Les Enfumades du Dahra: Chambres à gaz grand format!
Par Abdelouahab Mokhbi,
«Je ne suis pas venu demander pardon. », avait déclaré le président de la république française, M. Nicolas Sarkozy, lors de sa visite d’ État en Algérie en 2007. L’aveu de culpabilité est contenu dans l’affront fait à ses hôtes, tenus par les convenances inhérentes à l’hospitalité et le sens inné et aigu qu’en a le peuple algérien. Le clash provoqué par le parlement français avec la nation turque a eu pour effet de remettre sous les projecteurs les méfaits de la colonisation en Algérie. L'instrumentalisation de l'histoire pour des besoins électoraux par le président français est malsaine et surtout pourrait s'avérer contreproductive tant cette propension à écrire l'histoire à coups d'injonctions légales est loin de faire le consensus. La loi Gayssot de juillet 1990 est déjà suffisamment controversée à cause des restrictions de la liberté de penser qu'elle induit en criminalisant tout nouvel éclairage de la vérité historique pour que Sarkozy s'abstienne de ramener sa fraise en y rajoutant une couche dans ce processus de judiciarisation de la pensée politique et la recherche historique!
Le Martyr de cette tribu asphyxiée , parce que, certes, farouche à l’occupation mais sans aucun moyens de défense de nature militaire par une armée menée par des officiers en proie à la hargne sauvage pour préparer les territoires à la colonisation en y semant la mort avec une haine et une absence de retenue que l’histoire inscrira sur le fronton de l’armée des colonels Pélissier et Bugeaud comme une tache honteuse d’un crime contre l’humanité irrémissible.
En débarquant à Alger le président Nicolas Sarkozy à juger très opportun de lancer à ses hôtes « je ne suis pas venu demander pardon » ; Ill assume donc globalement et totalement les crimes perpétrés par le colonialisme. L’impudence affichée aggrave la volonté de persister à glorifier les buts poursuivis par la colonisation. Si les Pélissier et autre Bugeaud ont bafoué les valeurs les mieux partagées par les hommes au combat, faisant fi de la dignité algériens vivants, Nicolas Sarkozy a profané la mémoire des victimes,au-delà de tout entendement humain.
Les réminiscences de l’idéologie raciste qui a prévalu pour justifier la prédation colonialiste des territoires au prix de l’extermination impitoyable des populations y affleurent de la manière la plus éhontée. Cette doctrine de colonisation de peuplement exécutée sans faire de quartier est assumée dans son discours de Dakar.Il y insulte les africains sans distinction et injurie l’histoire et l’intelligence des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Le plus condamnable restera cette volonté de mettre du fard sur l'horreur.
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Les algériens, contrairement aux dogmes fondés sur les préjugés d’une certaine élite bien-pensante française, n’ont pas de rancœur vis-à-vis du peuple français. Les confiner à un état pathologique d’aigris de l’histoire, c’est ajouter de l’affront au déni de justice. Tant que l’état français, qui revendique sa continuité historique ne manifeste aucun désir d’expier, par un sursaut d’humilité, les crimes commis en nom, les Algériens ne seraient bien mal avisés de pardonner. Il serait tout aussi malvenu que l’on leur en fasse le procès les culpabilisant pour cette attitude.
Ma conviction est que les algériens sont enclin pardonner, pour peu qu'ils soient solennellement sollicités. Ils continueront à honorer la mémoire de leurs morts avec une dignité accrue.
L'oubli ne peut être consenti afin accepter que l’horizon des relations avec le peuple français se mettent au diapason du bleu azur de la méditerranée qui les réunis. Un tel prix serait une vilénie, une forfaiture collective qui seraient commises à l’encontre de leur propre mémoire, de leur propre l’histoire. Ils n’ont n’en seront jamais capables.
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