werritty lui a présenté sa carte professionnelle mentionnant qu’il était conseiller de Liam Fox.
‘j’ai donné des informations très sensible sur cette technologie’, déclare M. Boulter.
‘A part les implications en matière de sécurité; comment puis-je être
sûr que ces informations sont protégées de compagnies qui pourraient
être des concurrentes ?’
Entre avril et le 17 juin, quand M. Boultr a rencontré à nouveau M.
Werritty à l’hôtel Shangri-La de Dubaï, cette fois avec Liam Fox, tous
deux avaient échangé de nombreux courriels. Dès le 7 avril, M. Werritty
avait dit avoir parlé avec M. Fox et lui avoir expliqué la dynamique
ici’ et espéré pouvoir rencontrer les collègues de M. Boulter à
Cellcrypt ‘pour une discussion élargie.’
Parmi les propositions de M. Boulter, un projet de livrer
gratuitement l’application qui coûte normalement 1 000 £ aux soldats
Britanniques en Afghanistan. Dans un autre message, daté du 4 mai, M.
Werritty avait promis avoir transmis les informations et les emails de
M. Boulter à Luke Coffey, un Américain qui était le conseiller spécial
officiel de Liam Fox. Il lui avait aussi donné sa ligne téléphonique
directe en lui disant : ‘Envoyez lui un email pour vous présenter
vous-même… je pousserai volontiers plus loin si nécessaire.’
Lors de la rencontre du 17 juin, M. Boulter a une fois de plus
divulgué des informations sensibles. Aucun fonctionnaire du ministère de
la défense n’était présent – une apparente entorse aux pratiques en
vigueur au ministère. M. Boulter a ensuite écrit à M. Werritty pour le
remercier d’avoir organisé la rencontre, précisant : ‘j’ai beaucoup
apprécié le style du Dr Fox, tourné vers le résultat.’
M. Werritty avait répondu: ‘Il est comme ça et c’est pourquoi j’aime travailler avec lui. Il n’aime pas la bureaucratie.’
M. Boulter a déclaré hier soir: ‘Pour moi, Fox est fautif parce qu’il
a donné son aval à cette relation. Lui et Werritty étaient assis côte
à côte et implicitement, Fox donnait son approbation. Il n’avait pas
besoin de dire qu’il était son conseiller, parce qu’il me l’a dit par
son comportement. J’espère seulement qu’il y a plus de peur que de mal.’
Le lien avec le gouvernement israélien
Adam Werrity a des liens étroits ave c un groupe de pression base à
Londres dont l’ancien directeur exécutif a exercé de hautes
responsabilités dans le gouvernement israélien.
Les membres du Britain Israeli Communication Research Centre ont
contribute à des fonds qui ont permis au soi-disant conseiller de Liam
Fox de suivre le ministre de la défense dans des dizaines de voyages à
l’étranger où il participait à des rencontres sensibles.
Jusqu’en juillet 2006, Danny Scheck, un ancien haut responsable du
ministère israélien des affaires étrangères – devenu par la suite
ambassadeur de ce pays à paris – a été le patron de BICOM au Royaume
Uni. Les liens étroits entre le gouvernement israélien et BICOM ont
soulevé des inquiétudes sur une influence exercée à son insu sur M.
Werritty par le Mossad, le service secret israélien.
Des spécialistes du renseignement considèrent que la présence de M.
Werritty à des rencontres a pu permettre à Israël de suivre les derniers
développements de la technologie britannique. Elle a pu aussi permettre
aux Israéliens de découvrir à l’avance les détails de contrats
d’armement convenus entre la Grande Bretagne et des pays arabes.
M. Scheck a été ambassadeur d’Israël en France de 2008 à 2010 et on
pense qu’il a ensuite repris de hautes fonctions au ministère israélien
des affaires étrangères. Il avait été auparavant directeur du service de
presse du ministère.
BICOM
a aussi finance la présence en 2009 de M. Werritty à une conférence de
haut niveau sur la sécurité à Herzliya en Israël, à laquelle participait
aussi le Dr Fox. L’organisation avait réglé le vol aller-retour et
l’hébergement de M. Werritty.
En février de cette année, M. Werritty et le Dr Fox étaient à nouveau
conviés à cette même conférence qui promeut des causes juives. M.
Werritty avait organisé et participé à un dîner avec le Dr Fox,
l’ambassadeur Britannique Matthew Gould et des politiciens Israéliens.
Un des plus gros contributeurs aux compagnies de M. Werritty est le
président de BICOM, le milliardaire Poju Zabludowicz dont on sait qu’il a
fait des dons à pargav, la plus récente des compagnies créées par le
‘conseiller’ pour financer ses activités.
L’homme d’affaires Michael lewis, qui dirige la chaîne de magasins de
prêt-à-porter Foschini, était il y a quatre ans, vice président de
BICOM. Le mail on Sunday a appris qu’il a finance les trois compagnies
et organismes à but non lucratif de [charities] de M. Werritty.
A la question de savoir si BICOM est lié au Mossad, un porte parole a
déclaré: ‘BICOM ne reçoit aucun financement d’aucun gouvernement ou
service étranger.’http://www.alterinfo.net/Liam-Fox-un-ministre-de-la-defense-qui-facilite-la-fuite-de-technologies-au-profit-du-Mossad_a65265.html#last_comment
0 Comments