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Le 7 décembre 2011, l’avocat Emmanuel
Ludot a assigné l’État du Koweït pour le compte de Christian Basano devant le
Tribunal de grande instance de Paris. Il veut obtenir réparation d’un
préjudice subi par son client dans une affaire supposée d’« escroquerie
internationale » suite aux opérations d’extinction des puits de pétrole
en 1991.
A la clé de cette rocambolesque et
ténébreuse affaire (voir références en fin d´article), une malversation
présumée pesant 23 milliards de dollars de l’époque. Rappelons-en très
brièvement les éléments : Christian Basano, expert-comptable niçois, est
chargé de mission et associé de Joseph Ferrayé inventeur d’un procédé breveté
grâce auquel, selon eux, les puits de pétrole incendiés au Koweït par les
Irakiens lors de la Guerre du Golfe en 1991 ont pu être éteints très
rapidement.
Or, non seulement les deux hommes
n´ont rien vu des 23 milliards de dollars versés par le Koweït pour avoir
permis d´éviter une catastrophe à la fois économique et écologique, mais en
outre l´identité de M. Basano a été usurpée dans cette affaire, en lien,
affirme-t-il, avec des services de l´État français (INPI,
ambassade).
Le Koweït
« invité » à fournir des pièces à la justice française
Déjà, le 6 mars 2001, la justice
française, saisie par l’inventeur Ferrayé, avait « invité » l’État
du Koweït à lui communiquer « l’ensemble des contrats et toutes autres
conventions ayant trait à l’extinction des puits de pétrole » après la
guerre. Le Koweït fit appel, mais la Cour d’appel de Paris, dans un
« arrêt définitif » en date du 1er février 2002, confirma sa décision.
M. Basano prend cette fois-ci le
relais de M. Ferrayé contre le Koweït et réclame 100 millions d’euros pour
réparer le « préjudice subi » (« vingt années sacrifiées à la
recherche de la vérité »). Un montant élevé mais justifié par l’énormité
des « enjeux financiers » (23 milliards de dollars).
Juge et
partie ?
Le comptable est déjà en lice contre
l’État français dans cette affaire. A l’automne 2010, il l´avait assigné par
l’intermédiaire de son avocat Dominique Kounkou. Or, le cabinet de ce dernier
a été mis en liquidation judiciaire. La mesure a été ordonnée le 24 mars 2011
par le TGI de Paris. La chambre qui a prononcé la liquidation du cabinet
Kounkou était présidée par Sylvie Leroy : « Le principe de
l´impartialité objective a été violé, estime maître Kounkou, parce que Mme
Leroy était aussi juge de la mise en état dans l´affaire de M. Basano contre
l´agent judiciaire du Trésor [l’État français]. Elle aurait dû se déporter
dans l´affaire de la liquidation de mon cabinet. Elle ne l´a pas fait ».
Il explique : « J’avais
accumulé 18 000 € de retard de paiement de mon loyer. La liquidation est une
réponse disproportionnée à cette situation, d’autant plus que j’avais déjà
réglé la moitié de cette somme. J’avais des difficultés personnelles à
l’époque. On aurait pu bien plutôt concevoir un échéancement… Procéder ainsi
pour m’écarter, ce n’est pas une bonne façon d’administrer la justice ».
La Cour d’Appel a rejeté la requête en
récusation de Mme Leroy. La prochaine audience a été fixée au 25 janvier
2012. Mais, d’un autre côté, elle vient d´infirmer la décision de liquidation
du cabinet Kounkou.
L’imbroglio judiciaire autour du
Koweïtgate se complique à l’infini. Dans le silence total de la "grande
presse"…
> Sur Ouvertures :
- L’affaire des puits de pétrole du Koweit incendiés en 1991 rallumée - Koweïtgate : une bien étrange affaire - Pourquoi Maître Kounkou veut-il entendre M. Strauss-Kahn devant la justice ? |
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